En septembre 2017, Martin Fourcade a été choisi pour devenir le porte-drapeau français aux Jeux olympiques de Pyeongchang 2018. C’était presque une évidence que ce biathlète au palmarès impressionnant précède la délégation française lors de la cérémonie d’ouverture. Mais qui est-il, quel est son palmarès et quelles ambitions nourrit-il ? Découvrez-le dans la suite de cet article !
Petit rappel sur le biathlon, le sport de Martin Fourcade
Pour bien comprendre la carrière de Martin Fourcade, il faut connaître le sport qu’il pratique : le biathlon. Il s’agit d’une discipline mêlant ski de fond et tir à la carabine (avec cinq cibles à viser pour chaque tir, situées à 50 m de l’athlète). Plusieurs épreuves existent dans ce sport, où le but est toujours de terminer en un minimum de temps :
– L’individuelle : les athlètes partent les uns après les autres et doivent enchaîner parcours de ski de fond (des tours de 3 km pour les femmes et de 4 km pour les hommes, soit au total respectivement 15 et 20 km) et tir à la carabine : tour – tir couché – tour – tir debout – tour – tir couché – tour – tir debout – tour. En cas de faute au tir (s’il loupe la cible), le sportif a une minute de pénalité qui s’ajoute à son temps final.
– Le sprint : cette épreuve, la plus courte du biathlon, est constituée d’une course de ski de fond de 10 km (ou 7,5 km pour les femmes) coupée par deux séances de tir (une couchée puis une debout). En cas de faute au tir, le sportif doit faire un tour supplémentaire de 150 m par faute, ce qui lui fait perdre environ 25 secondes à chaque fois.
– La poursuite : elle est organisée après le sprint (ou plus rarement après l’individuelle), car les participants partent dans l’ordre d’arrivée du sprint (ou de l’individuelle), en conservant le même écart de temps. Elle se décompose en : tour – tir couché – tour – tir couché – tour – tir debout – tour – tir debout – tour, pour un total de 12,5 km parcourus pour les hommes et 10 km pour les femmes. En cas de faute au tir, le sportif doit faire un tour de pénalité de 150 m par faute.
– La mass-start (ou départ en ligne) : il s’agit de la même épreuve que la poursuite, à la différence que tous les concurrents partent en même temps.
Des épreuves de relais existent aussi (par équipe de quatre hommes, de quatre femmes ou de deux hommes et deux femmes). Les hommes parcourent alors 7,5 km et les femmes 6 km, et chaque athlète fait une séance de tir couché puis debout au cours de son passage. Petite différence au tir, les participants ont chacun trois balles supplémentaires (aussi appelées balles de pioche) qu’ils peuvent utiliser s’ils loupent une cible au lieu de faire un tour de pénalité.
Chaque saison, deux grandes compétitions internationales sont organisées :
– Les Championnats du monde : ils sont organisés tous les ans (sauf les années olympiques) et le champion du monde est sacré à l’issue d’une course unique.
– La Coupe du monde : au cours d’une saison, plusieurs courses sont organisées dans chaque épreuve, rapportant à l’athlète des points au classement de l’épreuve et au classement général du biathlon. Le meilleur athlète d’une discipline remporte un « petit globe » dans la discipline à la fin de la saison, tandis que le sportif s’étant hissé en haut du classement général gagne un « gros globe » pour ses performances générales en biathlon.
La jeunesse de Martin Fourcade
Martin Fourcade est né le 14 septembre 1988 à Céret, dans les Pyrénées-Orientales et a deux frères, Simon son aîné et Brice son cadet. Lorsque ses enfants étaient jeunes, le père Fourcade était accompagnateur de montagne et leur a rapidement transmis la passion de la montagne et de la nature, ainsi qu’un intérêt certain pour les sports d’hiver.
Très impliqués dans les activités culturelles et sportives de leur commune, les parents de Martin Fourcade ont toujours encouragé leurs enfants à pratiquer une activité physique. Martin Fourcade a donc été un enfant touche-à-tout en matière de sport. Il s’est essayé à l’athlétisme, au judo, à la natation et au VTT. C’est lorsqu’il avait 10 ans que son grand frère Simon l’a initié au biathlon.
