Les musiques de films qui vous font frémir

Notez cet article :

Affalés dans votre sofa ou dans le siège de cinéma, pleurant ou riant, savez-vous ce qui vous permet de profiter intensément de votre film et d’en ressentir toutes les émotions ? C’est la musique !

Nous n’avons pas souvent conscience de la raison pour laquelle le film a un tel impact sur notre émotivité. À travers cet article je vais tenter de vous faire comprendre grâce à certains films – et certains passages de ceux-ci – que la musique a permis votre épanouissement émotionnel.

(ATTENTION !!! Ne lisez que les parties concernant les films que vous avez déjà vus, sinon il est possible que vous soyez spoilés).

Les musiques de films qui font pleurer

Les musiques dans la saga « Harry Potter »

Montage harry potter

Ecoutons d’abord la musique sans regarder la scène :

Qui ne se rappelle pas, dans l’épisode 6 de la saga, de la mort de Dumbledore, personnage phare de l’histoire ? Si vous ne vous en souvenez pas, je vais vous resituer l’action : Dumbledore – qui est le directeur de l’école Poudlard – meurt assassiné par un des professeurs : Severus Rogue. Lorsque cette musique, dont je vais vous parler, commence à être jouée dans le film, Dumbledore vient de mourir et gît dans la cour de l’école où tous les élèves se rassemblent autour de son corps. Entre sanglots, larmes et grand silence, un des professeurs (Mme McGonagall) finit par lever sa baguette pour faire réapparaître le soleil et ainsi dissiper la marque des ténèbres, en mémoire de Dumbledore. Le professeur McGonagall est ensuite imitée par la totalité de l’assemblée qui lève sa baguette au ciel, les yeux humides. Et c’est dans toute cette action que la musique s’insère.

Il est indéniable, même sans images, que la musique fait ressentir des émotions, qui seront propres à chacun d’entre vous. Personnellement, la juxtaposition de l’instrumental larmoyant et des voix chorales sont fatales à ma grande émotivité.

Maintenant, nous allons regarder la scène en écoutant la bande sonore (regardez la vidéo à partir de 33 sec) :

La musique, plutôt discrète au début, permet l’arrivée de Harry auprès de Dumbledore et on peut analyser cette discrétion comme une volonté de montrer un certain « silence » après la tempête, comme pour laisser sa juste place au drame qui vient de se dérouler. Ensuite,  la musique s’intensifie lorsque la petite amie de Harry s’approche de lui et que celui-ci s’effondre. Pour finir, elle devient plus soutenue, plus forte lorsque McGonagall lève sa baguette. Après cela, elle s’arrête, comme pour mieux rebondir et revient plus forte, plus larmoyante lorsque les élèves et les professeurs lèvent tous leurs baguettes. C’est alors qu’un tourbillon d’émotions nous frappe de plein fouet.

L’importance de la musique est maintenant plus claire après cette analyse. Elle progresse par palier pour augmenter le niveau d’émotion du spectateur en jouant sur des éléments importants dans le film comme la relation qu’il y avait entre Dumbledore et Harry. À la fin de la musique (le moment où elle est la plus forte et la plus larmoyante ) elle joue également sur la tristesse qui se lit dans les yeux de toutes les personnes présentes qui viennent de perdre un être cher.

La musique mêle toutes sortes d’instruments (violons, violoncelles…) et est le fruit de la composition de Nicholas Hooper.

Si vous voulez une idée de ce que vous ressentiriez en voyant cette scène sans la musique, repassez-la et enlevez le son, je vous assure que ça ne procure pas les mêmes sensations !

Les musiques de films qui jouent au yoyo avec vos émotions

Les musiques dans la saga « Le Seigneur des Anneaux »

Montage SDA

Voici la musique dont nous allons parler :

Cette musique est jouée dans le premier épisode du Seigneur de Anneaux : La Communauté de l’Anneau. On la retrouve dans le film quand le groupe passe par les mines de la Moria, et plus précisément lorsque se sentant cernée, la Communauté se rend compte qu’elle est poursuivie par bien pire que des orques : un  Balrog. Poursuivie, la troupe s’engouffre par plusieurs passages afin de trouver le pont qui les mènera à la sortie de la mine. À l’arrivée sur le pont, Gandalf – le magicien – fait face au démon pour l’empêcher de passer et fait céder le pont avec ses pouvoirs. Malheureusement, attrapé par le lasso du Balrog, Gandalf est précipité dans les ténèbres avec lui, ce qui signifie pour tous ses compagnons qu’il est mort et constitue une tragédie puisqu’il était, en quelque sorte, le leader du groupe.

