Quoi de mieux que les jeux de société pour occuper les journées pluvieuses ou les soirées au coin du feu ? Dans un premier article, je vous avais donné un aperçu de l’histoire des jeux et de leur diversité : il en existe pour tous les niveaux, tous les publics et tous les goûts ! Mais l’un des facteurs qui explique cette diversité, c’est l’existence d’une multitude de mécaniques de jeux. Vous vous demandez de quoi je parle ? Pour le savoir, lisez la suite de cet article.
Qu’est-ce que la mécanique d’un jeu ?
En général, dans un jeu de société, les joueurs partent d’une situation de départ et doivent atteindre un objectif final pour remporter la partie. Pour ce faire, ils doivent respecter un ensemble de règles qui expliquent le déroulement de la partie.
Exemple du jeu de l’oie : à son tour, le joueur lance le dé et avance son pion d’autant de cases qu’indiqué par le dé. Il subit ensuite l’action associée à la case sur laquelle son pion s’est arrêté.
Les règles d’un jeu peuvent être comparées à une recette de cuisine : la liste des ingrédients et le matériel nécessaire, les étapes pour arriver au résultat escompté, les points à ne pas négliger, etc. Restons sur cette comparaison culinaire et prenons l’exemple d’une quiche lorraine et d’une tarte aux pommes. Ces deux plats n’ont à priori rien à voir (plat salé ou sucré, ingrédients différents), pourtant, ils présentent des caractéristiques communes : on utilise une pâte, on prépare un appareil que l’on dispose avec la garniture (lardons ou pommes) sur la pâte et on cuit l’ensemble au four. La façon de progresser dans la recette est donc similaire. Vous vous demandez certainement où je veux en venir avec mes histoires de tartes ! Eh bien, dans un jeu, la façon de progresser pour arriver à l’objectif final s’appelle la mécanique de jeu.
À quoi sert la mécanique d’un jeu ?
La mécanique d’un jeu est fondamentale, car elle explique le fonctionnement de celui-ci. Il n’existe donc pas de jeu sans mécanique ! Il existe un grand nombre de mécaniques différentes, et de nouvelles sont inventées régulièrement. Les mécaniques peuvent être simples ou complexes, communes ou rares. Un jeu peut également reposer sur plusieurs mécaniques. Les possibilités de mixage sont très vastes, ce qui explique la grande diversité de jeux sur le marché.
Connaître les mécaniques qui existent permet également de mieux cerner ce qui nous plaît dans les jeux : est-ce que j’aime des mécaniques provoquant du hasard ou bien celles qui permettent une gestion fine du jeu ? Est-ce que j’aime la compétition, la coopération, les jeux avec une forte interaction ? Les mécaniques induisent inévitablement des styles de jeux différents.
Les principales mécaniques de jeux de société
Mécaniques classiques
Commençons par parler de quelques mécaniques classiques qui existent depuis très longtemps et qui sont encore utilisées dans de nombreux jeux.
– Lancer de dés : la valeur des dés conditionne un déplacement ou permet d’effectuer des actions.
Exemples : backgammon, Monopoly, Les châteaux de Bourgogne, Troyes.
– Jeux de plis : jeux de cartes dans lesquels, lors d’un tour, chaque joueur joue une carte, l’ensemble formant un pli que l’on essaye de remporter à la fin du tour en jouant judicieusement ses cartes selon leur valeur et couleur.
Exemples : belote, tarot, bridge, The Crew.
– Course : le premier joueur qui atteint l’objectif (dernière case, nombre de points de victoire, etc.) remporte la partie.
Exemples : Le jeu de l’Oie, Jamaica, Flamme rouge, Catan.
– Bluff : les joueurs essayent de duper leurs adversaires sur leurs intentions, le personnage qu’ils incarnent ou sur leur main de cartes.
Exemples : poker, Time Bomb, Perudo, Les loups-garous de Thiercelieux.
– Mémoire : les joueurs doivent faire appel à leur mémoire pour retenir des éléments du jeu.
Exemples : Memory, Colt Express, Yokai, Hanabi.
– Stop ou encore : le joueur choisit d’arrêter son tour pour sécuriser ses gains ou bien de continuer pour les augmenter au risque de tout perdre.
Exemples : blackjack, Can’t Stop, Celestia.
