Le stress à cheval : comment le gérer ?

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Le stress, tout cavalier l’a déjà ressenti lors d’un concours, d’un transport, d’un exercice particulièrement difficile ou d’un essai pour un achat. En effet, le milieu de l’équitation et le stress vont souvent de pair et cette anxiété peut devenir terriblement handicapante pour vous comme pour votre cheval. Quels sont ses méfaits et ses manifestations ? Comment le réduire jusqu’à le faire pratiquement disparaître ? Quels exercices peuvent vous détendre, vous, comme votre monture ? Découvrez dans cet article comment franchir la barrière du stress …

Le stress à cheval : un obstacle aux performances et à la bonne entente

Si chaque cavalier l’a déjà ressenti au moins une fois, peu de personnes savent réellement les conséquences que le stress a sur le cavalier, mais également sur le cheval.

Le stress à cheval : stress du cavalier

Comme je l’ai déjà dit dans l’article sur la désensibilisation et sur le respect, les chevaux sont des proies (je sais, je rabâche mais, si on n’intègre pas cette notion, la progression est difficile voire impossible). De ce fait ils sont énormément sensibles à tout ce qui les entoure et donc aux humeurs du cavalier qui se trouve sur leur dos.

Les chevaux ont une communication que l’on dit intuitive, ce qui veut dire que la communication peut se faire sans paroles, sans mouvements, sans gestes, juste par le ressenti de son environnement. D’ailleurs, vous vous en êtes sans doute déjà aperçu, non ?

Prenons un exemple tout simple : vous êtes en reprise, votre enseignant vous demande de sauter un obstacle imposant. Vous prenez peur à cause de la hauteur ou de la structure de ce dernier. Malgré tout, vous vous dirigez vers l’obstacle, votre cheval s’arrête. Pourquoi ? Il a capté vos peurs et votre stress, puis a fini par ressentir les mêmes émotions que vous. C’est dans ce contexte que le stress agit sur votre cheval malgré vous. Lors d’un concours, il n’est pas rare de voir des chevaux stressés, agités ou même terriblement angoissés. La plupart du temps, ces émotions viennent du cavalier qui ne se comporte pas comme à son habitude. Mains plus dures, bassin bloqué et jambes crispées, les modes d’expressions du stress sont nombreux, mais le changement de monte n’est pas la seule raison qui pousse le cheval à des réactions inattendues.
Votre monture sent votre stress. Si la relation qui vous unit est saine, votre équidé vous voit comme son dominant, son protecteur, et, dans la nature, lorsque le dominant éprouve de l’anxiété, le reste du troupeau est affecté et ressent la même émotion que leur « guide ». Il en est de même avec vous : votre stress se répercute sur votre cheval qui se met sur la défensive en pensant que « si lui, là-haut, à peur, je dois me méfier il pourrait y avoir un danger ». La meilleure façon d’être certain d’avoir un animal sûr et confiant, c’est de contenir vos émotions pour les empêcher d’agir sur l’humeur de votre cheval.

Le stress du cavalier n’influe pas que sur le cheval, il amène beaucoup de défauts de position et d’autres erreurs
Par exemple, en concours, il m’est souvent arrivé de voir des cavaliers rongés par le stress oublier leur parcours. Tout comme face à un exercice de dressage assez pointu et difficile, certains se raidiront ou changeront de position. Pour vous donner un exemple, devant un obstacle « difficile » ou plus haut que d’habitude, nous changeons souvent de monte sans nous en rendre compte. Nous demandons au cheval d’aller plus vite ou, au contraire, moins vite, nous poussons avec notre bassin …

De nombreux problèmes peuvent ainsi apparaître lorsqu’un cavalier est soumis à un élément perturbant ou une pression trop importante. Les plus courants étant des jambes trop ou pas assez présentes, une tension beaucoup trop forte dans les rênes, le buste trop en avant ou trop en arrière, des jambes trop reculées … Toutes ces erreurs de position peuvent entraîner des fautes comme les refus, les dérobades, des georgettes, des taxis, l’enfermement du cheval, la perte de confiance en la main du cavalier si celle-ci est trop dure, etc. Le stress du cavalier agit donc non seulement sur le cheval, mais aussi sur lui-même pouvant aller jusqu’à la perte quasi totale de ses capacités. Maîtriser et réduire le stress devient donc primordial. 

Le stress à cheval : stress du cheval

Il arrive également que certains chevaux, sensibles et peureux, éprouvent un stress qui leur est propre (le cavalier n’en est pas la cause). C’est avec ces chevaux-là que le stress peut devenir très vite dangereux pour le binôme.
Sans compter que ce type de stress est dur à canaliser pour le cavalier, ce qui fait que ce dernier a justement tendance à s’émouvoir aussi. En effet, en sentant ou en voyant son cheval dans un tel état, le cavalier développe une angoisse et se dit : « Je le sens chaud bouillant, il va démarrer d’une minute à l’autre ». On entre alors dans un cercle vicieux, car plus le cheval a peur, plus le cavalier est stressé, et plus le cavalier est stressé, plus le cheval le ressent et a peur lui aussi. La combinaison de ces deux stress peut amener à des catastrophes (pertes de contrôle, refus, dérobades, chutes…). La liste est longue !

