Une journée en concours de dressage

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La publication d’Ursuline sur le dressage en compétition vous a donné envie de sortir sur les carrés ? Charlotte Dujardin et Carl Hester vous font rêver ? Vous avez tout simplement envie de tester cette discipline nouvelle pour vous et vous vous demandez comment cette dernière se déroule ? Cet article est fait pour vous ! Aujourd’hui, je vous dévoile tout sur les coulisses d’une journée en concours de dressage.


Avant le concours : la préparation

Il est possible de débuter les concours en épreuve « Club » à partir du galop 2. Pour aller en concours, vous devrez vous doter d’une licence compétition, gratuite pour les épreuves Club, qui sera valide durant toute l’année en cours. Pour cela, il vous faudra un certificat médical indiquant que vous êtes apte à la pratique des sports équestres, ainsi qu’une autorisation parentale pour les mineurs.
Avant de débuter, il est nécessaire de rappeler l’importance d’une bonne préparation pour la pratique de n’importe quelle discipline équestre, d’autant plus en compétition. En effet, comme le dit si bien l’adage, « Qui va loin ménage sa monture »… En clair, plus votre préparation se fait tôt, plus vous maximisez vos chances de dérouler une reprise propre mais également de réduire votre stress ! Cette préparation se décline en plusieurs aspects, que je vais détailler.

La préparation physique

En premier lieu, comme tout athlète qui se respecte, une préparation physique est nécessaire pour votre cheval. C’est un travail de fond, mais qui, s’il est bien effectué, aura un grand bénéfice sur l’intégrité physique de votre cheval. Outre le travail de gymnastique, dont le but est de faire gagner à votre cheval la souplesse, l’endurance ou encore la légèreté, avant un concours de dressage, il faudra analyser les figures de votre reprise afin de les préparer au mieux. Ainsi, vous pourrez travailler chaque mouvement, en comprendre les intérêts et bénéfices, et les parfaire. Il est conseillé de les travailler chacun séparément, de ne pas forcément les enchaîner régulièrement ou au moins dans le désordre ; la pire chose à faire serait de dérouler la reprise encore et encore, car votre monture anticiperait alors vos demandes, ce qui risquerait de dégrader l’exécution de la figure. Bien évidemment, dérouler la reprise de temps à autre permet de valider la cohérence de votre travail, mais n’en abusez pas. Si vous avez la possibilité de vous filmer, n’hésitez pas : la vidéo est une aide précieuse pour se rendre compte de la manière dont se déplace le cheval, de celle dont vous vous tenez et de la précision de votre tracé. C’est encore mieux si vous pouvez avoir différents angles de vue : vous analyserez d’autant mieux votre travail et vous pourrez avoir une idée de ce que les juges (placés à différents endroits autour du carré lors du concours) verront lorsque vous déroulerez devant eux. Enfin, un dernier détail : parfois, il n’est pas possible pour tous d’avoir accès à des installations ayant les dimensions réglementaires d’un carré (20 mètres par 60 très généralement, plus rarement 20 mètres par 40 mètres et uniquement pour certaines reprises). Dans ce cas, la préparation est un peu plus fastidieuse mais pas impossible : vous pourrez vous mettre les distances « dans l’œil » lors de votre détente au paddock, et si vous arrivez à dérouler dans un périmètre plus petit que l’officiel, les figures passeront en principe aussi dans le grand. La précision du tracé en pâtira peut-être un peu, mais si vous connaissez scrupuleusement les lettres du carré, cela vous aidera.

Du côté du cavalier, le gainage est un bon moyen de renforcer ses abdominaux et les muscles profonds qui vont vous aider dans votre posture, et dans l’accompagnement de votre cheval, notamment au trot assis, d’autant plus si votre monture a beaucoup de rebond. Pensez à demander conseil auprès d’un professionnel afin d’exécuter les exercices de gainage correctement pour éviter de vous blesser.

La préparation mentale du cavalier

Un des points cruciaux en dressage sera d’apprendre votre reprise. Vous n’aurez pas droit à l’erreur, car chaque écart sera sanctionné sur votre note finale… Pour cela, chacun sa méthode ! Pour ma part, je la dessine : ça m’aide à la visualiser et, pour cela, j’utilise des codes couleurs et typographiques différents selon les allures, les déplacements latéraux, etc.

L’autre aspect à ne pas négliger est la gestion du stress. Pour votre premier concours (et les suivants), ne vous mettez pas la pression. L’essentiel est de se faire plaisir ! Vous allez partager un bon moment avec votre cheval, et c’est tout ce qui compte ! Soyez confiant, votre moniteur sait que vous en êtes capables, sinon, il ne vous aurait pas engagés. Par ailleurs, le stress se communique souvent à votre monture, et son calme sera primordial pendant votre reprise.

La préparation matérielle

Qui dit concours dit tenue irréprochable, d’autant plus en dressage où on ne badine pas (admirez le jeu de mots !) avec les traditions. En conséquence, même si le règlement n’est pas aussi pointilleux en Club qu’en Amateur ou en Pro, traditionnellement, votre tenue sera composée d’un pantalon blanc, d’une veste de concours, de bottes et bien évidemment d’une bombe. En épreuve Club, vous pouvez choisir de porter ou non des gants, à votre guise, les éperons sont facultatifs, tout comme le sacro-saint tapis de selle blanc (ceci dit, je vous le recommande fortement). Prévoyez une badine pour le paddock, mais il vous faudra l’abandonner en piste. Les protections ne sont pas autorisées ailleurs qu’au paddock. Je vous conseille également de prendre connaissance du règlement dressage de la Fédération française d’équitation, afin de savoir quel est le matériel autorisé et quel est le matériel interdit (mors, protections, etc). Pensez également à nettoyer et graisser votre équipement : filet, selle (attention, pas trop sur le siège pour éviter que ça glisse), bottes ou chaps et bottines, afin qu’il soit propre et présentable pour le grand jour.

Les engagements

L’engagement correspond à l’inscription à une épreuve dans une compétition, et coûte en général une vingtaine d’euros. Si vous disposez d’une licence compétition Club, rapprochez-vous de votre club ou d’un organisme affilié FFE pour vous engager, car vous ne pourrez pas le faire vous-même. Attention, parfois les organisateurs définissent un seuil maximal de participants qui, une fois atteint, ne permettra pas de s’engager même si la date de clôture n’est pas passée… Dans ces cas-là, je vous conseille de scruter de temps à autre la fiche concours : il arrive que le seuil soit augmenté ou que des places se libèrent.

La veille du concours

C’est le moment de faire les derniers ajustements afin d’être fin prêts pour le jour J ! Votre compagnon préféré aura droit à un gros pansage en règle pour être impeccable du toupet aux sabots. Il n’est pas obligatoire de natter votre cheval, toutefois je n’ai, de mémoire, jamais vu de chevaux ou poneys (exceptés ceux avec la crinière à l’iroquoise) laissés « à tous crins ». Piontez votre cheval la veille, cela vous permettra de prendre le temps nécessaire et de faire uniquement les retouches si besoin le lendemain : un pion qui saute durant la nuit arrive souvent, mais c’est très vite rattrapé ! Que vous optiez pour des gros pions (c’est mon cas) ou des petits, voici une règle d’or à retenir : toujours un nombre impair, le pion de tête n’étant pas compté.

Vous pouvez aussi faire une tresse de queue. Les miennes ne sont pas belles, donc je laisse au naturel.
Vous pouvez préparer vos affaires la veille, cela vous fera gagner du temps et de la sérénité. Pour être sûrs de ne rien oublier, je vous conseille de réaliser une check-list. En général, voici le matériel auquel il faut penser : une boîte de pansage contenant vos brosses, vos cure-pieds, des élastiques, du démêlant, etc. ; la selle, le filet, un tapis, deux licols et les longes qui vont avec, une paire de rênes de secours, une couverture séchante au cas où (surtout l’hiver), et enfin votre tenue, détaillée plus haut. On peut ajouter l’appareil photo chargé ou de quoi filmer, histoire d’avoir des souvenirs et de pouvoir analyser la reprise ensuite. En principe, votre enseignant vous aura donné l’heure de rendez-vous au club pour embarquer les chevaux et communiqué votre numéro de passage ainsi que votre horaire à la minute précise.

Le jour du concours

Une fois sur place, après avoir débarqué les chevaux, allez prendre connaissance du tableau d’affichage qui récapitule les numéros et les horaires de passage de chaque cavalier. Cette vérification est nécessaire, car ces informations peuvent varier quelques jours avant le concours ou le jour-même. Il est primordial d’être à l’heure pour votre passage, mais votre coach vous assistera dans la gestion de votre temps.

Le paddock

C’est le lieu où les cavaliers détendent leurs chevaux. Souvent, il y a beaucoup de monde, donc on pense à regarder où on va et on n’oublie pas les règles de priorités !
Le temps de détente et ce que vous allez demander à votre monture dépendent de chaque cheval. Votre moniteur sera là pour la détente, pas d’inquiétudes, il saura comment faire et quoi vous dire. Pour ma part, je fais longuement marcher mon cheval au pas, rênes longues, afin de ne pas trop le fatiguer avant d’entrer en piste. Je le mobilise pas mal dans les épaules et les hanches afin de l’assouplir, je fais beaucoup de transitions et je travaille quelques figures.

La reprise

Il est l’heure d’y aller, c’est votre tour ! Commencez par vous rendre aux cabines des juges afin de vous annoncer et de vous présenter. Cela se fait au trot, hors du carré, sauf si vous n’avez pas le choix d’y entrer. Lorsque la cloche sonne, cela signifie que vous devez prendre le départ. Respirez, et surtout… faites-vous plaisir !

Après la reprise

Salut final et gros câlin à votre compagnon, voilà c’est fini ! Qu’en avez-vous pensé ? Un rapide débriefing avec votre coach, histoire d’avoir les premières impressions de tout le monde à chaud, et allez faire marcher votre cheval. Si le temps le permet et que votre cheval a transpiré, un petit coup de douche lui fera du bien. Proposez-lui également de l’eau fraîche et claire, mais surtout… récompensez-le avec ses friandises préférées !

Dernière étape avant de rentrer à la maison : la remise des prix, où on apprend son classement et où on reçoit le protocole avec les notes attribuées à chaque figure. La tenue de concours et la bombe y sont de rigueur. Gardez en tête que même si les critères sont objectifs, il y a toujours une petite part de subjectif dans la notation : en effet, les juges ne voient pas toujours la même chose selon l’endroit où ils sont placés, parfois, certains sont plus exigeants que d’autres, ou ne favoriseront pas le même critère principal. En cas d’interrogation, n’hésitez pas à aller discuter avec eux ! Peu importe le résultat et le classement, dans tous les cas, soyez fiers de vous ! Les vidéos vous permettront d’analyser les points sur lesquels vous pourrez vous améliorer, n’oubliez pas que c’est en forgeant qu’on devient forgeron ! Alors, c’est quand le prochain pour vous ?

À présent que vous connaissez tout ou presque sur le déroulement d’un concours de dressage, lancez-vous, testez, et revenez nous raconter votre expérience ! Ces conseils vous ont-ils été utiles ? Avez-vous d’autres astuces ? N’hésitez pas à nous laisser vos impressions dans un commentaire !

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Source texte :

FFE

Source image :

Horse nation

2 réflexions sur “Une journée en concours de dressage”

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