Aujourd’hui, je vais vous présenter un jeune cavalier de concours complet : Astier Nicolas. En ce moment, le complet français connaît une certaine déroute après la catastrophe des Jeux olympiques de Londres, où aucune médaille n’a été remportée. La médaille d’or française par équipe, décrochée il y a quelques années aux Jeux d’Athènes, semble bien loin. À travers ce brouillard, une lueur se dégage et elle a un nom : Astier Nicolas ! En effet, tous les professionnels du milieu équestre le considèrent comme le nouvel espoir du CCE français.
Astier a 23 ans, il est diplômé d’une licence équine, qu’il a passée en Angleterre. Outre le fait d’avoir un charme ravageur, notre jeune homme d’origine toulousaine a déjà un palmarès impressionnant. C’est à 15 ans qu’il commence à se faire remarquer en intégrant l’équipe de France de concours complet poney. Il participe, les six années suivantes, aux Championnats d’Europe de CCE poney, junior et jeune cavalier. Durant ce laps de temps, il gagne ses premières médailles : deux de bronze par équipe et une d’argent en individuel. C’est néanmoins depuis deux ans que sa carrière s’accélère. Il termine Champion de France en CCE en 2011 avant de se classer par la suite, deux fois : une première au Mondial du Lion d’Angers, avec Quickly, et une seconde à son premier CCI**** à Lumühlen, avec Jhakti du Janlie, où il réalisera la meilleure performance française. Du fait de ses récentes victoires, il est pré-sélectionné pour les Jeux olympiques de Londres, avec son cheval Jhakti du Janlie. Cependant, à l’issue des sélections finales, il ne sera malheureusement pas retenu.
Ses deux chevaux de tête sont Quickly du Buguet et Jhakti du Janlie. Quickly est une jument baie de 9 ans, anglo-arabe, toisant 1 m 63. Pour l’instant, elle totalise presque 4 000 euros de gains, ce qui est assez peu pour une 9 ans. Il faut toutefois préciser une chose, elle ne court que sur de petites épreuves, tels que des pros 3 et des CCI*. Est-ce une jument un peu tardive pour son âge ? Est-elle faite pour le haut niveau ou est-ce une stratégie de son cavalier ? En secret, les coulisses du complet penchent pour la tactique ! En effet, Astier dispose d’un autre cheval, Jhakti, plus mûr, avec lequel il réalise ses plus gros concours. Il n’est donc pas obligé d’engager ses deux chevaux sur les mêmes épreuves. Grâce à cela, on peut penser qu’il préserve Quickly afin de l’emmener vers les plus hauts sommets !
Situation plus simple avec Jhakti, Hongre bai de 16 ans et Selle français de 1 m 76. C’est un cheval d’expérience, connaissant son métier par cœur et ayant déjà fait ses preuves. Il a totalisé 35 000 euros de gains ces 10 dernières années, dont 10 000 euros remportés pour l’année 2012. Seul bémol : son âge. Ce bel Hongre bai a commencé sa carrière très jeune, un parcours tel que celui de Lenamore (cheval de Caroline Powell continuant de courir du haut de ses 21 ans) semble difficile, les chevaux de concours étant très sollicités. Par conséquent, cette saison sera sûrement sa dernière. Quickly devra donc être apte à assurer la relève.
Tout jeune cavalier s’inspire des plus grands. Astier n’échappe pas à la règle puisqu’il a un mentor. Celui-ci n’est autre qu’Andrew Nicholson, (cavalier de complet néo-zélandais, médaillé aux Jeux olympiques de 1996 et 2012) avec lequel il a déjà réalisé plusieurs stages. Actuellement, notre jeune champion est installé en Normandie, aux écuries du Cerisier Bleu, chez la famille Meheust.
Après avoir détaillé son parcours, une question essentielle se pose à nous : d’où lui vient cette passion pour le concours complet ?
Lors d’une interview accordée à un site sportif (interviewsport) lui demandant ce qui lui plaît, il répond que ce sont « toutes les sensations procurées par le cross, la course et la vitesse » et précise que « la discipline, qui rassemble le dressage, le saut d’obstacles et le cross, propose un scénario plein de suspense. Chaque jour, on rabat les cartes, rien n’est jamais joué d’avance. Et l’épreuve du cross, la dernière des trois, apporte un surplus de frisson qu’on ne rencontre pas ailleurs. C’est ce qui me fait vibrer. »
Outre cet amour du CCE nécessaire à la réussite, n’oublions pas un autre élément : le travail. Aucune victoire n’est possible sans un travail constant. Astier sort sa cavalerie deux fois par jours lors de séances assez courtes, de 45 min chacune. Après chaque session, 20 min de pas s’imposent pour nos athlètes à quatre pattes, cela détendant les muscles des chevaux. Une fois par semaine, un galoping en terrain varié est exigé afin de mettre les chevaux en souffle, en vue de l’épreuve de cross.
Astier a également su s’entourer des meilleurs. Marc Boblet pour le dressage, et Gilbert Doerr en saut d’obstacles, sont là pour permettre au jeune cavalier de continuer son apprentissage du monde équestre. Marc Boblet a été plusieurs fois médaillé au Master de Saumur et a fait partie de l’équipe de France aux Jeux olympiques de 2008. Gilbert Doerr, quant à lui, est un cavalier international tournant en saut d’obstacles sur des hauteurs folles allant jusqu’à 145 cm !
La dernière performance d’Astier, une belle place de sixième au CCI**** de Pau, il talonne ainsi en prime son mentor, Andrew Nicholson. La prochaine grande échéance est 2014, avec la septième édition des Jeux Équestres Mondiaux, qui se dérouleront pour la première fois en France, plus précisément en Normandie. Actuellement, la saison de concours est arrêtée. Elle reprendra avec le retour des beaux jours, mais pas de doute, avec une mentalité telle que la sienne, Astier n’a pas fini de faire des étincelles!
Et vous, allez-vous parier sur ce cavalier pour redorer le blason français ? Qui est votre cavalier fétiche du moment ?
Carlita
Sources texte :
http://www.astier-nicolas.com/
https://ffecompet.ffe.com/
http://www.sudouest.fr/2012/10/27/astier-nicolas-dans-l-espace-vip-862573-8.php
Sources images :
Image 1 : www.ffe.com
Image 2 : www.astier-nicolas.com
Image 3 : www.astier-nicolas.com
Image 4 : www.infosdessportsequestres.com
Image 5 : www.cavadeos.com
Super article, de quoi donner de l’espoir à tous les compléteurs français !
Merci pour cet article ! Quand j’étais plus jeune et qu’il montait encore à poney (Jade et Java si je ne me trompe pas), j’admirai déjà beaucoup ce cavalier très talentueux. Vraiment ravie de le retrouver quelques années plus tard à haut niveau !