Les principales céréales cultivées en France

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La France a une superficie totale d’environ 64,3 millions d’hectares, dont 18,4 sont des terres arables, c’est-à-dire qui peuvent être cultivées ou labourées. Plus de la moitié de cette surface (9,5 millions d’hectares) concerne la production de céréales. Parmi la dizaine de céréales cultivées en France, quatre espèces occupent la majorité des sols : le blé tendre, le maïs grain, l’orge et le blé dur. Revenons dans cet article sur ces quatre plantes et l’utilisation qui est faite des graines.

Une céréale, c’est quoi ?

Beaucoup de céréales sont produits en France

Commençons par définir ce qu’est une céréale. Il s’agit du nom donné aux plantes, principalement de la famille des graminées, produisant un ou plusieurs épis portant des graines. Ces dernières sont récoltées lorsqu’elles arrivent à maturité. Elles sont ensuite en grande majorité utilisées pour l’alimentation humaine ou animale, directement (c’est le cas du maïs par exemple) ou après transformation (en farine pour le blé par exemple).

Les céréales se sont imposées comme élément de base de notre alimentation et beaucoup de civilisations se sont développées autour d’elles : le riz pour le Chine, le maïs pour l’Amérique du Sud, le blé pour l’Europe…

Le mot « céréale » aurait une origine mythologique. Il découlerait en effet du nom de la déesse romaine des champs, Cérès. Chez les Grecs, cette divinité avait pour nom Déméter et son histoire a aussi un lien avec la culture. En effet, Déméter avait une fille, Coré, enlevée par le dieu des morts Hadès. Pour récupérer sa fille, Déméter a conclu un accord avec Hadès : Coré passera trois mois avec Hadès sous terre et le reste de l’année avec sa mère. Pendant leur séparation et afin de marquer son deuil, Déméter arrête de faire pousser les plantes dans les champs : il s’agit des mois d’hiver.

Les blés

Le blé est apparu il y a environ 15 000 ans dans sa forme sauvage et a commencé à être cultivé vers 6 000 avant J.-C. au Moyen-Orient. C’était alors la première céréale apprivoisée pour être consommée par l’Homme, tout d’abord crue puis grillée, en bouillie ou en galette. Sa culture s’est ensuite répandue en Égypte, en Asie, en Afrique puis en Europe vers 3 000 avant J.-C.

Le blé est une plante semée au début de l’automne, entre fin octobre et début novembre (certaines variétés sont dites « de printemps » et se sèment en mars) afin d’éviter les gelées lors des stades les plus sensibles aux températures basses. Le semis va germer au contact du sol humide : c’est après cela que le blé « lève », c’est-à-dire qu’une petite pousse sort du sol. La plante n’évolue pas beaucoup au cours de l’hiver et il faut attendre la fin de cette saison pour observer la formation d’une touffe de brins appelés talles. Le printemps est ensuite synonyme de croissance, puisque les tiges s’allongent, avant que les épis n’apparaissent aux alentours de juin. En juillet, on peut observer la floraison puis la fécondation, avec des grains qui grossissent. Ils arrivent à maturité aux beaux jours : la moisson a lieu en juillet ou en août, lorsque la plante atteint environ 95 cm de haut pour le blé tendre et 80 à 120 cm pour le blé dur. On peut aussi exploiter la paille de blé en la donnant aux bovins, chevaux et même rongeurs comme litière et complément alimentaire.

Il existe des milliers de variétés de blés, mais deux espèces sont particulièrement cultivées, chacune d’elles pouvant exister sous de très nombreuses variétés : le blé tendre et le blé dur.

Le blé tendre

Du blé tendre est produit en France

Le blé tendre, aussi appelé froment, est le nom commun du Triticum aestivum ou Triticum vulgare. En France, c’est la céréale la plus cultivée (environ 5 millions d’hectares) et sa production se concentre principalement dans le nord du pays : Bassin parisien, Hauts-de-France, Pays de la Loire, Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est. La France en produit en moyenne 37 millions de tonnes chaque année, ce qui en fait le premier producteur d’Europe.

Le blé tendre est en majorité utilisé pour l’alimentation humaine (58 %) : riche en fibres, en amidon et en protéines, il constitue un apport alimentaire équilibré. On peut en faire de la farine par broyage et tamisage des grains, de l’huile à partir de son germe et du glucose à partir de l’amidon que la plante contient. On peut donc en trouver dans le pain, les biscuits, les gâteaux, de nombreuses préparations alimentaires, certains assaisonnements…

Environ 34 % de la production de blé est destinée à l’alimentation animale (volailles, porcs, ovins, bovins), tandis que le reste est réparti entre l’industrie (papetière et pharmaceutique en particulier) et les alcools (production de bioéthanol).

Le blé dur

Blé dur produit en France

À l’inverse du blé tendre, le blé dur (dont le nom latin est Triticum durum) est principalement cultivé dans le Sud de la France, ainsi qu’en Centre-Val de Loire. La France se place juste après l’Italie dans le classement des plus gros producteurs de blé dur en Europe, avec 1,9 millions de tonnes produites chaque année.

Le blé dur est principalement utilisé pour l’alimentation humaine, grâce à sa teneur en vitamines B et en glucides ainsi que sa richesse en calories qui en fait une source d’énergie intéressante pour l’organisme. Comme son nom l’indique, ses grains sont particulièrement durs et ils ne peuvent donc pas être transformés en farine : on en fait plutôt de la semoule. Celle-ci est ensuite mélangée à de l’eau et à des œufs pour obtenir des pâtes. Cela explique certainement pourquoi l’Italie est le premier producteur de blé dur en Europe.

