Le Canadien

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Le cheval canadien est une des trois races emblématiques du Canada avec la vache canadienne et la poule chantecler. Depuis une cinquantaine d’années, son existence est menacée à cause du manque d’intérêt pour cette race. À travers cet article, je vous invite à en découvrir davantage sur le Canadien, qui gagne à être connu !

Les origines du Canadien

En juillet 1665, le roi Louis XIV envoya en Nouvelle-France une douzaine de chevaux qui étaient parmi les équidés européens à mettre les pieds en Amérique du Nord. L’origine de ces animaux a été nébuleuse pendant plusieurs années, mais il a été finalement établi que ceux-ci venaient d’écuries royales de Normandie et de Bretagne. Des livraisons de chevaux se poursuivirent d’ailleurs jusqu’en 1670, et il y en eut envoyés de France vers leur toute nouvelle colonie.

Cheval canadien race
Ce fait surprenant fut prouvé grâce à une étude génétique très complète effectuée par un spécialiste du laboratoire équestre de l’Université A & M du Texas. Le rapport de sa recherche fut publié dans l’Oxford Journal of Heredity de l’American Genetic Association. Parmi ses nombreuses découvertes, une des plus intéressantes est que le Canadien a les mêmes ancêtres que les trait bretons, les Grands Percherons et les Belges. Si la petitesse de ces derniers peut paraître étonnante à cause de la grandeur du Canadien, il ne faut pas oublier que les belges furent de bons chevaux d’artillerie. De plus, le cheval canadien a probablement hérité des qualités nécessaires pour tirer des calèches ou pour participer à des disciplines d’attelage grâce à ses ancêtres percherons.
Il s’agit donc sans contestation possible de la race de chevaux la plus pure et ancienne d’Amérique du Nord.
Ces chevaux furent donnés aux communautés religieuses et aux colons qui étaient les plus consacrés à l’agriculture. En échange, ceux-ci devaient obligatoirement faire reproduire leur animal, l’entretenir correctement pendant trois ans et remettre le descendant à l’indentant de la Nouvelle-France. Ce dernier confierait ensuite le cheval à un autre colon, qui ferait la même chose à son tour. En cas de non-respect du contrat, autant au niveau de la reproduction de l’animal que de son entretien et de sa descendance, de lourdes amendes, allant jusqu’à cent livres (375 $), seraient imposées. C’est donc un mythe de dire que cette race était négligée par les colons : la force du Canadien viendrait plutôt de la sélection naturelle causée par les hivers rudes.
Grâce à ce système mis en place, la population de chevaux en Amérique du Nord française grossit très rapidement. En 1763 le nombre d’équidés était passé à 14 000. Jusqu’alors, le cheval Canadien était le seul à s’être développé en Nouvelle-France, faute d’échanges avec les colonies anglaises sur place à cause de l’absence de routes à cette époque. Il n’y eut donc aucun apport de sang extérieur. De cette absence de croisements, de la croissance exponentielle de la population et de leur origine commune, la race naquit. Le nom de la race fut choisi parce que le mot « canadien » désignait seulement les habitants francophones et, vu que cette nouvelle race venait exclusivement de la France, le nom s’est imposé tout naturellement.
Au milieu des années 1800, le nombre de Canadiens atteignit les 150 000. Une trentaine d’années plus tard, dans le but de perpétuer la race chevaline canadienne, un livre généalogique dans lequel les chevaux typiques de cette race seraient inscrits fut créé.
Dix années plus tard, le Dr J. A. Couture, un vétérinaire, fonda la Société des éleveurs de chevaux canadiens, qui existe encore aujourd’hui.
Les chevaux de cette race encore pure étaient menacés en 1865 et l’exportation de 13 000 bêtes canadiennes vers les États-Unis de 1861 à 1867 contribua à tirer la population encore plus vers le bas.

