Les températures commencent à baisser et les maladies hivernales ne vont pas tarder à faire leur apparition. L’une des plus courantes et des plus contagieuses chez le cheval est la grippe. Vous ne le savez peut-être pas, mais il existe en effet un équivalent à la grippe humaine touchant nos amis les équidés ! Quelle en est la cause, quels sont les symptômes et les traitements ? Vous trouverez toutes ces informations dans la suite de cet article !
La grippe équine, qu’est-ce que c’est ?
La grippe équine est une maladie causée par le même agent pathogène que la grippe humaine : le virus influenza, dont seul le type A peut infecter les équidés. Cependant, les virus infectant les êtres humains et les chevaux se différencient par les protéines présentes à leur surface, c’est pourquoi il ne peut pas y avoir de transmission entre espèces.
Deux sous-types du virus influenza type A peuvent toucher les chevaux : H7N7 et H3N8. De plus, le virus étant très instable génétiquement, une multitude de souches de ces deux sous-types existent. C’est pour adapter les vaccins aux souches majoritaires qu’un suivi épidémiologique étroit est réalisé, entre autres par le « réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine ».
Lorsqu’un équidé a été infecté, le virus va se loger au niveau de son appareil respiratoire. Il pénètre dans les cellules des voies respiratoires supérieures et inférieures, ce qui provoque la destruction de la muqueuse et l’apparition des troubles respiratoires comme la toux. Ces lésions augmentent aussi la sensibilité des équidés face à des surinfections par des bactéries comme les streptocoques ou les pasteurelles.
Lorsque le virus est présent dans les voies respiratoires d’un équidé, il va se propager dans son environnement essentiellement à travers la toux de son hôte qui l’expulse dans des microgouttelettes. Le virus étant résistant au milieu extérieur, il peut y survivre environ 48 h jusqu’à ce qu’il soit transporté vers un nouvel hôte par l’air, mais aussi par les mains ou gants des cavaliers, leurs vêtements, le matériel d’équitation (tapis, licol, protections…), le matériel de pansage…
La résistance du virus dans l’environnement et sa facilité à infecter les équidés le rendent très contagieux. La propagation peut être extrêmement rapide dans les lieux concentrant plusieurs chevaux comme les écuries ou encore les véhicules de transport. Ainsi, comme chez l’Homme, la grippe se propage souvent rapidement jusqu’à provoquer une épidémie.
Le premier cas de grippe équine a été recensé en Europe en 1956. Elle était provoquée par le virus influenza sous-type H7N7, qui n’a plus été répertorié depuis 1979, sauf dans des cas isolés à la fin des années 80 et au début des années 90 en Inde et en Égypte.
Quels animaux peuvent être touchés par la grippe équine ?
Le virus causant la grippe équine peut toucher tous les équidés : les chevaux et poneys, mais aussi les ânes, les mulets, les bardots et même les zèbres !
Il est important de savoir que le virus est présent dans presque tous les pays du monde. Seules la Nouvelle-Zélande et l’Islande n’ont jamais recensé de cas de grippe équine. La maladie était inexistante en Australie jusqu’à l’épidémie d’août 2007 qui a touché environ 76 000 équidés. Les pertes économiques directes et indirectes liées à cet événement se sont chiffrées à un million de dollars australiens. Un an plus tard, l’Australie a déclaré avoir éradiqué le virus.
Certains éléments peuvent rendre les équidés plus ou moins sensibles à la maladie.
Tout d’abord, l’âge est un facteur important. En effet, les équidés entre un et cinq ans sont plus sensibles au virus influenza. Cela s’explique par la faiblesse de leur système immunitaire encore en développement.
Un autre élément influençant la sensibilité à la grippe est l’exposition au virus. Un équidé qui n’y aura jamais fait face aura plus de difficultés à mobiliser son système immunitaire pour lutter efficacement contre l’infection. C’est pour cette raison que la vaccination a été mise en place : cette mesure préventive permet à l’organisme de se préparer à lutter contre le virus, la réponse immunitaire sera plus rapide et plus intense si le cheval est réellement confronté au virus par la suite.