Pour se perfectionner, Martin a suivi une classe de sport études au lycée de Font-Romeu, dans sa région d’origine, où il a pratiqué le ski nordique et le triathlon en plus du biathlon. Il est ensuite parti étudier à Villard-de-Lans (dans le Vercors, au sud de Grenoble) en 2004, mais l’éloignement de ses camarades et de sa petite-amie l’a poussé à abandonner son école et son sport fétiche pour revenir dans ses Pyrénées natales. L’appel du biathlon était cependant trop fort et Martin Fourcade est reparti s’entraîner à Villard-de-Lans avant d’intégrer le pôle France de Prémanon.
En 2006, à 18 ans, Martin Fourcade a débuté sa carrière internationale. C’est cette même année que son frère aîné, Simon, a participé aux Jeux olympiques de Turin, ouvrant la voie à son cadet qui y participera quatre ans plus tard…
La carrière de Martin Fourcade
Dès 2007, Martin Fourcade a remporté une médaille de bronze aux Championnats du monde junior en relais. Il a disputé ses premières épreuves en Coupe du monde en 2007/2008 et a terminé 24e du classement général lors de sa première saison complète en 2008/2009.
La saison 2009/2010 a été l’année de la révélation pour Martin Fourcade. Il s’est hissé plusieurs fois dans le top 10 avant de se libérer totalement aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010 où il a remporté une médaille d’argent en mass-start. Quelques semaines plus tard, il est monté pour la première fois sur le podium de la Coupe du monde (3e place en sprint, puis 1ère place en poursuite et en sprint cette même année). Il a terminé la saison en remportant le petit globe de cristal de la poursuite.
Les années suivantes, Martin Fourcade n’a fait que monter en puissance. En 2010/2011, il a terminé 3e du classement général de la Coupe du monde et a gagné son premier titre de champion du monde et dès l’année suivante il a remporté le gros globe de cristal de la Coupe du monde.
La saison 2012/2013 est marquée par le fait que Martin Fourcade est resté en tête du classement de la Coupe du monde du début à la fin de la saison, ce qui n’était jusqu’alors jamais arrivé, et malgré une blessure à l’épaule il a réalisé un grand chelem en remportant tous les petits et le gros globe de la Coupe du monde.
La seconde saison olympique de Martin Fourcade, en 2013/2014, lui a permis de devenir l’athlète français le plus médaillé en individuel lors des Jeux olympiques d’hiver, grâce aux deux titres (poursuite et individuelle) et à la médaille d’argent (mass-start) qu’il a ajoutés à son palmarès.
Depuis qu’il a obtenu le gros globe de la Coupe du monde, Martin Fourcade n’a eu de cesse de le défendre et de prendre le départ de toutes les courses qu’il pouvait pour garder sa place, malgré quelques embûches comme une mononucléose qui a perturbé son entraînement à l’été 2014 pour la saison suivante. Alors qu’il est depuis toujours l’un des meilleurs biathlètes en ski de fond, c’était le tir qui pouvait lui faire perdre de précieuses places au classement. Il n’a donc eu de cesse de s’entraîner, jusqu’à attendre actuellement 90 % de précision.
Martin Fourcade a toujours réussi à conserver ce gros globe et est le premier athlète à l’avoir gardé six années de suite (2012 à 2017), dont trois années en faisant le grand chelem des petits globes (2013, 2016 et 2017). Fin décembre 2016, Martin Fourcade a même célébré son 100e podium de sa carrière en République Tchèque. Le biathlète français impressionne par sa polyvalence, qui lui a permis d’être titré dans toutes les épreuves.
2017 et 2018 : la consécration pour Martin Fourcade
La saison 2016/2017 a tout d’abord été sportivement une saison exceptionnelle. Enchaînant 13 podiums consécutifs en Coupe du monde, Martin Fourcade a égalé son record de 2013. Il a aussi remporté pour la 6e fois consécutive le gros globe de la Coupe du monde et a réalisé pour la 2e fois consécutive un grand chelem des petits globes. Hasard ou présage, cette victoire a eu lieu à Pyeongchang (Corée du Sud), là où se dérouleront cette année les Jeux olympiques. Martin Fourcade a aussi atteint cette année les 20 petits globes et les 11 titres de champion du monde (dont 10 individuels et 1 en relais). Finalement, il a battu son meilleur score au classement général de la Coupe du monde, en atteignant les 1322 points (contre 1248 lors de sa précédente meilleure saison, en 2012/2013).
Au-delà des considérations purement sportives, la notoriété du biathlète semble avoir atteint cette année les sommets. Le sondage d’Odoxa (pour RTL et Groupama) indique que 21 % des interrogés l’ont cité comme la personnalité sportive de 2018 (devant des footballeurs comme Grizemann ou Mbappé, pourtant très attendus pour la Coupe du monde de football qui est l’évènement sportif le plus attendu de l’année devant les Jeux olympiques). Martin Fourcade a aussi été élu sportif de l’année 2017 par Eurosport.fr, devant le judoka Teddy Riner et le décathlonien Kevin Mayer.
Mais la reconnaissance ultime, le privilège accordé à seulement une poignée d’Hommes et dont Martin Fourcade peut s’enorgueillir, c’est d’être porte-drapeau de la France pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Pyeongchang 2018. Le biathlète savait être dans les favoris pour cette nomination, et s’était exprimé dans la presse en disant qu’il hésiterait si on lui faisait la proposition, compte tenu de l’effort physique et nerveux que cela représente à seulement deux jours de sa première épreuve. Cependant, lorsque le temps de la décision est venu, c’est très honoré que Martin Fourcade a annoncé qu’il acceptait cette mission.
Evolution de Martin Fourcade ?
Martin Fourcade est déjà le sportif français le plus médaillé des Jeux olympiques d’hiver avec deux médailles d’or et deux d’argent et est incontestablement le meilleur dans sa discipline, comment peut-il encore évoluer ?
Martin Fourcade va continuer à pratiquer son sport, sa passion. Les biathlètes peuvent avoir des carrières très longues, c’est le cas par exemple du norvégien Ole Einar Bjørndalen, 43 ans, professionnel depuis 1992 et athlète le plus médaillé des Jeux olympiques d’hiver avec 13 médailles accumulées entre 1998 et 2014. Martin Fourcade a donc encore le temps de se perfectionner au tir, de monter sur des podiums, de gagner des titres et d’asseoir sa légende. Pour cela, il devra surveiller de près son plus grand adversaire du moment, Johannes Thingnes Bø, de cinq ans son cadet et qui s’est déjà hissé à la deuxième et à la troisième position du classement général de la Coupe du monde ces dernières saisons.
Il est malgré tout possible que Martin Fourcade fasse quelques infidélités au biathlon ! En effet, il a toujours été intéressé par le ski de fond, son point fort au biathlon. Il s’était lancé en 2012 en participant à une épreuve de Coupe du monde en Suède, où sa 48e place lui permettait de participer aux Mondiaux (même s’il avait préféré se concentrer cette année-là sur le biathlon). L’année suivante, il avait comme ambition de disputer à la fois la Coupe du monde de biathlon et celle de ski de fond, mais sa santé l’a contraint à ralentir le rythme et il a à nouveau privilégié le biathlon. Toujours est-il qu’après cette saison olympique, il n’est pas exclu que l’idée de participer à des épreuves de ski de fond revienne dans l’esprit de Martin Fourcade.
Finalement, c’est avec un thème cher à Martin Fourcade que cet article va se conclure : le dopage. L’athlète a souvent exprimé des positions assez tranchées à ce sujet, n’hésitant pas à dire qu’il n’avait aucune estime pour les sportifs ayant recours à ces substances interdites. Il lui tient à cœur de corriger l’amalgame qui est souvent fait entre le dopage et le fait d’être très performant dans une discipline. Il a même dit en 2016 « Je ne sais pas, je ne pourrais pas expliquer pourquoi j’arrive à battre les athlètes qui sont dopés. Il y a un peu de magie dans le sport, il y a aussi une énorme passion, beaucoup de travail ».
C’est sur ces sages paroles que se termine cet article sur Martin Fourcade. Connaissiez-vous le biathlon et le palmarès de Martin Fourcade ? Aviez-vous déjà entendu parler de son attirance pour le ski de fond ou de son engagement contre le dopage ? Dites-nous tout dans un commentaire !
Ursuline
Sources texte :
– rtl.fr
Sources images :
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– Image 3 et 4 : tableaux personnels
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