Le metal pour les nuls : présentation générale et culture

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Vous avez sûrement déjà entendu parler du metal, ce genre musical assez atypique et qui peut sembler bruyant, disgracieux pour les oreilles, voire violent. Vous n’avez peut-être jamais osé en écouter ou alors vous avez trouvé cela tellement agressif pour les oreilles que vous avez rapidement renoncé. Mais savez-vous vraiment ce qu’est le metal ? Connaissez-vous cette musique et sa culture ? Vous avez peut-être des a priori erronés sur le sujet, c’est pourquoi je vous invite à poursuivre la lecture de cet article.

La musique metal : qu’est-ce que c’est ?

Les origines du metal

Le metal est un genre musical qui dérive de plusieurs courants, mais principalement du hard rock. Le rock, en général, est l’un des styles musicaux majeurs nés durant le XXe siècle. Après le rock psychédélique et le blues rock des années 60 avec Sweet Smoke et Yardbirds, un nouveau genre est apparu au début des années 70 : le hard rock. Ce rock est beaucoup plus musclé, avec des riffs* puissants, un son de guitare saturé** et souvent un tempo plus rapide. Il est caractérisé par un chant la plupart du temps haut perché et parfois presque crié. Dans tous les cas, le chanteur de hard rock est très souvent charismatique et constitue « la marque de fabrique » du groupe. La liste des groupes d’anthologie est longue dans ce genre, mais on peut citer par exemple Aerosmith, Deep Purple, Led Zeppelin, Van Halen et bien sûr AC/DC.

Mais pendant ce temps-là, un groupe un peu différent a commencé à faire parler de lui à partir de 1969 : Black Sabbath. Était-ce du hard rock ? Pas vraiment, car même si le chanteur, Ozzy Osbourne, avait une voix tout aussi charismatique que celles de Robert Plant (Led Zeppelin) ou de Bon Scott (AC/DC), le tempo était beaucoup plus lent, les riffs beaucoup plus lourds et, autre détail important, les chansons étaient souvent composées dans un mode mineur, contrairement au hard rock où la tendance était plutôt de composer en mode majeur. Pour faire simple, en solfège, un mode majeur confère en général un ton plus joyeux et dynamique au morceau qu’un mode mineur qui, lui, donnera un sentiment plus triste, mélancolique, sombre et mystérieux. Attention cependant, ceci n’est pas systématique et il existe de nombreux contre-exemples.

Black Sabbath a rencontré le succès et de nombreux groupes ont commencé à s’en inspirer. Au vu de l’expansion de ce style, il a fini par être caractérisé et nommé : le metal était né.

Les caractéristiques musicales du metal

Le metal est un genre extrêmement complexe et diversifié, il est donc assez difficile d’établir des généralités, mais certains éléments typiques sont tout de même présents dans les différents sous-genres.

Tout d’abord, le mode mineur prédomine dans les compositions, ce qui confère aux chansons une connotation obscure. Ce sentiment est renforcé par l’utilisation massive de l’intervalle dit « triton » (exactement trois tons, ce qui correspond à une quarte augmentée ou une quinte diminuée) considéré comme l’accord dissonant par excellence, ce qui participe à l’impression d’écouter une musique dérangeante et grinçante, d’où le nom de « metal ». Un très bon exemple est la chanson « Black Sabbath » du groupe du même nom, où le riff principal repose sur le triton.

En matière d’instruments, on retrouve le combo caractéristique du hard rock : une à deux guitares électriques (lead et rythmique dans ce cas), une basse et une batterie. Les musiciens peuvent également utiliser un clavier, surtout dans des genres comme le metal symphonique, et d’autres instruments plus folkloriques (violon, cornemuse, flûte, etc.) dans le folk metal.

Le tempo des compositions est majoritairement très rapide, frôlant parfois la limite des capacités humaines. Un exemple connu est la chanson « Through the Fire and Flames » de DragonForce, le tempo étant de 200 battements par minute.

Le tempo très rapide du style exige souvent de la part des musiciens une grande maîtrise technique de leurs instruments, voire même une certaine virtuosité. C’est typiquement le cas pour les batteurs, qui ont recours à de nombreux toms et à la double pédale. Pour mieux visualiser ceci, je vous invite à suivre les liens suivants qui vous présentent deux exemples de batteries, l’une pour le rock et l’autre pour le metal.
Une exception notable concerne le doom metal qui, lui, est caractérisé par un tempo très lent.

À la guitare, les techniques utilisées vont du power chord (accord simple harmoniquement pauvre, mais qui sonne puissant) à celles plus complexes et virtuoses telles que le shred (qui allie vitesse et technicité) ou le tremolo picking (note répétée très rapidement).

