Le paludisme

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Le paludisme est la maladie causée par un parasite, faisant le plus de victimes chaque année. La lutte contre cette infection est donc une priorité mondiale. Le 25 avril est la « journée africaine du paludisme », créée en 2001, qui a évolué en « journée mondiale du paludisme » en 2007. Cette date est l’occasion pour l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de « faire connaître et comprendre le paludisme, qui est un fléau mondial évitable et une maladie guérissable ».

Qu’est-ce que cette maladie ? Quels sont les symptômes et les traitements ? Comment a évolué la maladie et pourquoi est-ce encore une priorité au niveau mondial ? La Journée mondiale du Paludisme 2013 est l’occasion de répondre à toutes ces questions dans le Mag’ !

25 avril et le paludisme

Le paludisme : qu’est-ce que c’est ?

Le paludisme, également appelé malaria, est une parasitose : c’est une maladie provoquée par un parasite, c’est-à-dire un organisme qui vit au dépend d’un autre (dans notre cas, l’Homme ou le moustique), il ne peut pas vivre sans son hôte. À titre d’exemple, la gale est une autre parasitose. Le responsable de cette infection appartient au genre Plasmodium. Il est transmis à l’Homme par un moustique : on dit que cet insecte est le vecteur du paludisme. En effet, pendant la nuit, les femelles moustiques appartenant au genre Anopheles se nourrissent de sang en piquant quelqu’un. Si elles ont piqué une personne porteuse du parasite,  elles sont contaminées et pourront ensuite le transmettre à un Homme lors de leurs piqûres suivantes. 

 Selon l’Organisation mondiale de la Santé, il aurait touché 219 millions de personnes et aurait causé 660 000 décès en 2010.

Pour comparer, le VIH/sida était responsable de 1,78 million de décès et la tuberculose de 1,34 million cette même année. Elles étaient respectivement les 6e et la 8e causes de décès dans le monde.

Le paludisme : description du parasite

Cellule infectée par le Plasmodium

Le Plasmodium est un organisme unicellulaire de 1 à 2 micromètres (0,001 à 0,002 mm), qui va se développer dans les cellules humaines. Ce parasite est particulièrement présent dans les zones intertropicales américaines, en Asie ainsi que dans une grande partie de l’Afrique.
Plus de 180 espèces de Plasmodium ont été recensées, et cinq d’entre elles peuvent infecter l’Homme et provoquer le paludisme. Le Plasmodium falciparum est l’espèce le touchant majoritairement : elle est responsable de 80 % des cas de maladie et de 90 % des décès. Les autres espèces sont rarement mortelles.

Le Plasmodium est tout d’abord injecté dans la circulation sanguine lors de la piqûre par le moustique et est transporté jusqu’aux cellules du foie, où se déroule une partie de son développement. Certaines espèces peuvent y rester pendant une durée assez longue, ne réapparaissant qu’après plusieurs mois ou années après l’exposition.

Par la suite, le parasite est libéré dans le sang, où il colonise puis détruit les globules rouges. C’est l’explosion de ces cellules qui provoque la fièvre.

D’un point de vue biologique, l’Homme n’est pas l’hôte définitif du parasite, mais simplement un intermédiaire. En effet, il lui sert à se développer et à évoluer, mais le Plasmodium se reproduit dans le moustique.

Le paludisme : symptômes associés

Le symptôme le plus remarquable du paludisme est la fièvre, qui peut se déclencher entre 7 et 50 jours après la piqûre suivant l’espèce de Plasmodium. Il s’agit d’un symptôme qui peut sembler initialement bénin, c’est pourquoi, en cas de doute, il ne faut pas hésiter à consulter un médecin rapidement. La fièvre de plus de 40 °C se déclenche de façon cyclique toutes les 48 à 72 h et correspond à la multiplication du parasite.

D’autres symptômes peuvent aussi apparaître : la fatigue, la perte d’appétit, les vertiges et maux de tête, la diarrhée, les tremblements ainsi que les convulsions ou certains signes d’anémie (diminution du nombre de globules rouges causée par leur éclatement) sont caractéristiques du paludisme.

Dans les cas les plus sévères, la maladie peut entraîner un coma et même la mort.

Le paludisme : comment s’en protéger ?

