Après des années de recherche et développement de nouvelles technologies, l’Homme peut être fier de sa capacité à s’adapter à un bon nombre de conditions environnementales. Sous-marins, scaphandres, combinaisons aluminisées ou spatiales, tous ces artifices lui permettent l’exploration de nombreux milieux allant du fin fond des océans au cœur des volcans et même jusqu’à l’espace.
Les autres êtres vivants n’ont pas ces technologies, mais ils n’en demeurent pas moins résistants ! Lisez cet article pour connaître les animaux et autres créatures qui sont capables de vivre dans des conditions extrêmes : les Chuck Norris des animaux !
Les animaux les plus forts pour vivre en milieu très chaud
Dans les régions les plus arides du globe, les animaux ont dû développer de prodigieuses capacités de résistance à la chaleur pour survivre. C’est notamment le cas de la fourmi argentée du désert, aussi appelée fourmi saharienne (de son nom latin Cataglyphis bombycina). Celle-ci peut en effet marcher sur un sol brûlant, jusqu’à 90°C, et sa température interne peut monter jusqu’à 50°C, voire 70°C, pendant un court laps de temps. Par ailleurs, elle est capable de courir à une vitesse hallucinante pour ne pas se brûler les pattes sur le sable. En effet, elle arrive à se déplacer à une vitesse de 1 m/s, ce qui signifie qu’elle parcourt plus de 200 fois sa taille (5 mm) en une seconde ! Pour un homme d’1m75, cela correspondrait à une vitesse de 350 m/s, soit 1260 km/h !
Un autre animal bien connu tire son épingle du jeu au milieu du désert : le dromadaire. Sa bosse ne contient pas d’eau, contrairement à la légende urbaine, mais est en fait un véritable réservoir d’énergie, puisqu’il s’agit d’une masse de graisse blanchâtre pouvant peser dans les 100 kg pour un individu adulte et bien nourri. Cet amas de graisse permet au dromadaire d’assurer la thermorégulation de son organisme, c’est-à-dire d’adapter la température de son corps à la température extérieure. Il peut également la transformer en eau par une réaction d’oxydation physiologique. Cela lui permet de se priver d’eau sur de longues périodes : de 2 à 3 semaines en été et de 4 à 5 semaines en hiver. Pratique quand on vit dans le désert où l’eau est bien souvent rare.
Les êtres vivants qui survivent aux milieux très froids
Passons d’un extrême à l’autre avec les animaux vivant dans les milieux très froids ! Parmi les endroits les plus froids sur terre, nous avons l’Antarctique où le manchot empereur (Aptenodytes forsteri) a élu domicile. Son corps, habilement isolé grâce à une couche de graisse et à un plumage en forme d’écailles en quatre couches de 12 mm au total, résiste à des températures allant jusqu’à -62 °C.
Toujours au pôle sud du globe, mais cette fois dans l’océan, les poissons-antarctiques (notothénioïdes) sont des poissons vivant dans des eaux dont la température est en dessous de 0 °C. Alors que la plupart des espèces de l’ichtyofaune ne survivent pas à de tels extrêmes, les poissons-antarctiques sont capables de synthétiser une molécule antigel pour ne pas geler.
Découvrez les espèces vivant dans des grandes profondeurs
Parmi les conditions environnementales les plus extrêmes, on trouve bien sûr les grandes profondeurs. Quels petits êtres vivants sont donc capables de vivre dans les entrailles de la Terre ou au fin fond des océans ?
Laissez-moi vous présenter le recordman des espèces connues, qui vit à 2000 m sous la surface de la Terre : le Plutomurus ortobalaganensis de son petit nom ! Il appartient à la famille des Arthropodes, dans la classe des collemboles, et vit dans le gouffre de Krubeja-Voronja, en Géorgie. Cette catégorie d’invertébrés compte de nombreuses espèces affectionnant la vie dans des conditions extrêmes, que ce soit en altitude ou en profondeur. Par ailleurs, ces animaux ont tendance à développer de nouveaux sens pour s’adapter à leur habitat tels que l’électro-réception, c’est-à-dire la capacité de s’orienter grâce à la perception de champs électriques, ce qui remplace la vue.
Pour ce qui est du milieu marin, on trouve de nombreuses espèces dans les grandes profondeurs, toutes plus étranges et mystérieuses les unes que les autres. Faisons un petit arrêt sur un mollusque appelé le Crsyomallon squamiferum, qui vit à 2000 m de profondeur. Mais contrairement à ce que le terme mollusque laisse imaginer, cet animal est loin d’être mou puisque sa carapace est en fait une véritable armure constituée de sulfure de fer, ce qui en fait la seule espèce connue à porter une protection de cette matière. Celle-ci lui permet de se protéger des jets d’acide, dont la température frôle les 300°C, courants dans son habitat naturel, ainsi que des attaques des prédateurs et des fortes pressions inévitables à cette profondeur.
Les animaux de haute altitude
En montant en hautes altitudes, l’oxygène se fait plus rare, le froid plus intense et les ressources naturelles sont particulières à ce milieu. Parmi les mammifères, c’est une espèce de chèvre des montagnes rocheuses (Oreamnos americanus) qui est la championne de ces conditions environnementales puisqu’elle peut vivre à plus de 3000 m d’altitude. C’est le seul animal à quatre pattes à pouvoir survivre dans ces conditions, sa couche épaisse de poils blancs l’y aidant...
Dans les airs, le recordman est le vautour de Rüppell (Gyps rueppellii). Il peut voler à plus de 11 000 m d’altitude et donc entrer en collision avec des avions !
