Le travail du jeune cheval

Travail jeune cheval
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Comme dit l’adage « À jeune cavalier, vieux cheval et à vieux cavalier, jeune cheval ». Cela ne vous a peut-être pas empêché d’acquérir un jeune cheval, d’en monter de temps en temps à votre club ou bien encore d’en prendre un en demi-pension. Si vous vous reconnaissez à travers ces quelques lignes ou si vous avez tout simplement soif de connaissances dans le domaine équestre, cet article est fait pour vous !

Travail jeune cheval

Les bases du respect à pied pour le jeune cheval

Le respect en main est un travail souvent occulté par les propriétaires « novices » de jeunes chevaux, alors que c’est pourtant quelque chose d’essentiel pour entamer une relation sereine au quotidien. Je l’ai pour ma part compris lorsque je me suis fait traîner à plat ventre par mon Selle Français de trois ans alors que je le faisais simplement brouter en longe ! Je vous propose donc de réaliser des petits exercices très simples et d’appliquer quelques méthodes qui porteront leurs fruits très rapidement.

Les balades en main : jamais sans mon stick !

Les balades en main, pour aller brouter par exemple, sont un bon moyen de renforcer la complicité avec sa monture, mais cela ne doit pas devenir un calvaire, voire un danger pour nous et même pour elle. À ce titre, il est fortement conseillé de se munir constamment, dans un premier temps, d’un stick ou encore d’une cravache pour remettre votre cheval à sa place lorsqu’il dépasse les limites. Attention à ne pas confondre stick et chambrière ! Cette dernière est un fouet à long manche plutôt utilisée pour faire avancer le cheval à distance, notamment lorsqu’on le longe. Un stick, en revanche, peut être comparé à une grande cravache communément utilisée en dressage pour renforcer les actions de jambes et leur précision sans avoir à reculer les mains. Souvenez-vous que, lorsque vous marchez au pas avec votre compagnon en main, l’épaule de celui-ci ne doit jamais passer devant votre corps (auquel cas c’est plutôt lui qui vous promène !) et vous ne devez jamais sentir de traction sur la longe. Si c’est le cas, utilisez votre stick sur le poitrail de votre cheval pour l’inciter à ralentir et à se remettre à votre niveau. S’il insiste, donnez-lui un ou plusieurs à-coups sur le chanfrein en tirant la longe vers le bas.

/ ! Attention à ne jamais faire ceci avec un licol dit éthologique (ou en cordes) ! Celui-ci est tellement fin, que la pression est concentrée sur une toute petite partie qui risquerait de casser l’os nasal de votre cheval ou bien d’engendrer des brûlures.

Quand vous ne rencontrerez plus de problèmes lors de vos petites escapades à pied, vous pourrez bien entendu ranger votre stick et lui consacrer d’autres usages !

Exercice de marche/arrêt

Ce travail s’effectue avec un licol plat ou un licol éthologique et une longe. Il vise à améliorer le respect de votre cheval en main, notamment au niveau de sa position vis-à-vis de vous. Dans un premier temps, arpentez la carrière en long, en large et en travers en laissant environ trois mètres de longe à votre cheval afin de lui laisser le temps de réaction nécessaire puis, arrêtez-vous. L’exercice est réussi si votre cheval s’arrête lui aussi et ne vous bouscule pas. S’il ne respecte pas votre espace et vous pousse avec son poitrail ou avec sa tête, retournez-vous et faites onduler la longe tout en le chassant avec vos mains, afin de faire reculer votre cheval de quelques pas (ceci est un signe de soumission). Attention à ne pas être trop brusque et trop sévère dès le début : le but n’est pas de l’effrayer et de le traumatiser, mais simplement de lui faire comprendre qu’il doit respecter votre espace, comme il devrait respecter celui d’un cheval dominant en troupeau. Ajustez la force de l’ondulation en fonction de la réaction de votre cheval et renforcez cette action (ou accompagnez-la d’un léger coup de stick sur le poitrail) s’il ne réagit pas à votre demande.

L’immobilité au montoir

Qui n’a jamais rencontré dans sa vie de cavalier un cheval qui tourne en rond lorsque l’on met le pied à l’étrier, ou pire encore, qui prend la fuite ? Cela peut être un réel danger et est, dans tous les cas, signe de lacunes dans son éducation qu’il faut corriger pour éviter que cela prenne de l’ampleur, même dans d’autres domaines. Pour y parvenir, je vous propose plusieurs techniques de travail très simples. La première consiste à placer votre monture la tête face à un coin du manège ou de la carrière afin de limiter ses possibilités et son envie d’avancer. Si celle-ci se met à tourner, ne montez surtout pas dessus et patientez (en croisant les doigts pour que le premier qui en ait marre ce soit elle !), mais ne l’enfourchez pas tant qu’elle n’est pas immobile. Gardez à l’esprit que l’apprentissage se fait dans la répétition, comme le dit le proverbe et qu’il est donc fortement recommandé de travailler plusieurs fois dans une séance ces petits exercices au montoir. N’hésitez pas non plus à monter tantôt par la gauche, tantôt par la droite. Cela permettra en plus à votre équidé de se familiariser et de mieux appréhender la nouveauté. Qui plus est, c’est en laissant perdurer ces états de fait sans gravité apparente qu’il va prendre l’habitude de faire ce qu’il lui plaît. Ne laissez donc pas s’installer entre vous et lui ce début d’anarchie, qui ne sera absolument pas favorable à la poursuite de son éducation.

