Le Frison, la « perle noire » des Pays-Bas

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Le Frison a été élu race préférée des Français en 2013, selon Cheval Magazine. C’est un cheval hollandais aux allures relevées et à la robe d’un noir profond, ce qui lui vaut le surnom de « perle noire ». En plus de son histoire très riche, le Frison est un cheval généreux, utilisé en attelage comme en dressage. Pour en savoir plus sur ce cheval, poursuivez votre lecture !

Race cheval frison

Origine du Frison

Le Frison est originaire d’une province hollandaise, la Frise, qui lui a donné son nom. C’est l’une des races les plus anciennes d’Europe : des ossements de ses ancêtres datant d’environ 3 000 ans ont été trouvés aux Pays-Bas. Il descend des chevaux archaïques des forêts d’Europe du Nord, qui lui ont donné son tempérament à sang froid (calme, docile), ainsi que des Tarpans, des chevaux celtiques plus légers.

Initialement, le Frison était utilisé comme cheval de selle, mais il a rapidement intéressé les paysans qui se sont servis de sa puissance et de sa robustesse pour les travaux agricoles. Les croisements avec des chevaux espagnols lui ont apporté de la légèreté et de la finesse. À la suite de cela, il est devenu un cheval de bataille apprécié pour ses allures, son trot léger et rapide et son apparence sombre qui le rendait impressionnant. Jules César parlait des « formidables chevaux de bataille du peuple frison » pour les qualifier.

Pendant l’Antiquité, les premiers spécimens de Frisons ont été importés en Angleterre, où ils ont participé au développement de plusieurs races, comme le Fell, le Dales, le Clydesdale ou encore le Shire.

Race cheval Frison

Au Moyen Âge, la noblesse cherchait des chevaux blancs ou noirs, qui avaient une longue crinière et des allures relevées. Le Frison répondait parfaitement à ces critères et était donc réservé aux seigneurs, qui l’utilisaient pour leurs parades et le transport de personnes.

Aux XVI et XVIIe siècles, le frison a de nouveau été croisé avec des Andalous, qui lui ont donné ses allures hautes et légères. Le Barbe lui a apporté de l’ardeur et de l’endurance.

À partir des années 1800, les courses de trot deviennent à la mode et les Frisons y sont appréciés pour leur puissance et leurs allures. Afin d’améliorer la race pour cette utilisation, ils sont alors croisés avec des trotteurs Orlov de Russie et des Morgans des États-Unis. Cela a donné une nouvelle race : l’Oldenbourg.

La modernisation de l’agriculture et l’apparition des voitures ont mis la race en péril, les deux domaines où elle était principalement utilisée n’en ayant plus besoin. Malgré cela, c’est pendant cette période difficile que le stud-book a été créé. En effet, deux passionnés, C. Van Eyzinga et A.J. Velligen, suivis par des paysans aimant les traditionnels Frisons, ont décidé de créer le registre d’élevage des Frisons en 1879. Les efforts soutenus n’ont malheureusement pas réussi à redynamiser l’élevage et, en 1913, il ne restait que trois étalons et quelques centaines de juments.

Les passionnés n’ont pas cessé de se mobiliser pour redonner au Frison ses lettres de noblesse, ils ont sélectionné de nouveaux étalons et ont réussi à relancer l’élevage. Dans les années 60, il y avait 1 000 chevaux inscrits au stud-book, et ils étaient plus de 40 000 au début des années 2000. Cette année, le Frison sera d’ailleurs représenté au Salon du Cheval de Paris, dans le hall réservé à l’élevage.

Utilisation du Frison

Comme nous l’avons vu, le Frison a été un cheval de selle, de ferme, de bataille, de parade, de transport, de course de trot… Aujourd’hui, il est utilisé pour le sport et pour les loisirs.

Son trot gracieux le rend particulièrement populaire en attelage et doué en dressage. En fonction de ces utilisations, deux types de frisons sont apparus : l’un « baroque », plus lourd et surtout utilisé attelé, et l’autre « sport », qui est plus léger et présente des aptitudes remarquables en dressage. Globalement, en prenant en compte ces deux types, le Frison est considéré comme un cheval de trait léger.

En attelage, il est particulièrement apprécié dans les épreuves de tradition, mais il s’illustre aussi dans des épreuves plus physiques comme le marathon. Il est aussi régulièrement utilisé lors de cérémonies officielles aux Pays-Bas (accueil de chefs d’État, ouverture de la session annuelle du parlement).

Race cheval frison

En dressage, le Frison impressionne par sa morphologie et ses allures naturelles. Il présente des capacités particulières pour le rassemblé et les airs relevés tels que le piaffer et le passage. De célèbres cavaliers en ont fait l’éloge, comme Antoine de Pluvinel, le Duc de Newcastle et Simon Winter van Adlersflügel.

Dans une moindre mesure, il est utilisé pour tirer les véhicules funéraires, à cause de sa robe noire et de son calme, et en tant que cheval de spectacle, pour son tempérament joueur et sa prestance.

