Comme chaque année, cette épidémie fait frémir la plupart d’entre nous. Et je veux bien dire frémir, trembler, grelotter et suer au sens littéral ! Avez-vous deviné de quelle maladie il s’agit ? Je vais bien sûr vous parler de la grippe saisonnière !
La grippe : présentation du virus
La grippe est une maladie très contagieuse, causée par un virus de la famille Orthomyxoviridae, du genre des Myxovirus influenzae.
Il existe trois types de ce virus : A, B et C.
Dans le type A, de très nombreux sous-types existent en fonction des protéines présentes à leur surface. Ce sont les fameux H et N. Cela ne vous dit rien ? Si je vous dis H5N1, cela ne vous rappelle-t-il pas une affaire sanitaire des années 2005 ? Il s’agit en effet d’une dénomination scientifique d’une des souches de virus de la grippe aviaire.
Si vous voulez un autre HN célèbre, vous avez sûrement dû entendre parler du H1N1, virus de la « grippe espagnole », ayant causé la terrible pandémie de 1918.
Vous l’aurez compris, ce type de virus peut atteindre l’homme comme les animaux, voire dans certains cas précis passer de l’un à l’autre, comme des souches aviaires et des souches porcines. Il existe aussi des versions canines et équines de la grippe de type A.
Le type A et le type B sont responsables des épidémies saisonnières mais, jusqu’à présent, seuls les types A ont causé des pandémies (épidémie étendue sur une vaste zone géographique).
Le virus mute en permanence, surtout pour le premier type, ce qui fait que, chaque année, une souche différente peut être responsable de la contagion de la population. Cet hiver, il semble que les souches soient proches du H3N2, comme l’an passé.
Le type C est en général beaucoup plus rare que les deux premiers et ne cause que des infections bénignes.
La grippe : symptômes
Là encore, je suis sûre que vous les connaissez par cœur !
Après une période d’incubation de deux jours, les symptômes commencent souvent par l’apparition d’une forte fièvre (au delà de 38 °C), de frissons (sensation de chaleur puis de froid), de courbatures généralisées (appelées myalgies) et de douleurs articulaires. Au niveau respiratoire, on note la présence d’une toux sèche, d’un nez qui coule et de maux de tête, un peu comme un gros rhume ! Il est également possible que votre appétit baisse et que vous vous sentiez très fatigué (asthénie). Attention, tous ces symptômes ne sont pas nécessairement présents en même temps.
Quand les symptômes et le mal-être général sont très importants, on parle de grippe. C’est souvent à ce moment-là qu’on a plus envie de ne rien faire et de rester dans son lit à se lamenter en attendant que ça passe et où on ne se rappelle même pas ce que ça fait de ne pas être malade. Mais quand les symptômes sont moins virulents ou hors période d’épidémie, on appelle alors la maladie « syndrome grippal ». Quel que soit le nom, une personne en bonne santé peut en guérir spontanément au bout d’une semaine, sans traitement spécifique.
Le diagnostic se fait sur simple évocation des symptômes. Chez les personnes à risque, un prélèvement au niveau de la gorge peut être effectué pour s’assurer de la nature virale grippale ou non de la pathologie.
Parlons davantage de ces personnes à risque. La plus grosse menace de cette maladie, c’est qu’elle se complique et le risque est non négligeable étant donné que certaines de ces complications peuvent aboutir au décès de la personne malade. Ce sont surtout les personnes âgées, les personnes immuno-déficientes (atteintes du VIH ou sous chimiothérapie par exemple), les gens souffrant d’une affection chronique (respiratoire avant tout), les femmes enceintes, les enfants en bas âges et les personnes polypathologiques, c’est-à-dire qui cumulent plusieurs soucis de santés ou maladies, chroniques ou non. Il est donc primordial de les protéger contre le virus et l’épidémie qu’il peut créer.
Chez ces personnes surtout, il est très important de surveiller l’évolution de la maladie pour éviter comme complications, par exemple, les bronchites et les pneumonies.
La grippe : transmission et prévention
Le virus est extrêmement contagieux. Présent dans la salive, il peut infecter une tierce personne dès que le malade tousse, éternue ou même parle, et donc que des postillons sont émis. Les mains sont une autre grande source de transmission, voilà pourquoi il faut se les laver le plus souvent possible, surtout en période d’épidémie. Pensez également aux solutions ou gels hydroalcooliques, dit « désinfectant ».
Dès lors que vous ne vous sentez pas dans votre assiette, il est conseillé de tousser, d’éternuer et de se moucher dans un mouchoir jetable afin de ne pas propager le virus dans l’air, ou si vous n’avez pas de mouchoir sous la main, de le faire (sauf pour se moucher bien évidemment) dans son coude ou son col, plutôt que dans ses mains.
Une autre méthode de prévention est le vaccin. Disponible chaque année au début de l’hiver et dont la formule est actualisée deux fois par an, il est fortement conseillé pour les personnes citées plus haut comme étant à risque et pour le personnel hospitalier ou soignant en institution pour personnes âgées.
Chaque année, les souches présentes dans le vaccin diffèrent et sont au nombre de trois ou quatre, pour assurer une couverture maximale. Il existe deux vaccins contenant un nombre différent de souches : un virus de type B et deux virus de type A pour le trivalent, une souche de type B en plus pour le quadrivalent. Le vaccin ne protégera pas forcément contre le virus présent l’année en cours, mais des estimations sont faites par rapport aux micro-organismes présents l’année qui vient de s’écouler afin de protéger les vaccinés contre des mutations qu’on espère proches.
Enfin, nous vous conseillons d’éviter dès que possible les lieux publics et ceux de rassemblement d’un nombre important de personnes (hôpitaux, écoles, transports en commun…) si vous êtes malade, et de suivre les recommandations d’hygiène pour éviter de contaminer votre entourage.
La grippe : traitement
Le seul traitement prescrit est bien souvent le repos, assorti d’antidouleurs et d’antipyrétiques (pour diminuer la fièvre). Rappelons que les antibiotiques sont absolument inefficaces contre les infections virales.
Des antiviraux peuvent être prescrits pour les personnes à risque, afin de diminuer l’apparition de complications, de limiter la durée de la maladie et de réduire le taux de mortalité.
Mieux vaut s’armer de patience quand on a la grippe, grog et repos forcé sont au programme. Vous pourrez alors rattraper le retard accumulé dans votre série préférée ou vous blottir sous la couette avec un bon livre ou un film pour vous occuper l’esprit !
Connaissiez-vous les symptômes de la grippe ? L’avez-vous attrapée cette année ? Vous êtes-vous fait vacciné ? Dites-moi tout dans un commentaire !
Muciole
Sources texte
– Site de l’OMS
– Page wikipedia : Myxovirus influenza
– Article journal Le Soir épidemie 2016-17
– Sujets Allo Docteur 1, 2
Sources images
– Image à la une
– Image 1
– Image 2
– Image 3
Super article ! J’ajouterais que si la personne à risque ne peut pas être vaccinée (et même si elle l’est) l’entourage peut également constituer une barrière en se vaccinant. C’est ce que je conseille à toutes les familles de mes patients en chimiothérapie (qui ne peuvent pas être vaccinés une fois le traitement commencé).
J’ai de la chance, je ne l’ai jamais attrapée. Je croise les doigts pour ne pas l’attraper enceinte, ce serai dommage. Ton article était très instructif en tout cas !