Les races mulassières

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Aujourd’hui, j’aimerais vous présenter trois races équines que j’ai pu découvrir lors du Salon du Cheval de 2014 et qui m’ont particulièrement marquée par leur beauté : les races mulassières. Ces équidés sont utilisés principalement pour l’attelage de compétition et de loisir mais également pour produire des mulets. Il s’agit du cheval Trait poitevin mulassier, de l’âne Baudet du Poitou et de la mule poitevine. Tout droit venues de la région du Poitou-Charentes en France, venez découvrir ces races d’exception !

Le Trait poitevin mulassier

Une race mulassière

Les caractéristiques du Trait poitevin mulassier

Ce cheval de trait mesure en moyenne 1 m 60 au garrot, mais peut parfois atteindre une taille impressionnante de 1 m 80. Il possède la particularité d’avoir une tête assez large avec un chanfrein très droit, son corps est tout en longueur, mais ses épaules et son encolure restent tout de même assez massives. Il possède une crinière et une queue très fournies en crins.

Au niveau des robes, elles sont très variées, vous pourrez le voir dans pratiquement toutes, sauf la pie. Notons qu’il s’agit de l’unique race de cheval de trait français à posséder la robe isabelle.

Ce gros cheval est très calme et posé, voire lent, ce qui fait qu’il est moins recherché pour le travail de la terre, car son caractère paisible lui donne des allures peu dynamiques. Même s’il s’agit d’un équidé d’une grande puissance, il n’a cependant que très peu d’endurance et ne devra donc pas être utilisé pour des efforts prolongés.
Il est principalement utilisé pour la production de mulets, mais également pour l’attelage et pour les loisirs, car il est très docile.

Les origines du Trait poitevin mulassier

Cet équidé est apparu dans la région française du Poitou-Charentes, dans l’Ouest du pays. Dans le but d’assécher les marais de cette région, de nombreux chevaux Hollandais de race Frison, furent importés en France au tout début du XVIIe siècle. En effet, comme vous avez pu le lire dans l’article d’Ursuline, il s’agit de chevaux à la fois légers et très endurants, ils étaient donc parfaits pour travailler dans un environnement humide et marécageux.

Par la suite, les Frisons importés furent reproduits avec les chevaux de trait de la région et donnèrent ainsi naissance au Trait poitevin que nous connaissons aujourd’hui. Le stud-book du Trait poitevin fut créé en 1884.

Son nom est originaire du Poitou-Charentes, « poitevin » pour sa région d’origine et « mulassier » pour le fait que cette région précisément a créé deux races équines (le Trait poitevin et le Baudet du Poitou) dans le but de produire des mulets d’exception dont je vous parlerais plus tard dans cet article : la mule poitevine.

La sauvegarde du Trait poitevin mulassier

Plusieurs raisons firent que la quantité de chevaux Trait poitevin mulassier commença à diminuer. Tout d’abord, comme pour la plupart des races de chevaux de trait, le Trait poitevin mulassier a été délaissé pour le travail de la terre à l’arrivée de la motorisation des engins agricoles. Ainsi, la race ne fut reproduite que pour produire de la viande. Mais, même dans ce domaine, d’autres chevaux de trait étaient préférés comme le Comtois qui a une croissance plus rapide et qui est donc plus rentable à reproduire.

Dans les années 90, il n’y eu que 39 naissances issues de cette race qui fut en grand danger, car le risque de consanguinité était important.
Afin de sauver cette race exceptionnelle, de nombreux organismes et associations, comme l’Unité Nationale de Sélection et de Promotion de Race (appelée également UPRA), se regroupèrent afin de mettre en place un plan de sauvegarde efficace. C’est alors que de nombreux Trait poitevins furent croisés avec des chevaux de races Frisons et Trait belges, car il s’agissait des races qui se rapprochaient le plus du standard morphologiquement.

À l’heure actuelle, la race devient un peu plus populaire, de par ses qualités (sa résistance qui lui permet de vivre aisément dehors et son caractère docile) qui font de lui un très agréable compagnon de loisir, mais également car la jument Trait poitevine est essentielle pour donner naissance à un équidé de plus en plus populaire : la mule poitevine.

