Les suffixes honorifiques en japonais

les suffixes japonais
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Si vous vous intéressez aux mangas ou aux animes japonais, vous en avez probablement déjà entendu : -san, -chan, -sensei, etc. Ces suffixes sont un équivalent à nos Monsieur, Madame, Mademoiselle ; ils correspondent cependant davantage à la relation qu’entretiennent les personnes plutôt qu’à leur genre ou leur statut marital et se placent après les noms ou les prénoms de celles-ci. Je vous invite à découvrir ces suffixes ainsi que leur utilisation dans la suite de cet article !

Petites règles de base 

Au Japon, la politesse a une place très importante dans la vie quotidienne, professionnelle et personnelle. Respect et politesse sont ancrés chez les Japonais, quels que soient leur âge ou leur milieu social. En japonais, les suffixes honorifiques existent pour une fonction de politesse d’une part ; d’autre part, ils donnent une indication très forte du rapport ou de la relation entre les interlocuteurs.
Ces particules se placent après le nom de l’interlocuteur (voire son prénom, mais le nom de famille en priorité), par exemple : Satô-san, Kenji-kun, Miyagi-sensei… Elles sont également très contextuelles, donc il est difficile de donner des règles absolues de leur utilisation. Malgré tout je vais tâcher de vous expliquer leur utilisation la plus courante.

Avant de poursuivre, sachez qu’il est très impoli de parler de soi en utilisant un suffixe, quel qu’il soit. De plus, ces règles ne sont pas gravées dans le marbre et on peut se référer à quelqu’un de proche en utilisant son prénom sans aucun suffixe. En revanche, si l’on s’adresse à des membres de notre famille, leur « place » familiale sera privilégiée : père, mère, sœur, grand-mère, etc., et ce, même si il y a une hiérarchie différente au sein de votre famille.

employés dans la rue au japon

San – le plus basique 

-San est le suffixe le plus neutre en japonais. Si vous avez un doute sur l’utilisation d’un suffixe, vous avez peu de risque de faire des erreurs en utilisant -san. Il s’utilise avec quelqu’un que l’on respecte, mais dont on n’est pas forcément proche, comme un collègue, un patron, des clients « basiques » ou n’importe qui d’autre que vous connaissez peu.

Ce suffixe s’utilise en priorité avec les noms de famille, mais il peut aussi être accolé au prénom s’il s’agit d’un étudiant ou de quelqu’un qui vient de rentrer dans votre cercle social.

« San » est également utilisé pour nommer les montagnes et les volcans, par exemple le Fuji-san (le mont Fuji).

Sama – le plus poli

Afin de monter d’un cran par rapport à -san, vous pouvez utiliser -sama. C’est une marque de profond respect qu’il est convenu d’utiliser lorsque l’on s’adresse à un supérieur quelconque.
Typiquement, ce suffixe est accolé au nom des clients dans une relation professionnelle ou de service (quelqu’un qui viendra prendre votre commande au restaurant par exemple utilisera -sama).
Étant donné son degré de politesse, il est très rare de l’utiliser avec un prénom.
-Sama est tellement fort que c’est notamment le suffixe utilisé pour dieu (« Kami-sama ») ou des membres de la noblesse par exemple. Il s’utilise aussi pour s’adresser à quelqu’un à qui l’on voue une certaine admiration (chanteur, acteur ou artiste divers par exemple).

Chan et Kun – pour les enfants

-Kun et -chan sont les suffixes utilisés par et avec les enfants.

-Chan serait un dérivé de -san, mais dans la bouche des enfants ! En effet, la prononciation des s peut s’avérer plus compliquée pour les plus jeunes. Ils parleront donc entre eux avec le suffixe -chan (en s’adressant à une fille) et -kun (en s’adressant à un garçon). Par ce côté « mignon » et affectueux, les adultes l’utilisent également pour s’adresser aux jeunes enfants.

Plus généralement :

– Chan s’utilise avec : une amie, une camarade de classe, une petite sœur, un bébé, une grand-mère (pour parler d’elle affectueusement, comme « mamie »), une petite fille, voire une femme que l’on souhaite draguer.

– Kun s’utilise avec : un ami, un camarade de classe, un petit frère ou un garçon plus jeune. Il faut éviter de l’utiliser en parlant d’une fille, car c’est masculinisé, à moins d’une grande proximité. Il arrive qu’un garçon l’utilise en parlant avec une fille, par contre l’utilisation entre deux filles est rarissime. En tout cas, vous savez désormais d’où vient mon pseudo !

Sensei – pour certaines professions

Sensei est d’après moi le plus logique des suffixes honorifiques, vous avez peu de risques de vous tromper avec lui ! En effet, il marque le professeur, le médecin, le maître d’arts martiaux ou un artiste reconnu, indifféremment des deux sexes. Il peut s’utiliser après un nom de famille ou bien tout seul.

Si vous pratiquez un art martial japonais, alors vous connaissez sûrement ce terme ! Il est également utilisé en France, afin de référer aux enseignants de judo, de karaté, etc.

Senpai – pour les aînés

Senpai marque la personne qui a le plus d’expérience dans un domaine précis : par exemple, au travail, il peut s’agir d’un collègue senior ou bien un camarade scolaire qui est dans une classe supérieure à la vôtre. Gardez en tête que vous pouvez être le senpai de quelqu’un, mais avoir d’autres personnes qui devront être nommées « senpai » : par exemple au lycée, si vous êtes en première, vous serez le senpai d’un élève de seconde, par contre l’élève de terminale sera votre senpai !

Tout comme sensei, il est unisexe et peut s’utiliser avec le nom de famille ou bien seul.

Connaissiez-vous l’existence des suffixes honorifiques en japonais ? Saviez-vous comment les utiliser ? Appréciez-vous qu’une langue soit ainsi construite pour être la plus respectueuse possible ? Dites-nous tout dans un commentaire !

 

Audy-kun.

Sources texte

Japon info

CrapulesCorp

Sources images

Image à la une & image de l’article : Audrey Marchand (2017), photographe, tous droits réservés.

2 réflexions sur “Les suffixes honorifiques en japonais”

  1. J’avais déjà entendu essentiellement « Sensei » et un peu « San », mais je ne savais pas ce qui se cachait derrière, c’est très intéressant !

     

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