Les Jeux Équestres Mondiaux vous ont peut-être permis de découvrir l’endurance, l’une des sept disciplines dont le champion du monde est sacré à cette occasion. En 2014, la France a remporté la médaille d’argent par équipe, dans les magnifiques terrains normands. Si vous avez envie de découvrir cette discipline, lisez la suite de l’article !
Origine de l’endurance équestre
L’endurance, avant d’être une discipline, était un critère de sélection de chevaux pour répondre aux besoins des hommes. En effet, il était nécessaire de communiquer avec des endroits lointains et de transmettre des informations d’un lieu à un autre en un minimum de temps. Pour cela, ce sont les chevaux qui ont été utilisés, en particulier par le service postal dans un premier temps.
Plus tard, ce sont les besoins militaires qui ont été précurseurs des épreuves actuelles d’endurance. Pendant la conquête de nouveaux territoires, les armées se déplaçaient à cheval pour parcourir de longues distances en peu de temps. La cavalerie américaine est allée jusqu’à tester ses chevaux sur une course de 483 km se déroulant sur cinq jours. Les chevaux portaient plus de 90 kg et les meilleurs étaient ainsi sélectionnés.
Les premières compétitions officielles d’endurance ont été organisées au XIXe siècle en Europe, en Australie et aux États-Unis. À cette époque, les conditions étaient très difficiles et la santé du cheval n’était pas prise en compte, les cavaliers les poussaient donc à leurs limites. Peu à peu, le bien-être du cheval est entré dans les préoccupations des autorités qui ont imposé des contrôles.
En France, l’endurance est apparue dans les années 70. Cependant, elle a connu un réel essor seulement à partir des années 90, devenant en 2008 la deuxième discipline équestre la plus pratiquée dans l’hexagone, avec 6 000 licenciés. En 2011, environ 2 800 courses ont été organisées dans le pays, rassemblant 20 500 participants. Cet engouement a permis de constituer une bonne équipe nationale qui s’est hissée aux plus hautes marches au niveau mondial.
Ces dernières années, le fait le plus remarquable est la participation toujours plus importante des pays du Moyen-Orient, comme l’émirat de Dubaï ou le Qatar, qui investissent des sommes très importantes en endurance, n’hésitant pas à acheter les meilleurs chevaux du monde. De plus, malgré l’importance des contrôles vétérinaires, de nombreuses polémiques concernant la mort de chevaux d’endurance, comme L’Eremita di Gallurn en mai dernier à Compiègne entachent la réputation de cette discipline.
Terrain d’endurance équestre
L’une des particularités de l’épreuve d’endurance est qu’elle se dispute en extérieur, comme le TREC. Ces conditions imposent des contraintes d’organisation au niveau du terrain.
Tout type de terrain peut être traversé au cours d’une épreuve. Classiquement, il peut y avoir des champs, des plaines ou encore des forêts. Parfois, des terrains plus originaux sont utilisés, comme pendant les Jeux Équestres Mondiaux 2014, où une partie s’est aussi déroulée sur la plage.
Le circuit débute au niveau d’une ligne de départ et se termine à une ligne d’arrivée bien mises en évidence. L’ensemble du parcours est balisé et les intersections sont clairement indiquées. De plus, les distances sont affichées tous les 5 km et 1 km avant d’arriver à un contrôle vétérinaire.
En plus du circuit de course à proprement parler, il y a plusieurs aires. La première sert de lieu d’attente pour les chevaux avant le départ. La seconde est réservée au maréchal-ferrant et aux secours, qui sont sur place en cas de besoin. Ensuite, il y a plusieurs points d’eau et finalement une zone dédiée aux contrôles vétérinaires. Elle fait 40 m x 25 m pour permettre aux chevaux de faire un trotting de 30 m en ligne droite.
Un tableau d’affichage est disponible près des boxes et au niveau des lieux de contrôle. Il indique les voies d’accès aux différentes zones, les horaires, les numéros de téléphone utiles et une carte des circuits.