Le Baudet du Poitou

Un célèbre âne français

Les caractéristiques du Baudet du Poitou

Il s’agit d’un âne de très grande taille, mesurant minimum 1m 40 au garrot pour le mâle et 1 m 35 pour la femelle.
Le Baudet du Poitou possède une large tête avec de grandes oreilles très poilues. Son corps massif, son encolure large et son fort poitrail offrent à cet âne une très grande puissance. L’ensemble de son corps est recouvert de poils qui forment naturellement des sortes de grosses dreadlocks typiques de la race. Ces nœuds portent d’ailleurs un nom, il s’agit de « cadenettes », comme les coiffures portées aux XVII et XVIIIe siècle.

Cet âne peut être bai brun ou noir pangaré, mais il n’aura jamais de robe rubican (c‘est à dire possédant un mélange de blanc dans les poils) et ne portera pas de raie de mulet.
Il est utilisé pour produire des mulets, ainsi que pour le bât et l’attelage, car il n’est pas farouche et peut aisément porter de très grosses charges.

Les origines du Baudet du Poitou

Ses origines remontent au temps des Gaulois, mais la première description précise de cette race date de 1717. Il s’agirait de la race asine la plus ancienne au monde et elle fut d’ailleurs à l’origine du premier stud-book des ânes, celui du Baudet du Poitou, en 1884, c’est-à-dire en même temps que la création du stud-book du Trait poitevin.

La suite de son histoire se rapproche de celle du Trait poitevin, lorsqu’il fut croisé avec des chevaux Hollandais et belges afin de donner des mules résistantes dans le but d’assécher les marais de la région du Poitou-Charentes.
Ainsi, comme le Trait poitevin, il fut victime de la modernisation des engins agricoles, et ne fut reproduit qu’en très faibles quantités afin de produire des mules poitevines.

La sauvegarde du Baudet du Poitou

Comme dit précédemment, cette race était vouée à disparaitre si aucun plan de sauvegarde n’avait été mis en place. Heureusement, le Baudet du Poitou était essentiel à la production de mules, car il s’agissait du seul âne assez grand et imposant pour s’unir avec des juments de trait.
Le syndicat d’élevage mulassiers, les Haras nationaux et le Parc Naturel du Marais Poitevin se regroupèrent pour permettre des plans de sauvegarde efficaces dans le but de sauver la race, bien entendu, mais également de la perfectionner génétiquement.

Une asinerie expérimentale fut créée en 1982 afin d’organiser des croisements et ainsi de préserver cette race française. Cette asinerie est aujourd’hui ouverte au public, vous pouvez vous y rendre en visitant la ferme « La Tillauderie » située à Dampierre-sur-Boutonne. Elle se compose de Baudets du Poitou, mais également de Traits poitevins et de mules poitevines.

La mule poitevine

Le mulet poitevin

Les caractéristiques de la mule poitevine

Avant toute chose, il faut savoir que la mule poitevine est le résultat du croisement entre un Baudet du Poitou mâle et une jument Trait poitevin. En effet, le croisement d’un étalon Trait poitevin et d’une ânesse Baudet du Poitou donnerait naissance à un bardot, qui ne ressemblerait pas physiquement à la mule poitevine et donc ne correspondrait pas à son stud-book. Cela s’explique par le fait que la descendance de ces deux équidés prendra principalement la morphologie de leur père.
De plus, il est plus compliqué de croiser un gros cheval de trait avec une ânesse et de lui faire porter par conséquent un si gros petit, même si cela reste possible. Même s’il s’agit de deux espèces différentes, elles se ressemblent beaucoup et seuls les experts ou les tests ADN peuvent nous révéler s’il s’agit d’un mulet ou d’un bardot.
Donc, comme précisé, l’animal que je vais vous présenter est issu du croisement entre un Baudet du Poitou et une jument Trait poitevin et non l’inverse.

