8 mai 1945 : retour sur une époque qui a marqué les mémoires

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Tous les 8 mai, nous commémorons le 8 mai 1945, symbole de la capitulation allemande : il est de notre devoir de citoyen de ne pas oublier les atrocités perpétrées avant cette date. C’est parti pour une petite révision de vos cours d’Histoire et surtout, pour un retour sur l’une des guerres les plus atroces que le monde ait connu.

Comment en sommes-nous arrivés là ?

En 1929, Wall Street connaît le krach boursier le plus important jamais vécu et celui-ci prend vite une ampleur internationale. La pauvreté frappe alors l’Occident, les denrées sont rationnées, l’argent manque, la population est désemparée, le monde va mal. L’Europe ne fait pas exception à la règle. En Allemagne, on assiste à la montée massive du Nationalsozialistiche Deutsche Arbeitspartei (NSDAP), autrement dit, le parti ouvrier national-socialiste allemand ou « nazi ». À sa tête se trouve Adolf Hitler, auteur de Mein Kampf (« Mon combat »). Dans ce livre, il relate sa vision eugéniste de la société, sa haine vis-à-vis de l’Europe suite au Traité de Versailles signé le 28 juin 1919, dit « Das Diktat » (« La Dictée » en français), qui a traumatisé l’Allemagne. Le programme qu’il a mis au point pour atteindre ses vils objectifs est également un des sujets du livre. Hitler l’a écrit pendant sa détention, entre 1924 et 1925, suite à un coup d’État manqué.

Après les élections législatives de 1932, alors qu’il promet monts et merveilles à une population complètement anéantie, le parti nazi devient le plus important d’Allemagne. Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler est nommé chancelier après sa victoire aux élections républicaines, conformément à la législation de la République de Weimar.

Portrait d'Hitler

1933 – Naissance d’une dictature

Après son arrivée au pouvoir, suite au vote du peuple, Hitler parvient à faire proclamer le Troisième Reich dès le 15 mars. Suite à l’incendie du Reichstag (lieu de rassemblement du Parlement) dans la nuit du 27 au 28 février 1933, Hitler fait adopter « le décret de protection du peuple allemand ». Ce dernier occasionne alors la suppression de toutes les libertés mentionnées dans la constitution de la République de Weimar. Un autre décret le suit et institue la « Schutzhaft » qui est le fait de pouvoir emprisonner quiconque sans procès et sans raison valable. L’incendie du Reichstag est très controversé par les historiens, mais à l’époque, Hitler le considère comme une provocation et une attaque envers le Reich. Sa tendance despotique apparaît alors peu à peu.

Le 20 mars 1933, le Général Hindenburg, l’un des bras droits d’Hitler, ouvre le premier camp de concentration permanent, Dachau, où sont enfermés les communistes, les opposants d’Hitler et les sociaux-démocrates. Les Juifs ne sont, à ce moment-là, pas encore la cible principale. Le 23 mars 1933, Hitler obtient de manière tout à fait légitime, via un vote des députés, les pleins pouvoirs de la République pendant quatre ans : cela signifie qu’il peut prendre n’importe quelle décision à sa guise.

À partir du mois d’avril, la haine envers les Juifs commence à se faire sentir : le 1er avril, une loi prônant le boycott de leurs magasins entre en vigueur. Les Juifs sont alors publiquement humiliés et évincés des services publics. Le 10 mai, Joseph Goebbels, ministre de la propagande, organise une nuit d’autodafé. À cette occasion, tous les « mauvais livres » d’auteurs juifs, opposants au régime ou même psychanalystes, sont brûlés sur les places publiques dans toutes les grandes villes d’Allemagne.
Le 14 juillet 1933, la loi contre la formation de nouveaux partis entre en vigueur. Le NSDAP devient le parti unique d’Allemagne. Suite à cela naissent les « Hitlerjugend » ou « Jeunesses Hitlériennes ».
Ainsi naquit la dictature d’Hitler.

Reichstag incendié

1935 – La descente aux enfers

Le 15 septembre 1935 sont proclamées les Lois de Nuremberg, tristement célèbres pour la quantité de clauses antisémites les composant. Elles stipulent expressément que les Juifs n’ont plus la citoyenneté allemande, interdisent les mariages et les relations dits « mixtes » entre Juifs et Allemands « purs ». Dans le cas d’un mariage mixte qui a été prononcé avant l’entrée en vigueur la loi, les époux ont obligation d’entamer une procédure de divorce sans quoi, ils seront passibles d’emprisonnement, voire de peine de mort. Les lois de Nuremberg interdisent également à tous les Juifs d’exercer un certain nombre de métiers, qui ne cessera de s’accroître jusqu’à l’interdiction totale de travailler.

Les Juifs sont réduits à l’état de « sous-hommes » puis de « sous-race » ou « race inférieure ». Ils ne peuvent plus fréquenter les lieux publics, sont soumis à un couvre-feu, n’ont plus le droit d’être propriétaires, doivent céder le passage aux Allemands « purs » ou aux SS (« Staatssicherheit », traduit par « La sécurité de l’État », unité policière chargée de la répression) lorsqu’ils marchent sur le même trottoir, sans quoi ils risquent une correction publique des plus musclées. Même sans cela, si un Juif a le malheur de croiser un SS, ce dernier est susceptible de le persécuter pour son bon plaisir ou à titre d’exemple pour les autres. Afin de les identifier facilement, ils sont contraints de porter une étoile jaune qui doit impérativement être cousue sur leurs vêtements. L’humiliation publique devient monnaie courante.