Épreuve d’endurance équestre
Les courses d’endurance sont divisées en plusieurs catégories. Les épreuves Club font 10 à 60 km, à une vitesse de 6-8 à 12-15 km/h. Dans les épreuves Amateur, les cavaliers doivent parcourir entre 20 et 90 km, à une vitesse de 12 à 16 km/h quand elle est imposée. Il existe aussi des épreuves Amateur à vitesse libre (mais d’au moins 12 km/h), qui font entre 90 et 160 km, se déroulant sur un ou deux jours.
Il peut arriver que les épreuves soient annulées à cause des conditions climatiques. Ainsi, en cas d’alerte météorologique orange ou d’alerte canicule de niveau 4, le président du jury peut décider de ne pas autoriser la compétition. Elle est même automatiquement suspendue en cas d’alerte météorologique rouge.
Certaines courses se disputent individuellement tandis que d’autres se courent par équipe. Dans ce second cas, il peut y avoir deux façons de s’organiser :
– des participants faisant leur épreuve indépendamment et dont les temps sont cumulés pour obtenir un temps total de l’équipe, qui est classée par rapport à cela
– un relais, où chaque équipe est composée de quatre couples cavalier-cheval appelés relayeurs. L’épreuve se déroule en deux étapes et, à chaque fois, deux participants prennent le départ. À l’arrivée des premiers, ils passent le relais aux seconds, qui peuvent alors partir.
Concernant le classement des épreuves à vitesse libre, il est établi selon l’ordre d’arrivée des concurrents, si leur participation est validée par l’ensemble des contrôles vétérinaires. Pour les courses à vitesse imposée, le classement se base sur plusieurs critères :
– la vitesse moyenne du couple, calculée en fonction du temps mis pour terminer le parcours
– la vitesse minimale imposée pour l’épreuve
– la fréquence cardiaque du cheval à la fin de l’épreuve
Ainsi, les participants doivent non seulement aller plus vite que la vitesse minimale attendue, mais ils doivent aussi faire attention à l’état de leur cheval pour ne pas trop le pousser afin que sa fréquence cardiaque ne soit pas trop haute. Dans les deux cas, des pénalités peuvent être ajoutées au score final, pour une fréquence cardiaque au-dessus d’un certain seuil, si la vitesse maximale est dépassée, en cas de blessure causée par le harnachement ou bien si le cheval est sale.
Une épreuve se divise en plusieurs parties :
– il y a tout d’abord l’accueil, lors duquel le participant récupère les documents dont il a besoin (carte, fiche vétérinaire…) et repère les lieux. Il peut alors se renseigner sur le balisage du circuit et les éventuelles difficultés qu’il risque de rencontrer. Dans chaque épreuve, le tracé présente une tolérance de 2 à 15 km par rapport à la distance théorique, c’est donc l’occasion de demander le kilométrage exact afin d’adapter son allure pour respecter la vitesse attendue.
– il y a un premier contrôle vétérinaire, avant le début de la course, qui examine le cheval afin de déceler des problèmes qui pourraient l’empêcher de participer. Si tout se passe bien, le cheval peut prendre le départ, qui est organisé soit individuellement, soit en groupe.
– la course s’organise en plusieurs boucles, qui sont des étapes séparées par une pause de 1 h et qui comprennent un contrôle vétérinaire auquel le participant doit présenter son cheval 30 min après son arrivée. Au cours de cet examen, l’identité et les vaccins de l’équidé sont contrôlés et son état général statique et dynamique est évalué. S’il n’est pas disqualifié, il repart au bout de 1 h pour la boucle suivante.
– une fois que le cavalier et son cheval passent la ligne d’arrivée, le chronomètre est arrêté et l’heure d’arrivée est notée à la seconde près. Le participant a alors 30 min pour présenter son cheval à un dernier contrôle vétérinaire.
Au cours de chacune de ces étapes, le cavalier est soutenu par une équipe suiveuse, qui aide à la préparation de l’équidé, l’hydrate et le rafraîchit aux points prévus et prend en charge le cheval lors des haltes.
Participants aux épreuves d’endurance équestre
Il est possible de participer aux épreuves de vitesse libre à partir de 14 ans. Concernant celles à vitesse imposée, les concourants de moins de 12 ans doivent être accompagnés par une personne majeure, qui participe ou non au classement final.
