Les incendies domestiques

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En France, un incendie domestique démarre toutes les deux minutes, le plus souvent la nuit, et deux personnes meurent à cause d’eux chaque jour. Voici un point sur les causes et les méthodes d’extinction de ces incendies.

Les causes d’incendie domestique

Les incendies peuvent être déclenchés par imprudence ou par inconscience. Ils peuvent aussi être d’origine malveillante ou encore liés à l’utilisation de l’énergie comme par exemple avec la création de courts-circuits, de surcharges électriques ou d’électricité statique. Enfin, il existe des incendies d’origine naturelle dont l’élément déclencheur peut être le soleil, la foudre ou la fermentation. Ces causes ne sont d’ailleurs pas toujours indépendantes.

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1) Les installations électriques défectueuses

Les installations électriques défectueuses sont la cause de 25 % des incendies domestiques. Cela peut être à cause de matériaux anciens non entretenus, de câbles abîmés ou encore mal agencés (un câble électrique passant sous un tapis)… 

2) Les objets à proximité d’une source de chaleur

La deuxième cause d’incendie domestique est l’inflammation d’objets à proximité d’une source de chaleur telle que les radiateurs ou les lampes halogènes dont la température peut monter jusqu’à 2 000 °C et provoquer instantanément l’inflammation du tissu à son contact.

3) Les cigarettes, cigares et barbecues

Si vous fumez, sachez qu’une cigarette mal éteinte est encore trop souvent retrouvée sur les lieux d’incendie domestique. En entrant en contact avec du papier, des draps ou tout autre combustible, elle peut aller jusqu’à enflammer tout un immeuble. Il en est de même pour les barbecues et l’alcool à brûler utilisé pour ceux-ci, ainsi que les bougies mal éteintes.

4) Les cheminées

Les cheminées mal ramonées sont souvent mises en cause ! Suie, nids d’oiseaux, branches et autres éléments peuvent refouler les flammes et les gaz toxiques tels que le monoxyde de carbone (cause de nombreuses morts par asphyxie, car ce gaz est incolore et inodore). Sont également concernés par les émanations toxiques les chauffe-eaux défectueux et les équipements de chauffage. 

5) Les feux de cuisine

Les feux de cuisine causent fréquemment le départ d’un incendie domestique, que ce soit un feu de casserole, poêle, cocotte ou un feu dû à l’alimentation au gaz ou encore un incendie provoqué par les enfants qui jouent avec le gaz, les allumettes ou les briquets. 

6) Les produits inflammables

Les produits ménagers, les peintures et les solvants permettent parfois un départ de flammes meurtrières. Vous pouvez reconnaître ces produits à risques avec la mention “inflammable” sur les bouteilles (logo d’une petite flamme).

7) Les décorations de Noël

En dernier point, à chaque fin d’année, plusieurs incendies sont déclenchés par les décorations de Noël avec les bougies placées trop près du sapin, la neige artificielle située proche d’une source de chaleur (installation électrique ou bougie), les prises surchargées ou encore les guirlandes électriques défectueuses.

Classes de feux

Les feux sont regroupés en plusieurs classes selon la nature des combustibles qui les provoquent À chacune d’elle correspond un extincteur particulier ; certaines d’entre elles sont de l’ordre de la spécialité.

  • A – Feux de matériaux solides (bois, carton, papier),
  • B – Feux de liquides inflammables (essence, solvants) ou solides facilement liquéfiables (polymères : PVC, polyéthylène),
  • C – Feux de gaz (gaz de ville, hydrogène, butane, propane),
  • D – Feux de métaux ou feux d’usine : lithium (constituant essentiel des batteries de téléphones, tablettes, jeux vidéos), magnésium, sodium, potassium,
  • E – Cette classe de feu n’existe plus : ex-feux électriques désignant tous les feux provenant d’équipements électriques sous tension, celle-ci servait à attirer l’attention sur le danger et l’approche différente qu’impliquait l’électricité,
  • F – Feux liés aux auxiliaires de cuisson (huiles, graisses végétales et animales) sur les appareils de cuisson,
     Sans classe : feu d’équipements électriques sous tension ou feux de prises.

L’extinction d’un feu

Par qui ?

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Les sapeurs pompiers et les agents de sécurité incendie sont les professionnels habilités à maîtriser un feu.