Juif humilié

1939 – Le début de la Seconde Guerre mondiale

L’évènement qui marque le début des tensions internationales est l’annexion de l’Autriche à l’Allemagne, appelée « Die Anschluss » (« L’Annexion »). Les troupes d’Hitler ont pris le pays d’assaut le 12 mars 1938, très tôt le matin, alors que la population dormait encore. Aucune déclaration de Guerre n’avait préalablement été établie, c’est pourquoi l’indignation de l’Occident fut totale. Ce qui marqua officiellement le début de la guerre fût l’invasion de la Pologne le 1er septembre 1939. La France, l’Espagne et le Royaume-Uni entrèrent en guerre contre l’Allemagne dès le 3 septembre. À ce stade, le Japon et la Chine étaient déjà en Guerre, le Japon étant du côté russo-allemand et la Chine supportée par les États-Unis et les autres puissances européennes.
Les Russes, dirigés par Staline, étaient du côté allemand depuis la signature du « Traité de non-agression », le 23 août 1939.
La France, l’Espagne et le Royaume-Uni étaient liés par une alliance militaire datant d’avant la Première Guerre mondiale et renforcée suite à la victoire de 1918. Ils sont donc entrés successivement en guerre par le jeu de cette alliance.

Après une politique d’aryanisation de la population, c’est-à-dire le rassemblement des Juifs dans les ghettos dont le plus connu est celui de Varsovie, les déportations s’accentuent. Les Juifs sont alors envoyés dans tous les camps d’Europe (dont les plus connus sont Auschwitz-Birkenau, Dachau, ou encore Natzweiler-Struthof) pour y travailler et y mourir. Ils sont également soumis à des conditions de vie et d’hygiène humainement impensables : ils sont entassés dans des baraquements, travaillent 14 heures par jour, sont battus et n’ont pour déjeuner qu’une vulgaire soupe, qui s’apparente plus à de l’eau chaude qu’à un véritable repas.

1941 – Tout dérape

En juin 1941, l’Allemagne envahit la Russie et met donc fin au pacte de non-agression conclu entre Staline et Hitler. Les États-Unis prennent part au conflit le 7 décembre. Ils sont les derniers à entrer en guerre, alors que la France a déjà capitulé depuis le 22 juin 1940 et est entrée en collaboration avec l’Allemagne sous le Gouvernement de Vichy du Général Pétain.

Cette année-là marque également la mise en pratique concrète de « La Solution Finale » lors de la Conférence de Wannsee, où les mesures nécessaires à la réussite de ce plan sont prises. Les déportations deviennent massives, les mises à mort au sein des camps s’intensifient et l’Europe connaît la période la plus noire de son histoire. Le Troisième Reich semble promis à un avenir pérenne, alors qu’il couvre la majeure partie de l’Europe.

Carte Europe 1941

1943/1944 – Le déclin du Troisième Reich

Au début de cette année, l’Allemagne subit sa première défaite à Stalingrad en Russie. Cet échec marque le début d’une longue série. En novembre 1943, l’Armée Rouge (russe) a progressé vers l’Ouest, pour enfin arriver à Kiev, en Ukraine puis à Leningrad en janvier 1944. Le 22 juin 1944, le front est percé à l’Ouest par les Anglais. L’étau se resserre sur le Troisième Reich.
Le 6 juin 1944, les troupes américaines débarquent sur les plages de Normandie, s’offrant alors le passage vers la Bretagne et prenant les Allemands par surprise. Le 15 août, les troupes américaines et françaises débarquent en Provence, sur la côte méditerranéenne et le 25 août, Paris est libérée. Parallèlement au Débarquement, les Russes lancent une grande offensive qui leur permet de reconquérir la Biélorussie et d’atteindre la Prusse Orientale, puis Varsovie.

1945 – La fin d’un sombre règne

Le 30 avril 1945, les troupes anglaises débarquent à Berlin qui croule sous les bombes et les tirs de l’armée russe. Le 7 mai 1945, le colonel général allemand Alfred Jodl signe un acte de reddition inconditionnelle des forces armées allemandes. Cependant, Staline souhaite un armistice signé par les plus hauts fonctionnaires du Troisième Reich. Hitler et Goebbels s’étant tous deux suicidés pour ne pas avoir à répondre de leurs actes en cas de défaite, ce sont donc le maréchal Wilhelm Keitel, l’amiral Von Friedeburg et le général Stumpff qui signent la capitulation allemande sans conditions en présence des alliés. Cet évènement marque officiellement la fin de la Seconde Guerre mondiale le 8 mai 1945.

En définitive, la Seconde Guerre est le conflit le plus meurtrier jamais connu : il a fait 50 millions de morts à travers le monde, dont plus de 50% de civils. On compte parmi eux les morts dans les camps de concentration au nombre de 10 millions, dont 6 millions de Juifs. Cette guerre laisse derrière elle des familles brisées, des orphelins, des infirmes, de lourds dégâts matériels ainsi qu’un profond traumatisme. Plus personne ne souhaite revoir cela, c’est pourquoi il est important de s’en souvenir.
Rappelons-nous de ces soldats qui ont défendu notre cause, de ces innocents qui ont fini dans des fosses communes, de cette cruauté et de cette haine sans limites qui ont mené un seul homme au pouvoir et le monde au chaos.
Se souvenir, c’est être humain et le rester. Un monde sans humanité nous ferait revivre le Troisième Reich. Alors souvenons-nous toujours, n’oublions jamais d’où nous venons.

Saviez-vous pourquoi la commémoration du 8 mai existe ? Si vous aviez vécu à cette époque, qu’auriez-vous fait ? N’hésitez pas à poster vos commentaires !

 

Zélie.

 

Sources :

Seconde.guerre.mondiale
Shoah-solutionfinale
Ushmm
Hist-geo
Keepschool

 

Sources images :

France5

Hitler : Desirsdavenir31100
Reichstag incendié : Fotoville
Humiliation d’un Juif : Herodote
Carte : Linternaute

 

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