Comment ai-je réussi à me passer de déodorant ?

J’ai entamé une transition pour supprimer définitivement le déodorant de ma vie il y a 18 mois. La transition peut se faire en quelques semaines, moi j’ai pris mon temps avant de sauter définitivement le pas. Dans cet article, je vous propose un retour sur cette expérience.

Le déodorant et mon « Moi » adolescent

J’ai commencé à utiliser un produit à mettre sous mes bras au le collège c’est-à-dire au début de ma puberté. Je trouvais que je sentais mauvais sous les bras et que ces auréoles de transpiration étaient disgracieuses. Enfin, « je trouvais » était un grand mot en fait, je dirais plus que j’ai cédé à la pression du groupe. En effet, chaque fois qu’un professeur avait des auréoles de transpiration visibles quand il levait les bras, le groupe d’adolescents que nous étions riait bêtement. J’avais aussi envie de faire comme tout le monde : au début du collège, j’avais encore des cours de piscine, avec un vestiaire commun pour les filles. Les autres mettaient du déodorant, donc j’ai fini par faire le mouton et suivre le groupe.

Ayant la phobie des tâches mouillées (ou plutôt « ayant peur qu’on rie de moi », n’étant déjà pas hyper populaire…), je me suis tournée vers des anti-transpirants, couplés à un déodorant. En gros, l’anti-transpirant empêche la transpiration (lien article) de sortir (ce qui n’est pas bien, la transpiration étant un phénomène naturel de thermorégulation), quand le déodorant camoufle juste l’odeur corporelle derrière un parfum (très) artificiel.

Un début de transition : la pierre d’Alun

Vers mes 18 ans, je découvre la pierre d’Alun : cette petite pierre qui, passée sous l’eau et appliquée sous les bras, remplace le déodorant. J’essaye de l’utiliser mais, franchement, je suis déçue. J’ai l’impression de sentir mauvais sous les bras, je suis humide, bref, je regrette mon super produit industriel (spoiler alerte : il n’était pas bon pour la santé !). Donc je replonge.

Il faut savoir que la pierre d’Alun contient de l’aluminium (naturel), mais méfiez-vous des pierres d’Alun de synthèse (qui elles en contiennent donc aussi).

Cependant, là n’est pas le danger de la pierre d’Alun. En effet, par un procédé mécanique, elle va boucher les canaux sudoripares pour limiter la transpiration (comme un anti-transpirant). Cela peut entraîner des problèmes de santé ou l’apparition de boutons. La transpiration est un mécanisme naturel de thermorégulation ; le corps transpire pour réguler sa température intérieure. Si on ne transpire pas, le corps va s’échauffer et vous risquez des coups de chaleur (ou pire !).

Une alternative naturelle : le déodorant maison

Il y a quelques mois, j’ai décidé de me lancer dans le zéro déchet. Je me suis essayée au déodorant naturel, avec de l’huile de coco, du bicarbonate de soude, de la fécule de maïs et de la cire d’abeille. J’ai trouvé la recette sur le site d’Antigone 21. En 5 minutes j’avais réalisé mon premier déodorant maison.

Et cette fois, je me suis forcée à l’utiliser. Les premiers jours, je suais énormément (heureusement sans odeur, merci le bicarbonate de soude !). Je me demandais dans quoi je m’étais lancée, mais j’ai tenu, je n’ai pas cédé à l’appel du produit industriel (en même temps, je n’en avais plus…). Petit à petit, je me suis mise à moins transpirer. J’étais en plein sevrage. En effet, ma peau était agressée avec les produits industriels et, quand je suis passée au naturel, il lui a fallu une phase d’adaptation. Je dirais qu’elle a duré 2 semaines. Tous les matins, je prenais un peu de déodorant au bout de mon doigt et je me massais les aisselles. C’était agréable, ça sentait bon la noix de coco ! Je ne vous cache pas que je continuais à transpirer, parfois cela mouillait mes dessus, mais je n’en avais cure.

Le passage au « no déo »

Mars 2020 : le confinement débute. Je n’ai pas pensé à faire de provision d’huile de coco pour refaire du déodorant. Malgré les pénuries, j’arrive à trouver de l’huile d’amande. Je m’essaye à ma recette, il n’y a plus cette délicieuse odeur de noix de coco. J’ai de moins en moins envie de m’en mettre… et puis, il faut avouer que je ne sors pas (je vous rassure, je me douchais quand même, ma flemme n’allait pas jusque-là !). J’oublie (plus ou moins volontairement) de mettre du déodorant le premier jour, puis le second jour et ainsi de suite. Au début, j’avais l’impression de ne pas sentir bon, d’autant plus que j’étais enceinte, je me demandais si mes hormones ne me jouaient pas un tour. Et puis je me suis habituée à cette odeur. C’est moi. Ça sent moi, et ce n’est pas désagréable : c’est naturel !

Depuis, j’ai pris l’habitude de ne plus mettre de déodorant. Même si je fais du sport. Même si je vais travailler.  Oui, je transpire, j’ai les aisselles et les vêtements mouillés. Oui, il peut m’arriver de sentir un peu « fort » en fin de journée. Mais cela est vite oublié avec la douche.

Au final, je me sens bien comme cela, j’aime bien l’odeur de ma peau. De plus, ayant un nourrisson à la maison, je pense qu’il apprécie lui aussi de sentir la « vraie » odeur de sa maman, car je n’utilise pas non plus de parfum. Pourtant, je ne suis pas une personne sale, je nettoie mes aisselles tous les jours ! Ne pas utiliser de déodorant ne signifie pas forcément que vous êtes une personne sale, cela n’a rien à voir avec l’hygiène ! Et vous, avez-vous pensé à vous passer du déodorant ? Pour la planète ou pour vous ? Dites-moi tout dans un commentaire !

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Expérience personnelle

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