Le Franches-Montagnes, un petit bijou helvétique

Franche-Montagnes-attelés
Notez cet article :

Cheval 100% helvétique, le Franches-Montagnes, auquel un Marché-Concours est dédié chaque année depuis plus d’un siècle, a su séduire de nombreux fidèles grâce à son histoire étonnante.
Dernier cheval de trait léger d’Europe occidentale, le Franches-Montagnes (connu sous l’abréviation de FM) fait la fierté de la région homonyme, dont il est originaire.
Si vous souhaitez en apprendre plus sur ce cheval admirable, je vous invite à lire les lignes suivantes.

Origines du Franches-Montagnes:

Au XVIème siècle, le Franches-Montagnes était un cheval rare et coûteux, particulièrement apprécié par la noblesse. Ce cheval pouvait tirer un carrosse sur de longues distances sans jamais s’essouffler. Il plaisait énormément aux femmes, qui voyaient en lui un cheval fin et léger (évidemment, elles devaient le comparer aux autres chevaux de trait, pas aux pur-sang arabes).
Le Franches-Montagnes fut, dès le début du XVIIème siècle, utilisé par la poste : docile, posé et endurant, il répondait à tous les critères pour livrer messages et/ou matériel plus ou moins lourd.
À cette époque déjà, il séduisait les paysans jurassiens qui commencèrent à élever cette race de cheval pouvant occuper plusieurs fonctions, mais ayant surtout la capacité de les aider aux travaux agricoles.

Si vous vous intéressez un peu à l’histoire, vous savez sans doute que le Jura a été rattaché à la France de 1793 à 1813. Durant cette période, les armées napoléoniennes n’ont pas hésité à mettre le canton à feu et à sang, décimant les écuries et volant les meilleurs chevaux afin qu’ils les escortent dans les batailles.
Heureusement, quelques éleveurs réussirent à sauver leurs meilleurs étalons.
En 1815, par décision du traité de Vienne, une partie du Jura s’est vue annexée au canton de Berne : il s’agit de la partie helvétique du Jura, l’autre étant restée française. Chacun pensant que ce cheval pouvait répondre à ses exigences, le Franches-Montagnes suscita un réel engouement.

Cependant, dès la moitié du XIXème siècle, l’avenir du Franches-Montagnes fut perturbé. Avec l’arrivée du chemin ferroviaire, celui-ci ne fut plus utilisé pour parcourir de longues distances. Toutefois, l’armée et la paysannerie désirèrent toujours le garder à leurs côtés et des croisements particulièrement intéressants s’effectuèrent. Les officiers souhaitant « du sang sous la masse » décidèrent de croiser le Franches-Montagnes avec des chevaux plus fins comme le Pur-Sang anglais ou l’Anglo-Normand
Les paysans, eux, désirèrent un cheval encore plus robuste et plus froid. Ils présentèrent de ce fait leurs meilleures juments à des étalons Percherons ou Ardennais.

À la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, le Franches-Montagnes a toujours le vent en poupe. Le premier Marché-Concours voit le jour en 1897, mais surtout, le Haras Fédéral d’Avenches est construit en 1901. Le but est désormais de sélectionner et d’améliorer la génétique des chevaux pour en faire des Franches-Montagnes 100% helvétiques : il n’est plus question d’importer des étalons étrangers. Le premier syndicat chevalin voit le jour.
Sentant l’arrivée de la Première Guerre mondiale, les éleveurs essaient de « créer » des équidés capables de répondre aux critères de l’armée. Les officiers se disent enchantés de l’évolution de la race. Le Franches-Montagnes a désormais évincé toutes les autres races helvétiques et est apprécié dans tout le pays.
Durant la Seconde Guerre mondiale, l’élevage du Franches-Montagnes connaît un essor fulgurant. Malheureusement, avec l’arrivée des tracteurs et autres machines agricoles, les écuries commencent à se vider, l’élevage perd de sa croissance et les passionnés de la race s’inquiètent quant à l’avenir du Franches-Montagnes, apeurés à l’idée que celui-ci ne soit élevé que pour remplir les étales des bouchers.

Aujourd’hui, en Suisse, les chevaux sont majoritairement utilisés comme animaux de loisir. C’est pourquoi le Franches-Montagnes a été croisé avec des chevaux arabes. Leur morphologie s’est beaucoup affinée et on parle d’ « ancienne » et de « nouvelle » génération, les puristes répondant toujours présents afin de ne produire que du 100% Franches-Montagnes, sans croisement avec des « petits nerveux », pour reprendre leurs propres termes.

Voici deux photos représentatives de la nouvelle et de l’ancienne génération du Franches-Montagnes.

Franche-Montagne nouvelle génération arabe

Celle-ci met en scène un Franches-Montagnes aux caractéristiques de la nouvelle génération, si vous vous fiez à son chanfrein rappelant celui d’un cheval arabe ainsi qu’à ses traits particulièrement fins pour la race.

   Morigane, jument Franche-Montagne de Rainbow.

Sur cette photo, vous pouvez admirer Morigane, la jument de Rainbow., lors d’une séance de voltige. Son gabarit, typique de l’ancienne génération, laisse supposer qu’elle pourrait descendre d’un équidé ayant été croisé avec un cheval de trait.