Les sapeurs pompiers sont entraînés à le combattre et à offrir d’autres services de secours (inondations, accidents, sauvetage, assistance et secours aux personnes). Leur mission principale est de protéger les personnes, les biens et l’environnement.

De leur côté, les agents de sécurité exercent dans les établissements de santé, ils sont chargés de prévenir les risques d’incendie en vérifiant périodiquement les matériels à risques. Ils sont également habilités à organiser l’évacuation en déclenchant les alarmes de sécurité et en alertant les secours.

Comment ?

Briser le triangle du feu

Un principe “simple” existe pour enrayer la croissance et la propagation d’un feu : briser le triangle du feu. Trois actions existent alors :

  • Agir sur le combustible : suppression, éloignement, refroidissement c’est-à-dire couper l’arrivée de gaz ou d’électricité, disperser le matériau (papier), asperger d’eau… L’extinction est facilitée par le manque de matière à brûler.
    Il ne faut jamais tenter d’éteindre une fuite de gaz enflammée sans avoir au préalable coupé le gaz : l’important est d’enrayer sa propagation puis de l’éteindre, vous ne pourrez pas maîtriser un feu important sans supprimer l’arrivée de matière combustible.
  • Agir sur le comburant (dioxygène de l’air) : étouffement, apport de dioxyde de carbone, inhibition de la réaction de combustion (couverture, sable, mousse, poudre…).
  • Agir sur l’énergie d’activation : la retirer ou la refroidir (avec de l’eau).

L’eau

L’eau constitue le moyen d’extinction le plus connu. Elle éteint le feu selon deux mécanismes :

  • L’étouffement : au contact de la chaleur, l’eau se vaporise et chasse l’air, privant le feu de son comburant.
  • Le refroidissement : les vaporisations d’eau absorbent la chaleur et contribuent au refroidissement des gaz, des murs, des objets…

Cependant, gardez en tête qu’il existe des contre-indications à l’usage de l’eau !

Il ne faut jamais l’utiliser sur un feu d’origine électrique, car elle est conductrice. Pour ce type de feu, vous pouvez utiliser les extincteurs à dioxyde de carbone liquide : pulvérisé, ce fluide frigorigène abaisse la température en se solidifiant en neige carbonique et étouffe le feu en le privant d’oxygène.

Les feux des classes D et F (feux de métaux, feux de liquides inflammables et d’auxiliaires de cuisson), quant à eux, peuvent être éteints par élimination du comburant (air) ou par interruption de la chaîne de combustion via des mousses, des poudres ou des gaz spécifiques. Leur extinction est plutôt de l’ordre du spécialisé. L’eau est à éviter pour un feu de cuisine : elle ne se mélange pas aux graisses, pourrait propager l’incendie par écoulement du combustible et même projeter de l’huile bouillante ! Pour les feux de métaux, l’eau réagit avec plusieurs d’entre eux, en provoquant des émissions de gaz toxiques ou en s’enflammant (comme avec le sodium).

Les moyens d’extinctions portatifs à l’usage des particuliers

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 Les extincteurs portatifs sont un moyen de lutte de première intervention à l’usage du public et du personnel de sécurité. Ils sont soumis à des normes strictes, comme la pose des marques CE (Communauté Européenne) et NF (Norme Française). Il est important de les entretenir régulièrement (vérification et entretien annuels par un organisme spécialisé ou un technicien compétent) et ils doivent être disposés de sorte qu’il ne faille pas faire plus de 20 m pour les atteindre (pour les établissements recevant du public) et placés à une distance au sol d’1 m 20 maximum.

La goupille de blocage doit être ôtée avant chaque utilisation, et, que cette dernière ait été partielle ou totale, il faut les recharger après. Elle doit également toujours être présente, car elle garantit le bon entretien de l’appareil.

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Cependant, si vous ne savez pas vous servir d’un extincteur ou que l’incendie est trop avancé, ne tentez pas de l’éteindre et évacuez.

Deux types d’extincteurs existent et parmi ceux-ci, trois catégories d’extincteurs sont couramment à disposition :

  • Les extincteurs à pression continue ou permanente

Un extincteur à pression permanente est constamment sous pression, la seule action sur la poignée permet la projection de l’agent extincteur hors de l’appareil. Le corps de ce dernier contient l’agent extincteur et un gaz comprimé (azote) servant de propulseur après avoir retiré la goupille de sécurité.

Extincteurs à dioxyde de carbone

Ces extincteurs sont facilement reconnaissables, ils ont la forme d’une bouteille oblongue avec un cône à leur extrémité supérieure.