En écoutant la musique simplement, sans voir la vidéo, il faut admettre qu’elle nous paraît plutôt longue et déstructurée. Sans les images, on a bien conscience que les émotions qu’elle essaye de faire passer sont diverses et variées. On passe notamment par la peur, une sensation d’oppression ou la tristesse.

Contrairement à la musique évoquée précédemment qui était assez « fine » et épurée au niveau de l’utilisation des instruments, ici le compositeur sort la grosse artillerie ! Les percussions sont notamment présentes et rythment énormément la première partie de la mélodie avant que celle-ci ne se calme soudainement vers 1 min 10.

Nous allons maintenant regarder la vidéo avec la musique :

Au départ, la musique ressemble à une course effrénée, ce qui colle parfaitement avec le film puisqu’il s’agit de la fuite de la Communauté pour échapper aux Orques. Et puis d’un coup, c’est le silence, la musique s’apaise et devient oppressante, des voix se font entendre, elles chantent en elfique et accentuent la menace en étant caverneuses. Ensuite, la musique reprend de plus belle, tout comme la course des membres de la Communauté. On entend toujours les voix qui reprennent en chœur des phrases, des bruits accablants. Lorsque Gandalf se retourne, elles chantent de plus en plus forts leurs paroles comme pour atteindre un paroxysme, qui s’avère dans le film être la chute du Balrog. C’est alors que celui-ci, chutant, la musique se transforme pour devenir plus joyeuse, comme représentant une victoire du bien sur le mal. Mais cela est de courte durée : emporté par le lasso du Balrog, Gandalf se cramponne autant qu’il le peut et la musique oscille entre silences et reprise d’une phrase étouffante. Et puis c’est le calme pour faire place à la réplique culte « Fuyez, pauvres fous ». Gandalf tombe et la musique nous prend de court, sur un instrumental plutôt discret viennent se poser des voix enchanteresses et cristallines. Elles correspondent parfaitement aux images qui suivent : des images de désespoir, comme les yeux de Frodon qui, à ce moment précis, semblent avoir été vidés de tout le bonheur qu’il avait pu ressentir par le passé.

Regardez ce passage sans musique et vous comprendrez à quel point elle donne du sens aux images. Les voix, notamment, sont un appui précieux. Pour ce passage, j’avais personnellement l’impression que c’était ces voix angéliques qui permettaient de me faire ressentir cette douleur que Frodon vivait.

Les musiques de films qui font peur

Les musiques dans le film « Les dents de la mer »

Les dents de la mer montage

Depuis quelques années, dans l’inconscient collectif, il y a une peur qui a pris le dessus sur bien d’autres : la peur du requin. Depuis 1975, année de sortie du premier opus de Les dents de la mer, les requins sont perçus comme des bêtes sanguinaires assoiffées de chair humaine. Cette peur, déclenchée par le film, n’est pourtant pas forcément justifiée. Même si les requins tuent parfois, les accidents de voiture, la cigarette ou même la foudre tuent bien plus de personnes chaque année. Cette crainte amplifiée provient sûrement du fait que mourir déchiqueté par les mâchoires d’un requin est largement plus effrayant que de mourir d’une maladie ou d’un accident.

La musique que nous allons écouter est jouée pour annoncer l’arrivée du requin dans le film et cultive l’appréhension du spectateur. En effet, la mélodie est purement et simplement assimilée à la mort atroce d’un personnage.

Écoutons donc le morceau :

Au début, nous entendons un bruit assez caverneux, comme des tambours, ensuite la « vraie » musique commence : un bruit qui résonne dans nos oreilles et qui se fait de plus en plus pressant, ce passage au violoncelle qui est connu de tous. Il est intensifié ensuite par des claquements de percussions, celles-ci rythment la musique et rendent oppressante la mélodie, comme si elle se rapprochait, à l’image du requin du film.

