Augustoritum… Ses vieilles rues pavées, sa cathédrale, ses belles maisons à colombages… Ce nom ne vous dit rien ? Car le nom moderne d’Augustoritum n’est autre que Limoges. Le nom d’Augustoritum vient de deux choses : « Augusto » (pour l’empereur Auguste, créateur) et « rito » (gué en gaulois).
Un peu d’histoire
Augustoritum fut fondée vers l’an 10 avant Jésus-Christ, lors du Haut Empire. En effet, l’empereur Auguste voulu une nouvelle capitale pour les Lémovices. Le site fut choisi, car il était au carrefour des routes qui menaient pour l’une, de la Méditerranée à l’Armorique et pour la seconde, de Lyon à Saintes (Charente-Maritime). Le site était aussi protégé du gel l’hiver. Augustoritum ayant subi des invasions, le quartier de la cathédrale s’est muni d’une fortification.
Et c’est ainsi que Limoges commença, petit à petit, à voir le jour…
Cessons avec Augustoritum, parlons de Limoges : par un weekend ensoleillé, je m’y suis baladée. Je suis arrivée près de la Cathédrale, émerveillée par ce travail grossier mais pourtant si fin… Et puis, j’ai entendu une petite voix : « Eh Oh ! On dit que les murs ont des oreilles, mais qui a dit qu’ils ne parlaient pas ? Viens avec moi ! Je vais te faire découvrir mes monuments, mes ruelles, mes petits jardins et mes vestiges… »
Et c’est ainsi que j’ai suivi Mademoiselle Limoges…
« Allez, rentre ! Je vais te montrer ! Sa construction a débuté en 1273 et s’est achevée en 1888. En réalité, la construction s’est déroulée en plusieurs étapes. »
« Allez, viens ! Je t’emmène au jardin de l’Évêché maintenant ! »
J’ai suivi la Miss dans une petite rue abrupte qui descendait le long de la cathédrale, nous arrivons devant un mur de pierre avec une porte en bois, nous entrons :
« Le jardin est divisé en plusieurs parties : un jardin botanique qui contient en réalité trois jardins différents : l’historique, celui à thèmes ainsi qu’un jardin écologique. Il y a aussi un jardin à la française. »
Mais dis-moi, qu’est-ce que le jardin écologique ?
« C’est un jardin qui est laissé un peu au naturel, où les plantes poussent comme bon leur semble. Tu savais que le jardin a été racheté par la ville en 1910 ? Mais tu me pardonneras mes oublis de mémoire, j’ai plus de 2000 ans et je ne me souviens plus quand est-ce que ce jardin a vu le jour… »
Et si tu me parlais un peu des différents ponts de Limoges ?
« Je vais t’y emmener en passant par une petite place. D’ailleurs, il me semble que tu aimes beaucoup cette petite place. Et si tu en parlais un peu à nos lecteurs ? »
En effet, j’aime beaucoup cette place, le soir, elle est très agréable. Avant, il y avait une fontaine, qui a été ensevelie. Mais je n’en connais pas la raison…
« Passons au Pont Saint-Étienne maintenant ! Sa construction a été achevée en 1203. Sa création est venue du fait que les habitants du quartier de la cathédrale en avaient assez d’être dépendants du Pont Saint-Martial qui, lui, était régi par le Château. Le Pont Saint-Étienne avait une action défensive envers le quartier de la cathédrale : une tour munie de pont-levis s’élevait à chacune des extrémités du pont. »
Mais c’est quoi exactement le Pont Saint-Martial ?
« Le Pont Saint-Martial a été construit deux fois : il a été détruit une première fois, car, en 1182, Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre, duc d’Aquitaine et donc suzerain de Limoges, a fait détruire le pont gallo-romain pour punir la cité de son infidélité. Le pont ne fut reconstruit que vingt-trois ans plus tard sur les bases de l’édifice antique. »
Et si on remontait un peu dans la ville ?