Standard du Frison

Le Frison mesure entre 1 m 55 et 1 m 65, même si les plus grands spécimens peuvent toiser jusqu’à 1 m 70. Il a toujours une robe noire, une petite marque en tête peut être tolérée si elle est discrète, mais les pieds blancs et les marques aux membres sont interdits. Il possède une abondante crinière ondulée et des fanons fournis.

Le Frison a une encolure bien dessinée, arquée et portée haute. Sa tête est longue, avec des ganaches marquées et des oreilles très mobiles. Il a une expression alerte et aimable ainsi qu’un regard doux. Ses épaules sont longues et inclinées. Son dos ainsi que son poitrail sont puissants et sa croupe est arrondie. Les membres du Frison sont solides et se terminent sur des sabots durs, faits d’une corne bleu-noir.

Ses allures sont souples, soutenues et relevées. Il est particulièrement apprécié pour son trot, qui est gracieux.

Concernant son caractère, le Frison est un cheval « chaud » au mental « froid ». En effet, il est joueur, gai et courageux, tout en étant tranquille et doux. Il est très proche de l’homme et prêt à tout pour son cavalier. Il est respectueux de nature, relativement facile à dresser. Cependant, il a besoin d’une éducation stricte et de limites bien établies.

Particularités du Frison 

Le Frison est qualifié de « tardif ». Sa carrure fait que son squelette évolue lentement, il n’est considéré adulte qu’à 5 ou 6 ans. Pendant sa croissance, il est nécessaire de faire attention à son alimentation pour éviter les carences. Il faut commencer à le mettre au travail à partir de 4 ans et ne pas l’atteler avant 5 ans. En effet, avant cet âge-là, il est encore très juvénile mentalement et pas prêt physiquement, même s’il peut sembler complètement formé. 

Race cheval frison poulain

L’élevage du frison est très réglementé. Il est organisé par le « Het Friesch Paarden-Stamboek » (Association Royale du Stud-Book des Chevaux Frisons), en Hollande. Le processus de sélection des étalons reproducteurs est long (environ 1 an) et très rigoureux. En effet, parmi les 800 étalons souhaitant concourir, 200 à 300 sont finalement inscrits et seulement 3 ou 4 sont agréés chaque année. Ce type de sélection existe en Europe et aux États-Unis, qui possèdent leur propre concours en raison de la distance et du marché important qui existe là-bas.

C’est le stud-book qui détermine l’orientation de l’élevage. Dernièrement, ce sont plutôt des étalons et des poulinières typés sport qui sont recherchés. Ainsi, les étalons sont testés en épreuves d’attelage et de dressage et, pour continuer à saillir, ils doivent obtenir de bons résultats en concours.

Comme les selle français ou les KWPN, il y a plusieurs représentants célèbres de la race. 

Le plus connu est sans doute Zingaro, le cheval de Bartabas, utilisé dans des spectacles équestres. Eeltje, qui a été la mascotte de Cheval Magazine pendant plus de 20 ans, était aussi un majestueux Frison. 

Ces chevaux étaient aussi souvent utilisés dans des films. C’est un Frison qui interprète Tornado, le cheval de Zorro dans Le Masque de Zorro (1998), avec Antonio Banderas. De même, le cheval d’Alexandre le Grand, dans Alexandre (2004) avec Colin Farrel, est un Frison. Pégase, dans La Colère des Titans (2012), est aussi l’un de ces majestueux chevaux. 

Ainsi, les Frisons sont des chevaux avec une histoire riche, très appréciés en attelage et en dressage. Aimez-vous cette race ? Avez-vous déjà approché un de ces chevaux ?

Ursuline

Sources texte :

 – Les chevaux du monde – Atlas Nature

 – Chevaux, 150 races – Elwyn Hartley Edwards – L’œil Nature de Larousse

 – frisonline.fr

 – af-cheval-frison.com

 – wikipedia.org

Sources images :

 – Image 1

 – Image 2

 – Image 3

 – Image 4

6 réflexions sur “Le Frison, la « perle noire » des Pays-Bas”

  1. J’adore ces chevaux ! La seule fois où j’ai pu en approcher (de très près !!), c’était au Salon du Cheval à Paris !

     
  2. Justine Boucher

    L’adresse à laquelle nous avons trouvé l’image est citée dans nos sources. Si le gif animé vient d’ailleurs vous nous en voyez désolés, mais nous ne pouvons pas le deviner…

     
  3. Intéressant comme article pour ces magnifiques chevaux, cependant juste une petite parenthèse, vous mettez :
    « Frison est qualifié de « tardif ». Sa carrure fait que son squelette évolue lentement, il n’est considéré adulte qu’à 5 ou 6 ans. Pendant sa croissance, il est nécessaire de faire attention à son alimentation pour éviter les carences. Il faut commencer à le mettre au travail à partir de 4 ans et ne pas l’atteler avant 5 ans. En effet, avant cet âge-là, il est encore très juvénile mentalement et pas prêt physiquement, même s’il peut sembler complètement formé. » Mais la grande majorité des chevaux de n’importe quelle race terminent leur croissance aux alentours de 5 ans; ce n’est apparemment pas spécifique aux Frisons 😉

     
  4. Ce sont de très beaux chevaux, j’en travail actuellement pour un cirque connu et c’est un vrai plaisir

     

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