Finalement, les conditions environnementales peuvent favoriser la propagation du virus. Les écuries avec beaucoup de chevaux qui arrivent et qui partent ou celles contenant des équidés voyageant beaucoup pour des compétitions, par exemple, sont plus à risque de contenir le virus.
Symptômes de la grippe équine
Le virus a une période d’incubation variant entre un et cinq jours. C’est la période qui sépare l’introduction du virus dans l’organisme et le développement des premiers symptômes. Le cheval est ensuite contagieux pendant environ 14 jours.
Les principaux signes cliniques associés à la grippe sont :
– une fièvre importante : la température peut atteindre 39 à 41 °C (alors que la température normale pour un cheval se situe habituellement plutôt entre 37,5 et 38 °C),
– une toux sèche, stridente et parfois douloureuse,
– une respiration souvent accélérée même au repos,
– un écoulement nasal translucide,
– un état général d’abattement : perte d’appétit, immobilité, mauvaises performances, fatigue physique et douleurs musculaires,
– plus rarement, des écoulements au niveau des yeux et un développement des ganglions sous la mâchoire.
L’intégralité de ces signes cliniques n’apparait pas forcément chez tous les équidés atteints de grippe. Les animaux ayant été vaccinés présentent souvent des signes cliniques atténués puisqu’ils sont partiellement immunisés.
La grippe est souvent repérée par la forte fièvre, par la toux caractéristique (sèche, forte, quinteuse) et par le fait qu’elle soit très contagieuse. Ce sont des aspects qui permettent habituellement de différencier la grippe des autres infections respiratoires comme la gourme et la rhinopneumonie.
Ces signes régressent en quelques jours et la maladie est très rarement mortelle. Les cas de décès sont souvent liés à une surinfection par des bactéries chez les adultes ou à une pneumonie chez les plus jeunes équidés (le virus ou une bactérie atteignant et se développant dans les poumons).
Cependant, certaines épidémies ont eu un taux de mortalité beaucoup plus important, en particulier lorsque c’est une nouvelle souche virale qui en est à l’origine. Lors de l’épidémie de 1989 en Chine, certains élevages ont compté jusqu’à 20 % d’animaux décédés des suites de la maladie.
Traitements contre la grippe équine
La première étape pour traiter la grippe équine est de s’assurer que l’équidé a bien été infecté par le virus influenza et que les symptômes ne sont pas ceux d’une autre maladie respiratoire. Lorsque les symptômes cliniques ne permettent pas de savoir avec certitude que c’est la grippe, une analyse en laboratoire doit être réalisée :
– sur un prélèvement des écoulements du nez, afin d’y chercher la présence du virus,
– sur un échantillon de sang, afin de mettre en évidence des anticorps dirigés contre le virus. Cette méthode n’est cependant pas entièrement fiable si l’équidé a été vacciné : deux prélèvements à 15 jours d’intervalle sont nécessaires pour observer une augmentation de la quantité d’anticorps et confirmer qu’ils sont donc bien liés à une infection et pas au vaccin.
Il n’existe actuellement aucun médicament vétérinaire permettant de lutter contre le virus. Contrairement aux humains qui bénéficient d’antiviraux, ces produits n’ont pas été développés pour soigner les animaux, car le traitement reviendrait très cher. Ainsi, ce sont plutôt des traitements destinés à atténuer les symptômes de fièvre ou de toux qui sont administrés aux chevaux ou des antibiotiques en cas de surinfection bactérienne.
La préconisation principale pour un rétablissement rapide de l’équidé est de le mettre au repos pendant deux semaines après la fin des symptômes, dans un endroit bien aéré et avec une nourriture de qualité. C’est le temps nécessaire pour que les cellules de l’appareil respiratoire du cheval se régénèrent. Si l’équidé n’est pas correctement mis au repos, il peut mettre plusieurs mois à récupérer complètement.
