En tant que cavaliers, vous avez l’habitude de monter à cheval, mais vous avez peut-être déjà eu envie de prendre un peu de recul et d’essayer autre chose… Si vous n’êtes pas cavaliers, peut-être cherchez-vous une discipline permettant d’être en contact avec les chevaux sans les monter. Dans ces cas-là, l’attelage devrait vous plaire ! Vous conserverez la relation avec le cheval et pourrez vous essayer à une grande variété de pratiques. Si vous voulez en savoir plus sur l’attelage, cet article devrait vous intéresser !
Histoire de l’attelage
Avant de devenir le sport de loisir qu’il est aujourd’hui, l’attelage était un moyen de locomotion incontournable ! Les premières traces de l’utilisation de chevaux pour tracter toutes sortes de choses remontent à l’Antiquité ! À l’époque, le système était rudimentaire : deux longs bouts de bois étaient attachés à une sangle située autour du cou du cheval et ce qu’il y avait à transporter était fixé derrière l’animal, sur les extrémités traînant au sol.
Ce n’est qu’à partir de l’invention de la roue que les systèmes se modernisent. Que les voitures soient à deux ou à quatre roues, elles permettent alors de tirer des charges plus lourdes. Rapidement, les attelages à deux roues sont utilisés pour la guerre : légers, rapides, maniables et stables, ils sont un avantage incontournable lors des batailles. Ce sont alors des chevaux légers et au sang chaud qui sont recherchés. Des jeux ont dérivé de cette utilisation, comme les courses de chars.
Au Moyen Âge, l’attelage prend une place grandissante dans le monde agricole : les hommes commencent à utiliser des chevaux pour labourer leurs champs. Cela constitue la première grande révolution agricole et les équidés y ont un rôle essentiel. Pour mener à bien cette tâche, les paysans commencent à sélectionner des chevaux plus robustes, plus puissants, capables de labourer en profondeur le sol. De grandes races de chevaux de trait naissent alors, comme le Shire.
C’est aussi à cette époque que l’attelage devient un moyen de transport. Les chevaux doivent être capables de maintenir un bon rythme sur une longue distance et de tracter des charges très lourdes. En effet, les voitures sont de plus en plus grandes, confortables, équipées et donc lourdes. C’est l’endurance qui est plus recherchée chez le cheval pour ce type de travail. Pour les charges les plus lourdes, les chevaux de trait sont privilégiés, mais pour des transports plus quotidiens des chevaux plus légers et donc plus rapides sont utilisés.
Pendant les siècles suivants, les évolutions au niveau de la discipline consistent surtout en un perfectionnement du matériel : moins lourd, plus souple, prenant davantage en considération le confort du cheval.
Au XXe siècle, avec l’apparition de l’automobile, l’utilisation de l’attelage décline fortement, jusqu’à quasiment disparaître. Ce n’est que dans les années 70 qu’il revient à la mode, pour une utilisation complètement différente. Puisqu’il n’est plus un besoin, l’attelage devient donc un loisir : c’est le début du sport attelé. Le prince d’Edimbourg est pour beaucoup dans ce renouveau, car en tant que passionné, il a largement contribué à développer la discipline en Angleterre, avant qu’elle ne s’exporte en Allemagne puis dans le reste de l’Europe.
En France, il faut attendre 1987 pour que la Fédération Française d’Équitation reconnaisse l’attelage. Par la suite, l’Association Française d’Attelage a été créée pour faire découvrir la discipline. Depuis cette date, la pratique de l’attelage se développe en France, même si elle est bien moins populaire que l’équitation classique.
L’attelage : un peu de vocabulaire
L’attelage étant une discipline à part entière, elle a son vocabulaire propre. Voici les termes essentiels à connaître pour ne plus être perdu quand on vous en parlera.
Le meneur est un peu le chef d’orchestre de l’attelage : c’est lui qui contrôle les chevaux et indique la direction à suivre. Il peut guider un, deux ou quatre équidés (poneys ou chevaux). Les attelages les plus prestigieux sont ceux à quatre chevaux, ce sont d’ailleurs ceux qui sont représentés lors des Jeux Équestres Mondiaux.
Le groom est un équipier qui est dans la voiture avec le meneur. Eh oui, le meneur est accompagné pendant les épreuves ! Contrairement à l’équitation classique, il est donc possible de pratiquer la discipline en famille ou entre amis, en étant tous dans le même attelage. En plus de cet aspect convivial, le groom (ou les grooms, pour certains attelages ils peuvent être deux) a un rôle important :
– il équilibre la voiture dans les virages serrés ou dans les pentes par exemple pour que les roues restent bien toutes à terre, en se plaçant à l’arrière de la voiture en position debout afin de faire contrepoids dans les changements de direction ou les dénivelés,
– il se place devant le cheval de tête lors d’un problème ou pour que les équidés restent calmes pendant l’arrêt,
– il est essentiel lors des entraînements pour s’occuper plus spécialement d’un cheval afin qu’il assimile les demandes du meneur, qui lui doit rester à sa place.
