L’équipe du MC Mag’ a encore fait de belles découvertes littéraires durant le printemps. On vous présente nos 5 lectures favorites dans cet article !
La chronique d’Antivirus : Le Loup en slip tome 8 : le Lou en slip et le mystère du P silencieux
Fiche d’identité
Titre complet : Le Lou en slip et le mystère du P silencieux
Auteurs : Wilfrid Lupano (scénario) et Mayana Itoïz (dessins et couleurs)
Maison d’édition : Dargaud
Genre : Bande dessinée, humour
Date de première parution : 10 novembre 2023
Nombre de pages : 40 pages
Prix : 10,95 €
Synopsis
Dans la forêt, on le sait, y a des p’tits zozios, des pas bien costauds, qui zinzinulent quand tout est nul… Et en parlant de petit oiseau, il y en a un tout particulièrement qui, ce matin, rouspète bien haut. Grumo en a ras la casquette des exceptions orthographiques de la langue française. « Et gnagnagna, cette lettre on doit l’écrire mais on ne la prononce pas… et gnagnagna celle-ci elle s’écrit comme ci mais se prononce comme ça. » La petite mésange, qui adore ronchonner, soulève néanmoins des questions pertinentes à propos des mots qui nous entourent…
Un album sur l’orthographe, vous n’êtes pas sérieux ? Oh si ! Et, d’ailleurs, quels meilleurs compères que le Loup en slip et l’ourse Paulette pour comprendre, à l’image de la rivière qui serpente, les méandres de la grammaire et de l’évolution des mots ? La forêt est un lieu bien propice pour expliquer un thème qui en frigorifierait plus d’un, mais qui se transforme en une balade palpitante une fois entre les pattes de notre loup préféré.
Des rimes en cascade, des jeux de mots entortillés comme des branches, des bonds de lapin de champ lexical en origines étymologiques : voici un album musical où dansent les mots sur une mélodie parfaitement orchestrée. Un délice de poésie et d’humour !
Mon avis
La série du Loup en slip est devenue mon rendez-vous annuel. Les tomes paraissent aux alentours du mois de novembre et sont donc un très bon cadeau de Noël. Je vous ai déjà présenté, dans un précédent article, la série du Loup en slip. Le tome 8 constitue, à mon sens, le meilleur de la série. J’ai beaucoup aimé les jeux de mots et la double lecture. En effet, cette bande dessinée peut être lue par des adultes mais aussi par des enfants. Les 40 pages se dévorent à une vitesse inimaginable et, en un rien de temps, vous arrivez à la fin de la bande dessinée, avec une impression de « oh non pas déjà ». Le rythme est endiablé et permet d’expliquer l’étymologie des mots en usant de comparaisons et de métaphores. On y apprend que la langue est en constante évolution : des mots ne sont plus utilisés, d’autres sont créés et inventés (de façon plus ou moins officielle), ou empruntés à d’autres langues. C’est ça qui en fait toute sa richesse. Cette série de bande dessinée, sous couvert d’humour, traite de sujets sérieux : la double lecture est intéressante et nous pousse forcément à nous questionner. Il est possible de lire les tomes dans le désordre, mais vous retrouvez certains personnages dans les différents tomes (comme Grumo, qui a été rencontré au tome 4). Je ne peux que vivement vous recommander de nouveau cette série, et en particulier le tome 8 qui m’a énormément parlé !
La chronique d’Absolem : La nuit chienne de Rachel Yoder
Fiche d’identité
Titre complet : La nuit chienne
Titre original : Nightbitch
Autrice : Rachel Yoder
Maison d’édition : Flammarion
Genre : Roman contemporain
Date de première parution : 03 janvier 2024
Nombre de pages : 320 pages
Prix : 22,90 €
Synopsis
Jusqu’au bébé, ce minuscule bébé, elle avait le travail de ses rêves. Mais il lui a fallu se résoudre à abandonner sa carrière au profit de celle de son mari. Et, désormais, elle a l’impression d’être le chien de service. Ce sentiment dévorant va s’affirmer de la plus étonnante des façons : à la nuit tombée, ses canines se font plus acérées, son poil plus dru, et une étrange bosse lui pousse dans le bas du dos… Pas de doute : elle est en train de se transformer en chienne. Aussi inattendue soit-elle, cette métamorphose la conduira vers sa résurrection.
