L’une des disciplines reines de l’équitation est le saut d’obstacles. Bien connue du grand public et souvent impressionnante, cette discipline possède cependant quelques subtilités. Venez découvrir le saut d’obstacles en lisant la suite de cet article !
Les règles présentées tout au long de l’article s’appliquent à la majorité des épreuves de saut d’obstacles. Cependant, dans certains cas, le règlement est différent, comme pour l’épreuve « Choisissez votre itinéraire » (où aucun parcours n’est défini et le concurrent détermine lui-même l’enchaînement qu’il souhaite en ayant pour contrainte de franchir tous les obstacles) ou « Choisissez vos points » (le concurrent a un temps défini pour sauter les obstacles qu’il souhaite jusqu’à deux fois chacun et chaque saut lui rapporte des points proportionnellement à la difficulté d’exécution). Ces épreuves moins communes n’ont pas été détaillées dans cet article, mais peuvent être retrouvées dans le règlement de la FFE.
Qu’est-ce que le saut d’obstacles ?
Le saut d’obstacles est une discipline équestre dont le but est de sauter par-dessus les obstacles, mais pas n’importe comment !
Il faut déjà savoir que dans la plupart des épreuves les obstacles doivent être sautés dans un ordre bien défini constituant le parcours. Pour bien le mémoriser, il y a toujours une phase de reconnaissance : pendant un temps défini, les cavaliers peuvent se promener à pied sur le terrain pour repérer les obstacles et le tracé à suivre.
Ce qui distingue le saut d’obstacles du cross, c’est notamment le terrain et le type d’obstacles :
– Le terrain doit être clos et comporter une entrée/sortie sécurisée qui pourra être refermée pendant qu’un concurrent enchaîne son parcours. Le sol est généralement en sable, en sable fibré ou en herbe et il peut être ou non couvert. Les dimensions et les formes sont variables, contrairement au dressage où le terrain est fixe. En cross, il est naturel (plaine, forêt, buttes, rivières…), jamais couvert et ses dimensions et sa forme sont variables.
– Les obstacles sont majoritairement des barres mobiles posées sur des chandeliers, ce qui fait qu’elles peuvent tomber si le cheval les touche, à l’inverse du cross composé d’obstacles fixes. Certains obstacles de CSO peuvent cependant être naturel (haie, talus…) ou constitués d’eau (rivière, bidet…) et non de barres.
Contrairement au Hunter, la vitesse est un élément clé dans ma plupart des épreuves du saut d’obstacles. En effet, les cavaliers doivent terminer leur parcours en faisant un minimum de fautes et en un minimum de temps. Les types de fautes en concours de saut d’obstacles sont :
– faire tomber une barre ou toucher l’eau d’une rivière ;
– faire une erreur dans l’ordre des obstacles ou une volte sur le parcours (pour mieux se positionner afin d’aborder un obstacle par exemple) ;
– tomber de cheval ou que le cheval tombe ;
– avoir un cheval qui refuse l’obstacle ou dérobe, qui se défend ;
– dépasser le temps imparti pour terminer le parcours.
Le saut d’obstacles est une discipline très complexe, tant pour le cheval que pour le cavalier. Ce dernier doit en effet faire preuve d’aisance, d’équilibre et de confiance. Sa monture doit avoir de l’impulsion, de la franchise, de la puissance et de l’adresse. Enfin, le duo doit veiller à sa trajectoire et à la longueur des foulées pour éviter les fautes.
Histoire du saut d’obstacles
Bien que l’équitation existe depuis de nombreux siècles et que les premiers écrits l’évoquant remontent à la Grèce Antique, le saut d’obstacles ne semblait pas du tout pratiqué à cette époque. Il faut d’ailleurs attendre le XIXe siècle pour commencer à trouver des traces de cette discipline. La raison principale est, qu’avant cela, il n’y avait rien qui poussait les cavaliers à devoir passer par-dessus des obstacles.