Les guides sont les longues rênes que le meneur tient en mains et qui lui servent à diriger ses chevaux. Lorsqu’on parle de « guides à discrétion » dans une épreuve de dressage attelé, cela signifie que le meneur peut tenir ses guides dans une seule ou dans les deux mains, par opposition à certaines figures où il doit les tenir à une main.
Finalement, les attelages peuvent être de types très différents, voici les principaux :
– attelage solo : un seul cheval tire la voiture,
– attelage en tandem : deux chevaux sont situés l’un derrière l’autre,
– attelage en paire : les chevaux sont l’un à côté de l’autre,
– attelage en team : attelage à quatre chevaux, deux paires l’une derrière l’autre. Celle de devant est composée des chevaux de volée et la seconde contient les timoniers. C’est la configuration la plus rencontrée en concours.
L’équipement pour faire de l’attelage
L’attelage est une discipline équestre particulière qui possède son matériel propre. Voici les éléments principaux du harnais d’attelage.
À l’avant, la bride est positionnée sur la tête du cheval. Elle est composée d’œillères, qui permettent au cheval de concentrer son attention sur ce qu’il y a en face de lui et pas tout autour. Le mors est relié aux guides que tient le meneur.
Le poitrail est ensuite habillé d’une pièce appelée bricole. Sa fonction est de transmettre la traction exercée par le cheval afin de mettre en mouvement la voiture. Elle peut être remplacée par le collier, qui passe tout autour de l’encolure et qui a le même rôle. Vient ensuite la sellette, située sur le dos du cheval et à laquelle sont fixés les brancards, au niveau de la dossière et des bracelets.
À l’arrière-main se place l’avaloire, qui est utile lorsque le cheval ralentit ou parcourt une pente descendante. Elle permet d’éviter que la voiture n’emporte le cheval par son inertie.
Finalement, le dernier élément est la voiture. Il y en a de différents types en fonction de l’utilisation qui en est faite : loisir ou compétition, discipline pratiquée, nombre et race de chevaux, présence de grooms, budget… Généralement, dans les concours, il s’agit d’attelages à quatre roues (qui peuvent être gonflables dans un soucis de confort ou à bandages pour gagner en stabilité et en précision), qui permet au meneur d’être assis devant et au groom d’avoir une place, assise ou debout, derrière. Il existent des attelages spécialisés pour une épreuve, de la même façon que les selles de dressage ou de CSO.
Les disciplines de l’attelage
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, on peut pratiquer de nombreuses disciplines attelées. Il y a bien sûr les trois épreuves reines, le dressage, la maniabilité et le marathon, mais bien d’autres disciplines existent.
Selon les épreuves, les attelages peuvent être tirés par un, deux ou quatre chevaux. Le nombre est défini dans certains cas (comme aux Jeux Équestres Mondiaux où il y en a quatre), mais des compétitions pour tous les attelages existent.
De même, il y a des concours pour tous les chevaux. Certains sont réservés aux chevaux de trait, mais des compétitions pour les chevaux plus légers et les poneys existent aussi.
Le marathon
Le marathon est un peu l’équivalent du cross en équitation montée, c’est donc une épreuve très impressionnante exigeant une excellente préparation physique des chevaux.
Dans cette épreuve, le meneur et son attelage doivent réaliser un parcours en terrain varié. Difficulté supplémentaire, ils doivent respecter une vitesse (et parfois une allure) imposée et passer entre cinq et huit obstacles (passages étroits, gués, buttes, rampes…) répartis tout au long du parcours.
La maniabilité
La maniabilité est une épreuve lors de laquelle le meneur doit guider son attelage entre des portes, selon un ordre donné. Ces portes sont matérialisées par des cônes sur lesquels sont placées des balles de tennis. Si l’attelage fait tomber une balle, il subit des pénalités.
L’habileté du meneur et la souplesse de ses équidés sont donc indispensables. En plus de connaître le parcours, le meneur doit parfaitement connaître son cheval ou ses chevaux puisque c’est lui qui décide de l’allure à laquelle il passe les obstacles. Si les allures rapides sont privilégiées lorsque les obstacles sont de simples portes, elles sont souvent ralenties à l’approche de combinaisons. Ces dernières peuvent être très variées : un L simple ou double, un U simple ou double, une boîte simple ou double, une serpentine, un zig zag, une vague… Lorsqu’on parle d’une épreuve de maniabilité combinée, c’est qu’elle présente des obstacles propres à la maniabilité et d’autres issus des épreuves de marathon. Elles sont souvent l’occasion de préparer de vrais marathons.