Le paludisme est une maladie qui peut être mortelle, c’est pourquoi il est nécessaire de stopper sa propagation et l’infection de nouvelles personnes. De nombreux moyens de prévention et des traitements curatifs existent pour cela.

Moustique et paludisme

Tout d’abord, plusieurs mesures préventives peuvent être mises en place. Elles agissent à plusieurs niveaux :

– éradication des moustiques : l’utilisation massive d’insecticides, tel que le DDT, permet de réduire la population de moustiques, mais des résistances se sont développées : certains moustiques ne sont plus sensibles à ce produit et se développent malgré sa présence dans l’environnement. L’introduction de prédateurs des moustiques (mollusques, poissons, chauves-souris) ou encore l’évacuation des eaux restant à la surface du sol sont aussi utilisées pour éviter leur développement ;

– prévention des piqûres : l’utilisation de moustiquaires et de répulsif à l’échelle de l’habitation et sur les habits est recommandée. Une tenue vestimentaire adaptée est nécessaire, avec des vêtements longs, amples et serrés aux poignets et aux chevilles ainsi que des chaussures fermées ;

– prise de médicaments : en cas de voyage dans un pays à risque, un médecin peut prescrire un traitement préventif pour éviter l’infection en cas de pénétration du parasite.

Lorsqu’il y a un doute de contamination, il faut mettre en évidence de manière sûre la présence du parasite. En effet, plus la détection est précoce, plus le risque de mortalité diminue. Plusieurs méthodes existent.

Tout d’abord, la méthode la moins coûteuse, la plus fiable et la plus répandue est l’examen d’un échantillon sanguin au microscope. Elle permet d’identifier l’espèce du Plasmodium en cas de contamination.

La deuxième méthode consiste à utiliser des tests de terrains, qui analysent une goutte de sang et déterminent si le parasite y est ou non présent.

Finalement, lorsque le Plasmodium est identifié, il faut traiter le malade dans les 24 h qui suivent la manifestation des symptômes pour limiter les risques de complication.

Historiquement, c’est la quinine qui a été utilisée pour traiter l’infection. Cependant, son utilisation est de plus en plus restreinte à cause des nombreux effets secondaires (douleurs et crampes abdominales, diarrhées, nausées, vomissements…) qu’elle provoque. C’est pourquoi elle est souvent remplacée par ses dérivés.

Le traitement le plus classique est l’ACT, c’est-à-dire des thérapies à base d’artémisinine. Il s’agit d’un soin coûteux, et certaines résistances à l’artémisinine commencent à apparaître, mais ne touchent actuellement pas les associations médicamenteuses utilisées lors du traitement.
Aucun vaccin n’est encore disponible pour le paludisme, mais de nombreuses recherches sont en cours.

Le paludisme : historique de la maladie

Le paludisme n’est pas une maladie récente. En effet, elle affecte les Hommes depuis plus de 50 000 ans, et nous savons que le pharaon Toutânkhamon en était atteint au moment de sa mort, il y a plus de 3 000 ans.

C’est en 1880 que les parasites responsables du paludisme ont été mis en évidence par Charles Louis Alphonse Laveran en Algérie. Il recevra pour cela le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1907. Le moustique est identifié plus tard comme le vecteur responsable de la maladie.

Des traitements efficaces ont été mis au point pour lutter contre le paludisme. Ainsi, dès le début du XXe siècle, si elle est détectée assez tôt et correctement soignée, cette maladie n’est plus mortelle. L’infection par le Plasmodium devient même un traitement pour la syphilis (une infection sexuellement transmissible causée par une bactérie) : en effet, l’injection de sang d’un patient atteint de paludisme provoque de fortes fièvres qui tuent la bactérie responsable de la syphilis. Le Plasmodium est ensuite tué grâce à un traitement à la quinine.

À partir des années 1920, de nombreuses recherches pour trouver des traitements alternatifs à la quinine sont initiées. Plusieurs médicaments sont ainsi commercialisés dès 1926. Depuis les années 80, des vaccins permettant de bloquer différents stades du cycle du Plasmodium et donc de le tuer sont en cours de développement.

À partir de 1939, un insecticide, le DDT, est utilisé à grande échelle. Cependant, les conséquences environnementales et la résistance des moustiques ont contribué à restreindre son utilisation.

