Prix Ig Nobel 2021

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Environ un mois avant l’annonce des prix Nobel, des prix parodiques sont décernés : les prix Ig Nobel (jeu de mots entre « ignoble » et « prix Nobel »). Ceux-ci sont décernés par l’Université d’Harvard et récompensent des thèmes de recherche qui peuvent sembler inutiles ou tout du moins insolites, mais qui attisent la curiosité et poussent à réfléchir. Découvrez dans la suite de cet article les scientifiques récompensés lors de la 31e édition des prix Ig Nobel qui s’est déroulée le 9 septembre 2021 !

Comme l’année dernière, la cérémonie de remise des prix s’est déroulée en ligne en raison de la pandémie de COVID-19. Chaque année, 10 prix sont remis, bien que l’intitulé des catégories ne soit pas fixe. Par exemple les catégories de l’année dernière étaient acoustique, psychologie, paix, physique, économie, management, entomologie, médecine, éducation médicale et sciences des matériaux.

Les organisateurs se documentent dans les rapports, journaux, livres, bases de données ou à travers des conversations avec d’autres personnes sur de potentiels nominés pour ces prix. Il faut aussi savoir que n’importe qui peut proposer quelqu’un (environ 10 000 études sont ainsi nommées). Les vainqueurs sont ensuite choisis par un conseil composé de scientifiques, rédacteurs scientifiques, sportifs

Prix Ig Nobel de biologie

Communication homme chat - prix Ig Nobel 2021

Qui n’a jamais rêvé de comprendre son chat, de savoir précisément à quoi correspond chacun des sons qu’il émet ? C’est ce qui a occupé une équipe de chercheurs suédois et leur a permis de remporter le prix Ig Nobel de biologie 2021.

Susanne Schötz, Robert Eklund et Joost van de Weijer font en effet des recherches sur la communication entre l’Homme et le chat. Depuis 2011, ils ont publié cinq articles traitant de ce sujet. L’intitulé leur ayant permis de remporter ce prix est « analyzing variations in purring, chirping, chattering, trilling, tweedling, murmuring, meowing, moaning, squeaking, hissing, yowling, howling, growling, and other modes of cat–human communication », qu’on peut traduire par « analyse des variations dans les ronronnements, gazouillis, jacassements, roulements, grincements, murmures, miaulements, gémissements, couinements, soufflements, hurlements, hululements, grognements, et les autres modes de communication entre chats et humains ».

Prix Ig Nobel d’écologie

Qui dit écologie dit propreté environnementale. Les chercheurs espagnols et iraniens récompensés par le prix Ig Nobel d’écologie se sont intéressés à une pollution que nous connaissons tous : les chewing-gums.

Leila Satari, Alba Guillén, Àngela Vidal-Verdú et Manuel Porcar ont publié en 2020 un article intitulé « The Waster Chewing Gum Bacteriome », c’est-à-dire l’étude de l’ensemble des bactéries présentes sur un chewing-gum usagé. Ils ont étudié l’évolution de la population bactérienne des chewing-gums usagés dans cinq pays pendant plusieurs mois. Leurs recherches peuvent trouver des applications en enquête policière, mais aussi en contrôle des maladies contagieuses ou dépollution.

Prix Ig Nobel de chimie

Les dix scientifiques (Jörg Wicker, Nicolas Krauter, Bettina Derstroff, Christof Stönner, Efstratios Bourtsoukidis, Achim Edtbauer, Jochen Wulf, Thomas Klüpfel, Stefan Kramer et Jonathan Williams) récompensés par le prix Ig Nobel de chimie se sont intéressés à un passe-temps très répandu : le cinéma. Leur objectif était de savoir s’il était possible de faire un lien entre les substances organiques sécrétées par les spectateurs et le type de film qu’ils regardaient.

Prix Ig Nobel de chimie - cinéma

La nature des composés volatils expulsés par la peau ou par la bouche dépend entre autres des émotions ressenties par la personne. Les scientifiques récompensés ont donc cherché à analyser l’air d’une salle de cinéma pour faire un lien entre sa composition et le type de film regardé (violence, sexe, langage familier…). Une étude a même fait un lien entre la quantité d’un composé organique (l’isoprène) et la classification des films (tout public, interdit aux moins de 6 ans, interdit aux moins de 12 ans), ouvrant la perspective d’une classification plus objective des films.

Prix Ig Nobel d’économie

Des scientifiques français, suédois, australiens, autrichiens, tchèques et anglais se sont intéressés à une activité économique illégale : la corruption. Ils ont cherché un moyen de mesurer cette corruption et ont été récompensés pour leur étude indiquant que l’obésité des politiciens d’un pays peut être un bon indicateur de la corruption de celui-ci.

