La fabuleuse histoire de Java

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            L’histoire commence dans un grand centre équestre. Cela faisait quelques mois que je montais là-bas, à double poney. J’adorais le club, mais je n’étais pas particulièrement bien avec un cheval. Un jour, j’ai entendu son nom : Java. C’est ici que commence notre chemin…

Des débuts difficiles

Java est une double ponette très grande, presque de la taille d’un cheval. Elle est grise pommelée et assez… Ronde ! Elle était au club depuis que j’y étais, mais je n’y ai jamais vraiment fait attention. En fait, elle a fait deux ans de pré. La raison ? Mademoiselle boitait. Quel type de boiterie me demanderez-vous. Eh bien je n’ai pas la réponse, tout comme l’ensemble des vétérinaires du coin. En effet, ils sont tous venus l’osculter, l’examiner, mais aucun n’a pu déceler la moindre blessure. Cependant, elle boitait et ne pouvait pas continuer les cours. C’est ainsi qu’elle a pu profiter de deux années de pré. Ceci est une sacrée aubaine pour elle, car dans les grosses structures, garder un poney inactif n’est pas rentable.

 

Quelques mois après mon arrivée au centre équestre, j’apprends qu’une ponette folle furieuse est remise en cours collectifs. Vous avez tous deviné de qui je parlais ? Eh oui, la terreur, Java. Je l’ai vue quelques fois montée dans mon cours, mettant tous ses cavaliers par terre un à un. Autant dire que mon envie de la monter n’était pas exorbitante ! Mais il a bien fallu y passer. C’était un mercredi d’hiver où je suis arrivée au club, toute contente… Jusqu’à ce que j’aille voir le montoir. Il était bel et bien écrit que je devais monter sur cette bête. Je me suis armée d’une bombe bien solide et ai préféré ne pas prendre de cravache pour ce cours-ci. Le début de séance se passant très bien, j’ai vite été en confiance, et elle aussi. Nous travaillions sur le plat, c’était une simple séance de dressage de bas niveau. Et ce qui devait arriver arriva : quelque chose fit peur aux chevaux et tous se mirent à galoper dans le manège. Java n’était évidemment pas rassurée. J’essayais tant bien que mal de l’aider et de la rassurer, ce qui paya. Quelques petits écarts après, la séance avait reprit son cours. Tout se passa très bien, j’étais fière d’elle et de moi. Nous y étions arrivées ! C’est depuis ce jour là que notre histoire a commencé. Je la montais tous les mercredis et c’était avec joie que je voyais son nom en face du mien sur le montoir. Eh oui, personne ne voulait monter la « bête noire » du centre équestre, alors je pouvais profiter pleinement de ma ponette sans que les autres veuillent monter dessus !

On a progressé toutes les deux, j’ai pris de l’assurance avec elle et je pense qu’elle aussi. En fait, c’est une vraie flippée : un rien lui fait peur et elle a constamment besoin d’être rassurée.

On se complétait, j’étais vraiment heureuse d’avoir trouvé la ponette qu’il me fallait.

 

Sur la voie du bonheur

Java m’avait énormément fait progresser. Un jour, mon moniteur m’a demandé de passer mon galop 3. J’ai évidemment souhaité le passer avec ma ponette. Sauf qu’elle en avait décidé autrement ! Eh oui, les choses ne sont pas toujours toutes roses. Galop 3 : trois gamelles. La miss n’avait pas envie de sauter et m’a mise par terre pour la première fois en un an ! J’étais sur les fesses, aux deux sens du terme. Cependant, elle m’a quand même permis d’obtenir mon diplôme et c’est avec fierté qu’il est toujours affiché dans ma chambre.

Entre temps, les cours se passaient toujours très bien et on commençait à monter un peu les barres. C’était un vrai progrès pour elle qui ne sautait pas. Puis, vint la semaine de plénitude totale : la randonnée régionale. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une semaine (du lundi au vendredi) de randonnée, regroupant tous les centres équestres de la région : plus de 500 chevaux et cavaliers dans un champ. Je vous laisse imaginer l’ambiance ! Malheureusement, on ne choisissait pas nos chevaux. Cela relevait seulement des choix des moniteurs et nous devions garder le même pour toute la semaine. Alors j’attendais le verdict le lundi matin. Nous étions une bonne vingtaine accoudés au bar, attendant les ordres des moniteurs. C’est à ce moment que j’entendis mon prénom, suivit de « Java ». Quel moment de bonheur que de savoir que j’allais passer une semaine en sa compagnie, sur son dos ! Nous étions donc parties pour une semaine de balade. Tout se passa extrêmement bien, même si elle faisait souvent des siennes avec les choses extérieures : un pont qui fait peur, un arbre mangeur de chevaux, une rivière de la mort… J’étais jeune et je regrette de ne pas avoir plus de souvenirs.

  

 

Et comme toute histoire a une fin, il a fallu que la nôtre arrive. Cela faisait quatre ans que je montais là-bas, mais j’ai dû déménager. Ce fut une vraie torture pour moi d’apprendre qu’on allait être séparées. Heureusement, j’ai réussi à rester dans ma ville et ne pas m’éloigner d’elle.

Mais une nouvelle n’arrive jamais seule. Une amie avec qui je faisais du covoiturage a appris qu’un petit club se montait, à deux pas de chez moi. C’était beaucoup plus proche et les prix étaient, quant à eux, très abordables. La réaction de mes parents ne s’est pas faite attendre : je devais monter là-bas. Cela voulait dire quitter Java, quitter mes amis, quitter cette ambiance. J’en voulais à mes parents. Ils venaient de briser tout le travail que nous avions accompli pendant deux ans. Je suis donc allée faire mon au revoir à ma ponette. Je l’ai montée pour la dernière fois et je me rappelle avoir eu les larmes aux yeux quand je l’ai quittée. Aujourd’hui, je monte depuis quatre ans dans mon nouveau club et tout se passe à merveille. J’ai trouvé un autre poney, Némo, avec lequel je sors en concours. D’ailleurs, nous avons les championnats de France en ligne de mire pour la fin de l’année. J’essaye régulièrement de prendre des nouvelles de Java, mais ça me fend le cœur de retourner la voir. Elle n’est jamais sortie en concours, sous prétexte qu’elle est peureuse et que personne ne veut la sortir. Ah la sacrée minette, elle me manque terriblement. J’aurais voulu la sortir en compétition, mais je commençais juste au moment où je la montais… Je garde de très bons souvenirs avec elle et c’est grâce à elle si je monte aujourd’hui des chevaux plus compliqués et que j’ai pris confiance en moi à cheval.

Cet article est en fait une sorte d’hommage à la ponette de mon cœur, la première en qui j’ai eu confiance. J’espère qu’elle est heureuse aujourd’hui.

 Initiale

9 thoughts on “La fabuleuse histoire de Java”

  1. J’adore, tu as une une très belle histoire avec elle, mais c’est vraiment dommage, que tu es du la quittée :'(

     
  2. Quelle histoire magnifique, comme quoi il suffit que ça « colle » entre un cheval et son cavalier pour faire des merveilles et progresser à deux <3

     

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