Qui dit nouvelle saison, dit nouvelle sélection ! Après l’été puis l’automne, vous trouverez dans cet article trois romans qui ont plu à l’équipe du Mag’ cet hiver. De quoi profiter sous un plaid avec un bon thé chaud !
La chronique d’Absolem : Entends la nuit de Catherine Dufour
Pour cette sélection, je vous présente le quatrième roman de l’autrice française Catherine Dufour : Entends la nuit. Cet ouvrage de fantastique paranormal nous emmène dans la vie de Myriame, 25 ans, qui quitte les Pays-Bas pour revenir travailler à Paris. Elle est embauchée en CDD dans une entreprise au style british vieille école qui lui fait grincer des dents, mais quand l’un de ses supérieurs s’intéresse à elle au point de lui obtenir un CDI et de lui trouver un logement, elle accepte. Mauvaise idée ?
Myriame est abonnée aux jeux dangereux et sa relation avec Duncan Algernon Vane-Tempest, comte d’Angus, décédé il y a un siècle et demi, ne fait qu’ajouter du mystère au mystère.
Ce roman de 352 pages n’a duré qu’une journée entre mes mains, tant l’intrigue est palpitante. Nous suivons l’histoire de Myriame depuis son point de vue, avec son humour cynique et son ton caustique. Véritable ode à Paris et à ses vieux bâtiments, ce livre nous emporte dans une légende urbaine méconnue… Attention aux fantômes ! J’ai été tenue en haleine tout le long, la tension allant crescendo au fil des chapitres. Si vous aimez la littérature fantastique française qui sort des sentiers battus, l’humour noir et les histoires d’amour improbables, je vous le conseille très vivement !
La chronique de Naomi Beaulieu : Jack et la grande aventure du Cochon de Noël de J.K. Rowling
Sous les flocons de neige de l’hiver, à l’approche du temps des Fêtes, le nouveau roman jeunesse de la célèbre J.K. Rowling me toisait du haut de sa tablette à la librairie. Succombant à la tentation, je le rapportais chez moi – après l’avoir payé bien sûr – et commençais la lecture sans attendre.
On commence l’histoire en suivant les pas du jeune Jack et de son cochon en peluche surnommé LC. Les tumultes d’une séparation entre ses parents et l’arrivée d’une demi-sœur ne facilitent pas la vie de Jack et, heureusement, LC est là pour le réconforter. Mais tout est chamboulé le jour où son fidèle ami en peluche est perdu. Le jeune Jack devra attendre la nuit du réveillon de Noël pour recevoir la visite de ses jouets et d’un Cochon de Noël, qui, pour Jack, est une copie trop neuve et impersonnelle de sa peluche adorée. Le Cochon de Noël aidera l’enfant durant cette nuit des « miracles et des causes perdues » à retrouver son ami LC au pays des Objets Perdus. Là-bas, une foule d’aventures les attend et ils devront faire équipe pour affronter le Grand Perdeur et ses serviteurs à travers les différentes villes du pays.
Paru chez Gallimard jeunesse en octobre 2021, l’histoire de Jack et la grande aventure du Cochon de Noël m’a profondément touchée. On passe par toutes sortes d’émotions ; compassion, joie, peur, frustration, espoir, etc. De plus, les illustrations apportées par Jim Field supportent très bien l’histoire et permettent de s’imaginer encore mieux les scènes décrites et le monde étrange des Objets Perdus. J’ai trouvé les premiers chapitres un peu lents et davantage orientés vers les enfants, mais une fois Jack parti pour retrouver LC, le style est plus rapide et adapté à un public général. La fin ne m’a pas déçue, ce que je redoute à chaque livre ; j’ai refermé le roman avec un sentiment de deuil, car je m’étais attachée aux personnages et à l’histoire. C’est un livre à lire si l’on aime les histoires simples quoique bien menées, avec des personnages colorés et un monde fantastique original à la portée de tous.
La chronique de Sometimes : Piranèse de Susanna Clarke
Susanna Clarke était déjà connue pour son roman Jonathan Strange & Mr Norrell et son recueil de nouvelles Les dames de Grâce Adieu, parus respectivement en 2004 et 2006. Elle revient presque 15 ans plus tard avec cet étrange roman qu’est Piranèse, une fable psychologique hors du temps, une expérience de lecture originale et déroutante. Piranèse est un livre qui se veut déstabilisant dès son entrée. On fait la connaissance d’un personnage, celui-là même qui donne son titre au roman et de l’étrange endroit où il vit. Une demeure se veut également être un personnage à part entière du récit. Le roman nous plonge dans le quotidien de Piranèse, un quotidien fait de multiples errances dans sa maison labyrinthique aussi belle et tangible que menaçante et irréelle. Susanna Clarke nous emmène réellement dans un monde hors du temps et de l’espace dont la douceur initiale va peu à peu s’assombrir jusqu’à nous enfermer dans un véritable huis-clos. Le quotidien de Piranèse va se retrouver bouleversé alors que les secrets de son passé commencent à être révélés. On assiste alors à une fascinante déconstruction du personnage à mesure que les pièces du puzzle s’assemblent. Même si on finit par deviner assez facilement où le récit veut nous mener, la justesse du personnage de Piranèse et de l’univers rendent le roman éblouissant. Piranèse est réellement un récit psychologique qui retourne le cerveau et soulève de nombreuses questions. C’est le genre de livre qui, une fois la dernière page refermée, continue de nous interroger, un roman qui nous hante longtemps après sa lecture.