De vastes campagnes de lutte contre les moustiques, vecteurs du paludisme, ont été entreprises et ont permis d’éliminer la maladie d’Europe. Le dernier cas a été rapporté en Macédoine en 1975. Tous les cas répertoriés depuis sont des cas d’importation, c’est-à-dire touchant des personnes revenant de pays où le paludisme existe encore.

En Afrique, la situation est très complexe, et le continent a connu une augmentation de la mortalité liée au paludisme à partir des années 1980. Cette évolution est due à la résistance des parasites et des moustiques, l’affaiblissement des campagnes de lutte antipaludique, l’état des services de prise en charge et la situation de crise des pays africains. Suite à cela, de nombreuses stratégies ont été mises en place et renforcées afin de contrôler cette évolution.

Le partenariat Roll Back Malaria a ainsi été créé en 1998. Ces efforts ont permis de diminuer la mortalité de 25% entre 2000 et 2010 au niveau mondial et de 33% en Afrique.

L’image ci-dessous montre l’évolution des zones touchées par le paludisme, entre 1990 et 2007 :

Evolution du paludisme

Le paludisme : un sujet toujours d’actualité

Malgré tout ce qui est mis en place depuis de nombreuses années pour lutter contre le paludisme, celui-ci reste une priorité mondiale. Ainsi, faire reculer le paludisme est l’un des objectifs du millénaire pour le développement 2015, fixés par les Nations Unies.

L’Organisation Mondiale de la Santé joue un rôle majeur dans la lutte antipaludique. En effet, après avoir lancé un programme d’éradication dès 1955, elle est à l’origine de nombreuses actions pour la gérer : des rapports sur le paludisme, des directives concernant les traitements ou la lutte anti-vectorielle…

OMS

La journée mondiale du paludisme, créée en 2007 par l’OMS, est l’occasion de revenir sur les progrès accomplis et d’insister sur le chemin qu’il faut encore parcourir. Cette année, son thème est « Investir dans l’avenir : vaincre le paludisme ». Son but est de rappeler que la lutte contre cette maladie est quotidienne et nécessite à la fois un financement important et un engagement politique sans faille.

L’accent a été mis ces dernières années dans la recherche d’un vaccin, mais ce n’est pas le seul thème d’étude en cours. Ainsi, le DNA barcoding est une technique en cours de développement qui devrait permettre d’identifier les espèces de moustiques infectieuses de celles qui ne le sont pas.

Cette journée permet aussi de rappeler que rien n’est acquis. Malgré les progrès accomplis, de nouvelles difficultés se présentent dans la lutte contre le paludisme. Le contexte économique mondial affecte l’aide internationale apportée aux pays les plus touchés par la maladie. Ces investissements ne sont pas suffisants (ils devraient être de 5 à 6 milliards de dollars par an alors qu’ils n’atteignent « que » 2 milliards de dollars), ce qui peut pousser les populations à se tourner vers le marché noir. Cela pose le problème des faux médicaments, totalement inefficaces, qui circulent de plus en plus.

Le paludisme est donc un enjeu majeur de santé publique au niveau mondial. Malgré la connaissance du parasite et les nombreuses recherches en cours, cette maladie est loin d’avoir disparu et les efforts doivent être maintenus tout au long de l’année.

Connaissiez-vous le paludisme et les problèmes qui y étaient associés ? La lutte contre le paludisme vous semble-t-elle être une priorité mondiale ?

Ursuline

Sources texte :

 – Wikipédia : Journée mondiale du paludismePlasmodium

 – Pointsdactu.org

 – Assembler Mondiale de la Santé

 – Rfi

 – Ouvrage « Biodiversité du paludisme dans le monde » de J. Mouchet

 – Organisation Mondiale de la Santé

 – Institut Pasteur

 – Roll Back Malaria

 – Rph

 – Routard

Sources image :

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1 réflexion sur “Le paludisme”

  1. MrsMinette

    Merci pour cet article !
    Je ne savais qu’il y avait une journée mondiale contre le paludisme… et maintenant que 2015 est passé, je peux dire que les Nations Unies n’ont pas vraiment mis l’accent là-dessus ! (Enfin, pas à ma connaissance !)
    Sinon, le passage sur la syphilis m’a laissé un peu comme ça °_° . Mais bon, si ça fonctionnait, pourquoi pas ?! ^^

     

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