L’alimentation du cheval 

Les rations, les aliments, le fourrage
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L’alimentation du cheval est une chose complexe mais très importante pour son bien-être. Elle varie en fonction de l’activité du cheval, de son poids, de son âge, de son sexe et de sa santé. Veiller à l’alimentation de l’équidé implique de faire attention aux signes pouvant démontrer un problème rencontré par notre ami, ce problème pouvant aller de la bouche au système digestif. Vous allez devenir propriétaire d’un cheval ? Ou vous aimeriez en savoir plus sur ce sujet ? Cet article devrait vous éclairer sur quelques points essentiels.

Bien veiller à l’alimentation du cheval

L’alimentation du cheval doit pouvoir subvenir à ses besoins journaliers et lui apporter l’énergie nécessaire à son quotidien. C’est pourquoi il est important qu’elle soit composée de protéines, de minéraux, d’oligoéléments et enfin de vitamines.
La quantité d’aliments à donner à votre cheval se calcule en « matière sèche ». Cela désigne la quantité totale d’aliments à lui donner, en retranchant la part d’eau qu’ils contiennent. Un cheval doit ingérer chaque jour 1 à 1,2 kg de « matière sèche » par tranche de 100 kg. Référez-vous à certaines tables comme celle ci-dessous pour savoir la quantité d’eau contenue dans chacun des aliments que vous souhaitez donner à votre cheval.
Quantités de matières sèches à calculer

Par exemple, un cheval de selle commun de 500 kg devra manger entre 5 et 6 kg de matière sèche. Si ce cheval n’est nourri qu’avec du foin ventilé, qui contient 85 % de matière sèche, il devra en recevoir entre 5,9 et 7 kg.
En général, l’alimentation dépend de l’exercice du cheval. Par exemple, une jument pleine devra avoir une alimentation qui couvrira ses besoins, mais qui pourra aussi assurer la gestation et un futur allaitement. Une modification des rations devra apparaître à partir du septième mois de gestation. Ses besoins, plus élevés que la moyenne, diminueront tout au long de la croissance du poulain qui aura appris à se nourrir seul. En effet, il commencera à mélanger à la fois lait maternel et herbe de pâturage à l’âge de trois ou quatre mois pour finaliser son sevrage, âge à laquelle ses premières dents vont pousser et lui permettront de brouter seul.
Voici un tableau expliquant les besoins énergétiques de la mère en fonction de l’âge de son poulain :

Les juments allaitantes ont des besoins plus complexes
En règle générale, il vous faudra donner trois rations par jour, à heures régulières. Ajoutez le foin 30 minutes avant les granulés pour une meilleure digestion. Faites attention à toujours garder vos rations dans un endroit sec, à l’abri de la pluie et de l’humidité, pour éviter qu’elles ne pourrissent et rendent votre cheval malade.
Si vous êtes amenés à devoir changer de type ou de composition de la ration de votre cheval, pensez à le faire progressivement et non du jour au lendemain, pour que son système digestif ait le temps de s’y habituer.
N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire pour confectionner la ration idéale qui apportera à votre équidé tout ce dont il a besoin.

Les apports énergétiques et protéiques dans l’alimentation du cheval

Tout d’abord, sachez que la quantité peut varier selon le poids de votre équidé, mais pas uniquement ! D’autres facteurs, comme l’âge, le sexe ou l’activité doivent être pris en compte pour former une ration alimentaire complète. Les besoins énergétiques du cheval, qui conditionnent la ration à lui apporter sont exprimés en Unités Fourragères Cheval (UFC). Ainsi, un équidé de 500 kg aura besoin d’environ 4,2 UFC pour un bon apport énergétique, toujours en tenant compte de son activité, ce qui peut augmenter son besoin en UFC. Sachez qu’une UFC est égale à 1 kg d’orge ce qui représente environ 2250 calories. Il faudra veiller à répartir les rations dans la journée, pour faire en sorte que le cheval en reçoive au minimum 3 chaque jour et aux mêmes heures.
Il faudra également veiller à son apport en protéines, calculé en Matières Azotées Digestibles chez le Cheval (MADC), c’est-à-dire qu’il faudra fournir 70 g de foin par UFC, ce qui équivaut à environ 300 g pour le cheval de 500 kg pris en exemple plus haut.
Voici un schéma des proportions de fourrages à donner à votre équidé en fonction de son activité :
La quantité de foin à donner à votre cheval

Les apports en vitamines et en minéraux dans l’alimentation du cheval

Saviez-vous que les chevaux sont capables de synthétiser seulement deux vitamines parmi les six dont ils ont besoin ? Eh oui, seules les vitamines B et D sont synthétisées par nos amis à quatre sabots, vous devrez donc veiller à leur fournir les quatre autres pour leur bien-être !
Le cheval a besoin, en plus des vitamines citées ci-dessus, de vitamines A qui peuvent se trouver dans les carottes ainsi que de vitamines C, E et K, que vous pourrez retrouver dans des compléments alimentaires commercialisés sur le marché.

