Le féminisme au XXIe siècle

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Même si la situation de la femme s’est améliorée au cours des dernières décennies, des changements doivent encore être faits, surtout dans certains pays orientaux. Vous avez déjà entend du parler du féminisme, mais vous ignorez s’il a encore raison d’être au XXIe siècle en Occident ? Voici une présentation de cette idéologie qui vous en apprendra davantage à ce sujet.

La définition du féminisme

Selon le site web Perspective Monde, le féminisme prônerait « l’égalité réelle entre les hommes et les femmes dans la vie privée et dans la vie publique ». Les personnes qui sont en faveur de cette idéologie désireraient donc que tous aient des droits égaux aux niveaux politique, social, économique, culturel et juridique.

Le féminisme peut également être vu en quatre étapes. Tout d’abord, il y a une prise de conscience individuelle par rapport à la position occupée par la femme qui semble problématique aux yeux de la personne concernée. Cette prise de conscience devient ensuite collective et la société en vient ensuite à se révolter. Finalement, des mesures sont prises pour pallier la situation qui ne convient pas à la collectivité.

Les premiers pas du féminisme

Le féminisme ne date pas d’hier : cette doctrine a fait sa première apparition durant le siècle des Lumières. En effet, c’est Olympe de Gouges, une femme politique d’origine française, qui a été la toute première figure emblématique du féminisme en rédigeant la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne en 1791. Malheureusement, ses requêtes n’ont pas été portées jusqu’aux oreilles des autres politiciens, qui étaient occupés à mener d’autres combats.

Le féminisme et ses premiers pas

Dans les années 1800, le mouvement a davantage pris forme et s’est propagé en France, en Angleterre, aux États-Unis et en Allemagne. À cette époque, la priorité des féministes est l’obtention du droit de vote, d’où le nom de « suffragettes » pour les désigner, qui provient du mot anglais suffrage.
En 1893, c’est la Nouvelle-Zélande qui est devenue le tout premier pays à adopter définitivement le suffrage universel. Effectivement, certains pays comme la Suède permettait aux femmes de participer à certaines élections seulement. À ce jour, tous les pays ont adopté le droit de vote des femmes, l’Arabie Saoudite étant le dernier état à avoir sauté le pas en 2011.

Ses différents courants

Comme toutes les idéologies de ce monde, il existe plusieurs courants féministes différents. Peu importe les nuances entre ceux-ci, la manière dont les individus essaient de changer les choses se ressemble souvent. La toute première façon de faire évoluer les mentalités est par l’éducation puisque c’est celle-ci qui nous enseigne de nouvelles valeurs et qui nous garde tous informés. Bien évidemment, il y a les manifestations. Les nombreux protestataires qui participent à des marches ont des méthodes différentes pour capter l’attention, allant de l’exhibition de poitrine à des choses beaucoup moins extrêmes, plus sages. Grâce à l’ampleur qu’ont pris les réseaux sociaux, les mouvements créés grâce à Facebook par exemple ne sont pas à négliger. Une récente campagne du nom de Free the Nipple, qui dénonce la censure excessive des mamelons des femmes en ligne, a débuté cette année. Ce mouvement a touché de nombreuses célébrités comme Rihanna et Miley Cyrus puisque celles-ci ont été censuré sur Instagram pour avoir publié des photos d’elles sans chandail non-censurées.

Chacun d’entre eux ne prône pas la même chose, voici donc une présentation très brève de trois de ses courants.

Le féminisme libéral égalitaire

Quelles valeurs défend-il ?

  • l’égalité de l’accès à l’éducation
  • l’égalité juridique
  • l’égalité politique
  • l’égalité salariale
  • l’égalité de l’accès aux études
  • l’égalité au travail

Pourquoi défend-il ces valeurs ?

La raison d’être du féminisme libéral égalitaire est donc le désir de mettre l’homme et la femme au même niveau d’importance pour que ceux-ci puissent vivre en société conjointement. À cause de la discrimination dont les femmes ont été ou sont encore victimes à travers le monde en raison des préjugés, des valeurs ou des mentalités en place, les participants de ce courant se sont battus ou continuent de se battre pour l’égalité des sexes.

Le féminisme radical de la spécifité 

Que veut-il ?

  • Assurer l’égalité des femmes par rapport aux hommes aux niveaux politique et personnel.
  • Mettre fin à la division sociale entre les deux sexes.
  • Dénoncer le système patriarcal actuel et le capitalisme qui oppriment la femme (par l’endossement des tâches ménagères, le maintien des écarts salariaux, les discriminations à l’embauche, etc.).