Travail jeune cheval

/ ! Ne jamais attacher un cheval avec une longe pour monter dessus et travailler son immobilité. Cela peut s’avérer extrêmement dangereux (surtout avec un jeune cheval) si ce dernier panique et tire au renard. Il risque en effet de se faire une grave entorse des cervicales, voire de se briser la nuque si la longe ou le mousqueton cède et qu’il bascule la tête en arrière.

Le travail sur le plat pour le jeune cheval

La rectitude

« Calme, en avant, droit », tel était le dicton du célèbre Général L’Hotte. Et c’est d’ailleurs dans cette optique qu’il faudra travailler votre toute jeune monture. La première chose que l’on recherche après avoir débourré un cheval est la rectitude, c’est-à-dire un cheval qui avance droit et dont les postérieurs se déplacent exactement dans l’axe des antérieurs. Cela lui demande un effort à chaque pas puisqu’il est contraint d’engager les postérieurs sous sa masse. Il est nécessaire de penser à cela en permanence, car votre cheval n’aura qu’une envie : s’y soustraire pour éviter l’effort musculaire. La petite astuce, pour vous aider à travailler cela, consiste à vous fixer un point dans votre aire de travail (un arbre au loin, un piquet de parc…) et à le cadrer entre les oreilles de votre cheval. Dès que votre repère n’est plus dans l’axe, remettez immédiatement les épaules de votre monture devant les hanches en mettant des jambes et en l’encadrant avec celles-ci tout en déplaçant vos deux mains ensemble du côté inverse de celui dont il a dévié. Cet exercice demande en outre un cheval actif, qui se déplace dans un pas cadencé avec un réel désir de se porter vers l’avant. Veillez donc bien à réveiller votre compagnon avant d’aborder ce travail, sinon c’est le déplacement en crabe assuré !

Les mains et les jambes

Beaucoup de cavaliers usent et abusent des actions de jambes pour « réveiller » leur monture ou pour les faire avancer plus vite. Certains offrent même un bien pitoyable spectacle en tambourinant dans leur monture à chaque foulée pour, soit disant, « maintenir l’allure ». Ceci est pourtant une erreur, car plus la jambe va se montrer présente et active au contact du flanc du cheval, plus le cheval va s’y habituer et s’en moquer. Le but est donc d’utiliser les jambes de manière sporadique pour ne jamais habituer votre cheval. Elles doivent effectuer une légère pression au niveau de la malléole et immédiatement se remettre à leur place. Si votre monture ne réagit pas immédiatement à votre demande, accompagnez-la d’un petit coup de cravache juste derrière votre mollet. L’objectif à atteindre dans la séance est que votre cheval réponde instantanément à la pression de votre malléole sans que vous ayez besoin d’utiliser votre cravache. Ce travail est plus communément appelé une « leçon de jambes » et vous constaterez très rapidement que cela doit être régulièrement retravaillé, car votre monture aura parfois des périodes de « coups de mou ».

Concernant vos mains, il est inutile avec un jeune cheval (et même avec un plus vieux) d’avoir un contact dur et de tirer sur sa bouche pour essayer d’avoir un semblant de mise sur la main. Cette dernière s’obtient grâce à un travail de longue durée et pas du tout grâce aux mains, comme on l’entend bien souvent, mais grâce aux jambes. Il est donc inutile de faire comme certains cavaliers (même professionnels, hélas) qui cisaillent la bouche de leur cheval par des actions de « gauche-droite-gauche-droite » pour faire descendre la tête de leur cheval. Les mains doivent tout simplement être placées au dessus de la bouche de votre compagnon afin d’avoir une action sur la commissure des lèvres et donc un contact moelleux. Les mains basses, qui se retrouvent placées en dessous de la bouche, créent d’une part une action douloureuse sur les barres du cheval et, d’autre part, une sensation très désagréable au niveau de son palais, car le mors va alors se plier et venir créer un point de pression juste à cet endroit. La leçon principale à retenir ici est d’éviter tout geste parasite avec les mains qui doivent se faire le plus discrètes possible. Un cheval se dirige en premier lieu avec les jambes et le poids du corps, même si cela peut paraître étrange ! Pour mieux vous en rendre compte, je vous conseille de visionner une reprise de dressage de très haut niveau et de regarder si vous voyez leurs mains bouger !

Travail jeune cheval

La voix

La voix est considérée comme une aide naturelle, mais est bien souvent peu utilisée par les cavaliers. Elle permet pourtant de vous faire comprendre instantanément par votre équidé. Bien sûr, ce dernier ne comprendra pas les mots en eux-mêmes, mais il arrivera à percevoir vos émotions grâce à l’intonation et à la sonorité de votre voix à un moment bien précis. Il est donc totalement inutile de faire de longues phrases qui seront totalement incompréhensibles par votre cheval ! Préférez plutôt les interjections telles que « Ouiiiiiii » ou « NON » en prenant bien soin d’exagérer leur intonation pour que votre cheval sache exactement quel type de message vous souhaitez lui transmettre (positif ou négatif). La voix est aussi un excellent moyen de rassurer votre monture en cas de panique, ou encore de le stimuler pour le faire avancer, notamment par des claquements de langue.

Il est essentiel de garder toujours les mêmes mots et les mêmes intonations pour maximiser l’efficacité de cette aide naturelle. Si vous changez cela sans cesse, votre cheval ne s’y retrouvera plus et cela n’aura plus aucun effet.

Connaissiez-vous ces différents exercices et les avez-vous déjà essayés ? Avez-vous des astuces à partager pour vous faire respecter à pied ou pour travailler un jeune cheval sur le plat ? N’hésitez pas à partager votre expérience dans un commentaire.

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