En plus de ces vitamines essentielles au bien-être de votre équidé, vous devrez veiller à lui apporter des minéraux. Cette liste est longue, mais voici les plus importants que l’on appelle macro-éléments :
-le calcium
-le phosphore
-le sodium
-le potassium
-le magnésium

Le fourrage et les pierres à sel suffiront à lui apporter ces minéraux. Cependant, s’il effectue un travail plus intensif, vous devrez lui donner des compléments alimentaires.

N’oubliez pas que les aliments donnés à votre cheval devront être d’une propreté impeccable et de bonne qualité ou cela risquerait d’engendrer des problèmes d’intoxication et d’infection qui seraient fort regrettables pour votre équidé. Enfin, votre cheval boit entre 20 et 40 litres d’eau par jour, veillez donc à ce qu’elle soit disponible et propre à n’importe quel moment ! Un dernier conseil : ajoutez quelques brins d’herbes dans son seau pour empêcher votre cheval de boire trop vite, ce qui pourrait s’avérer dangereux.

Remarquer une mauvaise alimentation du cheval

Une bonne alimentation du cheval commence par une bonne hygiène buccale

La bouche du cheval doit être régulièrement surveillée. Ses dents poussant continuellement, vous devrez y faire attention pour éviter les surdents, c’est-à-dire une usure insuffisante des dents qui les rend coupantes et qui pourrait le blesser de l’intérieur.
Les visites du dentiste sont à faire avant le débourrage de l’équidé, puis chaque année. Elles sont indispensables à son bien-être, vous ne devrez donc pas y déroger.
Si vous remarquez que votre équidé mastique très lentement, examinez sa bouche : il se peut qu’une blessure se trouve à l’intérieur, au niveau des joues ou même sur la langue.
Surveillez également la corpulence de votre cheval ainsi que son crottin. Un cheval trop maigre et la présence de céréales dans ses excréments vous informeront d’un problème digestif ou de mastication. Veillez à ajouter du fourrage à chaque repas, en même temps que les rations de granulés pour éviter les problèmes de mastication.

l'hygiène bucco-dentaire chez le cheval

Quelques signes montrant une mauvaise alimentation du cheval

Une mauvaise alimentation peut avoir des répercussions très graves sur le cheval : vous devrez donc faire attention à ce que ses rations ne soient ni trop riches, ni trop pauvres.
Si vous n’apportez pas tous les nutriments nécessaires à votre équidé, il souffrira de carences, ce qui peut causer une maigreur et une grande fatigue. Un jeune cheval peut être victime d’un problème de croissance, un vieux cheval risquerait des nécroses…
Au contraire, si son alimentation est trop riche, il peut souffrir de fourbure, c’est-à-dire une inflammation des sabots, ou de colique, ce qui correspond à une vive douleur abdominale. Ces deux maladies sont le plus souvent causées par une consommation excessive de granulés, de fourrage, de fruits ou d’herbe. Si votre cheval reste au pré et que l’herbe y est trop riche, vous devrez le laisser au box plusieurs heures par jour pour éviter qu’il ne mange trop et qu’il n’ait des coliques Pour empêcher cela, il vaut aussi mieux que votre cheval ne fasse pas trop d’exercices après un repas.
Si le fourrage de votre cheval est de mauvaise qualité, il peut aussi être victime de broncho-pneumopathie chronique obstructive, plus connue sous le nom de pousse. Il s’agit d’une infection causée par un champignon qui contamine l’aliment si celui-ci est sale ou pourri. Vous remarquerez alors votre cheval siffler et tousser. L’intervention du vétérinaire sera donc nécessaire !

Les aliments tolérés et interdits dans l’alimentation du cheval

Vous serez tenté de donner à votre cheval toutes sortes de friandises dont il raffole pour lui faire plaisir, mais sachez qu’elles doivent être exceptionnelles.
En effet, certains fruits, comme les pommes et les carottes, peuvent être assez acides pour provoquer des brûlures d’estomac. En général, il ne faut pas dépasser les 5 kg de fruits et légumes par jour. Mais si vous lui en donnez avec modération, ils peuvent être bénéfiques et apporter de nombreuses vitamines. Ils permettront également de réguler l’appétit et de faciliter le transit.
Parmi ces fruits et légumes autorisés, vous retrouvez : les carottes et les betteraves, qui peuvent servir de laxatifs naturels, les pommes de terre que vous devrez faire cuire préalablement et qui pourront permettre d’engraisser rapidement un cheval, et enfin des légumes verts ainsi que des pommes, qui ne devront être ni pourris, ni sales et coupés en morceaux pour une meilleure ingestion.

