Le concours complet d’équitation (CCE)

Concours complet d'équitation CCE cross
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Après avoir découvert le dressage et le saut d’obstacles, je vous propose un article sur la troisième discipline équestre olympique : le concours complet.

Présentation de la discipline

Comme son nom l’indique, le concours complet fait partie des disciplines les plus complètes de l’équitation. En effet, elle se divise en trois épreuves demandant des qualités très différentes au cavalier et à sa monture :

le dressage : les cavalier doit dérouler une reprise de dressage, c’est-à-dire un enchaînement d’une vingtaine de figures obligatoires, ce qui permet de juger l’emploi des aides (jambes, rênes…), la gestion des allures, l’écoute, l’harmonie, la souplesse, l’élégance et la précision du couple ;

le saut d’obstacles : le cavalier doit enchaîner un parcours d’obstacles mobiles en un minimum de temps et sans toucher les barres, ce qui permet d’évaluer l’attitude, la technique et respect des obstacles ;

le cross : le cavalier doit enchaîner un parcours d’obstacles naturels et de dénivelés en un temps optimal et sans faire de fautes et il sera jugé sur la franchise à l’obstacle, la maîtrise de la vitesse, l’équilibre, la résistance à l’effort et l’agilité.

L’enchaînement de ces trois épreuves lors d’un même concours demande une certaine organisation. C’est toujours l’épreuve de dressage qui est passée d’abord, suivie par le cross et finalement par le saut d’obstacles, même si l’ordre des deux dernières peut être inversé. Selon le niveau et les capacités de la structure d’accueil, le concours peut se dérouler en un à trois jours, ce qui demande de bien gérer la récupération du cheval, mais tous les concurrents passent une même épreuve le même jour pour ne pas avoir de différence de temps de récupération.

Histoire de la discipline

Concours complet d'équitation CCE cross

Le concours complet trouve son origine dans une épreuve militaire appelée en France « concours du cheval d’armes » qui avait pour but de tester les capacités des chevaux présélectionnés à rejoindre l’armée. Ainsi, leur endurance, leur force et leur dressage étaient évalués lors d’une course de 30 à 70 km comportant plusieurs obstacles à franchir. Les courses hippiques ont aussi beaucoup inspiré le concours complet, puisqu’on y retrouve la vitesse soutenue et certains obstacles (haies, gués…).

Avant d’être la discipline en trois épreuves telle que nous la connaissons aujourd’hui, le concours complet était bien plus complexe et exigeant physiquement. Lorsqu’il a été intégré au programme des Jeux olympiques en 1912, il s’agissait d’une discipline divisée en cinq épreuves : une course de 50 km sans obstacles suivie d’un parcours de cross de 5 km, d’une course de vitesse comportant des obstacles sur 3,5 km, d’un parcours de saut d’obstacles et d’une épreuve de dressage. En 1920, le dressage est supprimé et une épreuve d’endurance de 20 km le remplace.

En 1924, le CCE a subi une nouvelle évolution. Le dressage est devenu la première épreuve du concours, avant le cross et le saut d’obstacles. Le cross était divisé en plusieurs épreuves :

– un premier routier, circuit de 3 à 7 km à parcourir à une vitesse fixée et régulière, correspondant à un cheval au trot,

– un steeple (parcours de 3 à 4 km à réaliser à une vitesse très soutenue de galop comportant des obstacles à franchir),

– un second routier, souvent plus long, jusqu’à 15 km,

– un cross, parcours de 2 à 8 km avec tous types d’obstacles naturels.

La discipline a évolué tout d’abord en faisant varier, à la baisse, la distance de chaque épreuve ou le nombre d’obstacles, afin qu’elle soit moins exténuante pour les chevaux. C’est en 2004 qu’elle a pris un tournant radical lors des Jeux olympiques d’Athènes, en supprimant les routiers et le steeple. Le concours complet est alors passé de six épreuves à trois épreuves.

En dehors des changements dans les épreuves en elles-mêmes, il faut souligner que les participants ont aussi évolué. À l’origine et jusqu’en 1951, seuls les officiers militaires hommes pouvaient participer. À partir de 1952, les femmes ont eu la possibilité de pratiquer la discipline, tout d’abord en dressage, puis progressivement dans toutes les épreuves. La première concurrente en concours complet aux Jeux olympiques était Helena du Pont, qui a représenté les États-Unis en 1964 à Tokyo.

