Depuis 2015, de nombreuses villes se sont portées candidates pour organiser les Jeux olympiques de 2024, mais à l’issue de plus de deux ans de suspense, c’est Paris qui a été choisie. Revenons sur l’attribution de ces Jeux olympiques d’été 2024, sur la candidature de Paris et sur les surprises que cette 33e olympiade de l’ère moderne nous réserve !
Le processus de candidature pour accueillir les Jeux olympiques 2024
Le processus pour choisir quelle ville accueillera les Jeux olympiques est très long. C’est une étape très importante qui demande un investissement en temps considérable pour toutes les villes qui veulent se porter candidates. Malgré le fait que l’organisation des Jeux olympiques soit souvent extrêmement coûteuse, plusieurs villes sont candidates à chaque édition.
Les raisons évoquées sont souvent d’ordre économique : dynamisation du tourisme avant, pendant et après les Jeux ; nouveaux contrats commerciaux ; augmentation de l’investissement dans la ville, en particulier de la part des étrangers ; amélioration de l’image de la ville qui se montre sous un air moderne et dynamique… Le simple fait d’être le centre de l’attention mondiale pendant près d’un mois (une quinzaine de jours de Jeux olympiques et une dizaine de jours de Jeux paralympiques) et de montrer la grandeur du pays organisateur a souvent raison des doutes budgétaires…
Le processus de candidature a donc débuté officiellement le 15 septembre 2015 lorsque toutes les villes souhaitant organiser l’évènement ont commencé à déposer leur dossier de candidature. La date limite de dépôt était fixée au 17 février 2016. Cependant, les villes ont fait part de leur volonté d’accueillir l’olympiade avant même que le processus ne soit officiellement commencé :
– Boston (États-Unis) a annoncé son envie d’organiser ces Jeux olympiques dès janvier 2015, mais la ville s’est retirée en juillet de la même année à cause de l’opposition d’une grande partie de la population. C’est alors la ville de Los Angeles qui a été choisie par les États-Unis pour défendre leurs chances d’organiser ces Jeux ;
– Hambourg (Allemagne) a signalé en mars 2015 sa volonté d’accueillir les Jeux olympiques en 2024, mais a dû se retirer pour les mêmes raisons que Boston ;
– Paris (France) s’est ensuite portée candidate en juin 2015 ;
– Rome (Italie) et Budapest (Hongrie) ont toutes les deux annoncé leur envie d’accueillir cet évènement en juillet 2015.
Pour 2024, il y a donc eu au total six villes qui se sont portées candidates, même s’il y a eu des désistements par la suite. Il y en avait eu autant en 2020, sept pour 2016 et même neuf pour 2012. Le nombre de prétendantes n’était donc pas particulièrement élevé cette année.
Cette étape, nommée par le Comité International Olympique (CIO) « Vision, concept des Jeux et stratégie » s’est terminée le 2 juin 2016, après l’analyse de chaque dossier par un groupe de travail. À son issue, toutes les villes candidates ont été retenues pour la suite : Rome, Budapest, Los Angeles et Paris.
Le dossier pour la seconde partie, « Gouvernance, aspects juridiques et financement des sites » devait être déposé avant octobre 2016 et cette étape s’est conclue en décembre de la même année par une commission d’évaluation du CIO sur les dossiers. Rome a retiré sa candidature peu après avoir déposé le dossier, pour des raisons budgétaires.
La dernière étape, « Livraison des Jeux, expérience et héritage en termes de sites olympiques » s’est terminée le 13 septembre 2017. Les dossiers ont été déposés en février et ont été étudiés jusqu’en septembre, date de l’annonce officielle de la ville hôte. Les trois villes encore candidates, Paris, Budapest et Los Angeles ont déposé leur dossier au CIO. Cependant, Budapest s’est retirée en février 2017, car elle a dû faire face à une vive opposition des habitants.
Le suspense restait entier entre Paris et Los Angeles. Les deux favorites présentant un dossier excellent, les CIO a pour la première fois émis l’idée d’attribuer les Jeux olympiques de 2024 et de 2028 en même temps afin que chacune des villes soit assurée d’en accueillir. Cette décision a été validée le 11 juillet 2017 et, face à la détermination de Paris de ne candidater que pour les Jeux olympiques de 2024, Los Angeles a retiré sa candidature pour 2024 au profit de 2028.
Ainsi, le 13 septembre dernier, c’est une double attribution qui a été validée : les Jeux olympiques de 2024 se dérouleront à Paris tandis que ceux de 2028 auront lieu à Los Angeles. L’annonce officielle de la ville hôte des Jeux olympiques de 2024 a été faite conformément au programme du CIO le 13 septembre 2017 à Lima, même s’il ne restait aucun suspense sur l’attribution de cette olympiade à la ville de Paris.