Les animaux les plus résistants aux radiations
Comme en témoignent les controverses sur l’utilisation de l’énergie nucléaire, les radiations sont dangereuses pour l’Homme, mais aussi pour quasiment tous les êtres vivant. Cependant, il y a une espèce qui s’en sort très bien dans cette situation délicate, il s’agit d’un scorpion et plus particulièrement d’Androctonus australis ! Il peut résister sans problème à 90 000 rad, alors qu’il suffit de 600 rad pour tuer un homme. Les chercheurs pensent que cette capacité est due à plusieurs facteurs tels qu’un ADN court, peu de divisions cellulaires hors période de mue et des substances radioprotectices présentes dans le sang.
Du côté des mammifères, c’est le lapin qui semble le mieux résister avec une dose létale médiane (dose qui tue 50% d’une population de lapin) de 800 rad.
L’animal immortel
Voici une créature si étrange et si résistante qu’elle mérite bien une catégorie à part : la Turritopsis nutricula, une petite méduse qui, accrochez-vous bien, est immortelle ! En effet, elle possède la faculté d’inverser son processus de vieillissement grâce à la transdifférenciation, un mécanisme cellulaire. Cela lui permet donc de redevenir un bébé méduse après avoir vécu sa vie de méduse adulte, ce qui la rend potentiellement immortelle ! Mais cette particularité ne la rend malheureusement pas invincible pour autant, puisqu’elle est tout de même menacée par ses prédateurs. Toutefois, cette méduse originaire des Caraïbes se propage à grande vitesse dans tous les océans du globe, au point que certains scientifiques estiment que nous sommes en train de vivre une “invasion mondiale silencieuse”.
Les animaux insolites
Laissez-nous vous présenter maintenant les Chuck Norris les plus fun ! On commence avec le scarabée bousier, Onthophagus taurus de son nom latin, auquel les scientifiques ont attribué en 2010 le prix de l’insecte le plus fort du monde. En effet, celui-ci est capable de soulever 1141 fois son propre poids, c’est-à-dire l’équivalent de 80 tonnes pour un être humain et cela dans un but très simple : se frayer un chemin dans une bouse afin d’y rejoindre une femelle et de s’y accoupler (ou de se battre avec le précédent occupant, le cas échéant).
Le fou de bassan (Morus bassanus) est un oiseau qui se nourrit de petits poissons ou de calmars et doit donc plonger dans l’eau pour attrapper ses proies. La particularité de cet oiseau est qu’après avoir repéré son repas pendant son vol, il plonge dans l’eau à plus de 100 km/h pour attrapper des proies jusqu’à 7 m de profondeur. C’est le seul animal à pouvoir faire cela sans mourir grâce à un réseau de poches d’air dans son corps au niveau du cou et des flancs qui amortissent sa chute.
Et enfin, voici une espèce de papillon que vous connaissez sans doute : l’éphémère. Celui-ci souffre d’un inconvénient majeur : une fois arrivé à l’âge adulte, il se retrouve dépourvu de bouche et de système digestif, ce qui amoindrit considérablement son espérance de vie. Pour éviter de disparaître de la surface du globe, ils se reproduisent par millions et leurs rassemblements orgiaques sont alors visibles depuis l’espace, via les satellites d’observation climatologique.
L’animal indestructible
On vous a gardé le meilleur pour la fin, le tardigrade (Hypsibius dujardini) est l’animal le plus résistant au monde ! Alors que les autres animaux survivent dans un nombre limité de conditions, le tardigrade peut survivre à quasiment tout.
Être ébouillanté, gelé ou désséché ? Pas de problème, cet animal de 1 mm de long peut survivre à des températures allant de -457 °F à 357 °F ainsi qu’à 10 années sans eau. Le vide de l’espace ? Il peut y survivre quelques jours. Il peut également résister à des radiations allant jusqu’à 570 000 rad. Il peut vivre dans la mer, dans les eaux douces ou sur la terre, et malgré tous les endroits où il peut se nicher, sachez qu’on le retrouve souvent dans les mousses. Comme quoi, même les plus durs à cuire ont besoin d’un peu de douceur…
Connaissiez-vous ces créatures et leurs adaptations incroyables ? Avez-vous d’autres Chuck Norris à nous faire découvrir ? N’hésitez pas à laisser un commentaire !
Inuk et Luinil
Sources
Immortel *
Tardigrade *
Eurk, le tardigrade est tellement laid :’) Je me demande comment cette créature a été découverte, et surtout comment on connait es capacité ! Genre pour la chaleur, les chercheurs l’ont mis dans un four ? x)
Je ne pensais pas que des animaux pouvaient être aussi résistants face aux radiations, surtout pour le lapin qui me semble si fragile ! (et tellement mignon au passage)
Han j’avoue, le dernier on dirait un mélange entre une chenille et un sac de couchage.
Ahah LB Un sac de couchage :’)
Purée c’est flippant cette histoire de méduse quasi-immortelle !
Et le tardigrade hahaha on dirait un Pokémon. Moche. :'(
Merci pour cet article les filles !
A un Pokemon de film d’horreur alors.
Pour la méduse, je le savais, mais pour le reste OO ouah, et le dernier fait peur, j’aurais sa en face de moi, je pars en hurlant
Trop la classe Crsyomallon squamiferum *.* en fait les animaux des profondeurs c’est ouf !
Et pas mal le vautour !
Les chats dominent le monde virtuel, mais les méduses domineront le monde… :'(
Pour l’oiseau plongeur, en fait tous les oiseaux possèdent ces sacs aériens. Mais peut-être que chez cette espèce ils sont plus développés là où il faut pour faire comme un coussin…