Pour quoi se bat-il ?

Les féministes se sont battues pour les moyens de contraception

Tout d’abord, les féministes radicaux de la spécifité défendent la réappropriation du contrôle des corps des femmes par celles-ci. Cela se passe par exemple par les moyens de contraception ou encore par le droit à l’avortement. Ensuite, ils revendiquent une équité réelle dans la maison, ce qui rejoint en quelque sorte le féminisme libéral égalitaire tout en ayant la principale volonté l’abolition de la division sociale entre les hommes et les femmes. Finalement, la liberté sexuelle des femmes est aussi importante à leurs yeux.

Le féminisme radical lesbien

Quelles sont ses revendications?

  • l’égalité des hommes et des femmes comme le féminisme libéral égalitaire
  • l’abolition de la contrainte à l’hétérosexualité des femmes
  • la fin de l’exploitation des femmes par le capitalisme et le système patriarcal
  • la reconnaissance des lesbiennes aux niveaux social et politique

Pour quoi se bat-il ?

Si le mariage entre deux personnes homosexuelles est légal dans plusieurs pays, les droits de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) restent encore à être défendus dans certains coins du globe.

Le féminisme : la situation de la femme à travers le monde aujourd’hui

En France

Les féministes françaises contre la taxe tampon

Les écarts entre les femmes et les hommes se sont considérablement réduits au cours des dernières années, mais il reste encore des progrès à faire au niveau des salaires, des tâches domestiques et de la vie politique. Les différences de salaire, relevées par l’Observatoire des inégalités, sont flagrantes :

  • À temps complet, une femme gagne 14 % moins qu’un homme.
  • Tout temps de travail confondu, une femme reçoit un salaire 24 % moins élevé que celui d’un homme.
  • Une femme avec la même expérience de travail qu’un homme gagne 9 % moins qu’un homme au même poste.
  • Les cadres de sexe féminin touchent un salaire 29,1 % moins important que les cadres de sexe masculin.

Il existe aussi d’importantes discriminations au niveau de l’embauche et de l’avancement professionnel :

  • 31 % des femmes ont été discriminées à leur embauche et 20 % à leur retour d’un long congé (maternité, adoption, maladie, etc.).
  • Un Français sur trois aurait assisté à l’impossibilité de l’avancement professionnel d’une femme à cause de ses enfants.
  • Plus de 80 % des Français trouvent que certains métiers s’adressent plus aux hommes qu’aux femmes.

Selon le même site web, les femmes passeraient au quotidien 3,9 heures à effectuer des tâches ménagères contre 2,3 heures pour les hommes.
En 2012, à l’Assemblée nationale française, 73,3 % des députés étaient des hommes et 26,9 % étaient des femmes. Deux années plus tard, au Parlement européen, l’écart s’est réduit mais reste considérable : 63,6 % des députés présents étaient de sexe masculin contre 36,4 % qui étaient de sexe féminin. Par contre, les femmes en politique sont très présentes puisque la France se classe au 1er rang des pays qui ont le plus de ministres de sexe féminin.

Au Canada

Féministes québécoises

Tout comme leurs cousines françaises, les Canadiennes consacrent beaucoup plus de temps aux tâches ménagères que leurs conjoints. En effet, selon Statistiques Canada, ces derniers passeraient hebdomadairement 8,3 heures par semaine à faire par exemple du lavage, du ménage ou de la cuisine alors que leurs conjointes effectueraient ces tâches pendant 13,8 heures par semaine. De plus, les Canadiennes accordent plus de temps à leurs enfants que leurs partenaires ; ces derniers leur accordent hebdomadairement 24,4 heures alors que cette durée s’élève à 50,1 heures pour leurs mamans.

Encore selon Statistiques Canada, les écarts entre les salaires pour de nombreux secteurs sont flagrants et une certaine discrimination au niveau de l’emploi occupé sont présents :

  • La majorité des femmes employées travaillent dans des emplois typiquement féminin : 67 % d’entre elles occupent effectivement un poste d’enseignante, d’infirmière, de secrétaire ou encore de vendeuse, contre seulement 31 % pour les hommes.
  • Les femmes gagnent 50 % du salaire des hommes en occupant l’une des professions touchant le secteur primaire, les sciences sociales, l’administration publique ainsi que la religion.
  • L’écart est aussi grand dans le secteur des affaires et de la finance : les Canadiennes gagnent environ 59 % du salaire des Canadiens.
  • Concernant le secteur des arts, de la culture, des loisirs ou de l’enseignement, les femmes obtiennent de 83 % à 85 % du salaire des hommes.