Concernant le chant, on associe souvent (à tort !) le chant guttural (le chant qui donne l’impression que le chanteur régurgite son déjeuner) au metal. Pourtant, ce type de chant n’est pas présent dans tous les sous-genres de musique metal, bien au contraire ! Le type de voix et la technique de chant utilisés sont des éléments majeurs différenciant les sous-genres, j’y reviendrai donc plus en détail dans un second article.

L’esprit du metal

Le metal : un mouvement sataniste ?

Souvent, le metal est associé à tort au satanisme. Pourquoi ? Il se trouve que le metal est un style résolument provocateur et contestataire. Dans le punk, cet esprit existe aussi, mais ce genre s’attaque davantage à la politique et à la société, tandis que le metal est plutôt en opposition avec la religion. En effet, le metal rejette souvent l’emprise de la religion sur nos sociétés et les carcans qu’elle impose. Cela ne veut pas dire que les metalleux ne sont pas croyants ou impies, il existe d’ailleurs un petit sous-genre appelé « christian metal » qui incorpore des messages chrétiens dans les paroles.
Cependant, ce style s’étant surtout développé dans des pays où le christianisme domine, les groupes ont souvent choisi, pour marquer leur opposition, de s’inspirer tout simplement de ce que l’Église condamne : le Diable et le satanisme. C’est pourquoi certains éléments rappelant Satan imprègnent la culture metalleuse :
– Le triton : cet intervalle était interdit au Moyen-Âge et associé à Satan. L’Église l’avait d’ailleurs surnommé « Diabolus In Musica ».
– Les cornes du Diable : c’est le signe de ralliement des metalleux, l’index et l’auriculaire levés.

– Le nombre 666 appelé « le nombre de la Bête », le nombre du Diable, en opposition avec le 333 associé à la Trinité (Dieu, le Christ et le Saint-Esprit). Plusieurs chansons y font référence, notamment la chanson et l’album éponyme « The Number of the Beast » de Iron Maiden.
– La croix inversée : symbole de l’Antéchrist, présent dans les logos de certains groupes ou dans des éléments de décoration scéniques.

De haut en bas et de gauche à droite : logos des groupes Ghost, Mayhem, Watain et Unleashed

– Le pentacle inversé : figure ésotérique utilisée dans les rituels sataniques, il est parfois représenté dans les logos de certains groupes.

De haut en bas et de gauche à droite : logos des groupes Morbid Angel, Melechesh, Behexen et Slayer

Finalement, bien que ces éléments soient très présents dans la culture metalleuse, très peu de groupes et de metalleux sont résolument satanistes. Ces références sont juste là pour marquer le rejet de la religion en général (en particulier les religions chrétiennes) et font surtout partie du « folklore ». Le metal n’est donc pas un mouvement sataniste, comme certains groupes et politiques chrétiens veulent le faire croire.

Thèmes récurrents du metal

Comme dit précédemment, le metal est un genre qui s’intéresse plutôt à la spiritualité, à nos questionnements intérieurs et à nos peurs. Et à ce sujet, qu’y a-t-il de plus effrayant, pour l’homme, que la mort, cette grande inconnue ? C’est pourquoi cette dernière fait partie des thèmes récurrents tant dans les chansons que dans les noms des groupes. À travers le metal, les groupes ont également une volonté d’extérioriser nos sentiments négatifs, de servir de « catharsis », en somme. La souffrance physique et mentale, la peur, le mal-être, la solitude, la colère et la violence sont donc des sources d’inspiration pour de nombreux groupes.

Dans certains genres tels que le folk metal et le black metal, les mythologies nordiques et celtiques tiennent une place importante, associées souvent à une volonté de retrouver nos origines et de communier avec les forces de la nature. Il faut également souligner que le paganisme a été lourdement condamné par l’Église et que toutes ces mythologies et cultures ont été abandonnées à cause de la répression catholique. Une façon donc, encore une fois, de marquer son opposition aux religions chrétiennes…

Les univers nés de la littérature heroic-fantasy (chevalerie, créatures mythologiques, magie, quête héroïque, lutte du bien et du mal, etc.) sont également une source d’inspiration pour certains groupes, notamment dans le power metal et le metal symphonique.

Cependant, n’allez pas croire que les metalleux sont des dépressifs et des suicidaires en puissance ou bien encore des mystiques ! Le metalleux aime aussi (et surtout) faire la fête et profiter des plaisirs de la vie : l’alcool et le sexe sont donc des thèmes très largement abordés dans les chansons.

