Tout le monde connait le dessin animé Disney « Le roi lion », qui se déroule dans la savane africaine, avec de nombreux animaux, dont certains sont aujourd’hui menacés d’extinction. Que donnerait ce dessin animé sans animaux, s’ils venaient à disparaître à cause du braconnage ? Tel est l’angle utilisé par Greenpeace pour sensibiliser aux dangers que cela comporte.
Le Roi Lion sans animaux (Greenpeace) par Spi0n
Mais qu’est-ce que le braconnage ? Quelles en sont les causes et les conséquences ? Cet article vous donnera les réponses !
Le braconnage, qu’est-ce que c’est ?
Définition du braconnage
Le braconnage est défini comme la pratique illégale de la chasse ou de la pêche. Cet article est particulièrement centré sur le braconnage des grands animaux africains tels que le rhinocéros ou l’éléphant, mais il faut savoir qu’il existe aussi en France avec l’abattage de loups ou d’ours bruns.
Il peut prendre plusieurs formes :
– la chasse ou la pêche en dehors des périodes autorisées ou la nuit ;
– la chasse ou la pêche dans une zone interdite comme une propriété privée ou un parc national ;
– la chasse ou la pêche avec des moyens non autorisés comme du poison ;
– la chasse ou la pêche d’espèces protégées ainsi que la destruction de nids ou le ramassage d’œufs de ces espèces ;
– la chasse ou la pêche sans permis ou avec un permis périmé ;
– la chasse ou la pêche sans respecter le quota établi.
Le braconnage en chiffres
De par son illégalité, le braconnage est une pratique discrète et donc difficile à évaluer. Malgré cela, des estimations ont été établies. Il concernerait 500 à 600 millions de poissons tropicaux, 5 millions d’oiseaux, 2 millions de reptiles et 30 000 primates environ. Les tigres sont aussi particulièrement menacés par le braconnage : chaque année, plus de 200 carcasses sont repérées sur le marché noir alors qu’il n’y a plus que 3 200 tigres sauvages vivant dans le monde.
Concernant les grands animaux africains, deux sont particulièrement touchés par le braconnage.
Tout d’abord l’éléphant. Entre 22 000 et 35 000 animaux ont été tués en 2012 et, selon les estimations, la population africaine d’éléphants pourrait diminuer de 20% au cours des dix prochaines années. De plus, des extinctions locales pourraient être observées dans les zones où le braconnage est particulièrement présent (en Afrique centrale principalement).
Le rhinocéros est aussi fortement recherché par les braconniers. Le nombre de ces animaux tués en Afrique du Sud, qui réunit 80% de leur population en Afrique, est en constante augmentation depuis 2007. La corne de rhinocéros, utilisée en médecine traditionnelle asiatique, se négocie à près de 44 000 €/kg, soit plus chère que le platine, le diamant ou l’héroïne. L’ivoire est également vendue a un prix beaucoup plus bas, entre 500 et 1 900 €/kg, ce qui est plus proche du cours de l’argent (environ 500 €/kg), essentiellement parce qu’il existe un marché légal de l’ivoire ancien.
Les causes du braconnage
Les causes du braconnage sont multiples, c’est l’une des raisons pour lesquelles il est si difficile à combattre.
La raison la plus souvent citée pour expliquer le braconnage est la pauvreté des populations locales. En effet, dans les pays africains en particulier, les habitants sont pauvres et ont peu de marchés économiques sur lesquels se positionner. Le manque d’emplois pour avoir une rémunération stable, la faim et la pauvreté peuvent donc les pousser à se tourner vers ces pratiques illégales. Il s’agit en effet d’une façon de se sortir de la misère dans des pays où l’État n’aide pas toujours les habitants.
Une autre cause est le fait que le braconnage est très lucratif. Le commerce des espèces serait le 4e marché illégal au niveau mondial, après la drogue, la contrefaçon et le trafic d’êtres humains. Il représenterait environ 14 milliards d’euros par an.
Cela intéresse fortement le crime organisé qui profite du faible risque de cette activité (sanctions légères et peu nombreuses) ainsi que du profit important et rapide qu’elle permet. L’augmentation du nombre de saisies importantes semble indiquer que de plus en plus de groupes armés, très organisés et disposant de beaucoup de moyens, sont envoyés pour tuer et vendre les espèces protégées (essentiellement les éléphants et les rhinocéros). L’argent ainsi obtenu permet de financer les activités frauduleuses soutenues par le crime organisé.
La multiplication des pays de transit des marchandises issues du braconnage est aussi un facteur expliquant celui-ci et surtout son ampleur croissante. En effet, ces pays permettent aux trafiquants d’être peu repérables, identifiables et traçables. Initialement, la Malaisie, le Vietnam et Hong Kong étaient les principaux pays de transit, mais aujourd’hui l’Indonésie, l’Espagne, la Turquie et les Émirats Arabes Unis sont de plus en plus impliqués dans le commerce des marchandises issues de cette activité illicite.
Un problème majeur expliquant le braconnage est que la demande de ses produits est importante et croissante. Les pays asiatiques recherchent activement de l’ivoire d’éléphant et de la corne de rhinocéros pour en faire des bijoux, des objets d’art et pour les utiliser comme produits thérapeutiques ou aphrodisiaques.
Finalement, un dernier point, même s’il est moins important quantitativement, est le plaisir de chasser des espèces sauvages, qu’elles soient protégées ou non.
Les conséquences du braconnage
Le braconnage a des conséquences très variables, certaines à court terme mais d’autres à bien plus long terme.
La plus évidente est la diminution de la faune. Elle concerne de nombreuses espèces dont certaines sont menacées d’extinction. Selon la WWF (World Wide Fund for Nature, soit Fonds mondial pour la nature), les éléphants ont atteint un « niveau de crise » et les rhinocéros vont probablement s’éteindre si le braconnage ne cesse pas.
