Les mathématiques sont partout, c’est bien connu, mais peu de gens connaissent réellement toutes les possibilités qui se rattachent à une carrière dans ce domaine. L’actuariat, ça vous dit quelque chose ? Il s’agit de l’étude des risques et des probabilités qui sont nécessaires, par exemple, dans la détermination du prix des assurances de chacun. Si vous êtes mordus de chiffres et de mathématiques poussées, peut-être que ce métier est fait pour vous. Afin de découvrir les formations nécessaires pour devenir actuaire ainsi que les perspectives d’emploi, poursuivez la lecture de cet article.
L’actuariat en bref
Le travail de l’actuaire est étroitement lié à la gestion des risques. En effet, il étudie les statistiques ainsi que les probabilités liées aux événements qui pourraient poser problème. Par exemple, l’actuaire en compagnie d’assurance maladie se base sur les accidents passés pour calculer le tarif dû aux futurs clients. En plus de travailler avec ces statistiques, il évalue aussi le prix en fonction du passé du client en question. Il doit ainsi ajuster le prix des services offerts par la compagnie qui l’embauche pour s’assurer d’offrir le meilleur tarif. En d’autres termes, le mathématicien doit choisir un prix assez bas pour rester compétitif mais assez haut pour assurer un certain profit à sa compagnie et pour couvrir les accidents à venir.
Au quotidien, l’actuaire travaille avec des outils informatiques pour effectuer ses calculs. Il met alors à l’épreuve le savoir qu’il a acquis durant ses études. Comme vous l’aurez deviné, il s’agit surtout d’un travail de bureau, ce qui peut ne pas plaire à tout le monde puisque les tâches à accomplir sont plutôt répétitives. Par contre, une petite partie des actuaires sont en contact avec les clients de leur entreprise pour les rencontrer. Ceux-ci peuvent ainsi avoir un travail plus varié et quitter leur bureau plus facilement.
Les qualités principales requises pour cet emploi sont la rigueur ainsi que la capacité à travailler en groupe. Étant donné que l’actuaire doit effectuer des calculs complexes, il doit s’assurer de l’exactitude de son travail en tout temps. Dans la plupart des compagnies d’assurance, ces mathématiciens sont appelés à travailler étroitement avec leurs collègues puisqu’ils effectuent plusieurs vérifications du travail de leurs pairs.
Un autre avantage non-négligeable de cette profession est que les actuaires ont la possibilité de partir travailler à l’étranger. En effet, certaines des plus grandes compagnies dans le domaine de l’assurance ont des filiales partout à travers la planète et, quand la langue du pays est maîtrisée, avoir un métier ailleurs est un jeu d’enfant même si ce n’est pas une obligation. Les possibilités d’être muté, que ce soit pour quelques mois ou quelques années, sont nombreuses. De plus, les compagnies d’assurance de grande envergure peuvent avoir besoin d’actuaires mobiles dans le but de rencontrer des collaborateurs et des clients importants.
Malheureusement, l’actuariat n’est pas un métier dans lequel on peut espérer gravir les échelons. Les gens ambitieux et désireux d’occuper des postes supérieurs, aux responsabilités plus élevées feraient mieux d’écarter cet emploi de leurs choix.
Les horaires ressemblent en général à ceux d’un travail bureaucratique. La plupart du temps, il n’y a pas la possibilité d’effectuer du télétravail (travail à partir de la maison) : le travail s’effectue surtout au bureau. Par contre, en ce qui concerne les actuaires qui font de la consultation et voyagent davantage, les horaires peuvent varier, et les heures de travail atteignent parfois des sommets : elles peuvent aller jusqu’à 50 heures par semaine, voire plus.