– Placement de tuile : on pioche au hasard des éléments (tuiles, dominos, etc.) que l’on cherche ensuite à placer sur le plateau en les connectant de façon judicieuse afin de maximiser les points engrangés.
Exemples : dominos, Triomino, Scrabble, Kingdomino, Carcassonne.
Mécaniques modernes
De nouvelles mécaniques sont apparues ces dernières décennies, rendant les jeux de société plus complexes ou innovants. En voici une sélection :
– Area control (contrôle de territoire) : les joueurs doivent conquérir et prendre le contrôle de certaines zones du plateau afin de gagner des points.
Exemples : Risk, Small World, Diplomacy.
– Construction : les joueurs dépensent des ressources pour construire des éléments de jeu.
Exemples : 7 Wonders, Citadelles, Catan, Wingspan, Splendor.
– Combinaison : les joueurs acquièrent et construisent des éléments de jeux (en général des cartes) afin de pouvoir de plus en plus facilement en acquérir de nouveaux, ou engranger de plus en plus de points. On utilise aussi le terme de « combos », c’est-à-dire la combinaison de plusieurs éléments bien précis qui offre un fort avantage, ce qui entraîne une réaction en chaîne.
Exemples : Wingspan, Splendor, It’s A Wonderful World, Sushi Go.
– Deck building (construction de deck) : les joueurs achètent des cartes ou des éléments qu’ils utiliseront plus tard.
Exemples : Dominion, Magic, Clank !, Les tavernes de la vallée profonde.
– Draft : drafter consiste à distribuer une main de cartes à chaque joueur. Ensuite, chacun va sélectionner une carte parmi cette main et faire passer les cartes restantes à son voisin, qui va sélectionner une carte et faire passer le reste, et ainsi de suite jusqu’à ce que chaque joueur ait constitué sa main finale. Il faut choisir des cartes qui vont nous avantager ou empêcher les adversaires d’avoir des éléments trop intéressants. Cette mécanique est principalement réalisée avec des cartes, mais elle peut aussi s’appliquer à d’autres éléments de jeu (tuiles, pions, etc.).
Exemple : 7 Wonders, It’s A Wonderful World, Blood Rage, Terraforming Mars, Citadelles, Azul.
– Enquête et déduction : les joueurs doivent résoudre une enquête, des énigmes ou déduire des réponses à partir des informations et des éléments découverts au cours du jeu. Une variante concerne les jeux « d’escape » dans lesquels les joueurs essayent de s’échapper d’une situation en un temps limité.
Exemples : Cluedo, Cryptide, Sherlock Holmes Detective Conseil, Detective, Unlock.
– Placement d’ouvrier : les joueurs placent des pions sur le plateau afin de réaliser des actions. Ces actions sont en nombre limité, il faut donc choisir stratégiquement quelles actions l’on privilégie au cours de la partie, en fonction de ses objectifs et de ceux des autres joueurs.
Exemples : L’âge de pierre, Troyes, Agricola, Caylus.
Il existe encore bien des mécaniques dont j’aurais pu parler, comme l’adresse, l’enchère, la programmation, ou encore la collection, mais l’article serait bien trop long. Comme vous pouvez le voir avec les exemples ci-dessus, un même jeu peut reposer sur plusieurs mécaniques, ce qui en fait sa richesse et sa complexité.
Connaissiez-vous les mécaniques de jeux de société ? Quelles sont vos favorites ? Quelles sont celles que vous aimeriez découvrir ? Laissez vos impressions dans les commentaires.
Sonatine
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6 thoughts on “Les mécaniques des jeux de société”
merci, très bien
Merci pour votre commentaire 🙂
article très intéressant (même si j’ai horreur des jeux de société)
Merci pour ton commentaire et peut-être qu’un jour tu trouveras un jeu qui te plaira 🙂
Bon article ! Je recommande Cyclades comme Area control. La variance est réduité contrairement au Risk car les dès sont bien équilibrés. Je préfère d’ailleurs le Uno au Risk! C’est dire !
Merci pour votre commentaire, je n’ai jamais eu l’occasion de jouer à Cyclades mais j’en ai entendu beaucoup de bien ! Je ne suis pas fan de Risk moi non plus mais c’est un jeu connu donc pour expliquer cette mécanique c’est un exemple parlant 🙂