Zoom sur Orgueil et Préjugés de Jane Austen

Avec les centaines de romans qui sont publiés chaque année à travers le monde, il est parfois trop facile d’oublier les œuvres les plus anciennes. Vous avez envie de vous plonger dans un véritable classique anglais, de prendre une machine à voyager dans le temps et d’atterrir dans le village fictif de Longbourn au début du XIXe siècle ? Si tel est le cas, je vous invite à vous plonger dans l’univers d’Orgueil et Préjugés, écrit par Jane Austen.

Orgueil et Préjugés de Jane Austen : renseignements généraux sur l’œuvre

Auteure : Jane Austen
Année d’écriture : 1796
Date de parution : 1813
Titre de la version originale : Pride and Prejudice
Traducteur pour la version française : Pierre Goubert
Nombre de pages dans la version française : 320
Nombre de langues dans lesquelles il a été traduit : 35
Fait intéressant : Ce livre, à cette époque, fut signé anonymement étant donné que l’auteure était une femme.

Orgueil et Préjugés de Jane Austen : l’auteure

Née le 16 décembre 1775 à Steventon au Royaume-Uni, Jane Austen est la benjamine des huit enfants de George Austen et de Cassandra Leigh. Jusqu’à l’âge de 11 ans, elle est éduquée de manière à devenir l’épouse parfaite : elle étudie donc les arts, comme le chant, la danse, le piano et la lecture, et en apprend davantage sur les tâches ménagères. Loin d’être la petite fille typique, Jane, si on lui avait donné le choix, aurait plutôt choisi de passer ses journées à courir à travers la campagne avec son frère, Henry.
La bibliothèque riche de son père l’a beaucoup inspirée : c’est entre 18 et 19 ans qu’elle a couché sur papier son tout premier roman, Elinor et Marianne, qui a été publié beaucoup plus tard sous un autre nom : Raisons et Sentiments.
En décembre 1795, elle fait la rencontre de Tom Lefroy, puis tombe réellement amoureuse de lui. Quelques mois plus tard, avant l’arrivée de l’hiver de 1796, leur idylle commence enfin. L’amour qu’elle éprouvait pour cet homme l’a inspirée pour écrire L’abbaye de Northanger, Raisons et Sentiments sous la version que l’on connaît aujourd’hui ainsi que sa plus grande œuvre, Orgueil et Préjugés. Malheureusement, leur relation s’est terminée à l’automne 1798.
Alors que ces deux années ont été ses plus inspirées, celles qui ont suivi cette déception amoureuse furent ses moins productives. En effet, que ce soit à cause de Tom Lefroy ou du déménagement de sa famille à Bath, une ville que la jeune femme ne portait pas dans son cœur, une décennie passa avant qu’elle écrive un autre roman.
Après la mort de son père en 1805, Jane Austen a finalement publié ses romans : Raisons et Sentiments en 1811, Orgueil et Préjugés en 1813, Mansfield Park en 1814 et Emma en 1815.
Une insuffisance surrénale l’emporte finalement le 18 juillet 1817, à l’âge de 42 ans, et deux de ses œuvres ont été publiées après son décès grâce à sa sœur Cassandra et son frère Henry : Persuasion, achevé un an avant que la mort ne vienne la chercher, et enfin, L’abbaye de Northanger.

Orgueil et Préjugés de Jane Austen : le synopsis

Mme Bennet, mère de cinq filles et habitante du village de Longbourn, est déterminée à les marier aux hommes les plus nantis possible. En effet, à la mort de leur père, ces dernières se retrouveront sans rien puisque c’est leur cousin éloigné, M. Collins, qui héritera de la terre.
Cette mère voit dans les nouveaux arrivants du village, M. Bingley et M. Darcy, deux prétendants intéressants pour ses filles. Son désir est exaucé en partie puisque le premier prête une attention particulière à l’aînée, Jane. Quant au second, il s’avère être hautain, snob, voire méchant. Effectivement, il en viendra même à blesser l’orgueil d’Elizabeth Bennet, la sœur de Jane, qui développera donc des préjugés envers ce personnage qui manque trop souvent de délicatesse.
Avec ces deux hommes viennent les deux sœurs de M. Bingley, Caroline et Louisa. Avec l’aide de M. Darcy, elles tenteront d’éloigner leur frère de Jane à tout prix. En effet, ces deux jeunes femmes souhaitent plutôt le voir marier à une femme de sa classe sociale, en l’occurrence la sœur de M. Darcy, Georgianna.
Alors qu’un nouvel arrivant, l’officier George Wickham, entretient le mépris d’Elizabeth envers M. Darcy, celui-ci, contre toute attente, en vient à s’attacher à cette Bennet, laquelle développe des sentiments de plus en plus importants pour l’officier.
Des demandes en mariage impromptues, des rejets difficiles pour l’ego, des déceptions amoureuses et des coups de couteau dans le dos attendent les jeunes gens de Longbourn qui semblent tous être prêts à trouver le grand amour.

