La piroplasmose équine

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Avec l’été, vous avez peut-être prévu de grandes balades ou randonnées à cheval sur des sentiers boisés afin de profiter de la douceur de la forêt. En fonction de là où vous irez, vous croiserez peut-être sur votre chemin des tiques, ces acariens capables de transmettre des maladies aux humains, mais aussi aux chevaux. Les piqûres de tiques peuvent ainsi inoculer la piroplasmose équine, une maladie infectieuse très répandue en Europe. Lisez la suite de cet article pour en savoir plus.

Qu’est-ce que la piroplasmose ?

La piroplasmose équine est une maladie transmise par une piqûre de tique aux chevaux. Plusieurs espèces de tiques sont capables de transmettre la maladie par le biais de ce qu’on appelle des « piroplasmes » qu’elles injectent aux chevaux au moment où elles se nourrissent de leur sang. Les piroplasmes sont des parasites qui vont envahir les globules rouges pour finalement les faire éclater. Deux piroplasmes peuvent contaminer les chevaux : Theileria equi et Babesia caballi, ce qui signifie qu’un équidé peut être contaminé par deux piroplasmes à la fois.

Il est à noter que la piroplasmose n’est pas une maladie exclusivement réservée aux chevaux. Les hommes, les chiens et les espèces bovines notamment, peuvent également être contaminés, mais par des piroplasmes différents.

La piroplasmose équine n’est pas une maladie contagieuse, c’est-à-dire qu’elle ne peut pas se transmettre directement d’un cheval à l’autre. Cependant, les chevaux infectés représentent tout de même un risque puisqu’ils sont des réservoirs de la maladie. Ainsi, une fois contaminés, les équidés peuvent rester porteurs de piroplasmes pendant une très longue période, allant de plusieurs années en cas de contamination non traitée à Babesia caballi, à leur vie entière dans le cas de Theileria equi qui est capable de résister aux traitements actuels. Ils peuvent alors transmettre ces parasites aux tiques de leur environnement, qui contamineront à leur tour d’autres équidés. Une tique infectée le restera tout au long de sa vie dont la durée moyenne est de quatre ans et, dans le cas d’une infection à Babesia caballi, elle pourra la transmettre à sa descendance.

Symptômes et diagnostic de la piroplasmose

Les chevaux infectés par des tiques porteuses des parasites responsables de la piroplasmose mettent environ 10 à 20 jours avant de déclarer les premiers symptômes, s’il y en a. Beaucoup de chevaux restent asymptomatiques, notamment dans les zones de large circulation de la maladie. En cas de symptômes, on distingue plusieurs formes cliniques :

– la forme aigüe, la forme la plus courante qui se caractérise par une fièvre dépassant souvent 40°C, une anorexie liée à une perte d’appétit, de la fatigue, une augmentation de la fréquence cardiaque et respiratoire, de la déshydratation, des muqueuses pâles, jaunâtres ou congestionnées, des pétéchies (petites taches rouges au niveau des muqueuses) et des urines de couleur sombre ;

– la forme subaigüe pour laquelle on peut observer des épisodes discontinus de fièvre, un amaigrissement voire des signes de colique légère ;

– la forme chronique dont les symptômes sont peu visibles, les équidés peuvent présenter une perte d’appétit ainsi qu’une anémie modérée, parfois accompagnées d’une baisse de performance et de pics d’hyperthermie.

En cas de suspicion de piroplasmose face à ces différents tableaux cliniques, plusieurs outils diagnostics peuvent être utilisés pour détecter la maladie. Le vétérinaire pourra tout d’abord réaliser un examen nommé numération formule sanguine afin de détecter une potentielle anémie. Pour confirmer le diagnostic de piroplasmose, il devra également faire des tests diagnostiques sanguins afin de chercher la présence d’ADN des piroplasmes via un test PCR. Différentes techniques sérologiques peuvent également permettre de mettre en évidence la présence d’anticorps dirigés contre Theileria equi et Babesia. Deux tests sérologiques devront être réalisés afin d’observer l’évolution du nombre d’anticorps : un nombre croissant indiquant une infection récente à ces parasites.

Traitement et prévention

En France, il n’existe à l’heure actuelle qu’une seule molécule active pour lutter contre la piroplasmose équine, l’imidocarbe. En complément, d’autres médicaments pourront être donnés pour limiter les différents symptômes ainsi que les effets secondaires de l’imidocarbe.

La piroplasmose équine est une maladie largement répandue en Europe et particulièrement dans les deux tiers sud de la France, en Italie et en Espagne. Il n’y a pas de réel moyen de prévention pour l’éviter, aucun vaccin n’existe actuellement et l’efficacité des répulsifs anti-tiques n’a pas été démontrée. Les risques d’infection sont accrus chez les chevaux vivant en pâturage, particulièrement si les prés contiennent une partie boisée. C’est pourquoi il est conseillé de réaliser un entretien minutieux des pâtures et d’en débroussailler les bordures. Il est également important de porter une attention particulière aux chevaux vivant au pré ainsi que de bien les examiner au retour de vos balades. Il est essentiel de toujours retirer les tiques présentes à l’aide d’un tire-tique puis de désinfecter la zone piquée. Les parties du corps des équidés les plus sujettes aux piqûres de tiques sont le nez, la tête, le pli entre les antérieurs et le poitrail, la queue, le pli du grasset et la base de la crinière.

La piroplasmose équine est une maladie surveillée à l’international via l’Organisation Mondiale de la Santé Animale afin d’éviter la propagation de la maladie lors du transport des chevaux. Certains pays comme les États-Unis, le Canada et le Japon surveillent particulièrement la maladie puisqu’elle y est peu présente, bien que les tiques vectrices de l’infection aient déjà été mises en évidence sur ces territoires. L’arrivée de chevaux contaminés pourrait donc y déclencher de très nombreux cas. Ainsi, une sérologie peut être demandée pour tout déplacement de chevaux en dehors de l’Union européenne.

Saviez-vous que les tiques pouvaient être vectrices de maladies touchant les équidés ? Avez-vous des conseils à partager pour protéger les chevaux des piqûres de tiques ? N’hésitez pas à partager votre expérience en commentaire.

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