Attentats meurtriers en France : Charlie Hebdo

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Mercredi 7 janvier 2015 aux alentours de midi heure française, une fusillade a eu lieu dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo. Ce tragique évènement, qui a causé la mort de 12 personnes, a ému le monde entier et a plongé la France dans un état de révolte. Cette fusillade qualifiée d’attentat a été la plus meurtrière du pays depuis 53 ans. Ses auteurs ont été en cavale pendant trois jours au cours desquels la France a retenu son souffle alors que d’autres tragédies se déroulaient. Voici un résumé des faits.

Attentats de Charlie Hebdo : une succession d’évènements

Le 7 janvier, boulevard Richard-Lenoir au centre de Paris, une fusillade a eu lieu devant et au sein des locaux du célèbre journal satirique Charlie Hebdo. Cette attaque, qui s’est déroulée en fin de matinée, a été orchestrée par trois hommes, dont deux lourdement armés qui n’ont pas hésité à abattre froidement des policiers appelés sur les lieux. Le bilan de cette journée a été de 12 victimes, la plupart étant des employés du journal, dont les célèbres dessinateurs caricaturaux tous présents lors d’une réunion. Lors de leur départ, les terroristes ont clamé qu’ils avaient vengé le prophète Mohammed (ou Mahomet) en tuant Charlie Hebdo. Le journal est connu pour ses caricatures portant sur plusieurs religions, organisations ou encore des dirigeants. Depuis plusieurs années il publie des dessins assez peu élogieux sur l’islam et le prophète Mahomet. Ce journal est depuis menacé par différentes personnes et organisations, qui pour certaines n’ont pas hésité à réaliser des actes de vandalismes contre Charlie Hebdo. L’attentat du 7 janvier a été soigneusement orchestré, même si avec le recul certains éléments semblent être incohérents. Les terroristes étaient au courant des heures de réunion de la rédaction, ils étaient armés et avaient certainement des renforts à proximité. Selon les spécialistes interrogés juste après l’attaque, c’est un véritable commando qui a pris d’assaut le siège pour tuer, ils étaient entraînés et savaient ce qu’ils faisaient. Des vidéos ont été prises par des journalistes réfugiés sur les toits, on y voit notamment la fuite des meurtriers et l’assassinat en direct d’un policier touché à terre. Le soir même, deux suspects ont été identifiés et des avis de recherches ont circulé pour  retrouver ces deux individus nommés Saïd et Chérif Kouachi.

Ce tragique événement a touché la France et le monde entier qui s’est montré choqué, désemparé mais aussi révolté.

Les évènements ne se sont pas arrêtés là : le lendemain matin, soit le 8 janvier 2015, aux alentours de 8 h, une autre fusillade a lieu à la place Montrouge (Hauts-de-Seine). Un tireur tue une policière municipale en stage et blesse un agent de voirie. Selon les témoignages, la policière se serait trouvée au mauvais endroit au mauvais moment. En effet, elle intervenait sur un accident de la route où elle régulait la circulation quand un homme lourdement armé et portant un gilet pare-balle a fait feu sur elle. Les forces de l’ordre n’ont pas pu déterminer au moment des faits si cette fusillade était liée à la précédente.

Le même jour, les deux principaux suspects de la fusillade précédente ont fait parler d’eux en braquant une station service dans l’Aisne, sans faire de victimes. Ce soir-là, les autorités identifient le troisième suspect qui est certainement le meurtrier de la policière. Cet homme est Amedy Coulibaly, un ami proche d’un des frères Kouachi. Il a été établi que les deux hommes avaient eu des contacts récents grâce au téléphone de la femme du dernier meurtrier.

Le vendredi 9 janvier 2015, les recherches ont continué, les deux frères suspectés sont repérés et se réfugient dans une imprimerie de Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne. L’un des terroristes appelle alors BFM-TV afin d’expliquer son acte et revendiquer leur appartenance à Al-Qaida Yemen. Peu de temps après, le troisième suspect prend en otage une épicerie casher située Porte de Vincennes à Paris, il appelle aussi BFM-TV en revendiquant être de l’État Islamique et être lié aux deux autres terroristes. Cependant à ce jour, l’EI ne revendique pas ces actes.