Avec l’élection du Premier ministre Justin Trudeau, le Canada est passé du 20e au 3e rang des pays ayant le plus de femmes ministres. Le nouveau dirigeant avait promis un cabinet paritaire à ses électeurs, ce qu’il s’est empressé de faire en choisissant 15 femmes et 15 hommes pour constituer son cabinet.

En Italie

Féministes italiennes

Étonnamment, les Italiens seraient les européens les moins machos concernant l’équité salariale. Selon le rapport le plus récent, effectué par Eurostat sur les écarts salariaux entre les femmes et les hommes, ils s’élèveraient « seulement » à 4,9 % pour l’Italie. Néanmoins, la situation des femmes habitant ce pays n’est pas du tout à envier puisque des lois très discriminatoires existent encore, notamment l’âge de la retraite fixé à 60 ans pour les femmes et à 65 ans pour les hommes, obligeant donc ces dernières à recevoir une pension inférieure. De plus, en 2007, seulement 47,7 % des femmes travaillaient contre 70 % pour les hommes.

En Inde

Italiennes féministes

À cause de la fierté d’avoir un fils plutôt qu’une fille, l’avortement précédé d’une échographie pour connaître le sexe de l’enfant est fréquemment pratiqué, et ce, même si cet avortement sélectif a été déclaré illégal dans les années 1990. En effet, quelque 6,4 millions de femmes sont avortées chaque année dans des lieux privés et illégaux en Inde à cause du sexe de leur enfant. Les Indiens préfèrent souvent avoir des enfants de sexe masculin puisqu’ils perpétuent le nom de la famille, qu’ils soutiennent leurs parents en fin de vie et qu’ils effectuent les rites funéraires hindous. La fierté d’avoir un garçon n’explique pas à elle seule ces millions d’avortement : la dot y joue beaucoup. Les parents d’une fille doivent payer une dot très généreuse au nouveau mari, ce qui les force à se serrer la ceinture durant toute leur vie. Une troisième raison serait le fait que les femmes sont moins utiles que les hommes : la croissance de l’agriculture en 1965 encourageait les Indiens à préférer des fils à des filles, autant pour la main d’œuvre que pour éviter d’avoir à donner une partie de leurs terres en dot. Il est aussi pratique courante pour un homme d’épouser une femme, de recevoir la dot, puis de tuer sa conjointe pour empocher l’argent.

Concernant l’éducation des Indiennes, la situation est loin d’être glorieuse, surtout à cause de l’inexistence de la valorisation des femmes dans cette culture. Les éduquer est une dépense considérée comme inutile, car elles partent vivre ailleurs une fois mariées. De ce fait, 65,46 % des femmes en Inde sont alphabétisées contre 82,14 % pour les hommes. Même si les différences se réduisent de jour en jour, de gros progrès restent encore à faire en matière d’éducation.
Si la situation de l’éducation des Indiennes est déplorable, celle du taux d’activité professionnelle est pis encore. En 2010, elle était seulement de 29 %, temps partiel et temps plein confondus.
Au quotidien, les femmes habitant en Inde sont des victimes : elles se font attoucher dans les transports en commun, subissent des violences conjugales, se font enlever et violer… À cause de la position nettement inférieure de la femme par rapport à l’homme, les violences faites contre les femmes sont très nombreuses. Quelques statistiques tirées du site web Géo Confluences :

  • 37 % des épouses sont victimes de violence conjugale ;
  • 53 % des femmes et 56 % des hommes âgés de 15 à 24 ans habitant à la campagne considèrent qu’il est acceptable de battre sa femme dans certaines circonstances ;
  • Le nombre de viols a augmenté de 902 % entre 1971 et 2012 ;
  • Un viol est rapporté toutes les 22 minutes, ce temps est donc en réalité beaucoup plus bas ;
  • 24,2 % des violeurs sont condamnés ;
  • 85 % de ces dossiers n’ont jamais abouti.

