Les infections sexuellement transmissibles

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Vous avez sûrement déjà entendu parler des infections sexuellement transmissibles comme le sida, la syphilis ou encore l’herpès. Lisez la suite de cet article pour en savoir plus sur ces maladies, comment elles se transmettent, quels en sont les symptômes et comment les traiter.

Les MST et IST, quelles différences ?

Depuis 1999, l’organisation mondiale de la santé préconise l’utilisation du terme « infection sexuellement transmissible » (IST), car il implique la notion de n’être que porteur sain, au lieu de « maladie sexuellement transmissible » (MST) pour lesquelles des symptômes sont présents. Dans le langage courant, on parle également de « maladie vénérienne ».
Le mode de transmission est presque toujours le même : le rapport sexuel qu’il soit vaginal, anal ou oral, sans ou parfois malgré la protection. Les préliminaires peuvent également être un moment propice à la contamination, car il y a souvent échange de fluides corporels. Les responsables de ces infections peuvent être des bactéries, des virus, des champignons ou des parasites.

Petites précisions pour la suite de cet article : quand je parle de protection, je veux bien sûr parler de préservatif. La pilule ou les autres moyens contraceptifs féminins ne servent qu’à éviter (sans être fiables à 100 %) une grossesse indésirée. Néanmoins, toutes ces maladies/infections peuvent engendrer la stérilité si elles ne sont pas correctement soignées. De plus, le virus du VIH (le sida) peut augmenter le risque de développer une autre IST et, inversement, le fait d’avoir une IST augmente le risque de contracter le sida. Nous ne reviendrons pas sur cette IST, car un article, lisible ici, lui a déjà été consacré.

Les IST : les papillomavirus (human papillomavirus)

IST papillomavirus cellule

Les causes sont des virus de la famille des papillomaviridae, qui sont spécifiques d’une espèce. C’est pour ça que nous les appellons HPV pour nous : human papillomavirus. Il en existe environ 200, parmi lesquels 13 sont cancérigènes. Pour faire simple, ils ont été classés en deux grands genres : ceux qui atteignent la peau,donc à bas risque oncogènes (cancérigènes), et ceux qui touchent les muqueuses donc à haut risque oncogène.
La transmission se fait par simple contact cutané au niveau intime, donc les risques restent les mêmes avec et sans protection.
Les symptômes varient en fonction du genre auquel appartient le virus.
Le plus souvent, l’infection ne pose pas de problème et disparait spontanément en un ou deux ans, sans provoquer plus de dégâts que ça. Ce sont surtout les virus qui atteignent la peau.
Les virus qui atteignent les muqueuses sont beaucoup plus gênants, voire dangereux. Des sortes de verrues qui ne font pas mal peuvent se former au niveau génital ou même anal : on les appelle des condylomes. Ils peuvent être de toutes les formes, plats ou en relief, voire même être multiples ou simples. C’est ce genre qui est le plus susceptible de causer le fameux cancer du col de l’utérus.
Si symptômes il y a, ils peuvent apparaître une à huit semaines après la contamination, ou le virus peut rester latent des années durant.
Le dépistage se fait lors d’un examen clinique des condylomes, il est assez évocateur d’une contamination par le papillomavirus. Un frottis du col de l’utérus, réalisé en général chez votre gynécologue tous les deux à trois ans, permettra de dépister toute trace de virus au niveau des muqueuses afin de prévenir un éventuel cancer. Il s’effectue chez les femmes de 20 à 65 ans. Pour les hommes, il n’existe aucun test pour vérifier la présence d’ADN du virus chez eux.
Ces condylomes ne présentent que des complications esthétiques ou pratiques causées par des frottements par exemple. En revanche, le cancer du col de l’utérus est l’aggravation principale d’une contamination par un papillomavirus touchant les muqueuses.
Au niveau des traitements, les verrues peuvent être traitées comme telles grâce à des crèmes ou en les gelant, entre autres. On agira plutôt en prévention contre le cancer, grâce à un vaccin que beaucoup d’entre vous ont dû faire. Il se réalise entre 11 et 14 ans, ou au mieux avant la première relation sexuelle, en plusieurs injections intra-musculaires. Une sorte de rattrapage est possible dans la première année suivant le premier rapport. Attention, il existe deux vaccins qui protègent contre différentes souches cancéreuses : le Cervarix protège contre HPV16 et HPV18 (70 % des cancers à eux deux, plus une autre maladie) et le Gardasil contre HPV6, HPV11, HPV16 et HPV18.