Pendant ces deux dernières attaques, les forces de l’ordre ont sécurisé les environs : les écoles ont été confinées, la circulation interrompue. Les forces de l’ordre ont organisé un raid pendant lequel les trois terroristes ont été tués. Lors de ce dernier acte, il y a eu quatre morts exécutés dans l’épicerie par le ravisseur.

Ces attentats auront fait 17 victimes, de nombreux blessés et auront traumatisé l’ensemble des témoins… Cependant, ces actes d’une violence démesurée ont aussi permis de déclencher d’autres actions comme la solidarité, la mobilisation afin de montrer que le pays ne s’engouffre pas dans la terreur et revendique une liberté d’expression et une liberté de presse. Depuis le 7 janvier, la France est en alerte vigipirate maximale et le gouvernement demande la plus grande prudence à la population.

À ce jour, la femme du troisième suspect est toujours recherchée, et la question principale reste de savoir qui a coordonné ces attentats.

une charlie hebdo

Attentats de Charlie Hebdo : les terroristes

Qui sont ces hommes qui ont perpétré les attentats les plus meurtriers en France depuis 53 ans ? Comment ont-ils pu passer au travers des plans anti-terroristes ? Voici un bref aperçu du parcours de ces hommes…

3 terroristes charlie hebdo

Il est intéressant de voir les points communs de ces individus qui un jour ont décidé de se radicaliser et de montrer une telle froideur et une telle détermination dans leurs actes de violence. Les trois hommes proviennent tous d’une même ville : Paris, plus précisément des Buttes-Chaumont, un quartier réputé difficile. Ils ont tous les trois trouvé dans ce lieu un mentor qui leur a montré un intérêt particulier afin de les enrôler dans un islam radical.

Ces trois hommes avaient depuis plusieurs années basculé dans le radicalisme et avaient comme référence des hommes ayant réalisé des actes de guerre et de violence. Depuis la fin de leur adolescence, ils ont décidé de se battre contre leur pays de naissance, la France et de manier les armes dans des camps terroristes. Ces trois personnes ont toutes connu la prison, l’endoctrinement et ont pu être facilement enrôlées, car elles étaient instables et n’avaient pas de projets.

Chérif Kouachi est l’une des personnes qui a coordonné les attentats et qui est le pivot de l’affaire. C’était le frère cadet des Kouachi, il a connu tôt des problèmes avec la justice et se radicalise aux alentours de ses 19 ans. Cet homme était un professionnel djihadiste qui s’est formé dans différents camps. Il serait devenu radicaliste en 2003, en découvrant la mosquée Adda’wa située dans le 19e arrondissement. Cela lui a permis d’avoir un contact avec un de ses mentors Farid Benyettou, un djihadiste du mouvement Takfir qui participe à la création de groupes islamiques armés. Il quitte quelques années plus tard cette mosquée qui vise principalement les États-Unis et qui encourage les attentats hors de France. Il rencontre alors un autre homme qui l’incitera à aller se former en Syrie puis en Irak. Chérif Kouachi qui devient de plus en plus radical, n’a plus qu’un rêve : faire partie du groupe d’Oussama Ben Laden en Irak. Il annonce que « C’est par fierté que j’ai décidé de partir. Je me suis dit que si je me dégonflais j’allais passer pour un lâche ». Il a commencé à apprendre le maniement des armes sur Internet avant de partir pour ces pays afin d’être formé et de combattre auprès des autres membres de sa cause. En 2005, âgé alors de 21 ans, lors d’une de ses arrestations, il a déclaré être « un musulman ghetto » et avoir fait sa vie. À cette époque, il est suspecté d’avoir participé à une opération djihadiste vers l’Irak où il n’a pas pu se rendre parce qu’il s’est fait arrêter avant. Son arrestation en 2005 et son emprisonnement à la prison de Fleury-Mérogis (Essone 91) n’a pas empêché son radicalisme de continuer, car il a trouvé un autre mentor (Djamel Beghal) qui partage ses opinions. C’est lors de ce séjour en prison qu’il a rencontré le troisième terroriste, Amedy Coulibaly, qui devient un frère pour lui, mais qui n’était pas encore radicalisé. Les deux hommes étaient alors sous l’emprise du mentor rencontré en prison, ils ont participé de loin à des opérations depuis 2010 et ont été envoyés pour être formés dans d’autres pays et devenir des professionnels.