Pourquoi Paris a réussi à obtenir les Jeux olympiques ?
Avoir l’honneur d’organiser des Jeux olympiques n’est pas si facile ! Paris avait d’ailleurs été une candidate malheureuse pour l’organisation des Jeux en 2008 et en 2012. Cette année, tout a été différent.
Depuis que l’idée d’accueillir les Jeux olympiques à Paris en 2024 a germé dans la tête de Valérie Fourneyron lorsqu’elle était ministre des sports en 2013, ce sont les sportifs qui ont toujours été mis sur le devant de la scène. C’est Bernard Lapasset (président de l’organisme « World Rugby » de 2008 à 2016) qui, le premier, a tenté de convaincre autour de lui, et sa première cible n’a été autre que la maire de Paris, Anne Hidalgo.
L’engouement a pris de l’ampleur lorsque Tony Estanguet, qui a troqué son canoë pour un siège au CIO, s’est emparé du projet. Il a rapidement été rejoint par Etienne Thobois et Jean-Philippe Gatien (respectivement champions de badminton et de tennis de table). Par la suite, ce sont des sportifs de toutes les disciplines qui se sont montrés et ont milité pour la candidature de la capitale française : Cécile Berder (escrime), Jérôme Fernandez (handball), Emmanuel Lebesson (ping-pong), Clarisse Agbegnenou (judo), Teddy Riner (judo)… À l’international aussi, Paris a trouvé des supporters : le tennisman Rafael Nadal, la championne de BMX Mariana Pajon, le rugbyman Dan Carter, la championne de 100 m Elaine Thompson, le handballeur Mikkel Hansen…
Ce soutien sans faille, incarné par les protagonistes de l’évènement et non plus par des hommes politiques comme ça a été le cas par le passé, a sûrement contribué à convaincre le CIO.
Au-delà de la représentation, le contenu des propositions a été scruté par le Comité, et de ce côté-là aussi, Paris a appris de ses échecs passés. En effet, la ville a adapté sa candidature aux attentes du CIO en proposant une disposition plus compacte des sites olympiques et en utilisant beaucoup de sites déjà existants, limitant ainsi les coûts d’infrastructure.
En plus de valeurs sportives portées par le CIO, plusieurs causes sont soutenues par cette organisation olympiques et Paris les a aussi fait siennes : elle s’est engagée dans l’économie solidaire avec Muhammad Yunus (fondateur de la première institution de microcrédit) ou encore dans l’accueil des réfugiés.
L’un des gros axes de travail de Paris pour sa candidature a été le respect de l’environnement. Ainsi, un partenariat a été signé avec WWF France, une ONG qui soutient la protection de l’environnement. L’organisation compte jouer un rôle essentiel dans la construction du village olympique, pour s’assurer qu’il respecte des critères écologiques et qu’il pourra par la suite être transformé en « éco-quartier ». La ville s’est aussi engagée à créer des pistes cyclables pour accéder aux lieux accueillant les compétitions olympiques afin d’encourager à prendre le vélo. L’autre grand défi environnemental de Paris pour ces Jeux est de rendre la Seine assez propre pour que les compétitions en eau libre puissent s’y dérouler, un grand plan d’action a donc été présenté pour rendre cela possible. L’environnement étant une préoccupation croissante pour les CIO, ces initiatives ont sûrement joué en la faveur de la capitale française.
La candidature de Paris est renforcée par des chantiers prévus même en l’absence de Jeux olympiques et qui seront très intéressants pour l’organisation de l’évènement : le projet d’amélioration des transports en région parisienne, la construction d’une nouvelle gare à Saint-Denis ou encore la rénovation récente de plusieurs grands sites sportifs en sont des axes majeurs. De plus, étant donné que ces projets ne sont pas réalisés uniquement dans le cadre des Jeux, ils n’entrent pas dans le budget dédié.
Les sites des Jeux Olympiques à Paris en 2024
La présentation des sites accueillant les compétitions était contenue dans la troisième partie du dossier de candidature de chaque ville, ils sont donc déjà connus.
Pour Paris, presque tous se situent en Île-de-France. Répondant au désir du CIO de condenser tous les sites près de la ville organisatrice, il n’y a que les épreuves de voile et les matchs de football qui se dérouleront loin de la capitale. La voile aura en effet lieu à la Marina de Marseille, tandis que le football sera accueilli dans les stades de Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Nice, Saint-Etienne, Toulouse en plus du Parc des Princes parisien.
Cette organisation permettra d’avoir 80 % des structures localisées à moins de 10 km des résidences des athlètes. Ainsi, la grande majorité des sportifs pourront se rendre du village olympique au lieu de l’épreuve en moins de 30 minutes.