La race équine canadienne

En 1970, la population des chevaux canadiens était extrêmement basse : il n’y avait plus que 400 sujets, faute de reproduction des 150 000 bêtes qui existaient moins d’un siècle auparavant. Heureusement, grâce à plusieurs éleveurs dévoués qui se donnèrent la mission de repeupler la race et au gouvernement qui a mis la main à la pâte en finançant la congélation de la semence de 18 étalons, il existe aujourd’hui plus de 3000 chevaux canadiens, et ce nombre augmente chaque année.
À la fin du XXe siècle, le gouvernement québécois, suivi peu de temps après par le gouvernement fédéral, déclara que le Canadien faisait partie du patrimoine de la province.

Les particularités physiques et le tempérament du Canadien

Voici un cheval canadien

Le Canadien a plusieurs caractéristiques physiques très précises qui le distinguent des autres races de chevaux. Un certain nombre de points est accordé à chacun de ces critères, qui déterminent donc si le cheval canadien correspond bel et bien au physique qu’il devrait avoir selon sa race et s’il peut bel et bien se faire appeler « petit cheval de fer » (le surnom du Canadien).
Sa tête est plutôt carrée, donc plus courte que longue. Quant à ses oreilles, elles sont courtes, écartées et fines. Son front et son chanfrein sont larges et plats. Ses grands yeux sont écartés l’un de l’autre, et ses paupières sont fines. Plus bas, on remarque que ses naseaux sont larges, que ses lèvres sont minces, que sa bouche est plutôt petite et que ses mâchoires sont larges de haut en bas.
La gorge du Canadien est large transversalement, et son encolure est rectiligne, arquée, plutôt mince à son bord supérieur et large à son bord intérieur, son côté est arrondi et ferme.
Pour le tronc, le garrot doit être sec et moyennement surélevé. Son dos, quant à lui, est puissant, large, rectiligne et court alors que ses reins sont également larges et forts. Son poitrail doit être large et musclé. Quant à sa poitrine, elle doit être ample et ses côtes doivent être larges, longues, écartées et arquées. Son ventre est assez gros, mais ne tombe pas pour autant.
Au niveau de ses antérieurs, ses épaules sont longues et très musclées. Ses bras et coudes sont longs, larges, musclés et plutôt inclinés. Ses avant-bras descendent bas, et ils sont larges et bien épais. Plus bas, on retrouve ses genoux qui sont secs, épais, larges et longs.
Au niveau de ses membres postérieurs, sa croupe est longue, large, un peu oblique. Sa queue est grosse, très fournie de crins fins et abondants, haute et forte à son origine. Comme ses cuisses qui sont épaisses et larges, ses fesses sont fermes et denses. Au niveau de son jarret, on voit qu’il est long, épais, net et parallèle au corps sans être tourné vers l’extérieur ou l’intérieur.
Pour la partie inférieure des membres, ses canons tout comme ses tendons sont courts, larges, secs et nets. Quant à ses boulets, ils sont aussi épais, secs, nets et plutôt obliques. Ses paturons sont larges, moyennement longs et obliques.
Ses sabots antérieurs et postérieurs sont forts et aussi larges que longs, ses talons sont très ouverts, sa sole est épaisse et sa fourchette est dure. La différence entre les deux est que les talons postérieurs sont un peu plus écartés et élevés.
Toutes les couleurs de robes sont acceptées, et sa peau doit être souple, molle et douce. Le Canadien doit faire entre 14 et 16 mains (entre 142 et 163 cm), quant à son poids, il doit se situer entre 1000 et 1400 livres (entre 454 et 653 kilogrammes). Ses allures doivent être alertes et allongées.
Le cheval canadien est aimé pour son côté sociable, émotif et intelligent, et son tempérament est docile, vigoureux et surtout très peu nerveux.
Il y a également des critères pour lui donner un nom. En effet, les prénoms des nouveau-nés d’une année doivent commencer par la même lettre. Par exemple, les poulains nés en 2013 ont tous un prénom qui commencent par un « A ». Ce dernier doit également être unique pour les étalons canadiens mais pas pour les hongres ou juments. En effet, les guildings et les femelles ne sont pas dans l’obligation d’avoir un nom unique, mais deux étalons ne peuvent pas être appelés de la même manière. De plus, un prénom ne peut pas faire plus de 30 caractères.