Une journée typique dans la peau d’un actuaire peut ressembler à ceci : en début de matinée, le mathématicien travaille sur les projets qui lui sont assignés. Une fois qu’il les a terminés, en fin de matinée, il commence à refaire les calculs effectués par l’un de ses collègues. Après la pause du déjeuner, l’actuaire se retrouve en réunion avec les membres de son équipe pour une mise au point concernant les dernières modifications du système informatique avec lequel ils travaillent. De plus, il faut savoir que les actuaires sont souvent en train de recevoir ou même de donner des formations. Une partie importante du travail de l’actuaire est également de promouvoir sa profession, notamment au sein des établissements scolaires, du fait que la demande est élevée, mais que ce métier s’avère encore méconnu.
L’actuariat : les formations universitaires
Les différentes voies pour devenir actuaire
Voici le premier cheminement pour devenir actuaire. Ce parcours est plus typique et fréquent que le second qui sera présenté puisqu’il est beaucoup plus court et moins compliqué.
Il s’agit de suivre une classe préparatoire scientifique, qui correspond à un niveau bac+2. Cette formation dure deux années durant lesquelles les étudiants sont préparés aux concours qui leur permettront d’intégrer l’université de leur choix. Il existe quatre profils que les futurs actuaires peuvent choisir, même si MPSI (Mathématiques, Physiques et Sciences de l’Ingénieur) est à privilégier. En plus de la formation de base qui concerne le français, la philosophie et les langues vivantes, les cours touchent surtout les mathématiques, la physique, la chimie et les sciences de la terre. Durant la deuxième année du bac+2, il y a encore quatre subdivisions. Étant donné que les gens qui s’intéressent au métier d’actuaire aiment forcément les mathématiques et doivent prouver leur talent dans le domaine, ils doivent choisir l’option Mathématiques, Physique.
Une fois qu’ils ont réussi leur classe et ont intégré l’université de leur choix, il leur est conseillé de suivre et réussir la Formation Initiale d’actuariat. Celle-ci correspond à un bac+5. Cette formation dure trois années et se conclut par un stage. L’actuaire en devenir devra également écrire un mémoire.
Quand toutes ces étapes ont été complétées, l’étudiant envoie sa candidature à l’Institut des actuaires. Elle sera jugée en fonction d’une lettre de candidature, d’une référence du domaine et d’un rapport d’activité actuarielle. S’il est accepté, il obtiendra alors le titre d’Actuaire Associé membre de l’Institut des actuaires et intégrera le marché du travail.
Le deuxième cheminement pour devenir actuaire est beaucoup plus long et laborieux.
Le candidat a la possibilité de débuter ses études universitaires avec le DEUST (Diplôme d’Etudes Universitaires Scientifiques et Techniques), qui correspond lui aussi à un bac +2, pour une durée de deux ans. Ensuite, l’étudiant devra compléter sa Licence Universitaire scientifique, un bac +3, qui durera une année. Il acquerra ensuite un bac +4 Scientifique ou Gestion.
L’actuaire en devenir aura, à cette étape, deux possibilités : celle de s’inscrire à la formation Initiale d’actuariat ou celle d’intégrer le marché du travail afin d’acquérir de l’expérience professionnelle, puis finalement aller chercher une Formation Professionnelle Continue d’actuariat.
S’il choisit la seconde option, il devra s’armer de patience et être extrêmement motivé. En effet, dans l’une des deux institutions qui offre la formation, le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), la formation dure vingt mois et les étudiants auront des cours deux jours et demi par semaine. Cela signifie donc qu’ils consacreront beaucoup de temps à leurs travaux et à l’étude pour leurs examens. Par la suite, ils devront écrire leur mémoire durant deux ans. Pour finalement accéder au titre officiel, les futurs actuaires obtiendront de trois à cinq ans d’expérience professionnelle dans le milieu.
Bien entendu, le premier chemin est bien plus court et plus simple, à cause de la durée, que le second. Néanmoins, il se peut que le cheminement le plus long corresponde davantage à certaines personnes qui auraient déjà en poche quelques uns des diplômes nécessaires, soit un DEUST, une Licence Universitaire scientifique, un bac +4 Scientifique ou Gestion et finalement la Formation Professionnelle Continue d’actuariat.
