La randonnée pédestre est l’un de vos sports préférés, et vous adorez passer du temps en plein air durant de longues périodes ? Le Grand Sentier du Canada, dont la construction a été terminée en 2017, pourrait vous intéresser ! Dans les lignes qui suivent, vous en apprendrez davantage sur cet ensemble de sentiers.
Présentation de l’histoire du Grand Sentier du Canada
2017 est une année importante pour le Canada. En effet, le pays a célébré son 150e anniversaire. Pour l’occasion, le gouvernement fédéral a tenu à rendre l’accès à tous les parcs nationaux complètement gratuit. Bien entendu, il ne s’est pas arrêté là : il a également permis la création du Grand Sentier du Canada.
Celui-ci relie St John’s, la capitale de la province de Terre-Neuve-et-Labrador, à Victoria en Colombie-Britannique, c’est-à-dire les extrémités est et ouest du pays. Dans les années 90, ce projet ambitieux a débuté, mais c’est seulement une vingtaine d’années plus tard que la construction du projet approche de sa fin. Le financement ne vient pas uniquement des coffres-forts du gouvernement du Canada : de nombreux donateurs ont fait des dons pour s’assurer que le projet voie le jour.
Il est impossible de parcourir le réseau de sentiers avec le même mode de transport, bien que le randonneur a tout le temps du monde devant lui. En effet, certaines portions peuvent seulement être franchies grâce à un canoë ou à un kayak, car elles ne sont pas praticables à pied. Pour passer par-dessus les chemins maritimes, il faut absolument prendre un détour. Les VTT sont parfois permis, mais ce n’est pas le cas pour tous les sentiers, il faut donc être extrêmement en forme pour être en mesure de passer plusieurs semaines en mouvement sur le Grand Sentier du Canada. Il est presque toujours possible de parcourir le sentier à pied, et le vélo est le deuxième mode de transport le plus populaire. En hiver, il est possible de faire certains chemins à l’aide de skis de fond ou d’une motoneige. En été, l’équitation peut être une option intéressante.
Comme vous l’avez deviné, traverser l’entièreté du Grand Sentier est tout un défi qui comporte de nombreux obstacles.
Premièrement, il faut que le randonneur ait beaucoup de temps devant lui. Effectivement, traverser le Canada à vélo prend plus de 400 heures. À raison de 5 heures de trajet par jour, il faudrait au moins 80 jours pour compléter le sentier en oubliant les chemins maritimes. Le hic ? Une petite partie des sentiers ne peut pas être empruntée par un vélo : le voyageur aura donc la désagréable tâche de devoir traîner son vélo avec lui dans des sentiers pédestres. Si le randonneur veut se fier à ses deux pieds pour se déplacer, il lui faudra marcher plus de 1600 heures. Vous avez probablement fait le calcul vous-même : il devrait tout lâcher pour 320 jours s’il se déplace encore une fois pendant 5 heures par jour. Le randonneur pourrait augmenter son rythme, mais il pourrait tout aussi bien être tenté de se reposer, de rester quelques jours au même endroit pour visiter les lieux en profondeur ou même de faire un détour, ce qui rallongerait son voyage.
Deuxièmement, trouver une embarcation pour les sentiers maritimes en cours de voyage est assez ardu, bien que faisable si le voyageur se prépare correctement.
Troisièmement, l’hiver au Canada est long, très froid et imprévisible à cause des tempêtes de neige parfois soudaines. Essayer de marcher ou faire du vélo dans quelques dizaines de centimètres de neige, ça vous tente ? C’est bien ce que je pensais… Sans raquettes, ce n’est pas du tout évident. La plupart des régions du Canada par lesquelles le Grand Sentier du Canada passe sont couvertes de neige entre décembre et mars. Par contre, l’été peut être très chaud, et l’équipement d’un randonneur au Canada change donc assez drastiquement selon les saisons. Lors d’un voyage aussi long, il faut voyager le plus léger possible, or, ce ne sera pas possible pour un randonneur désirant parcourir le Grand Sentier au complet à pied. Quoique difficile, il s’agit d’un beau défi à relever !
Pour la 150e année d’existence de la fédération, le Grand Sentier se « contentera » de relier les dernières portions du sentier, mais il ne s’arrêtera pas là. Effectivement, l’organisme a comme objectif d’agrandir encore davantage le sentier dans les années à venir.
Voici quelques chiffres qui résument bien le Grand Sentier du Canada :
- Ce dernier fera plus de 24 000 km lorsqu’il sera complété, ce qui fait de lui le plus long sentier du monde.
- Il traverse les 10 provinces et les 3 territoires du Canada, mais la portion qui se trouve au Nunavut n’est pas reliée au reste du sentier.
- 23% du sentier doit être parcouru en bateau, même s’il existe la possibilité d’en éviter une grande partie puisqu’il suffit de choisir un embranchement plutôt qu’un autre dans l’Ouest.