La culture metal

Codes vestimentaires du metal

La couleur prédominante dans le metal est le noir. Le metalleux aura souvent les cheveux longs, un t-shirt à l’effigie de son groupe fétiche, un jean ou un pantalon de treillis, éventuellement des bracelets de force et des Dr. Martens ou des Converse, bref, une tenue pour être à l’aise et pour montrer sa passion. Le cuir, les clous, les pointes diverses et variées sont aussi des éléments très répandus. La veste à patch est également un vêtement associé au hard rock et au metal : il s’agit d’une veste (en jean ou en treillis) sur laquelle le metalleux coud des patchs avec les noms et les logos des groupes qu’il préfère.

Vous pourrez également rencontrer, dans des concerts, des metalleux qui portent un kilt et une corne à boire : dans ces cas là, vous aurez sûrement affaire à des amateurs de folk metal. Fait important à noter : bien souvent, les metalleux se fondent dans la population puisque beaucoup n’adoptent cette « tenue » que lors des concerts et des festivals.

Un autre point important du look metalleux est assurément les modifications corporelles : les fans de metal arborent souvent de nombreux tatouages, recouvrant parfois une partie du corps (bras, dos, torse, etc.). Les piercings sont également monnaie courante.

Danses et mouvements pratiqués lors des concerts de metal

Les metalleux aiment se rendre dans des concerts ou dans des festivals comme le Hellfest. Contrairement à beaucoup de concerts d’autres styles musicaux, le public metalleux est particulièrement dynamique. Le mouvement de base est le headbang, un mouvement de la tête de l’avant vers l’arrière suivant le tempo de la musique. Et les metalleux vous le diront, l’effet est beaucoup plus réussi lorsqu’on a les cheveux longs ! Le signe le plus pratiqué est celui des cornes du Diable, surtout utilisé pour saluer la fin d’un morceau et d’un concert (le metalleux préfère en général faire les cornes du Diable et manifester son contentement par un cri ou grognement plutôt que d’applaudir).

Pour les plus sportifs, des chorégraphies peuvent être effectuées. Tout d’abord, le pogo, inspiré du punk, qui constitue la base de la « danse » metal. Il s’agit de sauter sur place en bousculant de l’épaule ses voisins, ce qui donne l’impression de rebondir. Rassurez–vous, si jamais vous tombez lors d’un pogo, il y aura toujours quelqu’un pour vous aider à vous relever ! Viennent ensuite d’autres chorégraphies plus extrêmes et réservées aux plus téméraires :
– Le mosh pit : pogo où sont également pratiqués des mouvements de bras de l’avant vers l’arrière, ainsi que des coups de pied, s’inspirant un peu des arts martiaux. Le mosh pit est surtout pratiqué dans les concerts de metalcore.

– Le circle pit : il s’agit d’un mosh pit, où les participants courent en cercle.

– Le wall of death : le plus extrême et impressionnant mouvement du public ! Pour former un wall of death, le public se scinde en deux parties à la demande du chanteur, l’une à sa droite, l’une à sa gauche. À son signal, les deux moitiés de public doivent courir vers le milieu du terrain, entraînant une grosse collision.

C’est ainsi que s’achève cette première partie du « Metal pour les nuls ». Le metal étant un genre très vaste et complexe, je développerai dans un prochain article les caractéristiques des différents sous-genres qui peuplent ce style musical.
Maintenant que vous en savez un peu plus sur la culture metal, j’espère que vous n’avez plus peur des metalleux et de leur musique, car même si ce style peut paraître violent à la première écoute, vous vous apercevrez qu’il est très riche et que ses adeptes sont tout sauf méchants : ce sont plutôt des amateurs de bière et de la franche camaraderie, mais des passionnés de musique avant tout.

Et vous, connaissiez-vous toutes ces facettes du metal ? Aimez-vous ce style de musique ou est-ce que cet article vous a donné envie de vous y intéresser ? Donnez-nous vos impressions en laissant un commentaire !

Sonatine

 

*Riff : séquence rythmique répétée, constituant la base mélodique d’un morceau, notamment de rock ou de jazz.
**Son de guitare saturé : une guitare électrique peut être jouée sans distorsion du son et donner un son naturel qu’on appelle clair, mais on peut également utiliser une distorsion qui donnera un son saturé, c’est-à-dire un son dénaturé. Les notes sonnent alors moins clinquantes, elles sont plus fluides et ont davantage de tenue. Cependant, en contrepartie, le son semble plus diffus et perd en clarté.

Sources du texte :

Musicmot.com
Wikipédia
Chaîne Youtube de Metalliquoi ?

Sources des images :

Image à la une : Wallpaperus

Images 2 et 3 : Wikipédia et Spirit-of-metal

Image 4 : Highwaytoacdc

Image 5 : 20minutes