La 3D au cinéma a été mise sous le feu des projecteurs auprès du grand public en 2009 à l’occasion de la sortie du film Avatar, réalisé par James Cameron. Mise en place dans le but de rendre un film plus immersif pour le spectateur, elle s’accompagne de son lot d’adeptes… et de détracteurs. D’où vient la 3D au cinéma et comment fonctionne-elle ? Je vous invite à le découvrir dans la suite de cet article !
Historique de la 3D au cinéma
Dès l’invention de la photographie en 1839, des techniques ont été mises au point pour afficher des images en relief, notamment les fameux stéréoscopes que vous avez probablement déjà pu apercevoir au détour d’un vide grenier !
En 1858, le physicien français Joseph-Charles d’Almeida inventa le premier procédé de projection de diapositive en relief, les anaglyphes. Pour la sélection des images gauche et droite, deux couleurs complémentaires sont utilisées, le rouge et le cyan. Ce procédé (dont sont dérivées les fameuses lunettes avec des gélatines rouge et cyan) est d’ailleurs encore actuellement utilisé, moins au cinéma, mais souvent en photographie, dans les magazines spécialisés, les livres pour enfants, etc.
Georges Méliès, réalisateur, acteur, illusionniste et accessoirement « inventeur » des effets spéciaux modernes, aurait été le premier à réaliser un film en relief. Le film (datant de 1903), sur lequel on a peu d’informations actuellement, a été tourné en même temps à des positions très proches par deux caméras différentes. Méliès lui-même ne s’en est pas rendu compte puisqu’une bobine a été envoyée aux États-Unis à son associé, l’autre étant restée en France. C’est seulement il y a quelques années que les deux bobines ont été projetées simultanément, l’effet de relief s’est alors retrouvé totalement perceptible, grâce à des lunettes adaptées.
Toujours est-il qu’à l’époque, le procédé est révolutionnaire et l’industrie du cinéma se saisit rapidement de l’effet de mode (même Alfred Hitchcock s’y est essayé !). Des films de propagande nazie tournés en 3D grâce à un prisme séparant la captation sur deux pellicules ont même été retrouvés il y a quelques années, c’est dire…
Quelques réalisateurs s’y intéresseront jusque dans les années 1990, sans grand engouement de la part du public. On notera d’ailleurs que Les dents de la mer 3 sera salué à sa sortie, en 1989, pour la qualité de sa 3D !
Comment ça fonctionne ?
Plusieurs techniques ont été utilisées pour la projection en relief de film sur pellicule. Deux caméras standards ont été longtemps utilisées couplées côte à côte avec une distance entre les deux objectifs proche de celle de nos deux yeux. En salle, deux projecteurs, également couplés et synchronisés envoient les deux images du couple stéréoscopique sur la même surface d’écran. Afin de pallier le risque de désynchronisation, dès les années 1950, on a eu l’idée de superposer en post-production les deux pellicules, en les décalant très légèrement soit sur le côté, soit vers le haut. Devant l’objectif du projecteur, cette fois-ci unique, était placé un instrument optique à prisme et/ou à miroir afin de superposer les deux images sur l’écran.
Aujourd’hui, la majorité des films que nous pouvons voir en 3D au cinéma reproduisent en grande partie ce procédé, appelé projection « polarisée » ou « passive ».
Projection polarisée (passive)
Lors du tournage d’un film avec cette technologie (appelée RealD 3D), deux caméras espacées d’environ 6,5 cm sont utilisées. Les caméras vont reproduire la distance moyenne entre les deux yeux et créer une image pour chacun d’eux afin de simuler une impression de profondeur. Une fois la séquence tournée, la projection du film en salle nécessite un matériel spécifique : elle est effectuée sur un écran gris métallisé permettant de conserver la polarisation de la lumière, contrairement aux écrans blancs traditionnels. La lumière réfléchie sur l’écran arrive jusqu’aux lunettes qui sont elles-mêmes munies de filtres polarisants. Le verre droit – et donc l’image transmise à l’œil droit – est polarisé verticalement alors que le gauche l’est horizontalement. La différence d’image entre les deux yeux permet au cerveau de reconstituer une image en relief.