Le stress est donc nocif dans le milieu équestre. Cependant, il existe quelques exercices simples qui permettent de vous relaxer et d’autres qui permettent de détendre votre cheval.

Se relaxer à pied ou à cheval, c’est possible !

Gérer le stress à cheval : des exercices pour le cavalier

Contre le stress à cheval : contrôler sa respiration

La respiration est trop souvent oubliée en équitation, pourtant elle est très importante. Une respiration saccadée ou une respiration en apnée gênera votre cheval.
De ce fait, il est important d’acquérir une respiration profonde et régulière. Le meilleur exercice de détente respiratoire est sûrement la « méditation ». C’est très simple : le soir, dans votre lit, ou dans un moment de calme, prenez dix à quinze minutes, pas plus. Inspirez profondément, coupez votre respiration de deux à trois secondes, puis expirez fort et cessez de respirer une nouvelle fois pendant le même temps. Au fur et à mesure, votre respiration deviendra plus profonde, plus calme. Il est très important de se concentrer uniquement sur sa respiration en évitant de penser à autre chose.
Une fois ceci acquis sur terre, il est maintenant temps de faire la même chose à cheval. Prenez dix minutes sur votre séance, au début serait le mieux, pour respirer en marchant au pas. Le trot et le galop viendront une fois que vous posséderez une respiration correcte dans l’allure la plus lente. Cet exercice est certes chronophage, mais il porte ses fruits. Au bout d’un moment, respirer comme il faut deviendra un automatisme, au même titre que le trot enlevé le devient aussi avec le temps. Votre respiration posée calmera souvent votre cheval, ce qui vous calmera vous aussi.

Contre le stress : exercice d’éveil des sens

Cet exercice me vient d’une de mes monitrices. Il a pour but d’éveiller les sens du cavalier l’obligeant alors à se concentrer profondément. Cet état amène chez la plupart des cavaliers une grande relaxation. Je conseille vivement de le faire deux fois, une avant de monter et une en début de séance (surtout chez les personnes étant, par nature, stressées). L’exercice prend environ quinze minutes. Dans un premier temps, fermez les yeux et dites à voix haute tout ce que vous entendez (le fait de parler à voix haute permet d’avoir une meilleure concentration). Une fois ceci fait, ouvrez les yeux, puis fixez un point bien précis (une pierre par exemple) et énumérez tout ce que vous voyez tout en gardant votre regard fixé sur le même élément.
Fermez une nouvelle fois les yeux et passez à l’odorat et au toucher. Dites tout ce que vous sentez (au touché), puis tout ce que vous sentez olfactivement (l’odorat est le plus dur il faut se concentrer énormément pour mettre un nom sur les odeurs !).

Prendre conscience de son corps et de celui de son cheval : c’est un « exercice » tout simple, mais qui donne de bons résultats s’il est bien fait. Une fois en selle, demandez à votre équidé de marcher au pas (il est conseillé d’être dans une carrière bien fermée). Fermez les yeux et concentrez-vous sur les mouvements que votre cheval effectue. Au fur et à mesure,vous remarquerez que votre corps s’accorde avec les gestes de votre compagnon. Restez concentré pour prendre conscience des mouvements, pour ressentir chacun de vos muscles et pour vous apercevoir que votre corps ne fait qu’un avec celui de votre cheval. Le pas est l’allure la plus utilisée pour cet exercice, mais il est possible de l’exécuter aux deux autres allures qui restent toutefois plus dures à ressentir.

Gérer le stress à cheval : des exercices pour le cheval

Contre le stress : l’extension d’encolure

Trop souvent oubliée, elle est pourtant très efficace. L’extension vise à étendre l’encolure de votre cheval pour qu’il tende son dos. En plus de le calmer, elle permet aussi de travailler le dos et l’équilibre de votre monture. L’extension doit d’abord être travaillée à pied. Commencez par exercer une pression vers le bas sur la longe. Au départ votre cheval résistera à la pression ; pas de panique c’est tout à fait normal ! Les chevaux sont conçus pour résister aux pressions (surtout vers le bas). En effet, dans la nature, si un prédateur attaque, un cheval cédant à la pression vers le bas tombera à terre, autrement dit il sera tué. Votre cheval doit apprendre à céder.
Donc reprenons : il résiste, faites de même. Au bout d’un moment il finira par céder (un court instant les premières fois). Dès que c’est le cas, votre cheval doit impérativement être récompensé par la fin de la pression et par des caresses afin qu’il comprenne que son confort se trouve lorsqu’il cesse de résister.
Monté, une extension d’encolure se demande comme une mise en place sur la main avec tout de même une différence : vos rênes doivent être relativement longues pour que le cheval puisse s’étendre sans être bloqué. Le pas et le trot sont généralement vite acquis, mais le galop demande un très bon équilibre, soyez patient ! (Les chevaux de randonnée adoptent généralement ce type de position et ils sont réputés pour leur calme).