Saïd Kouachi, le frère aîné, s’est fait plus discret que son cadet et a moins fait parler de lui. Il a été employé à la mairie de Paris et aurait assuré ne pas être pour le djihadisme… Il a cependant été mis sous surveillance dans les années 2010 après que les autorités américaines aient signalé à la France sa présence au Yemen où il est suspecté d’apprendre à construire des bombes et à manier les armes. Sa surveillance s’est arrêtée en 2014. Il a aussi été soupçonné d’avoir participé à l’affaire qui a mis son frère en prison en 2005.

Amedy Coulibaly n’était pas une personne suspectée d’être djihadiste. Connu principalement pour des vols avec violence ou d’autres infractions liées à des gangs de cité, il n’était sous aucune surveillance particulière. Il se serait radicalisé après son séjour en prison et son rapprochement avec l’un des frères Kouachi. Il était sorti de prison en mars 2014. C’est l’homme qui a pris en otage l’épicerie casher et tué la policière de Montrouge.

Hayat Boumeddiene, la femme de Coulibaly suspectée d’avoir participé à l’organisation des évènements, n’a pas encore été arrêtée. Elle aurait été localisée en Syrie et est aussi radicalisée.

Attentats de Charlie Hebdo : les victimes

Il nous semble important de nommer les victimes, pour leur rendre un dernier hommage.
Le mercredi 7 janvier, 12 personnes ont perdu la vie, dont 11 dans les locaux de Charlie Hebdo :

– Frédéric Boisseau, agent d’entretien
– Franck Brinsolaro, brigadier au service de la protection de Charb depuis les menaces de 2011 contre Charlie Hebdo
– Jean Cabut, dit Cabu, dessinateur
– Elsa Cayat, psychanaliste et chroniqueuse
– Stéphane Charbonnier, dit Charb, dessinateur et directeur de la publication de Charlie Hebdo depuis 2009
– Philippe Honoré, dit Honoré, dessinateur
– Bernard Maris, économiste et chroniqueur
– Mustapha Ourrad, correcteur
– Michel Renaud, ancien directeur de cabinet du maire de Clermont et journaliste
– Bernard Verlhac, dit Tignous, dessinateur
– Georges Wolinski, dessinateur
En plus de ces 11 personnes, 4 ont été gravement blessées, dont l’une est encore à l’heure actuelle entre la vie et la mort.

certaines personnes décédées attentats charlie hebdo

Lors de la fuite des terroristes le même jour, une personne de plus a perdu la vie, un policier qui a tenté de les arrêter, qui s’est retrouvé à terre après avoir reçu une balle, et qui a été exécuté par l’un des frères Kouachi. Ce policier s’appelait Ahmed Merabet.

Le 8 janvier, vers 8 h du matin, c’est la jeune stagiaire policière Clarissa Jean-Phillipe qui a perdu la vie dans une fusillade.

Vendredi 9 janvier, quatre autres innocents ont trouvé la mort dans l’épicerie Porte de Vincennes lors de la prise d’otage, il s’agissait de :

– Yann Cohen âgé de 22 ans qui était encore étudiant
– Philippe Braham, un enseignant d’une quarantaine d’année, marié et père de 3 enfants
– Yohav Hattab, 21 ans, qui venait juste faire ses courses
– François-Michel Saada, un homme d’une soixantaine d’années.

Attentats de Charlie Hebdo : les réactions

Les réactions ne se sont pas fait attendre suite à l’attentat de Charlie Hebdo, et ce n’est pas seulement la France que l’on a vu se lever, mais des pays du monde entier.

La première réaction est venue du journaliste Joachim Roncin, qui travaille pour le magazine Stylist, moins d’une demi-heure après les faits. Suite aux attentats, il a souhaité montrer son soutien aux victimes, en publiant le hashtag #jesuischarlie ainsi qu’une image à fond noir avec les mots « Je suis Charlie » écrits en blanc et gris, qui ont été repris par l’ensemble du globe à plus ou moins grande échelle sur les réseaux sociaux, le hashtag aurait même dépassé les 3,5 millions, et l’image a fleuri sur les photos de profil des internautes, certaines écoles ont changé tous leurs fonds d’écran pour mettre cette image dorénavant tristement célèbre.

nous sommes charlie

Au contraire, certains se sont réjouis des évènements et ont profité des réseaux sociaux pour le faire savoir, ce qui a entraîné la suppression de leur compte suite aux nombreux signalements des internautes.

contre charlie hebdos

Le mercredi soir, de nombreux rassemblements ont eu lieu partout en France pour rendre hommage aux victimes et soutenir la liberté de la presse touchée par ces attentats et des bougies ont été allumées. À Paris, à seulement 20 h, la place de la République était occupée par près de 15 000 personnes.
Le samedi 10 janvier 2015 de nombreux rassemblements ont encore eu lieu dans plusieurs villes de France, réunissant 700 000 personnes, malgré la pluie qui ne s’est pas arrêtée sur la partie Nord de la France.