Il a aussi fallu attendre longtemps pour que la discipline attire le grand public. En 1950, les premiers passionnés non militaires développent le concours complet en Angleterre, et il faut attendre les années 1980 pour le voir apparaître en France.

Les différents types d’obstacles naturels en cross

Concours complet d'équitation CCE cross

Les obstacles sont l’un des éléments qui rendent les parcours de cross si impressionnants. En effet, même s’ils sont moins hauts qu’en saut d’obstacles (la partie fixe se situe à maximum 1 m 20 pour les divisions les plus élevées, alors qu’elles peuvent dépasser 1 m 50 dans les épreuves de saut d’obstacles seules), la cadence imposée et la variabilité du terrain peut les rendre difficiles à sauter. Les obstacles du cross doivent aussi sembler naturels. C’est pour cette raison qu’ils sont souvent faits en bois et que plusieurs cross comportent le franchissement de buttes ou de plans d’eau.

Une très grande variété d’obstacles peut être trouvée sur un parcours de cross :

Les obstacles de volée : ces constructions sont souvent massives et peuvent être de différentes formes, allant d’un gros tronc à un empilement de bûches ou à une haie épaisse ;

Les dénivelés : contre-haut ou contre-bas, qui correspondent à des sortes de « marches » que le cheval doit franchir. Lorsqu’il y en a plusieurs à la suite, on parle alors de piano ;

Les trous ou fossés : obstacles naturels ou creusés par-dessus lesquels le cheval doit sauter

Les gués ou rivières : obstacles impliquant un passage dans l’eau, avec parfois un obstacle supplémentaire à franchir au milieu ;

Les obstacles directionnels : ils sont caractérisés par leur front très étroit et demandent donc une grande précision pour être correctement sautés.

Comme en saut d’obstacles, les combinaisons sont autorisées en cross. Il s’agit alors d’au moins deux obstacles positionnés près les uns des autres et possédant le même numéro. Lors d’un refus ou d’une dérobade dans la combinaison, le cavalier doit reprendre au début de la combinaison.

La particularité des obstacles de cross par rapport aux obstacles de saut d’obstacles est leur présentation massive et le fait qu’ils soient fixes. Ceci a été à l’origine de nombreux accidents, parfois très graves. C’est pour cette raison que des obstacles sont de plus en plus souvent équipés d’un système de sécurité afin que celui-ci tombe malgré tout en cas de choc important.

Une discipline réglementée

Concours complet d'équitation CCE CSO

Les installations et l’équipement nécessaires en dressage et en saut d’obstacles sont les mêmes que lors des épreuves non combinées et ont donc été détaillées respectivement dans cet article et celui-là.

Concernant le cross, il demande certaines installations particulières. En effet, il se pratique sur un terrain varié qui peut être composé de plaines, de bois, de gués, de buttes, de fossés, de sable, d’herbe, de chemins… Alors qu’un parcours de saut d’obstacles fait quelques centaines de mètres, celui de cross fait plusieurs kilomètres (souvent 2 à 4 km). Une reconnaissance, souvent réalisée en moto, est donc essentielle pour bien s’approprier toutes les subtilités du terrain et anticiper les difficultés. Elle permet aussi d’éviter les erreurs de parcours liées à la cadence soutenue qui est imposée et au balisage qui n’est pas continu.Concours complet d'équitation CCE dressage

Le cross demande aussi un équipement particulier. Le cavalier doit porter un casque sans visière fixe pour ne pas gêner sa vision. Le gilet de protection dorsale est obligatoire, et il peut parfois protéger aussi la nuque, les épaules et les bras. Le cavalier possède un chronomètre pour vérifier son temps de parcours et ainsi adapter la vitesse, ainsi qu’un dossard où est indiqué son numéro de passage et sa fiche médicale en cas de problème. Finalement, il porte aussi les bottes ou boots et mini-chats habituels, des gants, une cravache et des éperons si besoin…

Concours complet d'équitation CCE crossPour le cheval, en plus de la selle et du filet, l’équidé peut être équipé d’un collier de chasse ou d’une bricole pour maintenir la selle en place. Des crampons sont souvent installés sur leurs fers, afin d’améliorer l’adhérence sur un sol changeant et parfois humide. De plus, pour éviter que le cheval ne se blesse, il doit être équipé de protections des membres fermées (cloches et protections des canons en cas de coup avec un autre membre ou avec un obstacle), une sangle bavette peut être utilisée pour amortir les chocs sur le ventre de l’équidé et de la vaseline peut être appliquée sur les membres pour atténuer les coups.

