Trump et Macron : un affrontement d’ampleur internationale pour le climat

Donald Trump l’avait promis lors de la campagne pour la présidence des États-Unis : s’il était élu, son pays se retirerait de l’accord de Paris sur le climat. Ce jeudi 1er juin, le Président a officiellement annoncé cette décision. Retour sur le tollé international qui s’en est suivi.

L’accord de Paris sur le climat, un engagement international historique

Lors de la COP21 de 2015 qui avait lieu en France à Paris, un accord concernant le climat avait pu être ratifié par 195 pays. Depuis le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992 et le protocole de Kyoto de 1997, cet accord apparaissait comme historique dans la lutte contre le réchauffement climatique, car les pays les plus pollueurs tels que la Chine, l’Inde et les États-Unis avaient enfin pris un engagement dans la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.

My job as President is to do everything within my power to give America a level playing field. #AmericaFirst🇺🇸
➡️https://t.co/9VOb99W42r pic.twitter.com/2Lg8gxxXxV

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 1 juin 2017

Donald Trump, en tant que grand climato-sceptique, avait toujours affirmé qu’il s’agissait d’une erreur pour son pays, lui qui juge que le réchauffement climatique est un complot des Chinois. Sa décision du retrait des États-Unis de cet accord n’est donc absolument pas une surprise. Au-delà des convictions personnelles du Président, elle était certainement motivée par la pression des lobbies miniers. Néanmoins, cette prise de position est loin de faire l’unanimité dans son pays.

Des grandes entreprises et des États américains s’opposent à Trump sur le climat

Après l’annonce du Président des États-Unis, de nombreux grands patrons ont réagi sur Twitter ou par communiqués de presse. Ainsi, les dirigeants d’entreprises du secteur automobile comme General Motors et Tesla et de grands groupes pétroliers ont désapprouvé la décision de Trump et ont affirmé leur volonté de maintenir leurs engagements. Même sentiment du côté de la finance et des entreprises high-tech telles que Goldman Sachs, Apple, eBay et Yahoo!.
Jeff Immelt, patron du conglomérat industriel General Electrics, s’est fermement opposé à D. Trump en demandant à l’industrie de mener la lutte contre le réchauffement climatique en dépit des décisions gouvernementales.

Disappointed with today’s decision on the Paris Agreement. Climate change is real. Industry must now lead and not depend on government.

— Jeff Immelt (@JeffImmelt) 1 juin 2017

Certains États américains ont également décidé de former une alliance pour le climat : ainsi, la Californie, New York et Washington se sont engagés à maintenir leurs engagements.

Governors of New York, California, and Washington announce the formation of the « United States Climate Alliance ». pic.twitter.com/KvAAGbP2F6

— Kyle Griffin (@kylegriffin1) 1 juin 2017

La réponse d’Emmanuel Macron

We all share the same responsibility: make our planet great again. pic.twitter.com/IIWmLEtmxj

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 1 juin 2017

Le Président français Emmanuel Macron a réagi à la décision de Donald Trump via une allocution très remarquée. Il s’est d’abord exprimé en français en lançant qu’ « il n’y a pas de plan B, car il n’y a pas de planète B ». Puis, dans une version en anglais légèrement différente, il s’est adressé aux États-uniens en invitant les entrepreneurs, les ingénieurs et les scientifiques à venir travailler en France dans le domaine de l’écologie. Emmanuel Macron a jugé que la décision de son homologue américain était « une erreur pour les intérêts de son pays et de son peuple, et une faute pour l’avenir de notre planète ». Comme pour défier Donald Trump, le Président français a conclu par « Make our planet great again » (Rendre sa grandeur à notre planète), détournant ainsi le slogan de la campagne du Président américain « Make America great again ».

Des réactions internationales unanimes

C’était la première fois qu’un Président de la République française s’exprimait en anglais depuis l’Élysée et cette allocution n’est absolument pas passée inaperçue sur le plan international. Le tweet d’Emmanuel Macron reprenant son slogan et la vidéo de son allocution ont été vus et partagés des millions de fois sur les réseaux sociaux à travers le monde. Ils ont également été relayés par de nombreux médias, notamment américains.

pic.twitter.com/3g5LYO9Osj

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 1 juin 2017

Bon nombre de personnalités et d’anonymes ont salué la prise de position du Président français. On relèvera, dans la vidéo postée sur Twitter par Arnold Schwarzenegger, la phrase pleine d’humour faisant référence à son rôle dans Terminator : « On ne peut pas détruire notre progrès, on ne peut pas arrêter notre révolution des énergies propres, et on ne peut pas retourner dans le passé… il n’y a que moi qui puisse faire ça ».

BREAKING: Arnold Schwarzenegger has a blunt message for Donald Trump. #ParisAgreement pic.twitter.com/YI8fcxEeox

— ATTN: (@attn) 2 juin 2017

Les gouvernements allemand, italien et français ont également indiqué dans une déclaration commune qu’ils croyaient fermement que l’accord de Paris « ne peut pas être renégocié ». De même, l’Inde a fait savoir qu’elle maintiendrait ses engagements et irait même au-delà.

Ce tollé général montre bien l’éveil des consciences par rapport à l’urgence que représente le réchauffement climatique. Il appartient à chacun de changer ses habitudes pour lutter contre celui-ci et de contribuer à sauver notre planète. Nous sommes tous responsables et nous devons adopter ce nouveau credo : « Make our planet great again ».

Aviez-vous vu cette allocution ? Quelle a été votre réaction ? Donnez-nous votre avis dans les commentaires.

Sonatine

Sources texte :

• France TV info : 1, 2
• La tribune
• Le Figaro
• Le Nouvel Observateur
• Le Monde : 1, 2
• Le Point
• Huffington Post : 1, 2, 3

Sources des images :

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