Mon avis
Tout comme le roman Harpie, ma lecture de La nuit chienne m’a été conseillée par l’autrice Taous Merakchi. La quatrième de couverture, traitant de l’aliénation que peut apporter la maternité ainsi que l’idée de la métamorphose en chienne, m’a tout de suite attirée. Je n’ai pas été déçue : j’ai dévoré les 320 pages de ce livre en un dimanche après-midi pluvieux. Quelle claque ! L’écriture est percutante, dérangeante parfois car crue, mais toujours juste. Je me suis beaucoup identifiée au personnage principal, jeune mère au bout du rouleau qui gère seule l’intendance de la maison et la garde de son jeune garçon, car son mari est en déplacement toute la semaine. Beaucoup de situations ont fait écho en moi et m’ont permis de m’immerger totalement dans l’histoire. On rit, on pleure, on est en colère en symbiose avec la protagoniste, et on ressort de ce roman bien plus vivant qu’on ne l’était avant…
La chronique de Sometimes : Le voyage de Haviland Tuf, de George R.R. Martin
Fiche d’identité
Titre complet : Le voyage de Haviland Tuf
Auteur : George R.R. Martin
Traduction : Alain Robert
Maison d’édition : ActuSF
Genre : Science-fiction
Date de première parution : 1er novembre 2006
Nombre de pages : 506 pages
Prix : 9,90 €
Synopsis
Honnête marchand interstellaire amoureux des chats, Haviland Tuf se retrouve par hasard en possession de l’Arche, un gigantesque vaisseau long de trente kilomètres abandonné mille ans plus tôt qui attire les convoitises. Arme de guerre ultime créée par les éco-scientifiques de l’ancienne Terre, il contient à son bord les technologies génétiques capables de bouleverser les écosystèmes de planètes entières et… d’étranges créatures nées de ses cuves de clonage.
Mon avis
Saviez-vous que George R.R. Martin, le célèbre auteur de la série du Trône de fer, avait également écrit de la science-fiction ?
Le voyage de Haviland Tuf est un fix-up de sept nouvelles, toutes racontant une aventure de Haviland Tuf. Dans la première histoire, on découvre comment il a fait l’acquisition de l’Arche, un immense vaisseau construit comme une arme de guerre écologique massive sur lequel on peut jouer avec la génétique. Haviland Tuf s’en empare dans une aventure rocambolesque puis s’improvise éco-ingénieur. Les autres récits mettent en scène les voyages de Haviland Tuf de planète en planète et la manière dont il pratique son nouveau métier pour venir en aide aux populations locales.
Excepté la première nouvelle qui est de la mise en place et que j’ai moins appréciée, j’ai beaucoup aimé le voyage proposé ici. C’est un plaisir d’aller de planète en planète avec Haviland Tuf, de découvrir des environnements, des peuples, des cultures extrêmement différents. Haviland Tuf est très bien caractérisé, solitaire au grand sens de la justice, mais aussi humaniste et surtout amoureux des chats ! Haviland Tuf ne serait rien sans ses chats… et ces derniers ont une place primordiale dans le récit. George R.R Martin trouve dans chaque nouvelle un moyen différent d’intégrer les chats à l’intrigue et de les faire intervenir dans la résolution de chaque problématique. Cette manière de mettre en avant les chats est un petit bonus qui rend la lecture de ce livre encore plus succulente.
Si Le voyage de Haviland Tuf nous fait passer un excellent moment de lecture grâce à son intrigue piquante, son personnage principal truculent et ses majestueux chats, il aborde également une ribambelle de thématiques de manière assez convaincante. Chaque problématique est traitée avec profondeur et intelligence rendant la lecture à la fois drôle, percutante et divertissante.
La chronique de Calao : Le Paris des merveilles, tome 1 : Les enchantements d’Ambremer de Pierre Pevel
Fiche d’identité
Titre complet : Le Paris des merveilles, tome 1, les enchantements d’Ambremer
Auteur : Pierre Pevel
Maison d’édition : Bragelonne
Genres : Science-fiction Steampunk
Année de première parution : 2003
Nombre de pages : 382 pages
Prix : 8,95 €
Synopsis
Paris, 1909. La tour Eiffel est en bois blanc, les sirènes se baignent dans la Seine, des farfadets se promènent dans le bois de Vincennes… et une ligne de métro relie la ville à l’OutreMonde, le pays des fées, et à sa capitale Ambremer. Louis Denizart Hippolyte Griffont est mage du Cercle Cyan, un club de gentlemen-magiciens. Chargé d’enquêter sur un trafic d’objets enchantés, il se retrouve impliqué dans une série de meurtres. L’affaire est épineuse et Griffont doit affronter bien des dangers : un puissant sorcier, d’immortelles gargouilles et, par-dessus tout, l’association forcée avec Isabel de Saint-Gil, une fée renégate que le mage ne connaît que trop bien…
Mon avis
J’ai choisi de lire ce livre d’abord pour sa couverture assez romantique et son titre intrigant. Bien m’en a pris car je l’ai dévoré ! Pierre Pevel nous fait rapidement entrer dans l’intrigue, en plaçant des phénomènes magiques et des créatures d’emblée. Le ton de l’enquête est donné dès les premières pages ! Au fur et à mesure de la lecture, vous découvrirez une ville de Paris qui vous fera à la fois rêver et à la fois peur de par toutes ces créatures et ses intrigues à tiroir. Le nombre de protagonistes et le nombre de rebondissements ne gênent aucunement la lecture. Le récit reste rythmé du début à la fin dans un style percutant, humoristique, poétique ou encore romantique. Sachez que si comme moi vous n’aimez pas les romance, ces épisodes sont très appréciables et bien conduits. Je les ai beaucoup appréciés.