« Avec plaisir, oui ! Allons à la gare des Bénédictins. Tout d’abord, te souviens-tu de cette publicité pour Chanel ?
La gare que l’on voit est bien évidemment la mienne. Celle que nous connaissons actuellement a été édifiée entre 1924 et 1929. Son nom vient du site où elle est construite : un monastère portait le nom de Bénédictin. En réalité, la toute première gare datait de juin 1859, mais ce n’était qu’une simple cabane en bois. La gare actuelle a été victime d’un grave incendie. C’était en 1998, un accident de maintenance : le dôme s’enflamme et, constitué de cuivre, il fond rapidement avant de s’effondrer. Les pompiers de Limoges font appel à ceux des villes à proximité : Ambazac (une ville assez conséquente), Pierre Buffiere (un petit village avec une moyenne d’âge assez élevée, mais des pompiers assez « jeunes ») et Saint Junien (qui est une des sous-préfectures, avec Bellac). Puis, devant l’ampleur du sinistre, ceux de Corrèze et de Charentes finirent par venir prêter main forte. Après ce feu, les guichets furent déplacés sur une place non loin, dans des bungalows. Les travaux furent confiés aux compagnons (siège situé juste à côté de la cathédrale) et s’achevèrent fin 1999. »
Regarde ! Le parc là-bas, tu peux m’en parler un petit peu, s’il te plaît ?
« Ah, le Champ de Juillet ! Il est très agréable en journée, mais la nuit, il a la même réputation que le Bois de Boulogne malheureusement, ce qui fait qu’il est beaucoup moins tranquille de nos jours…
Avant, il accueillait la foire exposition et maintenant il accueille, chaque année, la fête foraine de Noël. »
Vue sur la gare depuis le Champ de Juillet
Et si nous remontions vers le Jardin d’Orsay ?
« Je vais te raconter son histoire en chemin : le Jardin d’Orsay n’a pas toujours été un jardin. Avant, c’était un amphithéâtre gallo-romain lorsqu’Augustoritum existait encore. Malheureusement, il a été enfoui. Par contre, sur une des entrées, nous pouvons voir des vestiges de cet amphithéâtre. Il possède aussi un kiosque. Comme tu as pu le voir ces deux dernières années, il est très fréquenté par les lycéens de Limosin, Valadon et Turgot, qui l’ont même surnommé le JDO. Il accueille une stèle en l’honneur des morts pour la France de Limoges. »
La Stèle au jardin d’Orsay
Vue sur une place depuis le Jardin d’Orsay (Place des Carmes)
Asseyons-nous sur un de ces bancs… Peux-tu me conter un peu l’histoire de la porcelaine de Limoges ?
« Bien sûr ! La porcelaine de Limoges est née entre 1765 et 1770. Le nom « Porcelaine de Limoges » est exclusivement réservé à la porcelaine fabriquée en Haute-Vienne. La porcelaine est faite à base de kaolin et quelques gisements ont été découverts en Limousin, dont un important à Saint Yrieix la Perche (au sud de la Haute-Vienne), ce qui a beaucoup développé cette matière. Par la suite, le gisement de Saint Yrieix la Perche a été racheté par Louis XV et cette céramique est devenue une exclusivité royale. À partir de 1771, les manufactures se développent et la porcelaine n’est plus un privilège royal. Legrand, une entreprise mondialement connue d’appareillages électriques, était principalement une manufacture de porcelaine, il y a très longtemps. Puis, elle s’est convertie : lorsque l’électricité est arrivée, les premiers appareillages étaient faits de porcelaine et l’usine a évolué vers celle que nous connaissons de nos jours. »
Ancien four à porcelaine
Eh bien, je te remercie pour cette visite, Mademoiselle Limoges !
« Mais tout le plaisir a été pour moi ! »
Petit Bonus : Limoges in the snow
Le site de la ville de Limoges : ¤
Limoges 360° :