L’équipe s’est concentrée sur 299 politiciens issus de 15 pays postsoviétiques et a calculé leur indice de masse corporelle (IMC). Il apparaît que ce dernier est en corrélation avec les différents index de mesure de la corruption des pays.

Prix Ig Nobel de médecine

À l’approche de l’hiver et de la baisse des températures, nous sommes tous à la recherche de remèdes pour mieux respirer malgré les rhumes. C’est le sujet de recherche de Olcay Cem Bulut, Dare Oladokun, Burkard Lippert et Ralph Hohenberger.

Cette équipe composée d’Allemands, de Turcs et d’Anglais a cherché à analyser l’effet d’un rapport sexuel sur la respiration nasale et à comparer son efficacité à celle d’un médicament décongestionnant classique. Ils ont fait des mesures avant, juste après, 30 minutes après, 1 heure après et 3 heures après un rapport sexuel ou l’application d’un médicament décongestionnant. La conclusion de l’étude est que le rapport sexuel est aussi efficace que le médicament, jusqu’à une heure après son utilisation.

Prix Ig Nobel de la paix

Prix Ig Nobel de la paix - agression

Une équipe américaine composée d’Ethan Beseris, Steven Naleway et David Carrier s’est intéressée aux moyens de protection des humains face aux agressions, et en particulier des hommes. De la même façon que la crinière des lions protège leur gorge et leur mâchoire des coups, la barbe humaine protégerait la peau et les os de la mâchoire lors des agressions.

Les scientifiques ont comparé la force de l’impact et la dispersion de l’énergie sur des modèles reproduisant une tête humaine, barbue ou non. Les résultats ont montré que la barbe permet une absorption plus importante de l’énergie du coup et donc une protection plus importante des os face aux coups.

Prix Ig Nobel de physique

Alessandro Corbetta, Jasper Meeusen, Chung-min Lee, Roberto Benzi et Federico Tosch se sont intéressés aux interactions entre piétons. En effet, ceux-ci adaptent sans cesse leur vitesse et leur trajectoire aux autres piétons, afin de ne pas se percuter et conserver une distance raisonnable entre eux.

Le modèle proposé par l’équipe permet d’illustrer et de comprendre comment les piétons font pour ne pas entrer en collision les uns avec les autres. Il permet par exemple d’illustrer le contournement d’un piéton en se déplaçant sur le côté.

Prix Ig Nobel de cinétique

Les piétons ont beaucoup inspiré les scientifiques, puisque l’équipe de Hisashi Murakami, composée de Claudio Feliciani, Yuta Nishiyama et Katsuhiro Nishinari, s’est intéressée aux collisions entre les piétons.

Leur expérience a consisté à observer la formation de files de personnes pour analyser comment la capacité d’anticipation individuelle permet d’éviter les collisions et d’évoluer de façon organisée. En distrayant certains piétons (en les faisant taper un SMS sur leur téléphone portable par exemple), leur capacité d’anticipation était altérée ce qui pouvait générer des collisions.

Prix Ig Nobel d’entomologie

John Mulrennan, Jr., Roger Grothaus, Charles Hammond et Jay Lamdin se sont intéressés au contrôle des nuisibles, et plus particulièrement au contrôle de la population de cafards dans les sous-marins.

Prix Ig Nobel entomologie - cafard

Confrontée au problème de la résistance des cafards aux traitements traditionnels, une équipe de chercheurs a testé un nouveau traitement s’attaquant à la fois aux cafards et à leurs larves sur huit sous-marins. Ils ont évalué non seulement l’efficacité du traitement, mais aussi la concentration en produits chimiques restant dans le sous-marin après le traitement.

Prix Ig Nobel de transport

L’équipe de chercheurs récompensée par le prix Ig Nobel de transport s’est intéressée au bien-être animal, et en particulier à celui des rhinocéros lorsque ceux-ci doivent être endormis et transportés.

Les scientifiques ont étudié 12 animaux et les ont endormis et placés soit allongés sur le côté (pour mimer un transport terrestre), soit suspendus la tête en bas (pour mimer un transport aérien). Plusieurs données sur l’état de santé des animaux dans les différentes positions ont été collectées et ont montré qu’elles étaient équivalentes ou meilleures chez les rhinocéros suspendus la tête en bas.

C’est ainsi que se conclut cet article sur les prix Ig Nobel 2021. Qu’avez-vous pensé de ces études scientifiques ? Avez-vous déjà entendu parler d’autres études insolites qui mériteraient aussi d’être primées ? Dites-nous tout dans un commentaire !

Ursuline

Sources texte :

improbable.com

zestedesavoir.com

Sources images :

– Image à la une : extrait de la vidéo de la cérémonie

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