Orgueil et Préjugés : mon avis sur ce classique

Honnêtement, en achetant ce roman, je ne m’attendais pas à rire. Contre toute attente, Jane Austen a réussi à immiscer de l’humour dans Orgueil et Préjugés, à travers le personnage de M. Darcy, qui manque toujours de tact ou de politesse, et Mme Bennet, dont les excès frôlent parfois la folie. Sans cette touche, j’aurais eu du mal à poursuivre ma lecture, car les histoires de mariages arrangés dans ce genre ne m’intéressent pas vraiment.
À mon avis, les personnages ont à la fois un point négatif et un point positif. En effet, leur nombre important, un peu comme Katherine Pancol l’a fait dans Muchachas, m’a un peu déplu. Il était trop facile de s’y perdre ou de mélanger certains personnages secondaires dans les premières pages. Même si Jane Austen a très bien développé ses personnages principaux, d’autres, comme Catherine et Lydia Bennet, ont été négligés. Ces deux filles ont une personnalité tellement semblable qu’il est parfois difficile de les différencier.
Les protagonistes, par contre, sont très intéressants et remplis de surprises. Dans le côté peu conventionnel d’Elizabeth, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, on retrouve facilement la personnalité même de l’auteure. Cela contraste avec la douceur qui frôle la faiblesse de sa sœur Jane, voilà pourquoi j’ai trouvé Elizabeth d’une force inspirante. Elle est incroyablement indépendante et brise les clichés de la femme soumise de son époque.
M. Darcy, quant à lui, m’a marquée à jamais. Il est l’ancêtre du mauvais garçon du XXIe siècle, mais en plus méchant. Il ne nuance jamais ses propos, ce qui peut choquer au premier abord. Même s’il devient moins méchant envers les habitants du village pour plaire à une femme qu’il finit par estimer grandement, M. Darcy gardera toujours son côté plus noir qui le rend aussi intéressant et inoubliable. De plus, au fur et à mesure de l’histoire, on découvre d’autres facettes plus tendres de sa personne, comme son dévouement pour sa sœur qui n’arriverait à rien sans lui. Selon moi, M. Darcy est un personnage culte de la littérature anglaise et, juste pour lui, Orgueil et Préjugés vaut le détour.
L’ayant lu en français puis en anglais, je peux vous dire avec certitude que la traduction est aussi bonne que l’original. Je trouve qu’ils sont aussi bien écrits l’un que l’autre. Par contre, je déconseillerais la version originale aux débutants en anglais puisque l’écriture est tout de même d’un certain niveau.
Étant donné que je n’avais vu aucune adaptation de cette œuvre et que je ne connaissais rien d’Orgueil et Préjugés avant de commencer ma lecture, j’ai été surprise à de nombreuses reprises par la tournure des événements. Même si certains aspects du récit, comme l’affection de M. Darcy pour Elizabeth, étaient prévisibles, d’autres l’étaient beaucoup moins et ont réussi à me choquer.
Si vous souhaitez vous plonger dans un univers différent et haut en couleurs, si vous avez envie de découvrir un classique littéraire divertissant, je vous conseille vivement Orgueil et Préjugés !

Même s’il a été écrit à une époque lointaine de la nôtre, il est facile d’apprécier Orgueil et Préjugés, que ce soit pour le personnage unique de M. Darcy ou pour l’humour présent tout au long du roman. L’avez-vous déjà lu ? Avez-vous plutôt regardé une adaptation au cinéma ? Qu’en avez-vous pensé ? Dites-nous tout !

Véronique B.

Sources texte :

À la lettre

Babelio

Jane Austen

Wikipédia

Sources images :

HelloFlo

Librairie pantoute