Contre le stress : balade en main

Votre cheval est trop sur l’œil ? Rien de tel qu’une balade en main. En effet, en étant à pied, vous êtes plus apte à contrôler votre cheval sans vous angoisser (angoisse qui s’ajouterait à celle du cheval). Comme son nom l’indique, il s’agit tout simplement de « balader » votre compagnon dans la forêt, la plaine ou l’endroit qu’il vous plaira. Avec le temps,votre cheval s’habituera à voir toutes sortes de choses et se calmera. Cet exercice a fait des miracles sur mon cheval !

Contre le stress : le regard du cavalier

Ce n’est pas vraiment un exercice, mais plutôt une chose à laquelle il faut faire attention. Lorsque votre cheval est apeuré par un objet, un plot par exemple, il ne faut surtout pas fixer l’objet en question. En faisant une telle chose, vous donnez de l’importance à cette potentielle « menace ». De même, en CSO, avoir le regard fixé sur un sous bassement ne fera qu’inciter votre cheval à en avoir peur. Gardez tout le temps le regard droit. Si votre cheval fait un écart à proximité de l’objet en question, continuez sans vous en occuper. Très rapidement il verra que vous ignorez la « menace » et finira par l’ignorer à son tour.

Contre le stress : les massages

Ils détendent énormément le cheval. Il est d’ailleurs recommandé d’en faire avant un concours. Il existe plusieurs types de massages, certains relaxant beaucoup plus que d’autres. (Pour plus de détails sur les différents types de massages et leurs fonctions, rendez-vous dans un prochain article !). Attention, certains chevaux fuient la pression de la main sur leur corps ; tout comme pour l’extension d’encolure, il faudra lui apprendre à l’accepter en commençant là où le cheval « craint » le moins.

Contre le stress : les huiles essentielles, les plantes

Certaines plantes ont des vertus thérapeutiques (notamment celles de détendre et d’apaiser). L’utilisation médicinale de ces plantes s’appelle l’aromathérapie. Elle a été et est d’abord utilisée chez l’Homme. Ainsi, si les huiles ont un effet sur les Hommes, elles en ont aussi sur les chevaux. Toutefois, il ne faut pas utiliser n’importe quelles huiles pour détendre votre cheval. Les vertus de chaque plante et les façons de les administrer seront données dans un prochain article, tout comme les méthodes de massages !

Le stress n’est donc pas définitif et imparable, bien au contraire. Il disparaît doucement avec le travail, mais n’espérez pas que ces exercices soient un « remède miracle » . Il faudra les répéter de nombreuses fois. Soyez patient avec vous-même comme avec les chevaux, car comme on le dit : « La victoire n’est pas finale, l’échec n’est pas fatal, c’est le courage de continuer qui compte. » Et vous, souffrez-vous parfois du stress ou votre cheval est-il souvent stressé ?

Coconut Tree

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6 thoughts on “Le stress à cheval : comment le gérer ?”

  1. L’article est vraiment intéressant, avec pleins de conseils sûrement très efficaces! Je vais en essayer certains, j’ai tendance à être un peu anxieuse dès que je ne connais pas le cheval que je monte, ça m’aidera sûrement! Merci!

     
  2. trésor oki doki

    comme d’habitude article très enrichi on attends beaucoup plus de vous merci

     
  3. Je suis de nature stressé et ton article m’a appris beaucoup de choses? Je savais que les chevaux ressentaient le stress du cavalier mais je ne savais pas pourquoi! Merci!:D

     
  4. Merci énormément pour votre article cela va m’aider pour les compétition et c’est en partie grâce à vous !!
    Encore merci !

    Ps : Et réécrivez des articles quand vous le souhaitez 🙂 !

     
  5. Manon Champainne

    Salut 🙂
    Pour ma part je suis une grande stressée de la vie ^^ c’est parfois même souvent très gênant, je stress pour tout, je n’ai pas confiance en moi et a l’équitation c’est vraiment très très gênant .. Actuellement j’ai une jument en tiers de pension, et on commence seulement a faire des enchaînements, c’est une jument vraiment au top, elle regarde pas les obstacles ni rien, le problème c’est ma position enfin bref et la le 26 on fait notre premier concours officiel en club 3 et je stress déjà, et c’est une jument très très sensible au point qu’on ne peut pas utilisé le bouchon, uniquement la brosse douce eeet oui lol ^^ si je stress je sais qu’elle va le ressentir encore plus que les autres :/ En tout cas merci pour l’article qui m’a appris pas mal de choses, je vais essayer de faire certaines choses de l’article, merci pour les conseils ! 🙂

     
  6. Bonjour, je voulais vous féliciter pour cet article très intéressant sur le stress à cheval. Vos conseils sont pertinents et je suis sûr que beaucoup de cavaliers pourront en bénéficier. J’aimerais savoir si vous avez des astuces supplémentaires pour gérer le stress en compétition ? Merci d’avance pour votre réponse !

     

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