Les prémices du rapport des Indiens avec les chevaux

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Les Indiens ont eu une relation tumultueuse avec les chevaux. D’abord inconnus, puis craints, considérés comme des dieux, ils ont ensuite fait partie de leur quotidien. Alors, qui a introduit ces équidés en Amérique et comment les Indiens sont-ils devenus les plus grands voltigeurs de l’histoire ?

L’introduction des chevaux par les conquistadors

Les conquistadors sont ces Espagnols, qui, après la découverte du Nouveau Monde, se sont lancés à sa conquête dans l’espoir d’en revenir couverts d’or et de gloire. Les chevaux jouèrent un rôle important dans cette conquête, les indigènes n’ayant jamais vu pareil animal. En effet, après s’être répandus dans le monde entier à l’époque glaciaire, les équidés disparurent du continent américain (l’origine de cette disparition restant encore une énigme). Les premiers Européens abordant ces rivages n’y trouvèrent donc aucun cheval.

En 1492, Christophe Colomb découvrit non pas l’Amérique, mais les îles de San Salvador, de Cuba et d’Haiti. Un an plus tard, il fit un second voyage, emmenant une trentaine de chevaux destinés à la création d’élevages dans ce que l’on appelait déjà le Nouveau Monde. Par la suite, quelques centaines de chevaux seulement furent transportés jusqu’aux actuelles Antilles.  A chaque voyage, il faut savoir que les pertes étaient de l’ordre de 50%, les moyens de transports n’étaient pas aussi perfectionnés et sécurisant qu’aujourd’hui.

En 1519, Cortès, grand explorateur espagnol, aborda les rivages du Mexique et, avec lui, débarquèrent 508 soldats, 109 marins et 16 chevaux. Cortès et ses hommes allaient devenir en quelques années, maîtres de l’empire aztèque qui pourtant comptait alors onze millions d’habitants. Comment cette fulgurante conquête at-elle pu se réaliser avec si peu d’hommes? On peut dire que c’est le fait de leurs armes à feu, bien sûr, mais également grâce à la présence de leurs chevaux, animaux que les Aztèques n’avaient encore jamais vus. Ces quadrupèdes leur inspirèrent dès les premiers instants, une véritable terreur. Cortès déclara même « Après Dieu, nous dûmes la victoire aux chevaux».

Cortes et les indiens

Le célèbre conquistador avait donc conscience du rôle joué par ces montures et n’hésitait pas à se servir de cet avantage. En effet, un jour, quarante aztèques se présentèrent au camp de Cortès pour parlementer. L’Espagnol leur offrit d’abord une parade de cavalerie qui les impressionna au plus haut point, mais moins que l’étalon qui, tenu en main, s’avança soudain vers eux, le regard furieux, les naseaux dilatés, frappant violemment le sol des antérieurs. Le « Dieu » leur exprimait ainsi sa colère ! Ils ne pouvaient pas deviner que pour obtenir cette attitude du cheval, le rusé Cortès avait fait dissimuler derrière eux une jument en chaleur…
Peu à peu, la crainte des Indiens fut donc remplacée par leur vénération. Pour eux, les conquistadors étaient des centaures mi-homme, mi-chevaux, qui pouvaient se séparer en deux après le combat. Cortès et sa monture El Morzillo étaient considérés comme des dieux et une anecdote significative nous le montre. Durant son voyage au Honduras, Cortès montait son étalon noir. Au cours du périple, le cheval se blessa gravement au pied, et Cortès dut le confier à des Indiens. Il promit de revenir le chercher, mais n’en fit rien. Les Indiens ne surent que faire de l’animal, mais inspirés par une crainte superstitieuse, ils l’installèrent dans un temple où il reçut en offrande des fruits et du poulet, à l’instar de leur dieu de la tempête. Naturellement El Morzillo ne tarda pas à périr. À la suite de son décès, les Indiens s’empressèrent de lui ériger une statue, espérant prévenir de possibles représailles divines.