Les IST : l’herpès

Ce sont les herpès-virus de type 1 ou de type 2, dits « herpes virus simplex » ou « HSV », qui causent cette maladie. Environ 20 % de la tranche d’âge des 25-35 ans est porteuse de ce virus, de manière symptomatique ou non.
La transmission se fait lors d’un rapport non-protégé avec une personne contaminée présentant des lésions apparentes. Attention également si votre partenaire présente un bouton de fièvre suspect, il peut s’agir d’herpès buccal qui est également transmissible à la région intime !
Les symptômes possibles sont de petits boutons rouges, douloureux, pouvant ressembler à des cloches, qui se trouvent sur la zone génitale, autour de l’anus ou au niveau de la bouche : on parle d’un « bouquet de vésicules ». Une fois que ces boutons percent, la peau s’ulcère et des lésions se forment, laissant souvent des cicatrices. Ces phénomènes surviennent par crise, donc peuvent longtemps être « endormis » pour réémerger d’un jour à l’autre, re-disparaître, etc.

virus herpès IST cycle

Les symptômes peuvent apparaître au plus tôt une semaine après la contamination, tout comme ne jamais se produire, ou venir des années après le contact, nul ne peut le prévoir.
Le dépistage se fait sur base des signes cliniques, puis grâce à un prélèvement sur les lésions cutanées.
Les complications sont surtout présentes premièrement chez la femme enceinte, car le virus peut passer du sang de la mère à travers le placenta jusqu’au fœtus, puis au moment de l’accouchement par voie basse, pour le bébé. Au contact des sécrétions vaginales, le bébé peut développer un herpès néonatal qui peut se manifester au niveau cutané, au niveau des yeux, mais surtout, et c’est la complication la plus grave, au niveau du système nerveux central et donc au niveau du cerveau, une à quatre semaines après la naissance. Mais pas d’inquiétude à avoir, grâce à un bon suivi obstétrical et à certaines règles d’hygiène de vie à respecter, seulement une vingtaine de cas sont recensés chaque année en France.
Le traitement ne sera que symptomatique, car on ne peut pas éliminer le virus. Un antiviral peut être prescrit pour diminuer l’intensité et la durée des crises dues aux virus actifs, mais il ne peut éliminer les virus latents. Le traitement sera avant tout préventif, au moment de l’accouchement, par exemple en pratiquant une césarienne pour éviter le contact avec les secrétions vaginales.