La mule poitevine est un équidé mesurant entre 1 m 60 et 1 m 70 au garrot. Sa tête est massive, ses oreilles sont très longues, mais ne possèdent pas les poils de son père, le Baudet du Poitou. Son encolure a beaucoup moins de crins que sa mère, le Trait poitevin, et est moins forte que celle de cette dernière. Sa croupe est bien plus marquée que celle du Trait poitevin, mais ses épaules sont moins massives. Sa queue est assez mince, mais possède tout de même de longs crins qui partent du haut de la croupe. Ses sabots sont plus petits que ceux du Trait poitevin, mais cela n’empêche pas la mule poitevine d’être bien plus résistante et puissante que ce dernier ! Elle est plus énergique que le Trait poitevin et est donc utilisée davantage pour travailler la terre.

Cette magnifique mule peut, comme pour les autres mulets de races, porter les robes de son père et de sa mère. Vous pourrez donc découvrir cet animal sous les robes suivantes : bai, bai brun foncé, noir, gris, pangaré, souris, rouan et enfin la robe la plus prisée isabelle.
La mule poitevine peut également arborer de belles marques primitives, comme la célèbre raie de mulet.

Les origines de la mule poitevine

La mule poitevine fut créée principalement pour les travaux de terre, elle fut très en vogue durant la deuxième partie du XIXe siècle, et ce, à travers le monde. Sa carrure lui offre une résistance et une puissance hors du commun qui lui valut la réputation de meilleur animal de travail du monde.

Cependant, comme pour ses parents, la mule poitevine failli disparaitre suite à l’apparition des engins motorisés. Alors qu’on pouvait compter plus de 18 000 naissances par an durant le XIXe siècle, nous n’en comptons plus qu’une trentaine de nos jours…
En 2002, la mule poitevine est officiellement reconnue par le ministère de l’agriculture, ce qui fait que tous les animaux de cette race sont inscrits au stud-book si leurs deux parents sont également inscrits au stud-book (de l’âne du Poitou pour le père et du Trait poitevin pour la mère).

La sauvegarde de la mule poitevine

Parce qu’une mule du Poitou ne peut exister sans un Baudet du Poitou et un Trait poitevin, il est essentiel que ces deux espèces perdurent pour continuer à produire ces fameux mulets. Et pour garantir des mules en bonne santé, il faut veiller à ce que les parents soient issus de croisements de qualité. La sauvegarde de cette mule provient donc de la qualité génétique maintenue chez ses parents.

Alors que la mule est privilégiée pour les travaux agricoles, elle peut également servir pour la randonnée, l’attelage et le loisir. Elle est donc loin d’être obsolète de nos jours. D’ailleurs, il existe des compétitions qui visent à montrer les performances de travail des mules. Vous avez peut-être pu en voir lors du Salon du Cheval par exemple ! N’hésitez pas à vous rendre sur ce site pour connaitre toutes les dates de manifestations à venir !

Ainsi s’achève cet article de races propres à notre pays. Les connaissiez-vous avant de lire cet article ? Peut-être les avez-vous déjà rencontrées lors d’évènements comme le Salon de l’Agriculture ou le Salon du Cheval ? Que pensez-vous de ces races ?

Densetsu

Sources texte

Site baudetdupoitou.free.fr

Site racesmulassieresdupoitou.com

Site haras-nationaux.fr

Site bourricot.com

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7 réflexions sur “Les races mulassières”

  1. Le trait poitevin ! Il est superbe !
    Bon, j’accroche moins sur la mule et le baudet qui a son look paillasson, mais ces races sont supers ! Je ne connaissais pas leurs liens de parenté (xD) et c’est super ce qui a été fait pour la sauvegarde de l’espèce !

     
  2. Moi j’adore le baudet du Poitou ! Mais pareil je ne connaissais pas leur lien de parenté, j’ai beaucoup aimé l’article

     
  3. Ce sont des très jolis modèles et un article enrichissant, je connaissais un peu mais tu as pu approfondir mes connaissances

     

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