L’hippocampe feuille

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Cette quinzaine, chers Monchvaliens, c’est à une visite dans le monde du cousin du cheval, -même s’il n’est pas tout à fait son cousin- que vous aurez droit : le monde de l’hippocampe ! Et quoi de mieux que de prendre une espèce dont vous ne soupçonniez même pas l’existence jusqu’à maintenant ? Eh bien, vous voilà maintenant introduits dans ce grand univers qu’est celui de l’hippocampe feuille…

Si l’hippocampe commun est surnommé cheval de mer, voici maintenant le dragon de mer, version feuillu. Son nom, venant du latin « Phycodurus eques », est dû aux excroissances en forme de feuille qui lui parsèment le corps. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ces protubérances ne lui servent pas de nageoires, mais bien de camouflage ! En effet, elles ondulent et sont de couleurs semblables à celles de diverses variétés d’algues présentes dans l’eau. Comme si ce déguisement ne suffisait pas, l’hippocampe feuille peut aussi changer de couleur, tel un caméléon, selon son alimentation, son âge, son milieu et son niveau de stress. De cette façon, il peut passer du vert au jaune, et même au rouge !

Comme tout être vivant marin, l’hippocampe a besoin de nageoires, ou du moins de quelque chose qui s’en approche, pour se déplacer dans l’eau. C’est donc à l’aide de deux nageoires, l’une située sur le dessus de son cou, et l’autre sur son dos, près de l’extrémité de sa queue, qu’il se propulse. Pour que ces nageoires ne révèlent pas le camouflage feuillu du dragon de mer, elles sont petites et presque entièrement translucides, de manière à ce qu’elles imitent, en harmonie avec les excroissances, l’effet d’une algue.

Le dragon de mer feuillu se distingue de l’hippocampe par plusieurs points : tout d’abord, il est généralement plus grand que ce dernier, sa taille pouvant atteindre 45 centimètres. Ensuite, son long bec et ses petites nageoires en font une proie facile pour les prédateurs, ce qui rend son camouflage d’autant plus important. Finalement, il ne peut rien attraper avec sa queue. L’hippocampe feuille est l’une des deux seules espèces de dragons des mers, le dragon de mer phylloptère étant le second :

Afin de s’orienter et de changer de direction, l’hippocampe feuille utilise les ailettes situées sur chaque côté de sa tête. Néanmoins, sa liberté de mouvement est entravée par sa peau très épaisse. C’est sans doute la raison pour laquelle il peut rester de très longues heures au même endroit, sans bouger. À l’inverse, il peut aussi ne pas s’arrêter pendant autant de temps et atteindre une vitesse de 150 mètres à l’heure.
Ce petit poisson a un très bon sens de l’orientation. En effet, il peut s’éloigner à plusieurs centaines de mètres de son habitat et retrouver son chemin par la suite. On le retrouve près des côtes de l’Australie dans des eaux tièdes et peu profondes. Il se cache entre les rochers et les algues, autour des massifs de sable.

Le dragon de mer est un chasseur aguerri ! Utilisant son mode camouflage entre les algues, et même le sable, il surveille ses proies, puis attaque ! C’est même sans dents, car il n’en possède pas, qu’il dévore ses victimes… les crustacés ! Il se nourrit aussi de planctons et de crevettes. Ces petits poissons sont habituellement les proies de prédateurs disposant de dents, pourtant l’hippocampe feuille n’en fait pas partie.

Côté reproduction, c’est le mâle qui s’occupe des œufs, tout comme pour les hippocampes communs. Les œufs sont rose vif (avec le temps, ils peuvent devenir pourpres ou orangés) et la femelle en produit jusqu’à 250 qu’elle dépose dans la queue du mâle. Ils prennent en général neuf semaines pour éclore, cela dépend de la condition de l’eau. Lorsque c’est fait, le mâle agite la queue pour que les bébés en sortent, ce qui peut durer de 24 à 48 heures ! Entièrement indépendants, ces nourrissons s’alimentent seuls. Des 250 œufs pondus au départ, seulement 5% sont toujours vivants ; c’est à l’âge d’environ 28 mois qu’ils atteignent leur maturité sexuelle.

Tourmenté autant par des causes naturelles que par les activités humaines, l’hippocampe feuille est une espèce presque menacée. Son incapacité à saisir des choses avec sa queue le rend vulnérable aux tempêtes qui l’éloignent de son habitat, parfois si loin qu’il n’en retrouve plus son chemin. Aussi, alors qu’il est très jeune, et comme c’est un nageur très lent, il réussit difficilement à fuir ses prédateurs. C’est là qu’intervient leur camouflage-feuille.

Néanmoins, ce dernier détail est aussi bien un avantage qu’un désavantage, car unique, son aspect éveille l’intérêt de plusieurs plongeurs qui les collectent. Il est aussi menacé par la pollution et les pesticides. Finalement, le dragon de mer feuillu est aussi utilisé en médecine alternative.
Pour toutes ces raisons, le gouvernement fédéral d’Australie le protège maintenant officiellement, ce qui rend le processus d’obtention ardu et très coûteux. L’élevage de l’hippocampe feuille exige de grandes connaissances car il est très fragile et instable hors de son habitat naturel.

Voilà, vous connaissez maintenant un peu mieux l’univers de cet étonnant hippocampe feuillu. Je vous souhaite donc une très bonne quinzaine, très chers citoyens de MonChval !

 

Jorkane

2 réflexions sur “L’hippocampe feuille”

  1. Bonjour! Je tenais à vous féliciter pour votre article sur l’hippocampe feuille. Votre passion pour ces créatures fascinantes est contagieuse et j’ai appris beaucoup de choses intéressantes. Je me demandais, avez-vous déjà eu l’occasion de plonger et d’observer ces animaux en liberté? Si oui, comment était l’expérience? Merci encore pour cet article captivant!

     

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