La grammaire française et le féminisme

« Le masculin l’emporte toujours sur le féminin » est une phrase qu’on nous a prononcée encore et encore lorsque nous faisions nos premiers pas dans l’apprentissage de la grammaire française. Avec la montée du féminisme, certains en sont venus à se poser des questions sur cette norme grammaticale qui peut paraître sexiste puisqu’elle privilégie les hommes aux femmes. De ce fait, la question de la féminisation des termes a commencé à se poser.
Si les Français refusent de féminiser les titres, les Québécois ont par exemple accepté l’écriture du mot « auteurE » au féminin, et ce, malgré l’Académie française qui désapprouve ouvertement l’accord de ce mot. Un autre exemple est le mot « mairesse ». Il s’agit du féminin de « maire », qui est approuvé au Canada alors qu’en France, une femme occupant la position de maire serait plutôt appelée « Madame le Maire ». De ce fait, Hélène Carrère d’Encausse, actuelle secrétaire de l’Académie française, exige qu’on l’appelle « Madame le secrétaire » tout en se positionnant contre la féminisation des titres.
Certains féministes se contenteraient de l’ajout d’un « e » à un titre, comme « auteur » pour reprendre l’exemple précédemment utilisé, alors que d’autres désireraient que l’équivalent du titre masculin s’entende. Ils voudraient donc qu’un auteur de sexe féminin soit par exemple appelé « autrice ».
Au Québec, pour inclure les femmes auxquelles un écrivain s’adresse par écrit, l’emploi du « illes », une sorte d’hybride entre les deux pronoms de la 3e personne du pluriel, a fait son apparition. Bien qu’il soit encore très peu utilisé, il m’est arrivé de le croiser à de nombreuses reprises, notamment dans certains courriels que j’ai reçus de la part d’un professeur et sur un graffiti sur le mur de mon établissement scolaire.
Quelques langues, comme l’allemand, n’ont pas de genre : les femmes et les hommes sont désignés avec les mêmes mots. De ce fait, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin puisque l’un comme l’autre n’existent pas.

Être féministe au XXIe siècle : le mouvement anti-féminisme et les idées préconçues

Si certains s’autoproclament féministes, d’autres ne sont pas d’accord avec leur vision de voir les choses, souvent à cause de leur manque de connaissances par rapport au féminisme. Par exemple, sur la page Facebook Women Against Feminism, qui invite des femmes à travers le monde de leur envoyer une photo d’elles-mêmes avec la raison pour laquelle elles sont contre le féminisme, plusieurs d’entre elles affirment qu’elles ne sont pas en accord avec cette idéologie parce qu’elles ne détestent pas les hommes, qu’elles veulent continuer à porter du maquillage, qu’elles se considèrent responsables pour leurs propres actions et qu’elles aiment cuisiner pour leurs maris.

Il s’agit d’une des nombreuses organisations à travers le monde qui dénoncent le féminisme et qui entretiennent l’idée que cette idéologie veut mettre les femmes au-dessus des hommes au lieu d’une égalité entre les deux sexes.

Pour répondre à ses femmes, la populaire YouTubeuse Mlleloise62 de 16 ans a fait une vidéo en novembre dernier. Dans sa vidéo, cette Française prend position en faveur du féminisme et explique ce qui la choque des images postées sur le Tumblr de la page Facebook qui se prononce contre le féminisme.

En plus de ce mouvement anti-féminisme, plusieurs idées préconçues du féminisme, qui découlent souvent des préjugés véhiculées par des personnes comme les femmes actives sur Women Against Feminist, sont présentes dans la société. Le fameux site de divertissement Buzzfeed, autant connu pour ses articles agréables à lire que pour ses vidéos traitant d’un peu de tout, a décidé de faire une vidéo sur le féminisme. Cette minute met en scène des femmes et des hommes qui disent qu’elles sont féministes sans détester les hommes ou tout en se rasant les aisselles.

À cause des progrès qu’il reste à faire en Orient mais aussi grâce aux progrès réalisés en Occident avec le féminismece dernier a encore raison d’être au XXIe siècle. Vous considérez-vous féministe ? Que pensez-vous des personnes qui se battent pour l’équité entre les deux sexes ? Faites-nous part de votre opinion en nous laissant un commentaire !

Véronique B.

Sources texte :

AFESH

CADTM

CDEACF

CDFIA

EC Europa

Géo confluences

ILO

Inégalités

Le Monde

Le Petit Journal

Perspective Université de Sherbrooke

Statistiques Canada

Toupie

Wikipedia : 1 et 2

Sources images :

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2 réflexions sur “Le féminisme au XXIe siècle”

  1. Je ne me considère pas vraiment comme féministe, même s’il existe des réalités contre lesquelles il faut se battre. Je me définirai peut-être comme une féministe modérée, sans tomber dans l’excès 😉
    Très bon article en tout cas, merci !

     
  2. Héhé, ça parle de cup dans l’image concernant la France 8)
    Je suis comme Anti, une féministe modérée, mais y’a certaines choses qui me font hurler !

     

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