Mesures de prévention contre le grippe équine
S’il n’y a pas de médicament permettant de soigner spécifiquement cette maladie, un vaccin contre la grippe équine a cependant été développé pour immuniser les équidés contre le virus et leur éviter de développer les symptômes ou les atténuer. Au départ, le vaccin ciblait les deux sous-types de virus (H7N7 et H3N8), mais il ne protège maintenant plus que contre le virus H3N8, puisque le H7N7 n’a pas été retrouvé dans les cas de grippe depuis plus de 20 ans.
Un vaccin protège en général six à douze mois, des rappels réguliers sont donc nécessaires (tous les quatre à douze mois selon les équidés). Comme chez l’Homme, le vaccin n’est pas toujours efficace à 100% à cause des mutations du virus et de l’apparition de nouveaux sous-types, contre lesquels les anticorps développés à la suite du vaccin sont inefficaces. Cependant, même s’il n’évite pas toujours la maladie, le vaccin permet en général de réduire considérablement les symptômes.
Deux types de vaccins existent :
– ceux contenant le virus atténué : ils sont administrés par voie intranasale et protègent l’équidé environ six mois,
– ceux contenant le virus tué : ils sont donnés aux poulains à partir de deux à six mois et demandent un rappel tous les six à douze mois. Certains chevaux de compétition sont vaccinés plus souvent (tous les trois à six mois).
La vaccination est obligatoire pour entrer dans certains terrains d’entraînement, dans les hippodromes ou pour participer aux compétitions officielles.
Des mesures d’hygiène peuvent aussi être mises en place pour éviter la propagation du virus. Ce dernier étant très sensible aux désinfectants courants, un nettoyage rigoureux et une bonne désinfection permettent de l’éliminer de l’environnement. Ceci est à faire dans les box, mais aussi dans les véhicules de transport ou encore sur le matériel équestre.
L’isolement des chevaux infectés est essentiel pour éviter qu’ils ne transmettent le virus à leurs congénères. Il peut aussi être intéressant de séparer quelque temps les animaux nouvellement arrivés pour être sûr que la période d’incubation ou de contagion soit passée.
La grippe est donc une infection respiratoire courante en hiver. Même si elle n’est pas mortelle, ses symptômes peuvent immobiliser un cheval pendant plusieurs semaines, c’est pourquoi il est important de mettre en place toutes les mesures préventives possibles. Connaissiez-vous cette maladie équine ? Y avez-vous déjà été confronté et si c’est le cas, qu’avez-vous fait ?
Ursuline
Sources texte :
– clinique-veterinaire-des-saulniers.fr
– oie.int
Sources images :
– Image 1
– Image 2
– Image 3
Merci pour cet article. Maintenant, je connais tout sur la grippe équine.
Bonjour,
Je tiens à vous féliciter pour votre article sur la grippe équine. Vous avez réussi à expliquer de manière concise et claire les symptômes de cette maladie ainsi que les précautions à prendre pour prévenir sa propagation. Votre article est très instructif et j’ai appris beaucoup de choses en le lisant. J’aimerais en savoir davantage sur les traitements possibles pour soigner les chevaux atteints de la grippe équine. Merci encore pour cet article intéressant et instructif.
Bien cordialement.
Bonjour,
Je voulais vous féliciter pour votre article sur la grippe équine. J’ai trouvé vos explications très claires et accessibles à tous. Je suis également d’accord avec votre conclusion sur l’importance de la vaccination pour protéger nos chevaux.
Je serais intéressé d’en savoir plus sur les différents vaccins disponibles sur le marché et lesquels vous recommandez pour nos compagnons équins.
Merci encore pour votre article instructif.
Cordialement.
Bonjour, je voulais vous remercier pour cet article très intéressant sur la grippe équine. En tant que propriétaire de chevaux, je suis toujours à la recherche de nouvelles informations pour prendre soin de mes animaux. Votre article m’a permis de mieux comprendre les symptômes et les traitements de cette maladie. J’aimerais savoir si vous avez d’autres articles sur la santé des chevaux à recommander ? Merci encore pour votre excellent travail !