Déroulement et notation

Concours complet d'équitation CCE cross

Du fait que le concours complet d’équitation soit composé de trois épreuves, l’organisation de la compétition est essentielle pour que tout puisse être fait dans les temps. En général, voici le déroulement du concours :

– reconnaissance du parcours de cross ;

– épreuve de dressage ;

– épreuve de cross ;

– reconnaissance du parcours de saut d’obstacles ;

– épreuve de saut d’obstacles.

Les délais sont souvent serrés lors d’un concours complet, c’est pourquoi il est important que tout soit planifié. Pour l’épreuve de cross, comme le parcours est très long (plusieurs kilomètres, parcourus en 4 à 5 minutes), plusieurs cavaliers le réalisent en même temps, s’élançant avec un écart de temps suffisant pour qu’ils ne se rattrapent pas. Chaque participant doit donc se présenter exactement à l’heure qui lui est indiquée pour être sûr de ne pas gêner le cavalier qui le suit, sous peine d’être éliminé.

Pour établir un classement et savoir quel cavalier remporte une compétition, chaque épreuve est notée de façon séparée, puis les pénalités du dressage, du cross et du saut d’obstacles sont additionnées : le cavalier avec le moins de pénalités remporte le concours. Pour maintenir le suspense jusqu’au bout, les cavaliers s’élancent souvent dans l’ordre inverse du classement provisoire pour la dernière épreuve. Voici les façons de noter :

Pour le dressage, les cavaliers reçoivent une note globale (en points ou en %) comme dans les concours classiques. On soustrait alors la note obtenue par le cavalier à la note maximale qu’il aurait pu avoir pour obtenir le nombre de points de pénalité. Dans certains cas, le cavalier peut être directement éliminé : 3 erreurs de parcours, sortie de la carrière, chute…

Pour le saut d’obstacles, les pénalités du barème A sont habituellement utilisées : 4 points par désobéissance ou chute de barre, 1 point par seconde de temps dépassé. Il peut aussi être éliminé en cas de 3e désobéissance ou de chute.

Pour le cross, cela se passe un peu comme pour le saut d’obstacles. Une désobéissance fait perdre 20 points et 40 points si elle se répète sur le même obstacle, 10 points de pénalités peuvent être donnés si la monte est considérée comme dangereuse, 10 points pour l‘oubli d’un passage obligatoire et 0,4 pénalités sont donnés par seconde de retard sur le temps optimum… Le cavalier risque l’élimination directe s’il subit plus de trois désobéissances sur le parcours, s’il fait une erreur de parcours sans la corriger, s’il chute…

Pour finir, voici les races qui sont le plus souvent rencontrées lors des épreuves de concours complet. Elles sont appréciées pour leur polyvalence, très importante dans cette discipline, mais toutes les races peuvent pratiquer le CCE !

En chevaux, on trouve le Selle Français, l’Anglo-arabe, l’AQPS, le KWPN, le Pur Sang Arabe, l’Holsteiner, l’Hanovrier ou encore le BWP. En poneys, les races les plus courantes sont le poney français de selle, le New Forest, le Welsh, et le Connemara.

Vous en savez maintenant plus sur la discipline incroyable qu’est le concours complet d’équitation. Connaissiez-vous cette discipline et en particulier l’épreuve de cross ? Avez-vous déjà assisté à un concours complet ? Dites-nous tout dans un commentaire !

Ursuline

Sources texte :

 – ffe.com 1 et 2

 – haras-nationaux.fr

 – ifce.fr

 – infocheval.blogspot.com

 – lecavalier.fr

 – olympic.org

 – wikipedia.org

Sources images :

 – Image 1

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