Le premier moment marquant des Jeux olympiques est sans nul doute la cérémonie d’ouverture, et la cérémonie de clôture doit elle aussi être à la hauteur de l’évènement. Ces deux moments forts se dérouleront dans le plus grand centre sportif français : le Stade de France. C’est aussi là-bas qu’auront lieu les épreuves d’athlétisme.
Non loin de là, l’un des plus gros chantiers prévus pour ces Jeux olympiques devrait voir le jour : la construction d’un centre aquatique flambant neuf. La natation, la natation synchronisée et le plongeon bénéficieront d’installations grandioses pouvant accueillir 15 000 personnes à 3 km du village olympique.
Plusieurs épreuves se dérouleront au cœur même de la capitale française grâce à des installations déjà existantes ou temporaires : le Champ-de-Mars pour le beach-volley, la Tour Eiffel pour le triathlon, la Seine sera le théâtre des épreuves de natation en eau libre, les Champs-Élysées verront défiler les cyclistes sur route, le Grand Palais accueillera l’escrime et le taekwondo, l’Esplanade des Invalides sera transformée en terrain de tir à l’arc, le Parc des expositions résonnera au bruit des ballons de handball et des balles de ping-pong, Roland Garros retrouvera les meilleurs tennismen du monde…
L’ensemble des sites et leur utilisation sont présentés sur le site officiel de Paris 2024.
Les surprises des Jeux olympiques à Paris en 2024
Régulièrement, de nouvelles disciplines font leur apparition dans la liste des épreuves olympiques. Le golf et le rugby à sept avaient par exemple fait leur grand retour et la boxe féminine avait fait son apparition au programme des Jeux olympiques de Londres. En 2020, le baseball, le softball, le skateboard ou encore l’escalade sportive seront représentés pour la première fois.
Paris devrait donc elle aussi réserver son lot de nouvelles épreuves, avec des fédérations sportives déjà très engagées pour rejoindre le programme des Jeux de 2024 : la pétanque, le squash ou le bowling sont de sérieux candidats. Plus atypique, les sports électroniques attirent toujours plus d’amateurs, les grands championnats se multiplient et ils pourraient commencer à être attirés par une reconnaissance olympique…
Beaucoup moins gaie, la question du budget se pose toujours… En effet, lors de chacune des précédentes éditions des Jeux olympiques, tous les budgets prévisionnels ont été dépassés : +6,1 milliards d’euros pour Londres, +23,5 milliards d’euros pour Rio et même +29,4 milliards d’euros pour Pékin ! De quoi inquiéter tous les Français qui se doutent que l’argent ne tombera pas du ciel mais viendra des contribuables !
La candidature de Paris repose sur la grande proportion d’infrastructures déjà existantes. Le nombre de constructions neuves, en dehors du village olympique et du centre nautique, sont extrêmement limitées. Ainsi, l’enveloppe prévue est de 6,6 milliards d’euros, répartis de la façon suivante :
– 3,6 milliards d’euros proviennent du CIO, de la billetterie et du marketing. Ils permettraient de financer les frais des athlètes (hébergement, restauration) ainsi que les sites de compétition ayant pour vocation d’être provisoire ;
– 3 milliards d’euros sont indépendants des Jeux olympiques : 1,5 milliards sont issus de fonds privés, 1 milliard provient de l’État et le reste est réparti entre la ville de Paris, la région Île-de-France, le département de Seine-Saint-Denis et quelques autres contributeurs. Cet argent sert à financer les infrastructures pérennes, qui restent même après les Jeux, telles que le village olympique, le centre nautique ou certains aménagements divers (transports en commun, enfouissement de lignes électriques, routes…).
La surprise que tout le monde attend reste cependant celle des médailles ! Le pays organisateur présente souvent des sportifs dans toutes les disciplines ou presque, puisqu’il est qualifié d’office dans l’ensemble des épreuves. C’est l’occasion pour des candidats peu connus de se faire un nom et peut-être que l’effet Jeux olympiques les aidera à se surpasser ! On se souvient ainsi des 65 médailles (dont 29 en or) de la Grande-Bretagne aux Jeux olympiques de Londres, contre 47 médailles (dont 19 en or) à Pékin ou encore 30 médailles (dont 9 en or) à Athènes.
Alors, que pensez-vous de la candidature de Paris pour accueillir les Jeux olympiques en 2024 ? Les sites choisis vous semblent-ils adaptés ? Quels sports aimeriez-vous voir au programme à Paris ? N’hésitez pas à répondre dans un commentaire !
Ursuline
Sources texte :
Leparisien.fr : article 1, article 2, article 3, article 4
Lequipe.fr : article 1, article 2
Personnellement, je ne trouve pas d’inconvénient à ce que Paris accueille les J.O. en 2024. Ce qui me rend perplexe ce sera l’impact auprès des contribuables si le budget venait à être dépassé. Pour ce qui est des sites où auront lieux les épreuves, je pense qu’ils ont été parfaitement choisis.