Tout ceci a commencé à changer dans les années 1800, lorsque la chasse à courre s’est répandue. Il s’agit d’une chasse où les hommes montent des chevaux pour suivre leurs chiens lancés après des animaux sauvages. Les chasseurs ne devaient pas perdre leur meute des yeux et prenaient donc le chemin le plus court. Dans ces années-là, une loi imposa la construction de clôtures autour des champs en Angleterre et les chasseurs durent adapter leur monte pour les sauter avec leurs chevaux : c’étaient les premiers obstacles non naturels.
Au fil du temps, le saut d’obstacles devint un loisir apprécié, tout d’abord en Grande-Bretagne puis dans le monde entier. L’un des cavaliers ayant participé à la création de cette discipline telle qu’on la connaît aujourd’hui est Federico Caprilli, qui a totalement modifié la position des Hommes lorsqu’ils sautent. Au lieu de se pencher en arrière et de tirer sur les rênes pour forcer le cheval à retomber sur ses quatre membres, il inventa le saut en équilibre, qui accompagne le mouvement naturel de la monture.
La première compétition se déroula en Irlande en 1865 et en 1870 en France. Depuis, la discipline a pris de l’ampleur : elle fait partie du programme des Jeux olympiques d’été depuis 1900, possède sa propre coupe du monde, la FEI World Cup, depuis 1979 et est représentée aux Jeux Équestres Mondiaux depuis leur création en 1990.
Les différents types d’obstacles
Les obstacles ont un rôle central dans la discipline, c’est pourquoi il en existe une grande variété. La majorité des obstacles sont composés de barres posées horizontalement sur les taquets des chandeliers permettant de régler la hauteur à sauter.
Les parcours sont souvent très colorés, les chandeliers présentent des formes originales, beaucoup de fleurs décorent les obstacles… Cela permet d’avoir un terrain plus visuel, mais aussi de tester la franchise des chevaux sur des obstacles un peu originaux.
On distingue plusieurs types d’obstacles simples :
– Le « vertical » ou « droit » est constitué d’un seul plan, c’est-à-dire une barre à la hauteur à sauter. Il peut cependant y avoir plusieurs barres ou décorations sous celle-ci permettant de mieux visualiser l’obstacle. Lorsque le vertical est constitué d’un empilement d’éléments ne laissant pas voir ce qu’il y a derrière, on parle d’un « mur ». Le croisillon est aussi une sorte de vertical dont la particularité est qu’il est formé de deux barres dont une extrémité repose par terre, formant une croix.
– L’« oxer » est constitué de deux plans, c’est-à-dire qu’il y a deux verticaux l’un derrière l’autre à franchir en un seul saut. Contrairement au vertical, il y a donc un aspect de longueur qui s’ajoute à la hauteur. La longueur ne peut en aucun cas être supérieure à la hauteur, on parle d’oxer carré lorsqu’elles sont égales. Les deux verticaux peuvent ne pas être à la même hauteur : on obtient un oxer montant lorsque la barre qui est derrière est plus haute que celle qui est devant.
– Lorsqu’il y a plus de deux plans, on parle d’obstacle « de volée ». On parle souvent de « spa », bien qu’il s’agisse d’un obstacle de volée particulier constitué de quatre plans, dont le premier est à terre et les suivants montent selon un angle de quarante degrés. Les obstacles de type « rivière » ou « bidet » font aussi partie de cette catégorie : ces obstacles sont constitués d’un bassin d’eau que le cheval ne doit pas toucher lors de la réception.
Tous ces obstacles peuvent être rencontrés de façon isolée ou en combinaison. Dans ce dernier cas, entre deux et quatre obstacles sont placés en ligne et sont séparés d’une à trois foulées (soit 5,8 à 11 mètres). En cas de refus ou de dérobade, le cavalier doit recommencer l’intégralité de la combinaison.
Le saut d’obstacles, une discipline réglementée
Plusieurs types d’équipements sont interdits en compétition de saut d’obstacles. Pour le cavalier, il ne doit pas posséder une cravache plombée ou d’une cravache de plus de 75 cm. S’il porte des éperons, ceux-ci ne doivent pas être à molette ou avec disque. Il doit ensuite porter une tenue de concours classique : un casque ou une bombe, une culotte d’équitation, des bottes ou bottines et des mini-chaps et une chemise accompagnée d’une veste d’équitation.