Les IST : l’hépatite B

hépatite b IST vaccin

C’est le virus de l’hépatite B qui cause la maladie du même nom.
La transmission se fait lors d’un rapport non-protégé ou par contact sanguin entre une personne infectée et une personne saine. Je vous donne un exemple pour être plus concret : dans le milieu médical, il faut faire très attention en général avec les aiguilles, mais plus encore lorsqu’on les a utilisées sur une personne porteuse d’une hépatite. Si l’on se pique avec l’aiguille usagée, il y a un grand risque pour que le virus passe du sang encore contenu jusqu’à notre propre sang. D’où l’une des raisons du port obligatoire des gants !
Certaines pratiques sexuelles pouvant être violentes et blesser votre partenaire, vous devrez alors faire preuve d’une grande vigilance, d’autant plus que les fluides sexuels peuvent aussi être contaminants.
Attention, chez certaines personnes, une fois que le virus est entré dans l’organisme, il peut y rester à vie, même si c’est de façon asymptomatique (c’est-à-dire qu’il n’y pas de symptômes visibles) : il y aura quand même un risque de contamination d’autrui.
Les symptômes peuvent se présenter sous différentes formes. Dans la phase aiguë de l’infection, chez la majeure partie des personnes atteintes, il n’y aura pas de symptômes. Si ces derniers apparaissent, la personne présentera une coloration jaune du blanc des yeux, des urines plus foncées et un teint jaunâtre, une fatigue intense, des maux de têtes, des nausées et des vomissements. Ces symptômes peuvent apparaître deux à huit semaines après la contamination. Chez d’autres personnes, la maladie évoluera plus chroniquement.
Le dépistage s’effectue par analyse sanguine en cas de doute, ou fréquemment chez les personnes à risque.
La personne infectée peut développer comme complication une insuffisance hépatique aiguë qui mènera rapidement à son décès. Il y a également un vrai risque de développer une cirrhose (lésions diffuses et irréversibles) et/ou un cancer du foie à plus long terme… les mêmes dommages que ceux causés lors d’un abus prolongé d’alcool ! Dans ce cas, on parle plus d’atteinte chronique et, comme le foie est un organe vital, la mort de la personne surviendra à plus longue échéance.
Le risque de transmission entre la mère et le nourrisson est important si la maman est atteinte, car le virus est également présent dans le lait maternel.
Le meilleur traitement reste … la prévention, et donc que personne ne contracte cette maladie. Pour cette raison, les nourrissons sont vaccinés dès la naissance, puis des rappels sont effectués plus tard. Le personnel du monde de la santé (médecins, paramédicaux, laborantins et même agents d’entretien travaillant en hôpital par exemple) a l’obligation de se faire vacciner.
Pour les personnes souffrant d’atteinte chronique, un traitement anti-viral par voie oral servira à ralentir l’évolution des lésions hépatiques, mais ne fera malheureusement pas disparaître le virus, ce pourquoi le traitement devra se prendre à vie.

Les IST : la trichomonase

trichomonase prévention IST

C’est un parasite appelé Trichomonase vaginalis qui cause la trichomonase. C’est l’une des IST les plus fréquentes de par son mode de transmission, mais aussi de par l’absence fréquente de symptômes une fois la maladie attrapée.
La transmission peut survenir lors d’une relation sexuelle non-protégée avec une personne infectée par le parasite.
Cette maladie est asymptomatique dans seulement 10 à 50 % des cas. On ne sait pas très bien pourquoi telle personne va développer des symptômes et telle autre non. Par contre, il a été constaté que les femmes développent plus souvent des signes que les hommes. On observe alors des pertes vaginales vertes ou jaunâtres, écumeuses et malodorantes en plus de sensations d’irritation et de brûlure, plus des démangeaisons. Chez les hommes, les symptômes sont des brûlures mictionnelles (pendant qu’il urine), des rougeurs et des écoulements de la verge.
Quand ils apparaissent, ces signes surviennent environ une semaine après la contamination.
Le dépistage se réalise via un prélèvement vaginal ou sur le pénis.
Les complications comprennent surtout le risque de transmission s’il n’y a pas de symptômes, car il n’y a pas de traitement et on ignore si et quand l’on est contaminé. Pour la femme enceinte atteinte, il existe un risque d’accouchement prématuré.
Des antibiotiques et un traitement local à base de crème pour les irritations ou démangeaisons sont les remèdes de cette pathologie. Des ovules vaginaux peuvent également être utilisés pour éliminer le micro-organisme plus localement. Les deux partenaires doivent absolument être traités en même temps pour éviter un cercle vicieux de re-contamination mutuel.