En plus de menacer la survie d’espèces particulières, le problème de conservation de la biodiversité se pose aussi, ce qui peut perturber la chaîne alimentaire ou l’équilibre naturel de la région concernée.
Le braconnage peut aussi être à l’origine de la modification du comportement des animaux. Certains se révéleront de plus en plus méfiants, ce qui peut les rendre difficiles à observer, à étudier, à recenser et peut diminuer le tourisme animalier. D’autres animaux peuvent changer de mode de vie, en se déplaçant plutôt la nuit ou en changeant de zone d’habitation.
Une conséquence environnementale moins évidente concerne la pollution de l’habitat naturel. En effet, les cartouches et le plomb utilisés pour la chasse sont souvent abandonnés sur place.
Finalement, le braconnage met en péril la stabilité et la sécurité de la population de plusieurs pays d’Afrique. En effet, le crime organisé finance des soulèvements grâce à l’argent qui en est issu. En 2012, environ 450 éléphants ont été abattus au Cameroun par des hommes venant du Tchad et du Soudan afin d’acheter des armes en revendant de l’ivoire.
Les moyens de lutte contre le braconnage
Afin de lutter contre le braconnage, de nombreuses actions sont mises en place.
Le premier élément est de rendre les populations réceptives aux risques du braconnage.
L’ONG Space for Giants est par exemple présente sur Twitter : la vie des éléphants Kimani, Carlos et Tyson est publiée sur le réseau social. Une manière originale de rendre plus concrète l’existence et la vulnérabilité de ces géants. Des campagnes de sensibilisation comme celle de Greenpeace sont aussi mises en place afin de toucher le grand public.
Le Wildlife Conservation Society a publié la vidéo d’un éléphant en train d’agoniser après avoir été abattu par des braconniers et demande aux internautes combien de temps ils pourraient l’écouter…
Finalement, des pétitions sont régulièrement lancées pour attirer l’attention des autorités sur les risques du braconnage et la nécessité de réagir. Avaaz a par exemple lancé récemment une pétition contre le braconnage d’espèces animales protégées dans le Sahara.
Le durcissement des sanctions afin de dissuader les braconniers est aussi envisagé. La France s’est par exemple engagée à multiplier par cinq les amendes encourues en cas de découverte de trafic en bande organisée, passant de 150 000 à 750 000€.
Cependant, pour que cela soit efficace, il est nécessaire d’augmenter la surveillance. Des capteurs audio et vidéo et la hausse de l’effectif de rangers pour patrouiller sont chers. La France finance de nombreux projets afin de soutenir cette lutte, pour un budget total de 197 millions d’euros.
Le braconnage est donc un problème complexe : il peut se manifester de nombreuses façons et ses causes et conséquences sont très variables. Cependant, la lutte anti-braconnage s’organise autant au niveau national qu’international. Êtes-vous sensible aux problèmes découlant du braconnage ? Pensez-vous qu’il soit possible de faire cesser cette pratique ? Si oui, quelles méthodes seraient selon vous les plus efficaces ? N’hésitez pas à poster votre avis !
Ursuline
Sources texte :
– levif.be
– wwf.ch
– developpement-durable.gouv.fr 1 et 2
– rfi.fr
Sources images :
– Image 1
– Image 2 : personnelle
– Image 3
– Image 4
– Image 5
4 thoughts on “« Le roi lion » sans animaux : pourquoi Greenpeace milite contre le braconnage ?”
Je ne suis pas du tout favorable au braconnage. Cependant, comment le limiter … A part renforcer la surveillance (et donc payer, payer pour que des imbéciles ne s’en foutent pas plein les poches … quelle injustice tout de même), je ne vois malheureusement pas 🙁
Des amendes financières sont-elles suffisamment disuasives ? Je trouve que certes, elles sont élevées, mais finalement, quand on regarde tout l’argent qu’une personne peut se faire en braconnant, l’amende apparaît ridicule … N’y a-t-il pas des peines d’emprisonnement pour récidive ?
Après, en France, elles ont été multipliées par 5, donc oui, ça doit être suffisamment disuasif. Mais cela est en application depuis longtemps ?
Très bon article très instructif, qui pousse à s’interroger … !
Le braconnage est une chose qui ne devrait pas exister !
Personnellement, je pense que c’est une prise de conscience qui doit s’opérer pour tout le monde. Le braconnage détruit des espèces mais malheureusement, je ne sais pas quelle solution serait la bonne ? Des amendes, c’est disuasif mais pas assez !
je ne sais pas quoi dire d’autre ! Mais en tout cas c’est un joli article ! J’ai beaucoup aimé :p
En tant que 4eme activité illégale du monde, le braconnage ne cessera pas de se développer si les multi acteurs de lutte ne se plongent dans la boue pour sauver les menacées tels que l’éléphant.le rhinocéros,….Certes les braconniers sont bien organises maies ils sont plus fort que le monde entier puisque d’apres les sondages c’est monstrueux. Enfin pour eradiquer le braconnage,c’est mieux de s’apesantir sur 4 dimensions a savoir: securite, social,le renseignement et judiciaire.A
Bonjour, je tiens à vous féliciter pour votre article sur le Roi Lion et le braconnage. J’ai apprécié la façon dont vous avez souligné l’importance de la préservation de la vie sauvage et de l’environnement. Il est crucial de faire comprendre aux gens que le braconnage est une menace pour notre planète et pour les générations futures. Votre article a été très instructif et m’a donné envie d’en savoir plus sur les actions de Greenpeace pour lutter contre le braconnage. Merci pour cet excellent travail !