Les disciplines prisées pour le Canadien

Le Canadien est une race équine

Même si le cheval canadien a été proclamé cheval national du pays en 2002 par Ottawa, sa popularité dans son propre pays d’origine laisse à désirer. En effet, malgré ses nombreuses qualités, cette race peine à rivaliser avec les nouvelles qui sont plus performantes que lui pour certaines disciplines grâce aux croisements génétiques que le Canadien n’a jamais eus.
Selon une entraîneuse de bêtes de cette race, Carole Bolduc, les Canadiens sont encore vus comme des chevaux de ferme. Ils excellent surtout dans les courses d’attelage, mais ils peuvent aussi se montrer performants en dressage classique. Vu que cette dernière discipline peut se montrer snob par rapport aux races, les chevaux canadiens ne peuvent pas faire partie de compétitions de niveaux trop élevés, mais ils font l’affaire en amateur.

Les élevages de Canadiens

Il existe plusieurs élevages dévoués aux chevaux canadiens, sans lesquels la race n’existerait sans aucun doute plus aujourd’hui. Voici donc quelques-uns d’entre eux !
Le Cache Canadians, situé en Alberta, est considéré comme le berceau de la race. Cet élevage a un seul étalon, Delavoye Heros Phenom, et les poulains de ce dernier sont affectueux, faciles à entraîner, très dociles et surtout conformes aux normes de la race.
Aussi localisé en Alberta, Windy Coulee – Chevaux Canadiens est un élevage qui produit des chevaux pour la selle et aussi pour l’attelage. Ces derniers sont élevés dans les pâturages des Prairies, donc en pleine nature. Cette compagnie est réputée pour la vente de ses chevaux débourrés par des experts et prêts à être utilisés en concours comme à la ferme. En effet, les éleveurs accordent beaucoup d’importance à la polyvalence de leurs bêtes.
Il y a aussi la Canadream Farm qui produit des poulains issus de juments et de trois étalons différents pour la procréation naturelle ou issus de cinq étalons pour l’insémination. Tout comme les autres élevages, celui-ci vend ses poulains, mais aussi des chevaux adultes. Cet élevage se trouve quant à lui en Ontario.
Au Québec, on retrouve l’Élevage de Lacadienne, qui est établi dans la région du Saguenay depuis 2000. Leurs juments respectent les conditions de la race, et les étalons sont choisis méticuleusement pour être les reproducteurs de leurs poulinières selon leur lignée. De plus, leur vocation est de produire des poulains polyvalents et réceptifs à tous types d’entraînements grâce à leur équilibre mental et physique.

Si le cheval canadien ne peut être utilisé pour participer à des compétitions de dressage classique de niveau élevé, il s’agit tout de même d’une bonne race pour débutants grâce à son tempérament docile et peu nerveux. Avez-vous déjà vu un Canadien ? Que pensez-vous de cette race ? Les trouvez-vous attrayants physiquement ? Dites-nous tout et laissez-nous un commentaire !

Véronique B.

Sources textes :

Le cheval canadien : 1 et 2

Duhameau

Pages Vidéotron

Radio-Canada

Sources images :

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4 réflexions sur “Le Canadien”

  1. C’est dommage qu’il ne soit pas plus aimé, la description fait envie et il a une bonne bouille à bisous ce pony

     
  2. A part la couleur, on dirait vraiment un dartmoor je trouve T.T
    Mais vu mes quelques restes de connaissances équines … ça doit être normal x’D

     
  3. Il est canon ton canasson dis donc ! Je ne connaissais pas du tout cette race (en même temps, comme Muciole, mes connaissances équines sont limitées).

     
  4. Mais oui, on dirait trop des poneys *-* Ils sont superbes, j’aime beaucoup ce style perso (petite tête choupie et corps compact haha). C’est vraiment dommage qu’il ne soit pas plus populaire mais en tout cas c’est bon signe si le nombre d’individus commence à augmenter chaque année, ce serait dommage que la race disparaisse ^^

     

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