Le dioxyde de carbone contenu est sous forme liquéfiée, inodore, incolore et non toxique à faible dose. Le gaz sort à -78°C, faisant courir des risques de gelures, c’est pourquoi il faut tenir l’appareil par les poignées prévues à cet effet (gâchette, poignée isolante) et non par l’organe de diffusion (cône noir).

Le feu est éteint par refroidissement (dû à création de neige carbonique provoquée par la détente du gaz quand on actionne l’extincteur), par effet mécanique du souffle et par étouffement (diminution de la teneur en oxygène).

Les extincteurs à dioxyde de carbone sont recommandés pour les feux d’origine électrique et les feux de prise. Cependant, la durée du jet n’excède pas 9 sec (14 pour les plus gros). Ils contiennent 2 à 5 kg de gaz pour un poids total de 5 à 14 kg, ce sont les plus lourds des extincteurs. Ils n’abîment pas les appareils électriques.

Ils sont chers à l’achat et doivent être changés tous les 10 ans ou remplacés après 5 ans en cas d’utilisation.

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  • Les extincteurs à pression auxiliaire

La mise en pression de ces extincteurs est obtenue au moment de l’utilisation par la libération du gaz comprimé de la cartouche qu’il faut ouvrir par percussion. N’étant pas constamment sous pression, il évite des problèmes liés aux fuites éventuelles.

Extincteurs à eau + additif

Ces extincteurs correspondent à la dotation minimale fixée par la réglementation incendie. Ils sont d’usage général et se présentent sous forme de bouteille courte de gros diamètre.

L’agent d’extinction est double : l’eau pulvérisée refroidit par une vaporisation intense et diminue l’effet de rayonnement tandis que l’additif complète son action en formant un film liquide flottant en surface du combustible, ce qui l’isole ainsi du comburant.

La contenance de ces extincteurs varie de 6 à 9 L pour un poids total de 11 à 16 kg avec un temps de décharge pouvant atteindre 26 sec.

Ils permettent de conserver une bonne visibilité lors de leur mise en œuvre.

Extincteurs à poudre ABC

Ces extincteurs sont dits polyvalents : ils agissent sur les feux de classe A, B et C.

Les extincteurs les plus utilisés ont une capacité de 6 kg pour un poids total de 11 kg et peuvent être utilisés en présence d’appareils ou de conducteurs sous tension. Ces poudres ne sont ni toxiques ni incongelables, mais elles sont fines et très fluides donc elles sont destructrices pour les équipements, car elles s’infiltrent facilement. Leur caractère non conducteur permet leur utilisation pour un feu d’origine électrique. Attention toutefois à éviter de trop vous rapprocher du foyer pour éviter les projections de liquide enflammé (feux de classe B). L’utilisation de ce type d’extincteur, d’une durée maximale de 15 sec, va générer une opacité de l’atmosphère environnante pouvant altérer le champ de vision.

La portée de ces trois types d’extincteurs n’excède pas 3 à 4 m.

Attention à éviter le visage si par exemple vous deviez éteindre un feu de draps ou de couche : la température de l’agent extincteur provoque des brûlures profondes (avec un risque de cécité définitive).

Il existe une règle simple pour reconnaître rapidement les extincteurs, bien que celle-ci ne soit pas toujours respectée ! En effet, ces appareils portent toujours une étiquette en place de la goupille de sécurité : gris pour le CO2, jaune pour l’eau et l’additif et bleu pour la poudre.

Les portes coupe-feu

La porte coupe-feu est un système de protection passif face à un incendie, elle évite la propagation des flammes et compartimente les zones enflammées.

La porte coupe-feu doit être homologuée et est constituée de trois éléments : une âme en composite incombustible, du métal et deux parements en bois dur. Elle peut ressembler à une porte traditionnelle et être à simple ou double battant.

Certaines portes sont bloquées ouvertes et sont libérées par un mécanisme actionné par l’alarme incendie. Il est toutefois possible de les ouvrir : elles sont conçues pour qu’il ne faille que les pousser pour pouvoir sortir de la zone (et non pas les tirer), avant qu’elle ne se referme aussitôt afin d’éviter la propagation du feu. 