Cette projection est très répandue pour sa simplicité d’utilisation. Les lunettes sont solides et sont très peu chères. De plus, les spectateurs peuvent garder leurs lunettes pour les prochaines séances 3D. Parlons tout de même du petit reproche de ce procédé. En effet, ce mécanisme provoque une perte d’environ 10 % de la luminosité sur les films projetés.
Projection alternée (active)
Cette méthode est utilisée pour les téléviseurs 3D, mais également dans certains cinémas 3D. C’est d’ailleurs ce procédé auquel j’ai pu être le plus souvent confrontée dans celui que je fréquente. Les cinémas choisissent le fonctionnement par projection passive ou active, selon leurs infrastructures déjà existantes ainsi que le budget qu’ils souhaitent mettre dans la modification de leur équipement.
Contrairement à la technologie « passive » où les deux images sont superposées à l’écran, la technologie active émet alternativement chaque image. Celles-ci sont diffusées à une fréquence minimale de 120 Hz (Hertz) pour deux images (équivalent à 60 Hz par image). Chaque image est émise tellement rapidement que nous avons l’impression de voir les deux images superposées lorsque nous contemplons l’écran, puisque l’œil peut percevoir au plus rapidement possible environ 20 images par secondes (équivalent à 20 Hz). Or, chaque image est bel et bien émise séparément. Et ce sont des lunettes dites « actives » qui permettent de séparer les deux images : elles sont en effet pourvues de cristaux liquides qui tournent selon le signal électrique. Les lunettes vont alors électroniquement devenir opaques pour l’œil correspondant lorsqu’une image est émise, puis quelques millisecondes plus tard, alors que l’autre image est émise, les lunettes vont cacher l’autre œil. Ainsi les lunettes s’opacifient à la même fréquence que celle d’émission des images, alternativement. Votre œil gauche ne verra donc qu’un seul type d’image et inversement pour le droit. Encore une fois, la vitesse est tellement rapide que nous n’avons pas le temps de nous rendre compte que les lunettes nous ont caché la vision d’un œil.
La technologie active offre une vision confortable et un rendu plus réaliste que la polarisation.
Dans la mesure où ces lunettes comportent plus d’électronique que les lunettes passives, elles sont assez lourdes, ce qui peut être un inconvénient pour certains spectateurs, car le poids des lunettes sur le nez peut se faire sentir.
Ces lunettes coûtent extrêmement cher au cinéma (pas moins de 100 € par paire), c’est pour cette raison qu’elles sont prêtées pour la durée du film et restituées à la fin de la séance à l’équipe de votre cinéma.
Sachez également qu’il existe certains procédés auto-stéréoscopiques (sans lunettes), qui sont utilisés par exemple dans les consoles de jeux Nintendo 3DS. Malheureusement, ces procédés ne sont pas encore assez qualitatifs (à cause de l’angle de vue qui doit être très précis notamment) pour afficher des longs métrages de plusieurs heures sans risquer de fatiguer énormément nos yeux…
Inconvénients de la 3D au cinéma
Au-delà des défauts inhérents à chaque technologie, malheureusement la 3D peine à se faire une place dans nos cinémas et nos foyers.
Tout d’abord, il faut savoir que 30 % des gens ne voient pas la 3D, en raison d’un défaut de vision qui les rend plus ou moins inaptes à la 3D, même dans la vraie vie.