Le dressage
Le dressage attelé est très proche du dressage monté. L’épreuve se déroule dans une carrière de 100m par 40m ou de 80m par 40m et le meneur doit réaliser un parcours composé de figures imposées qu’il a préalablement mémorisé. Il est alors noté par des juges sur la régularité de son attelage, son harmonie, sa souplesse, mais aussi sur le style et la précision des figures réalisées.
Le dressage attelé présente cependant quelques spécificités par rapport au dressage monté. Les figures doivent tout d’abord commencer lorsque le cheval de tête arrive à la lettre indiquée. Pour certaines figures, la reprise impose qu’elles soient exécutées à une main, et ce, à partir du moment où le meneur passe la lettre concernée.
Les épreuves de dressage combiné mêlent un parcours de maniabilité et des figures imposées de la reprise de dressage.
Le test d’adresse
Réservé aux épreuves de niveau Club 2 (niveau le plus faible pour une compétition d’attelage), c’est une façon ludique de faire de l’attelage. Le meneur a des contrats à remplir pour gagner des points : ramasser des anneaux avec une épée, mettre des ballons dans des fûts en plastique, saisir des foulards, passer un obstacle en L…
Le meneur doit remplir un certain nombre de contrats en un minimum de temps. S’il en rate certains, il a le droit de retenter, mais s’il échoue à nouveau il perd des secondes sur son temps de parcours. Finalement, le temps est converti en points pour faire un classement.
L’attelage de tradition
Nous avons vu précédemment que l’histoire de l’attelage est ancienne et très riche. Une discipline à part entière met donc en valeur cet aspect de l’attelage. Dans cette épreuve, une attention particulière est apportée aux chevaux, au harnachement et bien sûr à la voiture, qui se doit d’être ancienne et en parfait état.
Pour participer, les chevaux doivent être attelés à une voiture ancienne, souvent mise en valeur dans un décor adapté : parc des châteaux, grands haras nationaux, lieux historiques… Il est possible de participer avec une reproduction de voitures d’époque, mais ces hippomobiles sont moins bien notées.
Un concours d’attelage de tradition se décompose en plusieurs épreuves :
– la présentation, au cours de laquelle l’allure générale est évaluée (les chevaux, le harnais, la voiture et la tenue de l’équipage),
– le routier, qui est un parcours de 12 à 15 km avec des points de passage obligatoires, destinés, comme le marathon, à tester l’endurance des chevaux,
– la maniabilité, dont le principe est le même que celui des épreuves d’attelage plus classiques.
TREC en attelage
Grâce à l’article sur le TREC, cette discipline n’a plus de secrets pour vous. À part peut-être lorsqu’elle est attelée !
Cette discipline ressemble à son équivalent monté. Le meneur commence par un parcours d’orientation et de régularité (ou POR) de 15 à 22 km. Une fois achevé, il a encore un parcours en terrain varié (ou PTV), sur lequel ont été placés 16 obstacles reproduisant des difficultés qui peuvent être rencontrées en randonnée.
Cet article vous a donné envie de pratiquer l’attelage ? N’hésitez pas à vous renseigner dans vos centres équestres ou à consulter l’annuaire du site de l’Attelage français.
Connaissiez-vous cette discipline ? Avez-vous déjà pratiqué l’attelage ou aimeriez-vous le faire ? N’hésitez pas à laisser votre avis dans un commentaire !
Ursuline
Sources texte :
– ffe.com
– wikipedia.fr : attelage (équitation) et attelage de tradition
Sources images :
– Image 1
– Image 2
– Image 3
– Image 4
– Image 5
– Image 6
– Image 7
J’ai pu découvrir l’attelage en vrai lors du Salon du Cheval de l’hivers dernier, c’est vraiment impressionnant ! Je me rappelle qu’il y avait une petite compétition de maniabilité pour les ânes, c’est fou ce qu’on arrive à leur faire faire !
Très bon article qui présente l’attelage sous toutes les formes ! On ne peut que être incollable après l’avoir lu !
Très bien rédigé et complet
comment acheter une voiture d’occasion ?
J’ai pu commencer à m’initier à l’attelage avec mon poney, pour du loisirs en balade, c’est vraiment une discipline plaisante mais où il faut être très rigoureux doux et attentif, sans compter qu’il faut tout de même un cheval sûr et un professionnel pour l’apprentissage
Bonjour, je recherche le nom des parties de la voiture de marathon en français. Avez-vous une image semblable à celle du harnais? Merci! Marie-Eve