Après, en total décalage, une musique guillerette se fond dans la mélodie puis disparaît pour laisser toute la place aux percussions qui s’intensifient, se taisent et puis reviennent, vives, comme pour annoncer une fin proche. Les instruments à cordes s’emballent et la musique s’arrête sur un dernier son puissant.

L’extrait du film (la musique commence à 2 min 20) :

Si jamais vous regardez l’extrait en entier, cela vous permettra de contextualiser l’apparition de la musique. En effet, avant d’arriver aux 2 min 20, la scène se déroule juste avec une musique de fond d’une radio d’un touriste sur la plage et c’est cette absence de musique d’effet qui rend plus intense l’apparition de la mélodie. Lorsqu’elle commence à être jouée, on sait d’avance qu’il va y avoir une catastrophe et c’est ce que recherchaient les scénaristes : l’assimilation de la musique à l’apparition du requin. Quand elle débute, la caméra plonge sous l’eau et nous place au niveau des jambes des baigneurs qui nagent en toute insouciance. Il y a alors un zoom sur un enfant en particulier qui nage avec une planche ou une espèce de longue bouée gonflable et alors que l’image se rapproche, le spectateur commence à comprendre qu’il voit la scène de l’œil du requin, et au moment où il assimile cela, l’attaque a lieu. Un dernier zoom sur les jambes de la future victime, la musique s’intensifie et le requin mord. La musique se stoppe alors que la caméra revient sur une vue large, le garçonnet coule dans une marée de sang et le drame est dévoilé aux plagistes seulement à ce moment-là. Le héros du film prend conscience de la catastrophe et évacue la plage toujours avec cette musique en fond sonore. Elle ne se stoppe qu’au moment où la mère de l’enfant l’appelle sans se rendre compte qu’il ne répondra jamais. La musique commence au début de l’attaque et s’arrête à la prise de conscience de la mort de l’enfant. Elle entretient le mythe du requin mangeur d’homme et la peur du spectateur.

Musique de films qui donne du courage

Les musiques dans la saga « Transformers »

Image saga transformers

Même si la saga n’a pas été reconnue comme un succès par tous les spectateurs et critiques, il faut tout de même lui laisser le fait que sa bande originale est plutôt réussie. L’histoire est un peu tirée par les cheveux mais a tout de même plu à de nombreuses personnes. Analysons alors une des musiques phare de la bande-annonce, ce qui changera un peu notre analyse.

Voici la musique à écouter :

La musique ne commence réellement qu’après quelques sons de suspense, elle se fait tout d’abord intrigante, oppressante, pour enfin se dévoiler avec l’arrivée des instruments à cordes. On se sent d’un coup transporté, comme dans un long voyage pour sauver la Terre (un peu ridicule dit comme cela, mais c’est vraiment ce que la musique essaie de faire passer) à la manière des héros d’Armageddon.

Cette musique est un savant mélange entre une pincée de courage et un soupçon de peur, comme avant toute grande aventure. Les airs musicaux sont à consonance « positive » et nous donnent cette impression qu’on serait capable de braver le monde entier pour arriver à notre objectif. Vers 3 min 10, des voix enchanteresses flottent dans l’air, elles semblent être tout droit sorties d’un monastère pour nous annoncer quelque chose. Elles rendent apaisante la musique qui ne tarde pourtant pas à repartir de plus belle.

Pour ceux qui aiment les lives orchestraux je vous ai même trouvé une belle vidéo, ça aide à prendre la totale mesure du travail des musiciens et des chanteurs :

Nous devrons nous contenter de l’écouter puisque je n’ai pu trouver un extrait du film pour la partie où se trouve cette musique. N’hésitez pas néanmoins si vous avez le film chez vous à le regarder et à poster votre analyse, ça fera plaisir à nos lecteurs ainsi qu’à moi-même.