Concernant le cheval, tous les protège-boulets ne sont pas autorisés : il doivent être constitués d’une seule partie rigide placée sur la face interne du boulet, avec intérieur lisse ou en peau de mouton, face interne de 16 ou 18 cm maximum (selon les épreuves) et face externe de 5 cm minimum. Aucun crochet, boucle ou lanière n’est autorisée, il ne peut s’agir que de velcro non élastique. Les œillères ne sont pas autorisées, tout comme le masque anti mouches ou anti UV.
Pour l’équipement, il est possible d’utiliser un bridon ou un licol sans mors. Les enrênements type gogues ou rênes allemandes sont interdits, mais les martingales à anneaux coulissant sur les rênes sont autorisées. La selle peut être de CSO ou mixte.
Le saut d’obstacles en concours : CSO
Le saut d’obstacles est la discipline équestre la plus pratiquée en concours. Chaque année, plus de 60 000 épreuves sont organisées en France, ce qui représente 80 % des concours équestres.
Comme toutes les épreuves d’équitation, celles du saut d’obstacles sont divisées en plusieurs catégories dont le détail se trouve dans le règlement FFE :
– Division : Club, Poney, Amateur, Pro, Enseignant et Préparatoire
– Niveau de difficulté : du plus simple au plus compliqué 5, 4, 3, 3, 1 et Élite
– Type : Spéciale, Vitesse et Grand Prix
Dans la majorité des épreuves, le concours se compose d’un parcours d’obstacles chronométré, qu’il faut donc réaliser en un minimum de temps et en faisant le moins de fautes possible. Cependant, il y a deux façons de noter :
– Au temps : lorsqu’une faute est commise, celle-ci est convertie en secondes qui sont ajoutées au temps réalisé par le cavalier pour achever son parcours. Les cavaliers sont donc départagés uniquement sur la base du temps total.
– À la pénalité : lorsqu’une faute est commise, elle fait perdre des points au cavalier, et celui-ci est pénalisé lorsqu’il dépasse le temps imparti pour réaliser le parcours. Les cavaliers sont tout d’abord départagés grâce aux points (ceux en ayant le moins sont plus haut dans le classement) puis grâce au temps pour les égalités.
Parfois, le cavalier peut être directement éliminé et se retrouve donc en bas du classement. Cela peut être le cas après la troisième désobéissance du cheval ou la chute de l’équidé ou du cavalier dans la plupart des barèmes de notation.
Une cloche est utilisée pour que le jury puisse communiquer avec les concurrents. Elle sonne pour indiquer le début et la fin de la reconnaissance, pour donner le départ pour un parcours voire la pause ou l’arrêt de celui-ci.
Les records de saut d’obstacles
Le saut d’obstacles constitue donc un effort intense pour le cheval ainsi que pour le cavalier et, comme pour tous les défis sportifs, des records ont été établis au fil des années.
Si on s’intéresse uniquement à la hauteur, le premier record enregistré remonte à 1906 à Paris. Conspirateur, monté par le capitaine Crousse, a franchi un obstacle à 2 m 36. Aujourd’hui, le record est détenu par Huasco, monté par le capitaine Alberto Larraguibel Morales, qui a franchi 2 m 47 au Chili en 1949.
Un autre aspect du saut d’obstacles concerne la longueur. Le premier record a été établi en 1912 par Pick up monté par Henri de Royer, qui a franchi une rivière de 7 m 50. Ce record a été battu en 1975 par Something, monté par André Ferreira, qui a franchi une rivière de 8 m 40.
C’est sur ces chiffres impressionnants que s’achève cet article sur le saut d’obstacles. Connaissiez-vous l’histoire de ce sport et ses subtilités ? N’hésitez pas à laisser un commentaire !
Ursuline
Sources texte :
– ffe.com
Sources images :
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