Terrariums : un monde sous verre

De retour sur le devant de la scène, les terrariums sont désormais vendus tant en magasins spécialisés que par de grandes enseignes de décoration. La facilité d’entretien de ces petits bijoux est l’argument choc mis en avant lors de l’achat. Mais qu’en est-il vraiment ? Peut-on traiter tous les terrariums de la même façon ? Petit tour d’horizon et plongée dans les jardins sous verre.

Qu’est-ce qu’un terrarium ?

Il s’agit d’une composition de plantes effectuée à l’intérieur d’un contenant afin de créer un jardin miniature. Bocaux, bonbonnières ou encore aquariums réhabilités, ouverts ou fermés, il existe autant de variétés de terrariums que de plantes qui y poussent en silence. Des artisans en ont fait leur fonds de commerce et ces objets ont désormais une place de choix dans la décoration de nos intérieurs. Face à l’engouement général, certaines règles sont toutefois nécessaires à appliquer afin d’entretenir au mieux un terrarium.

Terrariums : une question d’atmosphère

Afin de conserver au mieux l’humidité à l’intérieur du terrarium, des terreaux permettant le stockage de l’eau sont utilisés. Le plus répandu est la terre de coco, qui est en réalité composée de la gangue fibreuse (matière inexploitable au niveau alimentaire) entourant le fruit et qui en est ôtée au ramassage. Elle n’a donc de terre que le nom, bien que sa composition semblable à une éponge soit parfaite pour le sol des terrariums. En effet, lorsque la plante transpire, l’humidité qu’elle dégage se perd dans l’air si elle vit en milieu ouvert. Dans un terrarium, ce dégagement d’eau est retenu et vient réalimenter la terre, créant ainsi un cercle d’auto-alimentation .

Toutefois, ce n’est pas pour autant qu’un unique arrosage rendra votre terrarium immortel. Afin de se nourrir, la plante tire de l’eau tous les éléments nécessaires à sa survie et à sa croissance. Lors du premier arrosage, la plante a donc accès a une eau dite « complète », qui possède encore tous les minéraux et oligoéléments, chargés à la source, dont elle a besoin. Une fois nourrie, elle se mettra à transpirer et le cycle pourra débuter. En revenant dans la terre, l’eau se chargera à nouveau d’éléments nécessaires à la plante, mais certains ne pourront être retrouvés à l’intérieur du terrarium (comme les minéraux par exemple). D’où l’importance de connaître la ou les plantes présentes dans le terrarium afin de leur apporter le renouvellement en eau nécessaire.

Les succulentes en terrariums

Vous l’aurez compris, l’ensemble de la composition du terrarium dépend de la variété de plantes que l’on souhaite y voir pousser. Comme expliqué dans ce DIY (Do It Yourself) sur les plantes d’intérieur, les succulentes (Écheveria, Hawortia, Aloe ou encore Sedum) se plaisent dans un sol composé de terre de coco. En effet, ces variétés ayant besoin de peu d’éléments nutritifs pour se développer, le renouvellement de l’eau sera faible : une fois par semaine au maximum pour un terrarium ouvert, une fois par mois pour un terrarium fermé (rappelons que, pour ce cas figure, l’humidité se maintient entre 70 % et 100 % et, comme la terre de coco stocke l’eau, vous risquez de noyer vos plantes en voulant les nourrir trop souvent.) L’idéal pour les succulentes et les cactées est un contenant ouvert et aux parois basses. Les plantes tropicales sont un must dans la composition d’un terrarium fermé et au sol spongieux.

Attention toutefois à ne pas surcharger le terrarium : l’atmosphère idéale pour ces plantes fait que ces dernières poussent vite. Elles risqueraient donc de prendre rapidement tout l’espace disponible en cas de surpopulation du terrarium. Dans un premier temps, je vous recommande de planter maximum deux plantes par terrarium. Ainsi, vous pourrez suivre leur évolution et remédier, au besoin, au manque de place en ne sortant et en replantant qu’une des deux plantes. De même, si l’espace à disposition reste inoccupé, vous pourrez glisser une nouvelle colocataire dans le terrarium. Prenez garde à ajouter un peu de terreau, les nouvelles racines se développant rapidement les premiers jours, il y a un léger risque d’étouffement par le sol pour les plantes déjà présentes.

Le cas des plantes carnivores en terrariums

Expérience faite, il est clairement plus aisé de maintenir en vie des plantes carnivores dans des terrariums qu’à l’air libre. En effet, à l’instar des autres plantes tropicales, les carnivores se complaisent dans un milieu humide. Il est donc recommandé de les installer dans un terrarium fermé. Loin de l’idée que beaucoup se font au sujet des plantes carnivores, elles n’ont pas besoin d’avoir accès à un garde-manger composé d’insectes pour survivre. Inutile donc de partir à la chasse aux mouches ou de vous lancer dans l’élevage de chenilles (comme l’a fait l’enfant que j’étais) pour fournir vos petites protégées en viande. Cela est totalement inutile dans nos contrées, l’eau que nous leur fournissons est suffisante et les plantes ne doivent pas rivaliser entre elles pour en tirer les bienfaits. À l’inverse de leurs cousines à l’état sauvage, les plantes carnivores n’ont pas de besoins impératifs en chair d’insectes.

Cependant, afin de leur offrir le meilleur environnement possible, le terrarium des plantes carnivores aura un sol acide (la mousse de sphaigne étant parfaite) Il faut être particulièrement attentif à l’eau fournie à ces plantes, puisqu’elles demandent de l’eau dépourvue de minéraux. Recueillir de l’eau de pluie ou les arroser avec de l’eau distillée répondra parfaitement aux nécessités des plantes carnivores .

De la lumière, mais sans abus

Sans doute vous est-il déjà arrivé de monter ou de rester assis dans une voiture exposée au soleil pendant une longue période. La chaleur y est élevée et cela peut, dans des cas dramatiques, causer des décès. Il en est de même pour les terrariums. Le verre faisant considérablement augmenter la chaleur, vos plantes risquent de se retrouver grillées dès les premiers jours (et la présence d’humidité renforce l’effet de réchauffement). Bien entendu, les plantes ayant besoin de lumière pour se développer, un compromis doit être trouvé. Ce qui compte, c’est l’accès à la luminosité plus que l’exposition à la lumière. Ainsi, privilégiez un emplacement bénéficiant de la lumière du soleil, mais éloigné d’une vitre qui rendrait l’exposition trop violente pour vos plantes sous verre.

Riches des informations ci-dessus, il ne vous reste plus qu’à décider si vous souhaitez un terrarium « sauvage », c’est-à-dire dans lequel vous laisserez les plantes s’épanouir sans intervention de votre part, quitte à ce qu’un débordement hors du contenant ait lieu, ou si vous préférez un terrarium « rangé », dans lequel il suffira de pincer (ce qui signifie supprimer l’extrémité d’un jeune rameau) et de tailler vos plantes selon vos envies.

Avez-vous déjà tenté l’aventure terrarium ? Souhaitez-vous en acquérir un ou plutôt le fabriquer vous-même ? Quelles variétés de plantes souhaiteriez-vous voir sous verre dans votre déco ? Laissez vos impressions en commentaire.

Owlonoak

Sources textes :

Détente jardin
Jardinier paresseux
Radis et Capucine – La terre de coco
Villa Verde
Livre : Créer un terrarium tropical humide, de Gabriel Primetens aux Éditions Ulmer, 2014

Sources images :

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