Une marche a également eu lieu le dimanche 11 janvier dans Paris, rassemblant 1,5 million de personnes selon les estimations. En plus des citoyens français, des hauts dirigeants ont tenu à être présents. Ils étaient 56, venant des pays du monde entier, à qui se sont ajoutés François Hollande, le président français, d’autres personnalités politiques française (comme la maire de Paris) ainsi que des représentants religieux de différentes confessions. Pour avoir une liste complète des participants, je vous invite à lire cet article.

En plus de Paris, cette journée a vu beaucoup d’autres rassemblements, comme à Lyon par exemple où se sont réunies 300 000 personnes. Au total, 3,7 millions de défenseurs de la liberté d’expression ont défilé dans les rue de France le 11 janvier.

Dès la nouvelle du drame, des chanteurs ont tenu à s’élever contre ces attentats en écrivant des chansons de soutien et en les publiant sur les réseaux sociaux. Ils sont plus ou moins connus on retrouve notamment JB Bullet qui a été le plus rapide à réagir, avec une chanson aux paroles fortes, sur l’air d’Hidalgo de Renaud.


Ont suivi Grand Corps Malade, le groupe Tryo et bien d’autres qui ont également écrit des chansons, mais avec des paroles moins tranchées.

Le jeudi 8 janvier, la France a observé une minute de silence en hommage aux victimes, qui a parfois été troublée par des personnes souhaitant exprimer le fait qu’ils n’étaient pas d’accord avec ce moment de recueillement et que Charlie Hebdo n’a eu que ce qu’il méritait.

Les pays du monde entier ont tenu également à réagir face à ces attentats. Ainsi, en Argentine, un quotidien a fait un dessin de soutien pour la une de son édition du 8 janvier.

charlie hebdo argentine

Des pays comme l’Angleterre, la Suisse ou le Danemark ont également fait des déclarations de soutien dans leurs journaux nationaux.

Aux États-Unis, un livre de condoléances pour les familles des victimes a été mis à la disposition de tous à l’ambassade de France à Washington. Barack Obama a tenu à y écrire et a terminé son paragraphe par un « Vive la France » écrit en français.

soutien obama charlie hebdo

Cependant, d’autres pays ont tenu également à manifester suite à ces attentats, mais pas en communiquant leur soutien. Par exemple en Algérie et au Liban, des tirs et des cris de joie ont pu être entendus, applaudissant la « mort de Charlie Hebdo ».

Enfin, les Anonymous, fervents défenseurs de la liberté d’expression, ont promis de venger Charlie Hebdo. Ils ont alors créé #OpCharlieHebdo, promettant des représailles, suite à un communiqué disponible à cette adresse.

C’est ainsi qu’ils ont commencé par publier la liste de comptes twitter de djihadistes en demandant aux internautes un signalement massif afin de les geler.

Les représailles ont pu être visibles aux yeux de tous dimanche 11 janvier : les Anonymous piratent et mettent hors service plusieurs sites connus pour abriter des messages djihadistes.

Ceci était donc un résumé de tout ce qu’il s’est passé depuis l’entrée des terroristes dans les locaux de Charlie Hebdo. Avez-vous manifesté ? Si oui, de quelle manière ? Dites-nous tout dans un commentaire.

Maëva M. et Justine Boucher

Sources texte

France bleu

Le Monde : 1 & 2 & 3 & 4 & 5 & 6

L’Express : 1 & 2 & 3 & 4

Le figaro

Les echos

Madmoizelle

Curieux papotages

France3-regions

Le Parisien : 1 & 2

Les inrocks

Courrier international

Siwel

Levif

Sud info

 

Sources images :

Une Argentine

Obama

Réseaux sociaux

Morts Charlie Hebdo

Terroristes

Une Charlie Hebdo

1 réflexion sur “Attentats meurtriers en France : Charlie Hebdo”

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