Les universités françaises offrant la formation initiale d’actuariat
Huit institutions scolaires en France proposent la formation Initiale d’actuariat parmi les programmes qu’elles offrent. Il s’agit de l’ISFA (à Lyon), de l’ISUP (à Paris), de l’Université de Strasbourg (à Strasbourg), de l’EURIA (à Brest), de l’Université Paris Dauphine (à Paris), de l’ENSAE (à Malakoff), de l’ESSEC (à Cergy-Pontoise) et du Collège des Ingénieurs (à Paris). De plus, ces institutions ne voient pas autant d’étudiants être diplômés selon les années. En effet, le nombre varie entre 5 et 80, la moins populaire étant le Collège des Ingénieurs et la plus fréquentée l’ISFA.
L’actuariat : les perspectives d’emploi
Le taux de placement des actuaires
Au cours des dernières années, même si le nombre de diplômés en actuariat a augmenté, le taux de placement des actuaires reste aussi excellent qu’avant. Contrairement à d’autres emplois où trouver du travail est laborieux, les nouveaux actuaires se font recruter en sortant de l’université par les nombreuses compagnies d’assurance ou les entreprises d’actuaires. En effet, alors que de 200 à 300 actuaires sortent des universités par an, cette offre de main-d’œuvre correspond seulement à la moitié de la demande. En 2012, les diplômés sortant de l’ISUP avaient un taux d’insertion de 100%.
Le salaire des actuaires
Ce métier est très bien payé, même en début de carrière. En sortant de l’université, les nouveaux actuaires gagnent en moyenne 3200 euros nets par mois. Le salaire annuel moyen est de 54 431 euros bruts, ce qui est bien supérieur à la paye moyenne des Français qui est de 29 590 euros bruts.
Les employeurs des actuaires
La grande majorité des employeurs provient des compagnies d’assurance. Toutefois, il en existe aussi plusieurs autres : les banques pour la gestion des portefeuilles d’actions, les entreprises importantes pour les risques liés à leurs activités, le gouvernement pour les services offerts à sa population… Les possibilités sont nombreuses, et, au cours des années, un nombre grandissant d’entreprises désirent faire appel aux services des actuaires.
Le métier d’actuaire est rempli de surprises et comporte des aspects positifs qu’on ne pourrait soupçonner. En ayant lu les avantages économiques et sociaux liés à ce travail, avez-vous envie de vous lancer dans cette branche des mathématiques ? Connaissez-vous quelqu’un qui pratique ce métier ? Faites-nous part de votre ressenti par rapport à l’actuariat en nous laissant un commentaire.
Véronique B.
Sources texte :
Institut des actuaires
Wikipédia : 1 & 2
Isfa.univ-lyon1
Dauphine
Cfa.upmc
Ensae
Affaires.lapresse
Salaire moyen
Phosphore
Etre comptable
Isup.upmc : 1 & 2
Bde-isup
Bonjour, je tenais à vous féliciter pour cet article intéressant sur l’actuariat. J’ai particulièrement apprécié votre approche pédagogique et accessible pour expliquer les enjeux de cette profession. Votre article m’a donné envie d’en savoir plus sur les différentes missions d’un actuaire et sur les perspectives d’avenir dans ce domaine. Merci pour cette excellente lecture, j’attends votre réponse avec impatience pour échanger davantage sur le sujet.
Bonjour,
Je tiens à vous féliciter pour votre article sur l’actuariat. Vous avez su expliquer de manière claire et concise les enjeux de cette profession souvent méconnue du grand public. J’ai particulièrement apprécié votre mise en avant de l’importance de l’actuariat dans différents domaines tels que l’assurance ou la finance.
J’aimerais savoir si vous avez des exemples concrets de projets d’actuariat auxquels vous avez participé et qui ont eu un impact significatif. Je suis sûr que vos expériences pourraient être inspirantes pour les lecteurs de votre blog.
Merci encore pour votre article instructif et intéressant.
Bien cordialement.