- 80 % des Canadiens demeurent à moins de 30 minutes d’une portion du sentier.
Quelques sentiers faisant partie du Grand Sentier du Canada
Voici une courte présentation de chaque portion du sentier accompagnée des attractions principales qui s’y trouvent. Les sentiers sont énumérés d’est en ouest. Bien entendu, les dix sentiers suivants ne sont pas les seuls qui constituent le Grand Sentier du Canada.
Newfoundland T’Railway Trail
Longueur : 872,46 km
Province dans laquelle il se trouve : Terre-Neuve-et-Labrador
Moyens pour le parcourir : à pied, en vélo, en skis de fond, à cheval ou en motoneige
Le chemin de fer qui longe cette portion du sentier est l’attraction centrale. Des wagons abandonnés ont d’ailleurs été restaurés pour servir aux randonneurs désirant dormir avec un toit au-dessus de leur tête. Le long du sentier se trouvent des quartiers historiques, d’autres plus modernes, des villages dédiés à la pêche, de belles prairies et des petites forêts. Après avoir complété cette portion du sentier, il faut prendre un traversier pour poursuivre sa route.
Sentier des côtes celtiques
Longueur : 91 km
Province dans laquelle il se trouve : Nouvelle-Écosse
Moyens pour le parcourir : à pied, en vélo, à cheval, en skis de fond ou en motoneige
Beaucoup plus court que la portion précédente, le sentier des côtes celtiques plaira assurément aux amateurs de plein air qui ont envie de se déplacer autrement qu’à pied. Lors de leur passage en Nouvelle-Écosse, ils auront la possibilité d’admirer la côte atlantique canadienne dans toute sa splendeur. Le nom de ce sentier n’a pas été choisi au hasard : il fait effectivement référence à la culture celtique des communautés par lesquelles les randonneurs passeront. Des plages où la baignade est permise et pratiquée grâce à l’eau chaude en été se trouvent à Port Hood, à West Mabou et à Inverness.
Sentier de la Confédération
Longueur : 443 km
Province dans laquelle il se trouve : Île-du-Prince-Édouard
Manière de le parcourir : à pied, en vélo ou en motoneige
Les randonneurs, cyclistes et conducteurs de motoneige pourront profiter de la nature environnante, mais aussi de plusieurs villages pittoresques charmants de la province maritime, puisque l’Île-du-Prince-Édouard est une province dans laquelle il y a peu d’espaces complètement inhabités. De nombreux hébergements, restaurants et autres services utiles aux voyageurs se trouvent tout au long du sentier. De plus, il s’agit d’un bon parcours pour les débutants : l’inclinaison ne dépasse jamais 2 %. Il est également possible de s’amuser en faisant du géocaching.
Sentier de Fundy
Longueur : 10 km
Province dans laquelle il se trouve : Nouveau-Brunswick
Manière de le parcourir : à pied, en vélo ou en skis de fond
Les attractions à ne pas manquer sont un pont suspendu de 84 mètres de longueur, les chutes Fuller ainsi que les trois belvédères offrant une vue spectaculaire sur les environs. La Baie de Fundy est un arrêt incontournable, car c’est à cet endroit tout simplement unique et inoubliable qu’il est possible d’observer les marées les plus hautes au monde.
Sentier du gouffre
Longueur : 7 km
Province dans laquelle il se trouve : Québec
Manière de le parcourir : à pied
Le nom de ce sentier vient de la rivière du Gouffre que les randonneurs peuvent admirer. Ces derniers ont également droit à une vallée, à des montagnes, à des barrages de castors, à des marais, à des champs de fermiers, à une forêt et à une vue imprenable sur la ville de Baie-Saint-Paul. Le parcours étant entrecoupé par des cours d’eau parfois trop profonds pour être traversés à pied, des passerelles ont été installées.
Sentier Itijjagiaq
Longueur : 177 km
Province dans laquelle il se trouve : Nunavut
Manière de le parcourir : à pied, en canoë en skis de fond ou en motoneige
Le sentier Itijjagiaq s’adresse aux randonneurs expérimentés, car celui-ci est isolé de (presque) toute civilisation. Effectivement, il se trouve au Nunavut, le plus grand territoire du Canada, qui est occupé par seulement 35 000 personnes. Il s’agit d’une bonne option pour décrocher complètement de son quotidien. Entre les chutes, les canyons, les montagnes, les vallées et les lacs tous plus magnifiques les uns que les autres, les randonneurs seront tout simplement éblouis et se familiariseront avec la toundra.
Sentier en bord d’eau
Longueur : 87 km
Province dans laquelle il se trouve : Ontario
Manière de le parcourir : à pied ou à vélo
Ce sentier a été baptisé ainsi puisqu’il borde le lac Ontario entre Burlington et Toronto, la capitale de l’Ontario. Comme vous l’aurez deviné, on est loin de la nature sauvage du précédent sentier. Un arrêt à Toronto est obligatoire pour profiter des différentes attractions typiques comme la Tour CN, l’Aquarium Ripley, le Temple de la renommée du hockey et la Casa Loma, mais aussi des perles un peu moins fréquentées par les touristes qui valent tout autant le détour.
Chief Whitecap Waterway
Longueur : 125 km
Province dans laquelle il se trouve : Saskatchewan
Manière de le parcourir : en canoë
Il s’agit de l’un des quelques sentiers qui se traversent uniquement à bord d’un bateau : pour poursuivre leur parcours, les randonneurs doivent pagayer ou passer par-dessus ces 125 km en faisant un détour. Bien entendu, il est impossible de parcourir toute cette distance en une seule journée, c’est pourquoi des tables à pique-nique et des espaces pour faire des feux sont aménagés pour le confort des voyageurs.
Sentier d’Athabasca
Longueur : 162 km
Province dans laquelle il se trouve : Alberta
Manière de le parcourir : à pied, en vélo, à cheval ou en skis de fond
Ce sentier date de 1876 et avait comme but premier de relier la rivière Athabasca à Edmonton, la capitale de l’Alberta. Les randonneurs fouleront le même sol que les coureurs des bois d’antan, tout en étant émerveillés par les paysages. Un arrêt au parc national de Jasper est obligatoire pour voir de ses propres yeux le lac Peyto, le glacier et la rivière Athabasca, les chutes Sunwapta ainsi que le pont suspendu de verre.
Sentier de l’Océan au ciel
Longueur : 81 km
Province dans laquelle il se trouve : Colombie-Britannique
Manière de le parcourir : à pied, en vélo ou en skis de fond
Ce sentier relie littéralement l’Océan Pacifique aux montagnes de la chaîne Côtière. Il s’agit d’un détour qui éloigne les randonneurs de leur destination finale, Vancouver, et qui les oblige à rebrousser chemin après avoir atteint la fin du sentier pour poursuivre leur route. La fameuse municipalité Whistler vaut les quelques jours de voyage supplémentaires, puisqu’elle est l’une des plus populaires de la Colombie-Britannique. Durant leur randonnée, les voyageurs seront récompensés par de magnifiques lacs de couleur turquoise.
Deux femmes qui complètent le Grand Sentier du Canada en ce moment même
Parcourir le Grand Sentier, c’est une tâche difficile mais faisable si on a toute la volonté du monde… Voici une courte présentation de deux femmes inspirantes qui relèvent le défi lors de l’écriture de ces lignes, malgré le fait que le sentier ne soit pas encore terminé.
À seulement 24 ans, en mai 2015, Sarah Rose a décidé de s’embarquer dans cette aventure incroyable. Elle a décidé de faire la plupart du parcours à pied et d’éviter les transports sur roues pour compléter son trajet. En ce moment, elle est toujours sur la route, plus précisément en Ontario. Vous pouvez suivre son progrès ici, ses photos sur son compte Instagram et des informations sur son expérience sur son site personnel.
Tout comme Rose, Dianne Whelan a choisi de parcourir le Grand Sentier du Canada d’ouest en est et elle est aussi en Ontario à l’heure actuelle. Elle est partie le 1er juillet 2015. Cette cinéaste a décidé de partir à l’aventure, puis de raconter ce qu’elle vit à travers un livre et un film, qui paraîtront bien sûr quelque temps après la fin de son voyage. Son blog et son compte Instagram porte le nom 500 Days in the Wild mais, comme vous vous en doutez, elle va bientôt dépasser le nombre de jours qu’elle était censée passer sur la route. Elle a fini par abandonner son calendrier exigeant et strict parce qu’elle avait envie d’en profiter au maximum sans contrainte de temps.
Voilà deux femmes inspirantes qui concluent en beauté cet article sur le Grand Sentier du Canada ! Connaissiez-vous déjà l’existence de ce sentier de plus de 24 000 km ? Qu’en pensez-vous ? Auriez-vous le courage de le parcourir ? N’hésitez pas à nous parler de ce que vous pensez de ce projet qui a enfin abouti en 2017 !
Bel article ! Les photos font rêver *-*
Ouah, quel article ! Je suis tentée de le faire, en plusieurs partie parceque je ne peux pas poser plusieurs mois de congés (et ça permet de varier les plaisirs) ! Absolument magnifique !
Un seul petit regret : pourquoi ne pas avoir présenté un homme et une femme au lieu de deux femmes ? #egalitedessexes
(en vrai je cherche le prince charmant et un beau randonneur me convient tooooouuuuuut à faaaaaaaaaiiiiiiiit)
Petit Javelot x)
Les photos sont magnifiques…. J’aimerais tellement pouvoir venir au Canada cet été si mes finances le permettent !!!
Quels beaux paysages!
J’aimerais pratiquer le kayak là-bas, qui connaît le meilleur de mes prochaines vacances =)