Les participants récupèrent à leur arrivée sur le terrain plusieurs documents : la carte du circuit, un carnet de route, les conditions d’assistance, une fiche de suivi vétérinaire, leur dossard et diverses informations (les horaires, les numéros de téléphone utiles, une fiche à mettre sur le box…).
Concernant le matériel, ils doivent porter leur dossard de façon à ce que le numéro soit toujours apparent et lisible. Les éperons sont interdits et une protection de la tête est obligatoire. L’utilisation d’une cravache est tolérée pour les épreuves à vitesse imposée, mais interdite pour celles à vitesse libre. Concernant l’embouchure, elle est libre, la monte sans mors est même autorisée, sauf dans de rares cas (les étalons doivent avoir une embouchure au moins pour la première boucle et le président du jury peut en imposer une s’il estime que le cheval présente un danger).
Pour certaines épreuves, il y a un poids imposé. C’est le cas des courses Elite et Elite GP. Le participant est pesé en tenue de compétition avec son équipement et son harnachement, sauf la bride. S’il n’arrive pas aux 70 ou 75 kg réglementaires, il peut utiliser un tapis plombé ou encore une selle avec un lest par exemple.
Concernant les chevaux, ce sont souvent des Shagya ou des Pur-sang arabes qui sont retrouvés à haut niveau, puisqu’ils présentent les qualités physiques et métaboliques nécessaires aux longues courses. Leur bien-être est une priorité actuellement, et pour cela une période de repos est obligatoire entre deux étapes. Elle est de 19 jours s’il a parcouru entre 80 et 119 km, de 26 jours s’il a fait 120 à 139 km et finalement de 33 jours pour une épreuve de plus de 140 km.
Contrôle vétérinaire lors de l’épreuve d’endurance équestre
Lors de chaque épreuve, il y a un vétérinaire responsable qui veille au bon déroulement des inspections. Il a aussi pour rôle de conseiller le président du jury, qui est le seul à prononcer les décisions de disqualification.
Il faut compter un vétérinaire pour 20 à 25 chevaux selon les épreuves. Dans certains cas, les contrôles peuvent même être réalisés par un enseignant d’équitation diplômé et non par un vétérinaire.
Le document sur lequel le contrôle vétérinaire est retranscrit est la fiche de suivi vétérinaire. Elle est donnée avant chaque inspection, remplie par une secrétaire et transmise au président du jury en cas d’élimination, d’abandon ou avant de donner le classement final. Sur cette feuille, plusieurs informations d’identification du cheval sont notées : son nom, son numéro de dossard, son numéro SIRE, sa robe, son âge, sa race, son sexe ainsi que les informations cliniques relevées lors du contrôle.
Le vétérinaire contrôle plusieurs choses.
Tout d’abord, des mesures de l’état physique du cheval : la fréquence cardiaque et respiratoire, la température corporelle, l’état de déshydratation, la récupération cardiaque, des mouvements de respiration anormaux, d’éventuelles plaies ou blessures…
Ensuite, il examine ses allures afin de déceler une boiterie ou une gêne, grâce à un aller-retour au trot sur une ligne droite de 30 m ou plus. Le responsable note le délai de présentation à l’inspection et signe après avoir fait l’examen.
L’endurance est donc une discipline extérieure qui demande de bien connaître son cheval pour arriver à ce qu’il donne le meilleur de lui-même sans dépasser ses limites. Malgré les récentes polémiques, les contrôles vétérinaires sont stricts et visent à mettre le respect et le bien-être du cheval au centre des préoccupations.
Avez-vous déjà pratiqué l’endurance équestre ? Aimeriez-vous le faire ? Pensez-vous que les contrôles vétérinaires soient suffisants ou y a-t-il des abus ? N’hésitez pas à laisser un commentaire !
Ursuline
Sources texte :
– ffe.com
Sources images :
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Il parait que les chevaux arabes sont particulièrement appréciés dans l’endurance ! Belle discipline en tout cas mais qui demande énormément de préparation