Les IST : la syphilis

IST syphilis symptômes

La cause est une bactérie appelée « tréponème pâle ». On a longtemps cru que cette infection avait disparu, mais de nombreux cas sont malheureusement encore dépistés chaque année. Cette maladie porte aussi le nom de « vérole » ou « petite vérole ». Il y a plusieurs siècles, certains faisaient tout pour l’avoir, car c’était presque la mode de l’attraper dans la jeune génération, jusqu’à ce qu’on voit les complications que cette maladie causait.
La transmission arrive surtout lors de rapports non-protégés vaginaux, anaux et oraux.
Les symptômes présents sont des chancres (petites plaies qui ne font pas mal) ou des zones de plaques rouges ou de boutons sur la peau ou sur les muqueuses.
Ces signes peuvent apparaître deux à quatre semaines après la contamination.
La dépistage se fait en fonction des symptômes présents, qui font penser à la maladie, puis sur simple prise de sang.
Lorsque la maladie n’est pas traitée et continue à évoluer pendant des années, les complications possibles sont des atteintes nerveuses, cérébrales, cardiaques ou même articulaires avec parfois des déformations osseuses. La transmission de la mère au fœtus chez la femme enceinte peut aussi survenir, mais pas de manière systématique.
Un traitement par antibiotique suffit.

Les IST : la blennorragie gonococcique

Blennoragie IST problème articulation

La cause de cette pathologie est une bactérie, nommée Neisseria gonorrhoeae. On appelle aussi cette maladie la « chaude-pisse ». Environ 200 millions de cas sont recensés chaque année, touchant aussi bien les hommes que les femmes, les jeunes comme les moins jeunes.
Elle est transmise lors des rapports non-protégés vaginaux, anaux ou oraux.
Comme symptômes, on retrouve une sensation de brûlure, un écoulement jaunâtre ou verdâtre par le sexe féminin ou masculin, voire par l’anus, parfois de la fièvre et des douleurs dans le bas-ventre. À savoir que, dans 70 % des cas d’infection chez la femme, elle ne présentera pas de symptômes ou alors beaucoup moins intenses. Sinon, ils apparaissent entre deux et sept jours après la contamination.
Le dépistage se fait sur évocation des symptômes, puis grâce à un prélèvement au niveau de la peau ou des muqueuses intimes.
Non traitée, cette maladie peut entraîner comme complications la stérilité, surtout chez la femme, ou une infection des articulations voire une infection généralisées (septicémie) dans certains cas extrêmes.
Un traitement par antibiotique et un traitement local par crème ou ovules vaginaux seront utiles pour traiter cette infection. Attention à bien traiter les deux partenaires du couple, car la transmission se fait très facilement de l’un à l’autre. Il ne faudrait pas se ré-infecter une fois guéri !

Cet article est terminé, j’espère que je ne vous ai pas trop dégoûtés ! Connaissiez-vous ces maladies ? Avez-vous fait un ou plusieurs vaccins pour lutter contre ces infections ? Dites-moi tout dans un commentaire et surtout n’oubliez pas : sortez couverts et, en cas de doute, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant !

Muciole

Sources texte :

Site Top Santé
Site Info IST
Site de l’Organisation Mondiale de la Santé 123
Site Allo Docteurs 12
Site Dermato Info
Site MST Ooreka

Sources images :

– Image à la Une : Clemthenurse
– Image 1
– Image 2 : Bellodie
– Image 3
– Image 4
– Image 5
– Image 6

5 réflexions sur “Les infections sexuellement transmissibles”

  1. Petit Javelot

    Brrr, j’espère ne jamais contracter l’une de ces saletés ! Merci pour ton article Muciole (tu aurais dû le poster au moment d’Halloween :p )

     
  2. Pas bête pour l’occasion d’Halloween Petit Javelot x) Malheureusement il y a une recrudescence des IST depuis quelques temps 🙁 chouette article ! J’espère que ça aura éclairé plein de monde sur les risques non négligeables :p une fois suffit…

     
  3. Haha PJ, j’ai essayer d’éviter de mettre des photos trop… suggestive et qui pourrait heurter la sensibilité de certains, on a évité le pire xD
    Et malheureusement oui, une fois suffit, une fois c’est déjà de trop…

    Merci pour vos commentaires les filles ! <3

     
  4. Bonjour, votre article sur les infections sexuellement transmissibles est très complet et informatif. Il est important de sensibiliser les jeunes cavaliers sur les risques et les précautions à prendre pour éviter ces infections. J’aimerais savoir si vous avez des conseils spécifiques pour les propriétaires de chevaux qui ont une vie sexuelle active. Merci pour votre travail et j’attends votre réponse avec impatience.

     

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