Les Jeux olympiques de Pyeongchang (Corée du Sud) débuteront le 9 février prochain, et cette 23e édition des Jeux d’hiver a déjà eu son lot de polémiques avant même de débuter. Revenons dessus dans cet article.
Exclusion de la Russie des Jeux olympiques de Pyeongchang 2018
Dès la fin de 2014, année où se sont déroulés les Jeux olympiques de Stochi (Russie), les premières dénonciations de dopage des athlètes russes ont fusé en Allemagne. Lorsqu’en 2016, un ex-directeur du laboratoire chargé des contrôles antidopage de Moscou assure que des dizaines de sportifs auraient été dopés sous la supervision des autorités, l’affaire prend une envergure encore plus importante.
Plusieurs rapports demandés par le Comité international olympique (CIO) et l’Agence mondiale antidopage (AMA) concluent à un dopage d’État, contrôlé par le ministère des Sports, pour les Jeux olympiques de Sotchi, mais aussi pour de nombreuses compétitions internationales organisées dans le pays entre 2011 et 2015 (par exemple les championnats du monde d’athlétisme en 2013). Les échantillons urinaires ou sanguins étaient alors tout simplement échangés pour obtenir le résultat négatif attendu, parfois avec l’implication directe des services secrets.
En décembre 2017, le Comité olympique russe a été suspendu, empêchant ainsi la Russie de participer aux Jeux olympiques de Pyeongchang 2018 en tant que nation. Plusieurs personnalités en poste lors des JO de Sotchi et dont la responsabilité a été établie dans cette affaire ont été exclues des Jeux olympiques futurs ou des organisations olympiques dont elles faisaient partie.
Certains athlètes russes pourront être invités à participer s’ils respectent des critères stricts (aucune suspension pour dopage, soumission à des tests de dopage indépendants…), sous l’appellation « Athlètes olympiques de Russie » et sous le drapeau olympique (c’est donc l’hymne olympique qui retentira en cas de victoire). Le nombre d’athlètes russes participant aux Jeux olympiques est ainsi passé de 214 en 2014 à 169 en 2018, soit une baisse de plus de 20 % directement liée au scandale de dopage.
De plus, après enquête, entretien et réanalyse d’échantillons sanguins ou urinaires, de nombreux sportifs ont été suspendus, et des médailles ont été retirées à ceux qui les avaient gagnées lorsqu’ils étaient dopés. Alors que la Russie s’était hissée en tête du tableau des médailles en 2014, elle avait perdu 11 médailles (sur 33) dont 4 titres (sur 13), retombant ainsi à la quatrième place du classement.
Le gouvernement russe a cependant toujours démenti les accusations de dopage d’État, estimant qu’elles n’étaient basées que sur les paroles d’un homme (l’ex-patron du laboratoire antidopage, qui s’est exilé aux États-Unis) dont « les valeurs éthiques, la moralité et l’état mental soulèvent bien des questions », clamant que les athlètes s’étaient dopés sans le soutien du gouvernement. Ce dernier a d’ailleurs monté un Comité d’enquête à la suite des décisions du CIO et estime avoir des preuves pour réfuter les conclusions des précédents rapports.
Participation de la Corée du Nord aux Jeux olympiques de Pyeongchang 2018
L’un des évènements qui a beaucoup fait parler en janvier 2018, à un mois du début des Jeux olympiques de Pyeongchang, est la volonté de la Corée du Nord d’y participer. Le pays a participé à 10 des 12 derniers Jeux olympiques d’été et à 7 des 12 derniers Jeux olympiques d’hiver, ça n’est donc pas la participation du pays en tant que telle qui a fait réagir. Ce qui a surpris, c’est que la Corée du Nord ne boycotte pas cet évènement organisé en Corée du Sud, comme elle l’avait fait lors des Jeux d’été en 1988.
Cette déclaration a été faite alors que les deux Corées semblent vouloir entamer des discussions pour apaiser les tensions entre leurs pays. En effet, elles ont signé un cessez-le-feu en 1953, mais jamais de traité de paix, et sont donc aujourd’hui encore en guerre. Les signes d’apaisement entre les deux Corées se multiplient, en particulier lors des Jeux olympiques, où elles ont défilé sous le drapeau de l’unification coréenne lors de la cérémonie d’ouverture en 2000, 2004 et 2006. C’est d’ailleurs à nouveau ce qui est prévu en 2018. Une discussion a été organisée en janvier 2018 entre les hauts dirigeants des deux pays, la première depuis deux ans, et la ligne téléphonique entre les deux dirigeants a aussi été rétablie en début d’année.
À l’inverse, le climat est toujours très tendu entre la Corée du Nord de Kim Jong-un et les États-Unis de Donald Trump, après les différents essais militaires organisés par le pays asiatique en 2017. Alors que les Américains insistent à l’international pour durcir les sanctions contre la Corée du Nord afin de la pousser à cesser de développer des armes nucléaires, le rassemblement pacifique de plusieurs hauts dirigeants du monde lors des Jeux olympiques pourrait être un terrain propice pour apaiser les tensions.
Le 9 janvier 2018, la participation des deux patineurs artistiques nord-coréens qualifiés pour les Jeux olympiques de Pyeongchang est confirmée : Ryom Tae-ok et Kim Ju-sik représenteront leur pays dans l’épreuve de danse en couple. De plus, la Corée du Nord et la Corée du Sud ont décidé d’envoyer une équipe commune de hockey sur glace féminin, ce qui est une première dans un évènement sportif international multidisciplinaire.
Les transports en commun pour les Jeux olympiques de Pyeongchang 2018
Les transports en commun sont toujours un sujet très sensible pour l’organisation des Jeux olympiques, puisqu’ils sont l’une des clés pour la réussite de l’évènement. C’est d’ailleurs l’un des éléments qui avait permis à Paris de se démarquer pour sa candidature à l’organisation des Jeux olympiques d’été de 2024 : les transports en commun déjà présents et le projet de développement avaient rassuré le CIO.
En Corée du Sud, le principal aéroport est celui d’Incheon, près de Séoul. Celui-ci présentait déjà des risques d’être engorgé par les touristes arrivant à l’occasion de l’évènement olympique, mais le gouvernement a pris une décision qui va sûrement accentuer ce phénomène. En effet, dans un souci de sécurité, les mesures de contrôle des bagages par les douanes pour les personnes à l’arrivée ont été renforcées, et tous les sacs et valises sont inspectés du 26 janvier au 18 mars 2018. Ces contrôles devraient allonger le temps nécessaire pour sortir de l’aéroport d’environ une à deux heures en période normale, et sûrement encore plus longtemps en heure de pointe. Ce type de mesure de sécurité renforcée devrait être étendu à d’autres aéroports et ports maritimes.
Après être sortis de l’aéroport, beaucoup de voyageurs se tournent vers le Korea Train Express (KTX), un train à grande vitesse inauguré en décembre 2017 pour relier Incheon à Séoul puis aux sites olympiques en moins de 2 h. Cependant, un problème risque de se poser à cette étape aussi. En effet, la réservation est obligatoire pour monter à bord du KTX, mais elle risque d’être particulièrement difficile entre le 14 et le 18 février (les Jeux olympiques ont lieu entre le 9 et le 25 février). Cela correspond au Nouvel an lunaire, une période de congés qui permet souvent aux Sud-coréens de quitter la capitale et de rejoindre leur famille. Si les trains sont déjà habituellement bondés et les autoroutes saturées, cela devrait être accentué par les Jeux olympiques qui se déroulent au même moment.
Mais la polémique ne vient pas de ce hasard du calendrier, elle vient du fait que les réservations ont été ouvertes le 17 janvier 2018 à 6 h du matin (heure locale) sur la version coréenne du site, mais seulement 10 h plus tard pour la version anglaise. Il faut savoir qu’en 2017, tous les billets de train se sont vendus en 30 minutes pour cette période… Cette stratégie aurait été volontairement mise en place pour avantager les locaux, selon un agent de la compagnie. Ainsi, aux heures de pointe, les amateurs de sport risquent de ne pas avoir de place pour se rendre sur les sites olympiques…
C’est sur ces considérations que s’achève cet article. Avez-vous entendu parler de ces trois polémiques ? Pensez-vous que cela affectera les Jeux olympiques de Pyeongchang 2018 ? Donnez votre avis dans un commentaire !
Ursuline
Sources texte :
– bbc.com
Sources images :
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