Les aliments à donner en petites quantités à votre cheval

Enfin, certains aliments sont à exclure catégoriquement sous peine d’empoisonner votre équidé. Ces empoisonnements peuvent amener à la mort, veillez donc à surveiller les plantes qui se trouvent dans l’enclos de votre cheval. Colchiques, anémones, digitales, fougères, lauriers… Ces plantes sauvages sont mortelles. Il en existe bien d’autres qui sont tout aussi dangereuses, vous pourrez trouver une liste des plantes toxiques pour les chevaux ici. Les chevaux sauvages les connaissent d’instinct, mais nos équidés domestiques peuvent ne pas les identifier et les ingérer…
N’oubliez pas que même le blé et l’avoine, communément utilisés dans les rations alimentaires, peuvent être dangereux en cas de consommation excessive et ainsi provoquer des coliques ou une décalcification osseuse.

Si votre cheval venait malencontreusement à ingérer des plantes toxiques, contactez rapidement votre vétérinaire. Sachez aussi que certains contrepoisons peuvent être utilisés, comme le café, le sucre, le sulfate de soude, le tanin et l’alcool. Mais attendez l’avis d’un vétérinaire avant de tenter quoi que ce soit et pour connaître les quantités d’antipoison à donner !

Cet article se termine sur ces quelques recommandations, en espérant que cela puisse vous aider à veiller sur le bien être de votre cheval.
Et vous, comment confectionnez-vous les rations de votre cheval ? N’hésitez pas à partager vos impressions et vos conseils en commentant cet article !

 

Densetsu

 

Sources textes

Site equiloisirs-fae.com

Site le-site-cheval.com

Site chevalconseils.jimdo.com

Site haras-nationaux.fr 1, 2, 3 et 4

Site soncheval.com

Site lesaboteur.com

Site ismequine.ch

 

Sources images

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5 réflexions sur “L’alimentation du cheval ”

  1. Très intéressant cet article, mais c’est dommage que certains tableaux soient un peu petits et/ou flous : du coup on ne voit pas grand chose 🙁

     
  2. Intéressant, je connais « presque tout » sur l’alimentation des chevaux maintenant. Je suis trop contente, merci à vous. 😀

     
  3. Bonjour
    On m’a dit que je ne pouvais pas conservé d’orge aplatie car une fois que le sac est ouvert elle ne peut se garder que quelques jours… Mais je voudrais stocké des sacs cette hiver pour ma jument, seront-ils encore bien pour qu’elle mange ? Merci

     
  4. Je trouve cet article très intéressant.

    Petites remarques cependant :
    La table présentée en première image concerne un foin de Trèfle Violet ! Pas du tout le genre de foin qu’on trouve dans son écurie… Le foin le plus répandu est le foin dit de prairie naturelle, dont la valeur protéique est bien moins élevée.
    Je trouve le schéma sur la quantité de fourrage pas très lisible.
    Il aurait été intéressant d’avoir des références en terme de quantité d’aliment. Par exemple dans ce passage :
    « Ainsi, un équidé de 500 kg aura besoin d’environ 4,2 UFC pour un bon apport énergétique, toujours en tenant compte de son activité, ce qui peut augmenter son besoin en UFC. Sachez qu’une UFC est égale à 1 kg d’orge ce qui représente environ 2250 calories »
    => Donc…? Combien de kg d’orge pour ce cheval ? 4.2 kg ? Sachant que dans les écuries on parle souvent en litre, 1 litre d’orge = 0.62 kg, on donnera donc à ce cheval 6.8 litres (en gros 7 litres).
    En 3 repas comme suggéré juste en-dessous : 3 le matin, 2 le midi et 2 le soir, par exemple. =D

    Encore une fois ton article est très intéressant mais je pense que tu démarres trop vite sur la valeur des aliments avant de penser aux besoins des animaux, aux catégories d’aliments aussi (fourrage, céréales, complément azoté comme le tourteau, et minéraux ensuite) et tu ne pousses pas ta réflexion jusqu’au bout.
    Après je comprends que tu n’aies pas vocation à donner un cours sur l’aliment des équidés. J’ai suivi ce type de cours et je m’attendais à une progression logique des besoins de l’animal à la ration qui lui convient. ^^

     
  5. Bonjour,
    Je tenais à vous féliciter pour cet article très intéressant sur l’alimentation du cheval. Vous avez su expliquer avec des termes simples et accessibles les différents besoins nutritifs de cet animal majestueux. Vos conseils sont précieux et je suis certain que de nombreux propriétaires de chevaux seront ravis de les mettre en pratique. J’aimerais savoir si vous avez des recommandations spécifiques pour les chevaux souffrant de troubles digestifs. Merci encore pour votre excellent travail !

     

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