Vous connaissez sans doute l’escrime, ce sport de combat impliquant une arme blanche et faisant penser à une activité de mousquetaire. Petit tour d’horizon de ce sport mythique et ancestral.
L’histoire de l’escrime
L’art de manier une arme blanche remonte à l’Antiquité, notamment représenté sur des bas-reliefs égyptiens datant de Ramsès III. Au Moyen Âge, l’escrime est réservée aux champs de bataille et donc aux nobles qui sont les seuls à pouvoir s’offrir l’équipement (armure, bouclier, monture), mais aussi l’épée et la formation à son maniement.
L’escrime de loisirs naît grâce à l’arrivée de la rapière et aux premiers tournois organisés dans les cercles de la noblesse. Des « Traités d’escrime » (Des Fechtbücher) ont été écrits en Allemagne du XIVe au XVIe siècle par plusieurs maîtres d’armes parmi lesquels Johannes Liechtenauer, le maître incontesté du XIVe siècle. Ces traités montrent que la pratique de l’escrime est alors mixte, bien que minoritaire de la part des femmes. Cette théorisation de la pratique féminine disparaît deux siècles plus tard à l’époque où l’escrime sportive se différencie de l’escrime de combat, avec des maîtres d’armes français.
La codification de l’escrime et la définition de ses termes ainsi que l’organisation de véritables cours d’escrime en France a eu lieu au cours du XVIIe siècle par des maîtres d’armes tels que Le Perche du Coudray, Besnard ou Philibert de la Touches, tous aristocrates. L’escrime de compétition se développe au XXe siècle dans une certaine forme de respect des traditions relatives aux questions d’honneur dont les femmes étaient exclues. Toutefois, par ses combinaisons couvrant l’ensemble du corps, l’escrime correspondait aux critères de décence imposés aux femmes au début du XXe siècle, ce qui facilite leur accession à ce sport. Les Jeux olympiques de 1924 à Paris ouvrent même une compétition féminine d’escrime.
De nos jours, l’escrime est un sport international, même si son ouverture sur le monde a été tardive : elle a commencé dans les années 1960 avec l’apparition d’escrimeurs coréens et chinois. C’est également un sport qui s’est ouvert à toutes les classes sociales et qui n’est plus réservé à une élite comme il l’a été à ses débuts.
L’escrime : ses valeurs et ses armes
L’escrime est un sport de combat, qui comporte un certain nombre de valeurs. La première, et la plus importante, est la notion de respect : pour son adversaire mais aussi pour l’arbitre. Les tireurs se saluent entre eux et saluent l’arbitre au début de l’assaut ainsi qu’à la fin de celui-ci. Si un tireur ne respecte pas cette règle, il risque l’exclusion pour toute la saison de compétitions. La deuxième valeur est une grande maîtrise de soi et un certain sens de la stratégie : il faut réussir à toucher son adversaire en respectant les règles tout en anticipant et esquivant ses assauts. Enfin, la troisième valeur est une valeur physique : l’escrime est un sport très exigeant demandant une grande souplesse, de bons réflexes et de l’endurance. L’escrime étant un art martial, elle contribue à renforcer ces valeurs dans un souci d’harmonie du corps et de l’esprit.
Passons maintenant aux armes utilisées en escrime : elles comportent chacune des spécificités. L’escrime sportive contemporaine utilise trois armes : le fleuret, l’épée et le sabre. Tout d’abord, nous allons aborder le fleuret. Le fleuret est une arme créée au XVIIe siècle pour servir d’arme d’entraînement. C’est une arme légère et flexible généralement utilisée par les débutants, même si elle est également présente en compétition. La particularité du fleuret est que seules les touches effectuées au niveau du buste et avec la pointe (pas la lame) sont valides. La deuxième arme utilisée en escrime est l’épée. L’épée contemporaine a été inventée au XIXe siècle pour servir lors de duels. C’est une arme plus lourde et moins flexible que le fleuret, et le tireur peut toucher son adversaire sur le corps entier y compris le masque (tête) et les pieds. Il ne peut cependant toucher qu’avec la pointe de son arme, tout comme le fleuret. Enfin, la dernière arme est le sabre. Le tireur peut toucher son adversaire uniquement sur la partie haute du corps : de la ceinture jusqu’à la tête, à l’exception des deux mains. En revanche, contrairement aux deux autres armes vues précédemment, le sabreur peut toucher avec la pointe mais aussi avec la tranche de son arme.
Ces trois armes se pratiquent suivant des conventions qui leur sont propres, notamment s’agissant des règles de priorité lors d’une touche simultanée : l’épée les tolère, mais le sabre et le fleuret doivent se conformer aux phrases d’armes qui sont l’enchaînement des actions offensives, défensives et contre-offensives. Ainsi, le combat est une forme d’échange, rythmé par des attaques, des parades et des ripostes. La codification de ces phrases d’armes permet de départager les tireurs en cas de touches simultanées. Néanmoins, quelle que soit l’arme, il est interdit de porter des coups avec la coquille (la base de l’arme) et d’utiliser son bras non armé, qui doit rester dans le dos du tireur.
Depuis les années 2010 est apparu un nouveau type d’arme : le sabre laser appelé aussi sabre laser sportif. Elle a été reconnue officiellement par la Fédération Française d’Escrime (FFE) en 2019. Sa pratique est issue de la saga Star Wars et s’organise autour de trois types : combat sportif, katas et chorégraphie de combat.
Lors des derniers mondiaux d’escrime en juillet 2022, la France s’est hissée première du classement avec quatre médailles d’or, deux d’argent et deux de bronze. Viennent ensuite la Corée du Sud puis l’Italie respectivement en deuxième et troisième position. Les escrimeurs français sont donc très attendus pour les prochains Jeux olympiques de Paris en 2024 !
Connaissiez-vous les subtilités des armes dans l’escrime ? Cet article vous a-t-il donné envie de vous intéresser à ce sport ? N’hésitez pas à laisser un commentaire !
Absolem
Sources texte et images :
Expérience personnelle
Fédération Française d’Escrime
Wikipédia
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