Musique de film d’ « amour »

Les musiques dans le film « Braveheart »

Montage Braveheart

Braveheart est LE film historique à ne pas manquer. Qui ne se souvient pas de Mel Gibson avec ses peintures bleues sur le visage ?

Mel Gibson

Braveheart, c’est l’histoire de la rébellion de Wallace contre Edouard 1er d’Angleterre. C’est aussi un réel succès cinématographique, ce qui fait qu’évidemment, je n’aurais pas pu passer à côté. J’ai choisi, pour ce film, de prendre une musique qui nous fait vraiment penser à l’Écosse.

La musique :

Dans cette musique, on ne sait jamais où donner de la tête. Au départ elle est enivrante, donne envie de danser et nous plonge au cœur d’une Écosse qui festoie. Mais elle se transforme, devient plus intime, nous donne l’impression d’être au cœur d’un amour naissant. La musique est douce, rassurante. Avec l’arrivée d’un nouvel instrument vers 1 min 12, on sent que quelque chose change, mais il est difficile de savoir si c’est positif ou négatif. La mélodie qui reprend après me laisse dubitative, je n’arrive pas à savoir si elle est triste comme une plainte ou le symbole d’un lien entre deux êtres.

Cette musique prise à part comme cela, sans images, peut engendrer diverses émotions selon la personne qui l’écoute et l’analyse qu’elle en fait. Il y a des musiques pour lesquelles le doute n’est pas permis, les émotions sont les mêmes chez la majorité des gens. Mais pour celle-ci c’est différent.

Je n’ai encore pas pu retrouver la scène du film, mais je vous mets un petit extrait de ce qui devait être une bande-annonce :

Évidemment, je ne peux m’arrêter là pour ce film alors je me dois de continuer sur l’analyse de la musique d’une scène culte, celle du discours. Ici, je choisis d’étudier conjointement les deux pour justement mettre en avant les moments où la musique se fait plus silencieuse ou au contraire plus présente.

Voici le lien vers l’extrait du film :

En débutant, la musique est fort présente. Mel Gibson ne fait qu’apparaître devant les troupes et la musique prend toute la place, mêlant courage et défiance. Elle diminue lorsque l’acteur commence à parler et faire son discours. Elle soutient le monologue en le renforçant comme pour insuffler du courage à l’armée qui était sur le point de tourner les talons.

La musique change lorsque Gibson prononce pour la première fois le mot « libre », renforçant le fait qu’il s’agit là de la clé de la bataille : la liberté. Elle se modifie également lorsqu’il commence à les « sermonner » sur le fait que partir maintenant leur accorderait en effet la vie, mais qu’ils le regretteraient tout leur existence, qu’ils seraient mort en lâches en n’ayant pas voulu combattre et mourir pour leur liberté. C’est là qu’il capte l’attention de ses troupes et termine son discours sur cette phrase « car ils peuvent nous ôter la vie, mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté ! ». Après ces derniers mots, la musique s’emballe, les soldats crient, courageux, prêts à se battre et la musique se termine sur cette foule de gens capables de mourir pour leurs idéaux.

Et voilà que sonne la fin de cet article. J’ai essayé avec vous de décortiquer des musiques cultes de films en insistant sur leur rôle dans ces derniers. Cela vous a-t-il appris des choses ? Auriez-vous d’autres musiques qui vous on fait frissonner ? N’hésitez pas à partager ces autres morceaux et à commenter pour nous donner vos analyses !

Lolita

Sources

http://fr.harrypotter.wikia.com/wiki/Harry_Potter_et_le_Prince_de_Sang-M%C3%AAl%C3%A9_(musique)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Albus_Dumbledore
http://fr.wikipedia.org/wiki/Moria_(Terre_du_Milieu)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Dents_de_la_mer
http://fr.wikipedia.org/wiki/Transformers_(film,_2007)#Bande_originale
http://fr.wikipedia.org/wiki/Braveheart

1 réflexion sur “Les musiques de films qui vous font frémir”

  1. Vraiment super article, j’adore vraiment le thème et je suis bien d’accord sur le fait que sens musique, on ressentirait beaucoup moins bien les émotions que les réalisateurs veulent faire véhiculer !
    La musique c’est essentiel !

     

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut