Vers une utilisation des vêtements plus écoresponsable

Pour être plus écologique, on peut jouer sur l'entretien des vêtements
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Je vous ai parlé dans l’article « Vers une industrie de la mode plus écologique » de la pollution liée à l’industrie textile et des initiatives visant une mode plus respectueuse de l’environnement. Cependant, la vie du vêtement ne se limite pas à l’industrie de la mode : une partie de la pollution et du gaspillage de ressources provient de nos activités à nous, consommateurs et utilisateurs. Revenons donc maintenant sur ce que nous pouvons changer pour une utilisation des vêtements plus écoresponsable.

L’entretien des vêtements

L’état des lieux de la pollution

Un vêtement est acheté, lavé, porté, lavé, séché, parfois repassé avant d’être à nouveau porté et ainsi recommencer un nouveau cycle d’utilisation. Il faut être conscient que chaque étape de l’entretien d’un habit demande de l’énergie et de l’eau. Moins un vêtement est porté longtemps (seulement quelques heures avant d’être lavé), plus il faut multiplier le nombre de cycles d’entretien et cela augmente donc le besoin de ces ressources au cours de la vie d’un vêtement.

Au-delà de cette consommation, nous utilisons souvent des produits pour faciliter l’entretien. Il peut s’agir de lessives ou d’adoucissants par exemple, constitués de substances qui peuvent avoir un impact écologique important. Les parfums utilisés pour que les vêtements « sentent le propre », les agents de blanchiment ou protecteurs de couleurs pour avoir un linge éclatant ainsi que les tensioactifs pour améliorer la performance du lavage ne sont pas toujours traités et peuvent se retrouver dans l’environnement.

Finalement, les vêtements eux-mêmes sont dégradés au fil des utilisations et des cycles d’entretien. Peu à peu, ils peuvent donc relarguer un certain nombre de particules qu’ils contiennent, soit directement sur la personne qui les portent, soit dans l’eau de lavage. C’est le cas essentiellement d’éthoxylates de nonylphénol (NPE) qui se dégradent en nonylphénol (NP), un perturbateur endocrinien.

Les initiatives pour une mode écoresponsable

Pour être plus écologique, on peut jouer sur l'entretien des vêtements

Pour être plus écologique, on peut jouer sur l'entretien des vêtements

Pour réduire l’impact de l’entretien des vêtements sur l’environnement, plusieurs gestes simples peuvent être mis en place.

La première chose serait de réduire le nombre de cycles d’entretien. En effet, les vêtements ne sont pas forcément sales lorsqu’ils n’ont été portés qu’une seule journée (voire moins), mais nous avons souvent l’habitude de nous changer quotidiennement. Si c’est bien entendu important pour certains vêtements (en particulier les sous-vêtements) ou dans certaines conditions (transpiration en cas de forte chaleur, taches), un haut, un pull ou un pantalon peuvent être portés quelques jours avant de passer en machine.

Lorsque l’heure d’une machine est arrivée, il est aussi possible de changer nos habitudes. Nous pouvons par exemple penser à laver le moins souvent possible à haute température, souvent 30 ou 40 °C suffisent à nettoyer les vêtements. De même, nous pouvons privilégier un cycle plus court et éviter d’utiliser un sèche-linge s’il fait beau et qu’il existe la possibilité d’étendre simplement le linge pour qu’il sèche.

Enfin, le choix des produits de nettoyage est important. Certains bénéficient d’un label écologique, qui garantit une plus grande proportion de substances biodégradables et une utilisation raisonnable de produits dangereux ou issus du pétrole tout en assurant un lavage de bonne qualité. En France, le principal label est l’écolabel européen pour les produits de lessive. Malgré cela, il faut rester conscient que ces lessives ont un impact environnemental qui ne reste malgré tout pas neutre, bien qu’il soit moins important que pour les produits classiques. Il est aussi possible de fabriquer sa propre lessive, afin de contrôler ce qu’elle contient et ainsi éviter les produits qui ont l’impact écologique le plus important. Cela peut même se révéler plus économique qu’acheter sa lessive.

La fin de vie des vêtements

L’état des lieux de la pollution

Après plusieurs cycles d’utilisation et d’entretien, le vêtement s’abîme et doit être changé. La fin de vie des vêtements est aussi à l’origine d’une certaine pollution liée essentiellement au gaspillage.

En effet, il faut savoir que chaque personne achète en moyenne 20 kg de vêtements neufs par an, mais que seule 30 % de la garde-robe est régulièrement portée. La mode impose aujourd’hui à l’industrie textile des vitesses de fabrication folles pour pousser les consommateurs à acheter, utiliser et jeter plus rapidement leurs habits. Les tendances ne durent pas et en conséquence les Français jettent en moyenne 12 kg de vêtements par an.

En plus de cette grande quantité de vêtements qui finissent à la déchetterie, il est important de souligner que la proportion de textiles recyclés est très faible : moins de 1 % sont utilisés pour fabriquer de nouveaux habits. La conséquence est bien sûre environnementale, mais aussi économique, puisqu’une réutilisation optimale de ces tissus permettrait d’éviter une perte de 80 milliards d’euros.

En France, on estime qu’environ 30 % des vêtements jetés sont réutilisés, soit à peu près 2,4 kg par an et par habitant. C’est essentiellement pour être transformé en autres vêtements, mais aussi pour en faire des chiffons ou des matériaux de rembourrage et d’isolation par exemple.

Les initiatives pour une mode écoresponsable

Il est possible de jouer sur la fin de vie des vêtements pour être plus écologique

Il est possible dêtre plus écoreponsable en jouant sur la fin de vie des vêtements

Assez naturellement, on imagine que pour réduire l’impact écologique des vêtements, il faut éviter le gaspillage. Pour cela, on peut trouver deux approches complémentaires.

Tout d’abord, il est possible d’acheter moins de vêtements, mais d’acheter mieux : si la majorité de notre garde-robe n’est pas utilisée, c’est que nous avons trop de vêtements. Il suffirait alors de faire plus attention à nos achats pour éviter la consommation excessive d’habits et ainsi encourager les industriels à produire plus raisonnablement. Une tendance appelée « capsule wardrobe » (signifiant « garde-robe capsule ») consiste à avoir un dressing minimaliste et très qualitatif (matières de bonne qualité, méthodes de production plus écoresponsables, protection sociale des ouvriers dans les pays de production…).

La seconde approche serait de recycler les vêtements que nous n’utilisons plus : la plupart des vêtements peuvent trouver une seconde vie de vêtements (nous vous avons déjà parlé d’un moyen de recycler les jeans), mais aussi comme torchon ou même comme matériau de rembourrage et d’isolation. Pour développer encore cet aspect, les industriels ont aussi un rôle à jouer afin de concevoir des vêtements plus faciles à transformer et à recycler.

Si nous ne mettons plus les vêtements, mais qu’ils sont encore en bon état, il faut penser aux dons ou à la vente d’occasion, qui de développe beaucoup. Il y a bien sûr la vente sur Internet (sur des sites comme Leboncoin, Vinted ou encore MyTwist), mais aussi les journées de « vide-dressing » (sur le même principe que le vide-greniers, mais uniquement pour l’habillement) ou encore les dépôts-vente qui proposent souvent des habits.

Voilà qui vous donne quelques clés pour utiliser vos vêtements de façon plus écoresponsable. Avez-vous certaines astuces pour limiter davantage votre impact sur l’environnement lors de l’utilisation de vos vêtements ? N’hésitez pas à les partager dans un commentaire.

Ursuline

Sources texte :

bastamag.net

bipiz.org

consoglobe.com

Ecologie.blog.lemonde.fr

– greenpeace.fr 1, 2 et 3

huffingtonpost.fr

journaldelenvironnement.net

lci.fr

lesechos.fr

lesinrocks.com

lexpress.fr

mmondialisation.org

novethic.fr

ready-for-the-resource-revolution.com

sloweare.com

usinenouvelle.com

Sources images :

– Image 1 : Photographie personnelle

Image 2

2 réflexions sur “Vers une utilisation des vêtements plus écoresponsable”

  1. Moi qui me suit attaquée à modifier mes habitudes de consommation de vêtements, cet article tombe à point nommé ! 🙂

     
  2. Bonjour,
    Votre Article est très intéressant.
    Nous avons bien trop de vêtements dans nos armoires, nous portons presque tout le temps les mêmes et nous en avons 3 fois trop.
    Depuis peu j’ai pris conscience que cela ne sert à rien d’avoir autant d’affaires, alors maintenant j’achète le minimum pour moi et mes enfants, et de plus en plus d’occasion sur internet ou les vides greniers. Grâce à cela nous pouvons mettre nos économies dans autres choses.
    Merci à vous

     

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