Si vous n’êtes pas fan des pâtes, le blé dur peut être transformé en d’autres aliments : de la semoule, du pilpil, du boulghour et du blé concassé.

Le maïs

Maïs produit en France

Le maïs est la céréale la plus produite dans le monde, elle concentre à elle seule 41 % de la production mondiale. Son nom latin est Zea mays. Le France est le premier producteur de maïs en Europe et c’est la 2e céréale la plus produite dans le pays, juste après le blé tendre, avec 16 millions de tonnes par an réparties sur 3 millions d’hectares.

Cette plante est très présente en Amérique du Nord où on a du mal à imaginer un fermier sans champ de maïs. Cette plante est d’ailleurs apparue au Mexique il y a 6 000 ans, puis s’est répandue dans le reste de l’Amérique ensuite. Lorsque les conquistadors ont atteint le Nouveau Monde, ils ont découvert le maïs et l’ont ramené en Europe au XVe siècle. Le succès fut immédiat puisqu’en moins de 100 ans de nombreux agriculteurs espagnols, italiens et français se sont lancés dans sa culture. Elle s’est ensuite répandue sur tout le continent européen et en Asie.

En France, on trouve des cultures de maïs principalement en Alsace et dans les Landes, mais on en trouve aussi en Bretagne, dans les Pays de la Loire, en Lorraine et en Normandie. Il est semé au printemps et les premières feuilles apparaissent en juin, avant de voir les fleurs en juillet-août. C’est à ce moment-là que le bourgeon terminal (la fleur mâle) donne la panicule tandis que les bourgeons secondaires (les fleurs femelles) se transforment en épis qui portent les grains. Après la floraison, les grains sont fécondés par le pollen et ils grossissent et mûrissent tout l’été. Le maïs arrive à maturité à l’automne et est récolté, la plante mesure alors entre 2 et 4 mètres selon les espèces.

On trouve quatre types de cultures de maïs :

  • Le maïs fourrage (45,4 % des cultures) : la plante entière est récoltée avant sa maturité, lorsqu’elle est encore verte et sert d’aliment au bétail, principalement l’hiver ;
  • Le maïs grain (51,6 % des cultures) : il est utilisé pour l’alimentation animale, en particulier celle des poulets, des canards et des cochons, mais aussi pour l’amidonnerie, pour la semoulerie et pour la production d’éthanol ;
  • Le maïs semences (2,2 % des cultures) : il permet de produire les semences pour la saison suivante ;
  • Le maïs doux (0,8 % des cultures) : c’est celui qui est utilisé pour l’alimentation humaine, en grain dans les salades, en épis au barbecue, en semoule dans les céréales pour enfants, en farine pour épaissir certaines préparations… Il peut être conditionné entier, en conserve ou surgelé.

L’orge

Orge produite en France

L’orge est une plante cultivée dans les régions tempérées à froides. Le principal producteur mondial est l’Australie. En France, c’est la troisième céréale la plus cultivée (environ 11 millions de tonnes par an) et on la trouve essentiellement au Nord-Est.

Il y a deux types d’orge : celle d’hiver, semée en octobre et qui résiste à des températures allant jusqu’à -15 °C, et celle de printemps, semée en mars et qui est sensible aux gelées. Pour les deux, la récolte a lieu au cours de l’été, entre juin et août, quand la plante culmine à 95 à 120 cm. L’orge d’hiver est récoltée au moins 15 jours avant celle de printemps.

L’orge, apparue il y a environ 10 000 ans, est originaire du Moyen-Orient, d’Afghanistan et d’Inde. Au début, elle a été cultivée pour la fabrication de pains et de bouillies avant qu’une erreur ne révèle son vrai potentiel… L’orge aurait été oubliée en Mésopotamie et aurait commencé à fermenter : cela a donné la première bière.

Il y a donc deux grands types d’orge :

  • L’orge brassicole : ses grains sont traités de façon à donner du malt puis du moût avant de donner de la bière. Cette plante peut aussi servir à produire du whisky, être mangée au petit déjeuner dans un mélange de céréales, être transformée en sirop pour donner par exemple les sucres d’orge… ;
  • L’orge fourragère : elle est utilisée en alimentation animale, puisque ses grains servent à la préparation d’aliments pour les porcs et les volailles. Elle est d’ailleurs utilisée comme référence pour estimer la valeur énergétique des rations données aux animaux, puisqu’une unité fourragère correspond à un kilogramme d’orge.

La paille d’orge est aussi exploitée, puisqu’elle est souvent donnée aux bovins, chevaux et même rongeurs comme litière et complément alimentaire.

 

Voilà qui conclut cet article sur les principales céréales cultivées en France. Saviez-vous que la France était l’un des principaux producteurs céréaliers d’Europe et du monde ? Connaissiez-vous l’histoire et les différentes utilisations de ces céréales ? N’hésitez pas à laisser un commentaire.

Ursuline

Sources texte :

 – Portrait des céréales d’aujourd’hui – Publié par Passion Céréales

 – malteurs-echos.fr

 – passioncereales.fr

 – panetoscope.com

 – semencemag.fr

 – universalis.fr

Sources images :

 – Image 1 : Photo personnelle

 – Image 2 : blé tendre

 – Image 3 : blé dur

 – Image 4 : orge

 – Image 5 : maïs

1 réflexion sur “Les principales céréales cultivées en France”

  1. Petit Javelot

    Un grand merci pour ton article ! J’ai beau avoir vécu au bord d’un champ (de blé dur ou blé tendre, je ne sais pas) pendant des années, je n’avais pas fait attention aux dates de semence, de pousse… et je pensais que le maïs était plutôt cultivé dans le Nord.
    Est-ce que l’avoine des flocons du petit déjeuner est cultivée en France, ou elle est importée?

     

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