Caractéristiques de la race Franches-Montagnes :

Franche-Montagne pension Renart

Doté naturellement d’une robe alezane ou baie, il est possible, mais très rare, de rencontrer des Franches-Montagnes au pelage d’un blanc éclatant ou d’un noir de jais.
Les FM toisent en moyenne entre 1m50 et 1m60 et pèsent généralement entre 500kg et 650kg. Autant vous dire que vous faire écraser le pied par un de ces gentils balourds, ça fait mal, expérience faite (le fautif, c’est le cheval sur la photo ci-dessus.)
Particulièrement polyvalent et de plus en plus souple, le Franches-Montagnes est devenu le cheval de loisir suisse par excellence. Bien dans sa tête, calme, confortable et facile d’entretien, il est la monture idéale pour un cavalier débutant, mais il sait également satisfaire les fans d’attelage ou les amateurs de rallyes et de TREC. Son prix s’avère également très intéressant. Un poulain dont le père a atteint une certaine reconnaissance coûtera environ 1’000 francs suisses (à savoir que le franc et l’euro sont désormais équivalents) tandis qu’un beau spécimen bien musclé, débourré et attelé revient en moyenne entre 5’000 et 7’000 francs suisses (tout en tenant compte qu’en Suisse, les prix sont beaucoup plus élevés qu’en France ou en Allemagne). Si le Franches-Montagnes est aujourd’hui plutôt utilisé comme cheval de loisir pouvant, de par sa robustesse et son pied assuré, accompagner son cavalier sur tout type de terrain – des petits chemins escarpés aux rives sablonneuses des cours d’eau – son histoire nous montre qu’il a servi l’homme durant des siècles, répondant sans cesse aux besoins de celui-ci.

Les Franche-Montagnes, des chevaux brillants en tous points de vue :

Les passionnés d’attelage ont sûrement déjà entendu parler des juments Franches-Montagnes de Jérôme Voutaz, jeune prodige de l’attelage. Le Valaisan, originaire de Sembrancher, a remporté en décembre 2014 la deuxième place de la coupe du monde d’attelage (juste derrière le maître en la matière, l’Australien Boyd Exell) au Palexpo, à Genève, devant un public déchaîné. Un exploit surprenant, que le jeune garagiste attribue volontiers à Petit Cœur, Eva, Leny et Flore, ses quatre juments Franches-Montagnes.
Comme quoi, les Franches-Montagnes peuvent briller au plus haut niveau ! En effet, toujours accompagné de son quatuor favori, Jérôme Voutaz a remporté les Jeux Équestres Mondiaux en individuel.
Voici une vidéo de son parcours à Genève, de quoi vous couper le souffle !

De plus, si vous aimez les chevaux et souhaitez vivre le plus beau jour de votre vie (je parle de votre mariage) en leur compagnie, n’hésitez pas à louer une calèche. Nos amis Franches-Montagnes se feront un honneur de vous conduire de l’église (ou de l’état civil) jusqu’au lieu des réjouissances.

Un autre Franches-Montagnes, Lusco Junior, a fait parler de lui dans le milieu western ! En 1999, celui-ci remporta les championnats suisses de monte western devançant les chevaux américains ! Cependant, aux championnats d’Europe en 2000, les juges auraient décidé de sanctionner l’animal à cause de sa race. Cela n’empêche pas sa cavalière, Uschi Jau, d’avoir été particulièrement fière de son champion.

Enfin, vous aurez peut-être entendu parler de Flint, le fameux Franches-Montagnes de Louise Studer, cavalière de l’équipe française de para-dressage. Ceux-ci réalisent des exploits en compétitions para-équestres. Alors que rien ne prédestinait Flint à un destin radieux en dressage, Louise Studer a tout de suite senti qu’il ferait une magnifique carrière dans la discipline.

Ci-desous, voici une photo de ce magnifique duo.

Flint Franche-Montagne de Louise Studer

Cet article touche désormais à sa fin. Connaissiez-vous déjà tous ces détails au sujet de la race Franches-Montagnes ? Avez-vous déjà eu l’occasion d’en croiser voire d’en monter ? Si oui, n’hésitez pas à nous raconter votre expérience !

Franches-Montagnes fin article

Sources texte :

Team-la ferme des moulins

Le nouvelliste

Sources images :

Equidia

Renart

5 réflexions sur “Le Franches-Montagnes, un petit bijou helvétique”

  1. Je connaissais cette race de nom seulement et je l’imaginais plus imposante ! C’est une très belle race en tout cas !

     
  2. Il existe des FM plus imposants, surtout ceux de l’ancienne génération mais ils sont plus rares désormais vu que la majorité des éleveurs veulent vendre et se conforment aux désirs des cavaliers. Du coup, ils affinent beaucoup la race en la croisant, notamment avec des arabes.
    L’alezan avec les quatre balzanes et la liste faisait quand même dans les 550 kilos après avoir passé un bon mois au pâturage. xD

     
  3. J’ai connu cette race grace a une amie et je suis désormais une adepte du FM cheval sportif élégant et porteur !

     
  4. C’est une race peu reconnue pour l’équitation, pourtant les FM sont polyvalent dans diverses disciplines pour des niveaux de loisirs ou compétition. C est une race que j aime particulièrement dû à leur morphologie, leur tempérament et leur polyvalence

     

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut