Jumping international de Bordeaux

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Ce premier week-end de février a eu lieu la 39e édition du Jumping international de Bordeaux. En France et ailleurs, cette compétition est particulière réputée, car elle accueille chaque année l’avant-dernière étape de la FEI World Cup. De l’histoire du jumping à cette édition 2012, vous saurez tout de la manifestation girondine où, dans le hall 3 du parc des expositions, se sont enchainées durant trois jours épreuves de CSO, d’attelage ou encore de voltige. Retour sur une année de grands crus … classés ? 

Jumping de Bordeaux : historique

Créé en 1973, le jumping de Bordeaux est l’œuvre d’un homme passionné, drôle et un brin culotté : Emeric Coupérie. Éleveur dans la région, il souhaite dynamiser l’équitation locale en créant une compétition haut de gamme. Pour la première édition, les épreuves encore nationales se font en outdoor (à l’extérieur). L’appui de Jacques Chaban-Delmas (maire de Bordeaux de l’époque) lui permettra, dès l’année suivante, de devenir définitivement international et indoor.
Dans un premier temps, Emeric Coupérie s’associera avec la foire des Expos, rodée dans l’organisation de grands événements (les concours, même internationaux, restants très amateurs dans leur organisation).
Mais le Jumping de Bordeaux, ce n’est pas qu’une compétition de prestige, c’est aussi l’une des épreuves berceau de la coupe du Monde de C.S.O (FEI World Cup).

Qu’est-ce que la FEI World Cup de CSO ?

La FEI Word Cup est la coupe du monde annuelle de CSO. Elle divise le globe en 14 ligues, avec des sous-ligues. (Est-Nord Américaine, Ouest-Nord Américaine, Sud Américaine, Sud Africaine, Arabe, Sud-Est Asiatique, Centre Asiatique, Australienne-Pacifique, Nouvelle-Zélande-Pacifique, Caucasienne, Chinoise, Centre Européenne, Ouest Européenne, Japonaise)
Chaque ligues propose plusieurs étapes (ayant généralement lieu dans les mêmes villes d’une année sur l’autre) dans sa zone définie.
Les cavaliers sont classés dans une ligue en fonction de leur nationalité. Cependant, les cavaliers peuvent participer à n’importe quelle étape de la FEI Word Cup à travers le monde.
Ainsi un cavalier australien (donc de la ligue pacifique) sera répertorié dans le classement de la ligue pacifique, mais pourra très bien concourir uniquement sur les épreuves des ligues européennes.
Bordeaux est l’avant-dernière étape des douze étapes de la ligue Ouest Européenne. À l’issu des douze étapes, les 18 meilleurs cavaliers seront qualifiés pour la finale qui a lieu dans une ville différente chaque année. (Cette année : Bois Le Duc, Pays-Bas)

Affiche Jumping international de Bordeaux 2012

Trois ans après le lancement du jumping, Coupérie fait la connaissance de Max Ammann, journaliste suisse qui lui parle de son projet de coupe du monde.
Transporté, Emeric Coupérie rentre chez lui en criant : « J’ai rencontré un type formidable, il s’appelle Max Ammann, nous allons organiser la Coupe du Monde à Bordeaux ! »
En effet, en 1978/79, le journaliste suisse met en place cette compétition internationale en dix étapes ; la coupe du monde de saut d’obstacles est née.
Pourtant, il ne dispose que de très peu de moyens ; 50 000 francs pour le Grand Prix de Bordeaux, contre 200 000 francs de la part du partenaire de l’époque. Mais Chaban-Delmas accorde son entière confiance à Coupérie et le résultat est au rendez-vous !
Depuis ses débuts, le circuit européen de la coupe du monde de CSO a changé. Les douze villes qui accueillent actuellement le tournoi ne sont plus les même que celles des premières éditions. Bordeaux, Göteborg et Genève restent les trois seules villes à avoir accueilli la coupe du monde depuis ses débuts. N’est-ce pas une preuve du lien et de la fidélité qui unissent ces deux compétitions ?

Max Amman, journaliste et créateur de la Coupe du Monde de CSO

La ville est restée, pendant longtemps, la seule étape française de la coupe du monde. Ce n’est qu’en 2008 que Lyon rejoint la liste des dix étapes du chelem.
D’autre part, les Coupérie, famille d’éleveurs locale (Saint-Vincent-de-Paul -33-) et mondialement connue, travailleront génération après génération pour le Jumping, d’Emeric à son fils Philippe en passant par sa nièce Isabelle…
Jusqu’au début des années 1990, l’évènement connaît des années fastes, accueillant les plus grands de l’époque (John Whitaker et Milton, Pierre Durand et Jappeloup…), mais le décès en 1985 d’Emeric Coupérie porte un coup dur à la compétition. Reprise par le Marquis du Vivier, elle déménage en 1991 au nouveau Vélodrome « Chaban-Delmas », à la demande de Chaban-Delmas lui-même, toujours maire de Bordeaux. Son installation n’est pas idéale pour les épreuves : pas d’espace exposant, le paddock au sous-sol et la piste loin des spectateurs. Le public boude alors le concours et le jumping ferme ses portes en 1994 et 1995.
Mais en 1996, le phénix renaît de ses cendres et, grâce au comité des Expositions de Bordeaux, voit le retour des pégases et centaures en terre de Bacchus.

Un des halls des expositions de Bordeaux

En parlant de mythologie, revenons rapidement sur les résultats et anecdotes qui ont marqué l’histoire du Jumping international de Bordeaux : 
Ces belles victoires :
– Victoire de Milton en 1984 et 1985
– Victoire de Jappeloup en 1986
– Franke Sloothaak avec Joly Cœur, est le seul cavalier à obtenir deux victoires consécutives à l’épreuve coupe du monde (en 1998 et 1999). Sur cette piste qui lui porte-bonheur, il est l’un des cavaliers à remporter le plus de titres ; il réitère un doublé, mais cette fois pour le grand prix de Bordeaux en 2001 et 2002, toujours avec Joly Cœur.
(Seul Marcus Ehning et Gitania ont répété l’exploit du doublé, mais seulement sur le prix Land Rover en 2005 et 2006)
– John Whitaker remporte en 2000 l’épreuve clef avec Welham, alors âgé de 20 ans !
– On dit le Français chauvin, le Bordelais l’est encore plus et une victoire française soulève toujours une ovation. Demandez, par exemple à Michel Robert, dernier vainqueur français de l’épreuve coupe du Monde, en 2007, sur Galet d’Auzay !

Mais le jumping, c’est aussi ces moments émouvants :
– En 2003, Franke Sloothaak offre au public bordelais la dernière prestation de Joly Cœur, avec une très belle cérémonie organisée par le comité du jumping en l’honneur de ce superbe couple.
– En 2011, Alvaro De Miranda remporte le prix Land Rover… le jour de son anniversaire !

Enfin le jumping de Bordeaux, c’est aussi des larmes… de rire :
– La chute en 2010, impressionnante, mais sans gravité, du plus Girondin des cavaliers : Stéphane Lafouge, lui et son cheval tombant littéralement sur l’obstacle.
– On n’oubliera pas non plus la très jolie chute de Nicolas Canteloup sur Musarde, non pas sur le parcours, mais à la remise des prix ! Humoriste oblige, il note qu’il valait mieux tomber là que durant l’épreuve…
– Autre chute notable : celle de Geoff Billington, atterrissant dans la lisse. Frédéric Morand (directeur du comité d’organisation) accoure, non pas à son secours… mais pour lui offrir le champagne, provoquant un fou-rire général !
– En parlant d’alcool, Bordeaux, c’est avant tout la ville du vin : Harvey Smith l’a bien compris. Piste close, il organise une année une puissance à pieds. Élément du pari : des bouteilles de Bordeaux bien sûr, qu’il rafle toutes en franchissant près de 2 m !
– Mais si le cavalier est prêt à tout pour du bon Bordeaux, le Bordeaux peut aussi faire perdre tous ses moyens au bon cavalier : Thomas Frühmann, arrosant sa victoire de 1983, égare la veste dans laquelle se trouvait l’enveloppe de ses gains…

Les plus grands millésimes du Jumping de Bordeaux passés en revue, le cru 2012 mérite-t-il d’entrer dans le tableau d’honneur ?

 

Le jumping de Bordeaux 2012 

Les organisateurs du jumping de Bordeaux :

Ce vendredi 3 février 2012, à 14h45, a débuté l’édition 2012 du Jumping international de Bordeaux. Encore une fois, le comité d’organisation, bien rodé, a fait des merveilles. En effet, on retrouve Sabine Palau, coordinatrice du jumping international, et Frédéric Morand, président du comité régional d’équitation, qui ont assuré le bon déroulement de la manifestation et ainsi permettent d’accueillir des cavaliers issus de 15 nations étrangères (à savoir : Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, Grande-Bretagne, Irlande, Italie, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Suède, Suisse.). Par ailleurs, les partenaires ont été, encore cette année, nombreux et investis. (Parmi eux, les plus notables sont : la C.U.B (Communauté urbaine de Bordeaux), évidemment Rolex et CWD, le casino Barrière de Bordeaux, ou encore L’Éperon et Équidia chargé de l’enregistrement et de la présentation vidéo des épreuves. Pour trouver la liste complète des partenaires 2012 rendez-vous ici.)

Frédéric Morand, président du comité régional d’équitation

 

Les exposants au jumping de Bordeaux :

Dans le le hall 1 se sont réunis, sur 8500m², 103 exposants accotés à la carrière de détente (22x60m), offrant aux visiteurs aussi bien le plaisir des chevaux que des produits. Parmi ces exposants, on a pu apercevoir les plus célèbres et prestigieuses marques (CWD, Polo Nation, Soubirac, Toubin & Clément…), des marques et distributeurs connus (Abrivert, Horsewood, PADD … ), des artistes et créateurs (Caracole : bijoux en crin de cheval – Crins d’or : bijoux équestres – Lauragaise : sculptures en bronze-) et quelques marques de produits bien locaux tel que Baillardran (la plus célèbre marque de cannelés bordelais). 

En somme, même si le jumping de Bordeaux n’offre pas un aussi grand intérêt en matière d’équipements que d’autres salons équestres, la balade à travers les stands et les allées n’en reste pas moins un moment agréable. Bonnes affaires ou plaisir des yeux, c’est à vous de choisir. Cependant les visiteurs s’accorderont à dire que ce qui fait le charme du hall 1 n’est pas tant les grandes baies vitrées donnant sur le lac, mais surtout la joie de voir les gladiateurs et leurs montures se préparer avant l’entrée dans l’arène. D’autant que le bar/restaurant à côté permet de combiner les bonheurs et, qui sait, croiser quelques personnalités.
En parlant de personnalités, voyons rapidement la liste exhaustive des présents et absences de cette édition 2012.

Les personnalités du jumping de Bordeaux :

Du côté des personnalités, elles sont nombreuses à avoir fait le déplacement pour admirer les stars, toutes crinières pioncées, en action. On retrouve notamment Nicolas Canteloup. Cette année, contrairement à 2010, on l’apercevra qu’en tribune, mais pas sur piste. Julien Courbet, amoureux d’équitation, a délaissé pour ce week-end les émissions à caractère juridique pour le jumping. 
Côté personnalités équestres, Pénélope Leprévost suit son compagnon Kevin Staut. Bien qu’elle participe à la plupart des épreuves, elle ne sera pas engagée dans l’épreuve Coupe du monde, son cheval de tête étant blessé. 
Jan Tops (ancien médaillé d’or néerlandais), accompagne évidemment sa femme Edwina Tops-Alexander, cavalière australienne évoluant sur les tournois européens.
Par contre on notera l’absence du suédois Henrik Von Eckermann. Il devait participer au jumping et surtout à l’épreuve coupe du monde, mais il s’est fracturé la clavicule en embarquant ses chevaux pour le Jumping. De même, on ne retrouvera pas sur la start list le plus girondin des cavaliers de haut niveau : Stéphane Lafouge qui semble avoir du mal à trouver remplaçant à son cheval de tête : Gabelou des Ores

De gauche à droite, Tops, Von Eckermann et Lafouge

 

Piste et chef de piste au jumping de Bordeaux :

Comme chaque année, la piste indoor de 70 x35 m a été installée dans le Hall 3. En effet, il est idéal pour ce genre de compétition : d’une superficie de 15 000 m², chauffé, sans ouverture et donc avec lumière artificielle, les épreuves peuvent s’y dérouler de jour comme de nuit et ainsi offrir des shows nocturnes tel que la finale d’attelage cette année. 
De nouveau, la piste est en sable (Pro-Sol) TOUBIN-CLEMENT et mise en place par l’entreprise FAYAT (entreprise locale de BTP, qui est également l’une des plus grosses entreprises de France).

Piste en Toubin-Clément dans le hall 3

Par ailleurs, le succès du Jumping de Bordeaux tient dans la proximité des tribunes (5800 places) par rapport à la piste, offrant un spectacle encore plus émouvant.
Côté piste et parcours, le chef de piste principal et chef de piste de l’épreuve coupe du monde de CSO (le samedi 6 février au soir) est l’italien Uliano Vezzani. En adjoint, on retrouve le bergeracois Yann Royant qui, avec sa nomination pour le jumping de Bordeaux, obtient le grade très prisé de chef de piste international. 

Uliano Vezzani, chef de piste de l’épreuve FEI World Cup

Autres chefs de pistes : Jean-François Morand sera en charge de la puissance, avec un obstacle qu’il a lui même crée. Un mur, obstacle devenu rare en compétition, qui aura la particularité d’être alternatif, c’est-à-dire que contrairement à un mur classique, seulement le bas de l’élément sera en « briques », la partie supérieure de l’obstacle sera formée de barres. Ainsi cet obstacle offre les caractéristiques du mur (pied large et faible visibilité pour le cheval) sans sa dangerosité en cas de chute de « briques » (c’est notamment à cause de cet aspect que ce franchissement est si peu utilisé en compétition à l’heure actuelle).
L’attelage étant une épreuve vraiment à part, on retrouve l’allemand Falk Bönhisch en chef de piste pour les deux rounds de l’épreuve d’attelage. (Vendredi et samedi soir).
Enfin, pour l’ensemble des épreuves de ce jumping cette année encore, les lycéens du lycée de Blanquefort assurent l’entretien de la piste (ramassage de barres, montage de pistes …)

 

Le programme 2012 du jumping de Bordeaux :

L’édition 2012 se voit apporter quelques nouveautés par rapport aux précédentes éditions. En plus d’offrir au public bordelais deux grands prix internationaux de CSO (l’épreuve coupe du monde Rolex le samedi soir et l’épreuve grand prix Land Rover le dimanche soir), la piste bordelaise voit arriver non pas une épreuve coupe du monde, mais deux ! 
Et pas des moindres : la finale de la coupe du monde d’Attelage et les finales de voltige masculine et féminine. C’est d’ailleurs la première fois que la compétition en terre de Bacchus accueille de la voltige sous son toit.
De même, la puissance n’est pas une épreuve toujours retenue au Jumping, elle remplacera cette année l’épreuve de vitesse plus fréquente.
Enfin on retrouve comme chaque année de nombreuses autres épreuves, voici d’ailleurs le programme de la compétition et les résultats associés : Programme et Résultats

Deux évènements marquants du jumping de Bordeaux:

Malheureusement, un événement fâcheux et un funeste ont marqué cette édition 2012 :
Le départ du Suisse Patric Looser, champion du monde et champion d’Europe de voltige, qui a décidé de mettre fin à sa carrière compétitive, ici à Bordeaux pour la finale de la coupe du monde de voltige. C’est ainsi que lui et son cheval Record RS mettent fin à la compétition en pleine ascension de leur carrière. En effet, Patric Looser ne met pas fin à sa carrière de voltigeur puisqu’il a décidé de se consacrer à présent à l’entrainement et l’enseignement en Allemagne. 
– Le Jumping de Bordeaux a vu une légende de l’équitation s’éteindre ce jeudi 16 février à Bordeaux. René Pasquier, victime d’un accident vasculaire cérébral le dimanche 5 février, nous a quittés. Nous présentons nos condoléances à ses proches. Pour ceux qui l’ignorent, René Pasquier était le créateur et l’un des organisateurs principaux du célèbre Jumping international de la Baule. Il laisse un grand vide à l’équitation française et son absence sera encore plus marquante pour la prochaine édition de la Baule du 10 au 13 mai. 

A gauche, Patric Looser et Record RS, à droite, René Pasquier

 

Côté français au Jumping de Bordeaux :

Côté palmarès français, nos cavaliers ont fait des merveilles sur les épreuves internationales :
Clément Boulanger, jeune cavalier, a fait à Bordeaux sa première épreuve coupe du monde avec 8 points de pénalité, score honorable pour une première participation.
– Marc Dilasser, Julien Epaillard et Roger-Yves Bost prennent respectivement les 3e, 4e et 5e places à l’épreuve Congrès et Exposition de Bordeaux.
– Simon Delestre finit deuxième du trophée Pierre Jonquères d’Oriala
Marc Dilasser s’impose avec Non Coupable sur la puissance du vendredi en franchissant 2,10m !
Michel Robert remporte l’épreuve France Bleu avec Catapulte et fini 4e de l’épreuve Casino Barrière de Bordeaux.
Pénélope Leprevost finit 2e de la deuxième épreuve grand prix Land Rover (épreuve du dimanche) avec Maestro de la Loge et 3 e de l’épreuve Casino Barrière de Bordeaux.
Roger-Yves Bost s’impose avec Castle Forbes sur l’épreuve Casino Barrière de Bordeaux.
– Et évidemment la victoire la plus mémorable de cette année est celle de Kevin Staust sur Silvana lors de l’épreuve coupe du monde (FEI World Cup). Il est le 10e français à s’imposer dans cette épreuve sur la piste bordelaise, le dernier en date étant Michel Robert en 2007.

Marc Dilasser sur Non Coupable lors de son saut final de la puissance à 2m10

 

Michel Robert sur Catapulte lors de l’épreuve France Bleu

 

Pénélope Leprevost et Maestro des Loges lors du grand prix Land Rover

 

Roger-Yves Bost et Castle Forbes lors de l’épreuve Casino Barrière de Bordeaux

Alors à la réponse grand crus ou piquette ? L’équipe française, comme le jumping de Bordeaux 2012, z su relever le défi et égaler la saveur des grands vins bordelais, de Château Margaux en passant par Pape Clément ou encore Haut-Brion. Mais revenons un peu plus en détail sur les grosses épreuves de ce tournoi.

Retour sur les épreuves phares du Jumping de Bordeaux

Épreuve coupe du monde au Jumping de Bordeaux : la France à l’honneur

Ce que l’on peut dire de cette épreuve coupe du monde c’est qu’elle a été belle à tous points de vue. Beaux parcours, beaux cavaliers, un public dynamique, attentif, à la fin déchaîné et un superbe barrage !
Premier tour, superbe parcours d’obstacles, les difficultés habituelles (triple en diagonale, deux doubles le long des palisses, un obstacle FEI léger et court qui a fait des dégats…). À la fin du premier tour, on se retrouve avec dix sans-fautes, donc dix barragistes, dont deux français : Julien Epaillard et Kevin Staut. C’est un nombre élevé à ce niveau de compétition, mais qui assure le spectacle.
Le barrage est donc à sensation avec 5 doubles sans-fautes et surtout une course au chrono à couper le souffle.
Rik Hemeryck, troisième partant, met la pression avec un superbe barrage sans faute en 35′ 54, mais Edwina Alexander et son petit cheval Itot du Château explosent le chrono avec un temps de 34′ 59 en prenant un énorme risque sur l’oxer papillon. Le public bordelais est en liesse, tous croit la victoire offerte à l’Australienne. 
Kevin Staut (ancien numéro 1 mondial et 6e ex-æquo avant cette épreuve au classement de la FEI Word Cup) prend le départ dans la foulée. Il prend les mêmes risques qu’Edwina. Mais avec sa grande jument grise, il entame une immense galopade en sortie de l’oxer papillon jusqu’au dernier obstacle, l’oxer rolex. Ils décochent un énorme saut avec un pied pris de très loin et arrache 43 centièmes au temps de référence. Le public entier se lève et l’ovationne!
Personne n’arrivera à rattraper le français et sa jument d’argent, même pas Marcus Ehning. 
Le français remporte donc l’avant dernière étape de la FEI Word Cup. Cette victoire les place donc à la 2e place du classement derrière le suédois Bengtsson. Arrivera-t-il à prendre la première place lors de la dernière étape de Göteborg ?

Images de l’épreuve :

Vidéo du barrage :

 

Coupe du monde d’Attelage : ça roule à Bordeaux

Les six meilleures équipes d’attelage du monde se sont opposées ce week-end à Bordeaux pour la finale de la coupe du monde. Parmi ses formations composées d’un meneur, de deux assistants et quatre chevaux on retrouve représenté : Thibault Coudry pour la France (Qualifié d’office, puisque la France organise cette finale), Zoltán  Lázár pour la Hongrie, Koos de Ronde pour les Pays-Bas, Thomas Eriksson pour la Suède, IJsbrand Chardon pour les Pays-Bas, József  Dobrovitz pour la Hongrie et évidemment Boyd Exell pour l’Australie.
La finale a lieu en deux manches. La première manche (warm up) s’est déroulée vendredi. La tribune est comble, il ne reste plus aucune place, ce qui est très rare pour une épreuve du vendredi et, qui plus est, pas une épreuve de CSO. 
La seconde épreuve et le barrage final ont eu lieu le samedi soir après l’épreuve coupe du monde de CSO. Avec l’émotion de la victoire de Kévin Staust et l’aspect grisant d’une épreuve nocturne, le public est déchainé, vibrant au rythme des galopades effrénées, virage à 360°. Au CSO, une barre qui tombe provoque de grand « Ooooh ! », la foule a été autant à l’affut d’une balle chutant. 
Mais c’est sans surprise que l’australien Boyd Exell s’impose et devient encore cette année champion du monde d’attelage. Il avait dominé la compétition durant toute la saison et a confirmé aussi bien lors du premier round de vendredi que lors de la finale de samedi soir qu’il était le leader de la discipline. Accompagné de ses deux coéquipiers, il a mené avec brio ses six chevaux (dont deux de réserve) (Clinton Star : étalon bai ; Bajnok : hongre bai de race Lipizzan ; Spitfire : hongre bai ; Lucky : hongre bai de race Holstein ; Carrington Park Ajax : hongre bai ; Bill 22 : hongre bai) a travers les plots, passages et autres. Il remporte ainsi les deux étapes de la finale et termine largement devant le néerlandais IJsbrand Chardon.
À l’instar des courses de chars romaines, cette coupe du monde d’attelage a su soulever l’assistance et a été un succès à tout point de vue.

Images de la finale d’attelage (Première photo IJsbrand Chardon, deuxième photo Boyd Exell) :

Vidéo du barrage de Boyd Exell :

 

Coupe du monde de voltige : grâce et millésime

Première fois que Bordeaux accueille de la voltige et pas n’importe quelle compétition ! Rien de moins que les finales dames et messieurs. Dans chacune s’affronte les 6 meilleurs du classement mondial
Comme pour l’attelage, les finales ont lieu en deux manches. L’épreuve imposée le samedi et l’épreuve libre le dimanche.
Les épreuves de voltige ont été elles aussi sans surprise, mais avec beaucoup d’émotion.
Ainsi, du côté dames, les soeurs Eccles dominent la compétition et s’imposent, Joanne, l’ainée à la première place, la cadette, Hannah à la seconde. Il faut dire que la famille est bien rodée dans le milieu de la voltige puisqu’elles évoluent avec le même cheval et sont toutes les deux longées par leur père John Eccles. Cependant, il n’y a que deux soeurs dans la famille et trois places à pouvoir sur le podium. Ainsi la France, avec Anne-Sophie Musset, arrive à s’emparer de la médaille de bronze grâce deux belles prestations. 
De même, côté messieurs, le leader Patric Looser s’est imposé sans surprise. Il devient encore cette année champion du monde, mais pour la dernière fois. En effet, il s’agit de sa dernière compétition, son cheval de voltige commençant à devenir âgé, il préfère terminer sa carrière, en couple avec Record RS. C’est avec beaucoup d’émotion qu’il a déroulé sa dernière reprise libre avec un costume et un enchainement combinant tout ses plus grands succès. Sortie finale, salut, il tombe en larme et va enlacer son cheval.
Le public bordelais semble ému également, se lève et applaudit solennellement une dernière fois le Suisse.
Ainsi, sans compter sa magnifique prestation, cette victoire ne peut que d’avantage rendre justice à ce voltigeur hors paire.
À la seconde place on trouve le français Ivan Nousse qui réalise une reprise imposée avec une ou deux erreurs, mais se rattrape sur la libre.
On attendait les réactions du public bordelais à l’arrivée d’une nouvelle discipline et le bilan est très positif. Espérons revoir à nouveau à Bordeaux ces nymphes équestres danser sur leur monture.

Images de la finale de voltige (Première photo Joanne Eccles, deuxième photo Hannah Eccles, troisième et quatrième photos Patric Looser, cinquième photo podium masculin) :

Vidéo de la dernière prestation de Patric Looser :

 

Épreuve Land Rover : Et de deux grand prix !

 Même si il ne s’agit pas de l’épreuve phare de CSO du Jumping de Bordeaux, le grand prix Land Rover remporte encore cette année un succès fou. Le public bordelais a répondu présent. Comment aurait-il pu refuser l’invitation de voir une seconde fois les plus grand cavalier de CSO s’envoler au dessus d’un enchaînement à 1.60m ?
Même si le barrage ne fut pas autant à sensation que celui de la veille, on ne peut que saluer la magnifique prestation de l’Allemand Marcus Ehning sur Sabrina qui remporte l’épreuve avec un superbe double sans-faute et un barrage mené avec brio. Cette victoire n’est que plus méritée au regard de l’épreuve de la veille et de cette saison 2012 dans laquelle il a accumulé de belles prestations pas toujours payantes.
Par ailleurs, saluons Pénélope Leprevost qui termine deuxième, mais qui ne pouvait rivaliser avec l’un des meilleurs cavaliers mondiaux.

Images de l’épreuve Land Rover : Marcus Ehning

Vidéo passage de Marcus Ehning :

 

Cette année 2012 est donc, pour le Jumping de Bordeaux, un franc succès. Il aura répondu aux attentes et pas besoin de patienter qu’il se fasse en âge, prenne du corps et de la robe pour savoir que cette édition est une cuvée spéciale. J’espère que vous avez savourez cet article car, étant moi-même de Bordeaux, j’éprouve toujours un plaisir particulier à parler de cette manifestation que j’attends chaque année avec impatience. Dans l’attente de l’édition 2013, je vous donne rendez-vous pour la dernière étape du FEI Word Cup à Göteborg le dernier week-end de février.

 Traino’

Sources texte :

Sources images :

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