Ces chevaux amenés d’Espagne étant peu nombreux, il fallut plusieurs dizaines d’années pour que les élevages établis en Haïti, puis à Cuba, deviennent prospères. Pour en juger, il suffit de considérer le prix des animaux. Vers 1500, une monture valait 500 pesos d’or (somme considérable, justifiée par la rareté des chevaux) mais, cinquante ans plus tard, un cheval ne se payait plus que quatre ou cinq pesos.

L’adoption du cheval par les Indiens

Dès la fin du XVIe siècle, le cheval a été adopté par les Indiens, notamment par les Apaches et Navajos. Cependant ils ne deviendront pas tout de suite les cavaliers émérites que nous connaissons. En effet, malgré la présence de plus en plus nombreuses de chevaux sauvages, certains animaux arrivant à s’échapper des élevages et formant ainsi petit à petit de nouvelles races (comme celles des mustangs, des appaloosas…), les indiens se contenteront de voler les chevaux déjà débourrés (dressés) des Espagnols, ceux sauvages étant trop difficiles à apprivoiser. Ces vols étaient même récompensés au sein des tribus, leurs auteurs se voyant auréolés de gloire du fait de leur larcin. Vers 1670, des annales espagnoles évaluaient le nombre des chevaux des colons européens disparus à plus de 100 000.

Peu à peu cette domestication du cheval va bouleverser le mode de vie des Indiens. Utilisé en premier lieu comme moyen pour transporter leur campement à la place du chien (eh oui, avant le cheval les indiens chargeaient leur chien lorsque la tribu se déplaçait), il sera surtout, en second lieu, un atout indispensable lors des chasses, assurant ainsi l’alimentation du groupe.
Avant la venue des chevaux, les parties de chasse des Indiens s’avéraient longues et souvent infructueuses. Ceux-ci devaient parcourir de longues distances à pied avant de trouver des bisons (leur principale source d’alimentation, leurs peaux étaient également utiles pour la confection de leurs vêtements, tipis…), les effrayer et les forcer à se jeter du haut d’un précipice. Cette méthode s’avérait donc très dangereuse pour les hommes. Le cheval va changer leur technique de chasse. Plus mobiles, rapides, les Indiens n’ont plus qu’à sélectionner leur proie avant de l’abattre avec un arc.

Ce n’est donc que plus tard que le cheval a été utilisé sur les champs de batailles. A partir de ce moment, sont nés les grands cavaliers que nous connaissons. Preuve de leur maîtrise de l’équitation, tous savaient dès leur plus jeune âge monter sur un cheval lancé au galop, ou se laisser glisser sur le flanc du cheval pendant que ce dernier continuait sa course. Ces techniques leur permettaient ainsi d’éviter de nombreuses balles. Leur apprentissage de la maîtrise du cheval est extraordinaire, il ne leur a suffi que de deux générations pour devenir des cavaliers dont les prouesses ont traversé le temps.

Indien à cheval tirant à l'arc

Les Indiens ont également très vite su trier leur chevaux utilisant les qualités de chaque équidé au maximum. Il y avait par exemple des chevaux pour la chasse, où calme et courage étaient recherchés, pour la course (de nombreuses compétitions entre les tribus étaient organisées) et le cheval de guerre.

Le cheval a ainsi eu pendant des décennies un rôle de protagoniste absolu chez les Indiens, même si le nombre de chevaux et leur répartition entre les individus était extrêmement variable d’une tribu à l’autre (certains n’en possédaient qu’un alors que d’autres, plus riches, pouvaient avoir un troupeau entier).

Et vous, que vous évoque l’époque des conquistadors et des premiers Indiens ? Auriezvous aimer vivre à cette époque? N’hésitez pas à réagir, donner vos impressions et commenter cet article sur le Mag.

Carlita

Sources:

http://amerindien.e-monsite.com/pages/l-appaloosa-un-cheval-remarquable.html

http://www.artisanatindien.com/bigdog.html

http://enselle.free.fr/index_indians.htm

http://www.sambabd.be/archive/2013/03/19/sur-la-piste-du-conquistador.html

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