Deux critères sont importants :

  • La résistance au feu : indique le temps pendant lequel les éléments de la porte jouent leur rôle de protection (la réglementation exige un quart d’heure pour les immeubles collectifs construits depuis l’arrêté du 31 janvier 1986, une demi-heure pour les immeubles de grande hauteur). C’est l’épaisseur de la porte qui influe sur la durée de résistance,
  • La réaction au feu : concerne la capacité des matériaux employés à s’enflammer et à alimenter le feu.

Si vous souhaitez acheter une porte coupe-feu, il faut savoir qu’elle fait l’objet d’un procès-verbal dont vous devrez envoyer la copie à votre compagnie d’assurance. Le prix d’une telle porte est de minimum 150 € et peut aller jusqu’à 1 000 € en fonction du niveau de résistance au feu, des accessoires et de la finition choisis. Vous pouvez l’installer vous-même ou la faire installer par un professionnel.

Les risques

Une première idée reçue est que les flammes tuent. En réalité, la mort est due à la fumée dans 80 % des cas, puis viennent les brûlures et l’effondrement des matériaux. Une autre idée reçue est que l’odeur de brûlé vous alertera, or la plupart des incendies meurtriers se déclarent la nuit et ne réveillent pas les occupants.

En dehors de la température des gaz, la fumée agit par son caractère toxique propre qui dépend de la nature des matériaux en combustion tandis que le dioxygène, indispensable à la survie, est consommé par le feu ce qui amène donc à une asphyxie.

La peau, par les flammes ou par rayonnement infrarouge d’objets chauffés, et le système respiratoire, par inhalation des fumées incandescentes, peuvent être brûlés. Enfin, une explosion, un effondrement ou une chute lors de l’évacuation, par perte d’équilibre ou obscurcissement de la vision, peuvent aussi entraîner des blessures potentiellement graves.

Le détecteur avertisseur autonome de fumée (DAAF)

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Un DAAF est un petit appareil fonctionnant sur piles qui émet une puissante alarme dès qu’il détecte des fumées, contrairement au “détecteur de fumée” qui, lui, ne possède pas de sirène sonore ! Ce terme est utilisé à tort dans le langage courant. La sirène est vitale la nuit pour réveiller les occupants puisque la fumée est la première cause de décès liés au feu et 70 % des incendies mortels se déclenchent de nuit.

La loi du 9 mars 2010 a prévu de généraliser l’installation des DAAF à tous les locaux à usage d’habitation, occupés ou vides, à raison d’un par étage minimum, sous un délai de cinq ans. Initialement, ceux-ci devaient être installés au plus tard le 8 mars 2015, mais devant des problèmes d’indisponibilité (des DAAF et des installateurs), le législateur a repoussé la date limite au 1er janvier 2016.

Cependant, sachez qu’il s’agit d’une date limite de pose, et non pas d’achat. Ainsi, tout propriétaire d’un logement doit avoir acheté son détecteur avertisseur de fumée ou signé un contrat d’achat avant le 9 mars 2015 (facture faisant foi) et l’avoir installé avant le 1er janvier 2016.

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C’est au propriétaire du logement qu’il incombe d’installer ce système. S’il est bailleur, il peut acheter et faire installer ledit détecteur, le fournir au locataire pour qu’il l’installe lui-même ou encore rembourser l’achat et l’installation au locataire. Toutefois, c’est à l’occupant des lieux d’entretenir l’appareil (autonomie de 1 à 10 ans selon les détecteurs).

Son prix est variable selon les caractéristiques de l’appareil, mais comptez entre 15 et 25 €. Son installation doit être faite de préférence dans les couloirs, proche des chambres et fixé le plus haut possible sur mur ou au centre du plafond, évitez les sources de vapeurs (cuisine, salle de bain). Une fois l’installation terminée, une attestation de détecteur de fumée doit être remise à l’assureur avec lequel le contrat qui garantit les dommages incendie a été conclu.

Et vous, avez-vous déjà installé un DAAF chez vous ? S’est-il déjà déclenché ? Pour quelle raison ?

Cet article vous a-t-il aidé à mieux comprendre comment se déclenchent les incendies domestiques ? Avez-vous déjà eu à y faire face ? 

Siran

Sources texte :

 – alarme.comprendrechoisr.com

 – securitepublique.gouv.qc.ca

 – formationssiap.net

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3 réflexions sur “Les incendies domestiques”

  1. C’est une bonne chose que les détecteurs soient maintenant obligatoires, ça diminuera les accidents… Encore un très bon article pour mieux comprendre les incendies !

     

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