L’auteur ponctue le récit de décors magnifiques, parfois somptueux, parfois effrayants, qui sont bienvenus et nous permettent de vraiment nous projeter. Ces descriptions ont toute leur place dans le récit et n’altèrent pas du tout la lecture. Le style steampunk est bien déroulé, Pierre Pevel nous plonge vraiment dans ce Paris d’antan avec son langage aristocratique et sa rédaction au passé tout en y ajoutant beaucoup de mystères, de magies et de créatures. Ce livre pourrait être classé dans plusieurs genres : steampunk, science-fiction, fantasy, romance et polar.
Il est sans conteste ma meilleure lecture de l’année 2023 !
La chronique de Sonatine : Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre
Fiche d’identité
Titre complet : Au revoir là-haut
Auteur : Pierre Lemaitre
Maison d’édition : Albin Michel
Genre : Roman historique
Date de première parution : 21 août 2013
Nombre de pages : 576 pages
Prix : 23,90 € (broché) / 9,90 € (poche)
Synopsis
« Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d’avantages, même après. »
Sur les ruines du plus grand carnage du XXe siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu’amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts…
Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d’évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l’abomination érigée en vertu. Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.
Mon avis
Pour Au revoir là-haut, Pierre Lemaitre a reçu le prix Goncourt en 2013. Habituellement, je ne lis pas des livres ayant reçu ce prix prestigieux, mais celui-ci m’intriguait… et je n’ai pas été déçue.
Ce roman mêle brillamment tragédie et comédie. Certains passages sont absolument bouleversants, mais ils sont contrebalancés par une pointe d’humour presque absurde. On oscille entre rire et larmes dans cette histoire peuplée de personnages hauts en couleur, pour certains détestables, pour d’autres auxquels on s’attache et pour qui on espère voir un dénouement heureux.
Contrairement à beaucoup d’œuvres traitant de la Première Guerre mondiale, le roman parle peu de la vie sur le front. En effet, l’histoire commence à la toute fin de la guerre, peu avant l’armistice du 11 novembre 1918. Le roman traite donc d’une partie méconnue de l’histoire, celle de l’après-guerre. Comment se reconstruire quand on vit avec de terribles séquelles physiques et psychiques ? Comment retrouver une place dans cette société qui a dû se réorganiser sans les hommes partis au front ? Dans une France à l’économie et à la société dévastées par les années de guerre, les trafics pullulent. À ce sujet, Pierre Lemaitre s’est inspiré de faits historiques pour écrire son roman.
L’auteur, habitué des polars, dépeint une réalité cruelle et réaliste. Il nous embarque dans l’aventure d’Albert et d’Edouard, à la fois rocambolesque et empreinte d’un désespoir profond. J’ai dévoré ce roman (pourtant long) et je ne peux que vous le recommander, surtout si vous vous intéressez à cette période historique.
Au revoir là-haut a été adapté au cinéma en 2017 par Albert Dupontel qui a reçu le César du meilleur réalisateur. Pierre Lemaitre et Albert Dupontel ont également reçu le César de la meilleure adaptation. Le roman a aussi été adapté en bande dessinée. Au revoir là-haut constitue également le premier tome de la trilogie Les Enfants du désastre qui dépeint une fresque du XXe siècle. Il est suivi par Couleurs de l’incendie et Miroir de nos peines. Toutefois, Au revoir là-haut constitue une histoire complète, il n’est pas nécessaire de lire la suite pour avoir le fin mot de l’histoire.
Est-ce que certains titres vous tentent ? N’hésitez pas à laisser vos recommandations en commentaire !
L’équipe du MC Mag’
Publié le 25/06/2025 par Sometimes