Mais parmi les 70 % d’autres d’utilisateurs, réceptifs, beaucoup déplorent des migraines causées par la 3D, voire des nausées. En effet, notre cerveau peut énormément se fatiguer à force d’analyser ce qui se passe – malgré la rapidité d’affichage de chaque image pour la méthode active. La raison pour laquelle cela peut arriver est liée à ce que l’on appelle l’accommodation. En vision humaine, l’accommodation permet de voir l’image nette (c’est la mise au point). Or, l’accommodation est liée à la convergence, c’est-à-dire à la différence d’orientation de nos deux yeux pour fixer un point unique. L’absence d’accommodation, donc l’impossibilité de faire la mise au point, empêchera la convergence : on verra alors double. Selon les cas, soit on verra consciemment une image dédoublée, soit le cerveau forcera la fusion des images afin de voir le film normalement… au prix d’un gros effort, qui causera alors fatigue, maux de tête, nausées, etc.
D’autres trouvent que la 3D reste artificielle et qu’elle ne sera jamais aussi immersive qu’elle veut le faire croire. Or, le souci majeur vient de notre cerveau et du fonctionnement rétinien. Je vais tâcher d’expliquer en quoi la 3D est très difficile à faire accepter à notre cerveau.
Tout d’abord, on a vu que le principe de base des films en 3D est le décalage d’image, qui correspond au décalage de point de vue entre l’œil droit et le gauche. Les yeux étant distant de 50 à 80 mm (60-65 mm généralement), chaque humain n’a donc physiquement pas le même décalage… donc la 3D devient imparfaite, ne serait-ce que pour notre cerveau. De plus, le décalage n’est bon que du point de vue du projecteur : toute personne placée en avant (c’est toujours le cas) ou sur le côté aura des effet d’exagération de la profondeur (une sphère sera perçue comme un ballon de rugby par exemple). Dès que le sujet filmé tournera sur lui-même ou que la caméra tournera autour de lui, il subira un certain nombre de distorsions, pas forcément visibles consciemment, mais qui alerteront le cerveau sur la fausseté de l’image.
Il ne faut pas oublier de dire que de nombreux films sont convertis en 3D après le tournage (ce qui est moins contraignant et moins coûteux), ce qui altérera la qualité de la 3D ou bien donnera une 3D très faible, donc inutile, voire gadget.
De plus, on peut se demander si l’immersion dans le film ne devrait pas être faite par la réalisation, la mise en scène… Tant de différents éléments qui vont bien au-delà des effets visuels comme la 3D.
Pour toutes ces raisons, je fais partie de ces personnes qui vont le moins souvent possible voir des films en 3D. Généralement, je trouve qu’elle n’apporte rien aux films que je regarde, pour un prix plus élevé et un risque accru d’avoir la migraine dès la sortie de salle. Néanmoins, j’apprécie parfois certains films en 3D, comme cet été 2017 avec le dernier film de Luc Besson, Valérian, dans lequel j’ai beaucoup apprécié certains effets avec la 3D.
Et vous, avez-vous déjà vu des films en 3D au cinéma ? Connaissiez-vous les différentes technologies utilisées dans le passé et actuellement ? Pensez-vous que la 3D apporte réellement un plus au film ? Dites-moi cela dans un commentaire !
Audy-kun
Sources texte
UTBM – le fonctionnement de la 3D au cinéma
Personnellement, je n’ai jamais trouvé un énorme intérêt aux films que j’ai pu voir en 3D. Et avec le nouveau tarif des cartes pass Gaumont-Pathé qui ne va même plus inclure les suppléments 3D, je vais encore plus la délaisser !
J’ai été voir quelques films en 3D sans plus. Je suis pas vraiment fan de cela, je n’y vois pas trop d’interêt par rapport aux films « normaux ». De plus, il peu y avoir des bug, porter les lunettes non adapté est plus que désagréable aussi.
J’ai aussi vu quelques films en 3D, mais je ne suis pas fan non plus. J’arrive bien à me plonger dans un film même sans ça s’il est bien tourné ! Donc je privilégie de voir le film en 2D dans les versions 2D et 3D sont à l’affiche !