Les petites bêtes dans nos maisons

Un syrphe qui se repose
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Le beau temps est de retour ! On prend l’apéro sur la terrasse et on laisse les fenêtres ouvertes pour laisser entrer le soleil. Pendant ce temps, vous permettez aussi à quelques petites bêbêtes de pénétrer dans votre maison. Quelles sont-elles et sont-elles dangereuses ? N’ayez pas peur et approchez-les de plus près.

Ces squatteurs sont-ils tous des insectes ?

Les petites bêtes qui traînent dans nos habitations sont de groupes différents.
On a d’abord les insectes : ils ont six pattes, des antennes et parfois des ailes. Mouches, guêpes, papillons, coléoptères, poux et puces… en guise d’exemples, vous avez l’embarras du choix.

Ensuite, il y a les arachnides, avec leurs huit pattes et leurs multiples paires d’yeux. On peut croiser plusieurs araignées chez soi, mais il y a aussi de nombreux acariens dans chaque pièce de la maison.

Vous pensiez que c’était terminé, mais que faites-vous des autres myriapodes comme les mille-pattes ? Sans oublier les cloportes qui se cachent dans l’ombre avec leurs sept paires de pattes et leurs petites antennes délicates.

Les petites bêtes qui vivent dans nos maisons

Les squatteurs sont multiples, certains insectes ne pourraient d’ailleurs pas survivre s’ils ne pouvaient pas se réfugier chez nous. En voici quelques-uns.

Des bestioles qui rampent

Le poisson d’argent

On appelle cet insecte le poisson d’argent à cause de sa démarche ondulante et parce qu’il aime les endroits particulièrement humides. Vous avez d’ailleurs dû l’apercevoir dans votre salle de bain.
Le poisson d’argent ou lépisme argenté est inoffensif, il se contente de rechercher des restes de nourriture (surtout à base d’amidon ou des moisissures) sans embêter personne. Cependant, attention à vos bibliothèques ou vos archives ! Si votre pièce est trop humide, cette bestiole s’établit dans vos papiers pour en ronger la cellulose. Les poissons d’argent vont alors proliférer rapidement.

Un lépisme argenté

Pour éviter cela, il faut bien ventiler les différentes pièces de la maison pour ne pas qu’il y ait trop d’humidité, passer l’aspirateur et veiller à faire le ménage régulièrement. Vous en trouvez un dans votre baignoire ? Ne le noyez pas ! Le retenir dans un bocal ou un verre pour pouvoir le relâcher dehors est une bien meilleure idée.

Le perce-oreille

Son apparence semble parfois inquiétante, le perce-oreille est pourtant sans danger. Son petit nom injuste viendrait d’une rumeur : cet insecte trouverait refuge dans nos oreilles lorsque l’on s’endort ou les pincerait avec son appendice.
Le perce-oreille (de son vrai nom la forficule) aime surtout se réfugier dans les fruits comme les pêches ou les abricots ; puisque les quartiers de ces fruits sont appelés « oreilles », ce surnom lui semble plus approprié.

La forficule mâle

Bien qu’il se cache en journée dans les petits espaces (trous, fissures, etc.) pour ne sortir que la nuit, il préfère la solitude à votre compagnie. Vous craignez ses petites pinces ? Elles ne vous feront pas de mal. En effet, elles servent à se nourrir et aussi à maintenir son partenaire lors de l’accouplement.

La scutigère

La scutigère (car ce nom est bien féminin) est un myriapode aux pattes et aux antennes particulièrement longues. On l’appelle aussi scutigère véloce, de par sa rapidité étonnante. Son aspect peu engageant cache toutefois un petit être très utile puisqu’elle vous débarrasse des insectes nuisibles comme les mouches ou les blattes.

Un mille-pattes inquiétant

On croise souvent ce mille-pattes dans le sud de la France mais, comme le perce-oreille, il est lucifuge (il fuit la lumière). On doit donc vraiment le chercher en journée, car il se cache.

La scutigère possède des crochets venimeux pour attraper ses proies, mais rassurez-vous : ce prédateur ne s’en prend pas aux hommes. Il préfère perdre quelques-unes de ses 15 paires de pattes dans la bataille plutôt que mordre pour se défendre. D’ailleurs, pour distinguer les deux extrémités de son corps, sachez que les pattes postérieures sont les plus longues, et qu’une jeune scutigère n’a que quatre pattes à la naissance : son nombre augmente au fur et à mesure des mues.

Si, par mégarde, vous veniez tout de même à vous faire mordre, la douleur sera aussi forte qu’une piqûre d’abeille, mais vous l’oublierez vite. Cependant, il n’y a pas eu de cas d’allergie au venin recensé jusqu’à présent.

Le cloporte

On ne vous présente plus cet isopode qui se cache dans tous les endroits sombres et humides : caves, abris de jardin, dessous de pierre…

Un isopode très connu
Le cloporte est en réalité un crustacé terrestre pourvu de 14 pattes. Il se nourrit de déchets végétaux et ne pique pas le moins du monde. Sa durée de vie dépasse rarement les deux ans, et il porte ses œufs dans une poche ventrale (appelée marsupium) durant toute l’incubation. Les petits restent dans cette poche avant d’être autonome, c’est-à-dire quelques semaines.

La blatte germanique

Il existe énormément d’espèces de blattes, quelques-unes portent aussi le nom de cafards, mais pas toutes. Une des plus répandues dans nos maisons est la blatte germanique, parmi les plus petites (entre un et un centimètre et demi).
Il suffit d’un reste de nourriture qui traîne (végétal ou animal, puisqu’elle est omnivore) et d’un endroit sombre et humide pour envahir votre intérieur. Le souci, c’est que la blatte peut parfois transmettre des bactéries à l’homme en souillant les aliments oubliés dans les placards par exemple.

 Un des plus petits cafards
Il est difficile de se débarrasser des colonies de cafards, même en les congelant, ils peuvent mettre une semaine avant de mourir, avec ou sans leur tête ! De plus, il n’est pas conseillé d’écraser un cafard : s’il s’agit d’une femelle, on risque de briser l’oothèque, la capsule qui abrite les œufs de la blatte, ce qui répandrait les œufs partout.

Le meilleur moyen d’éviter l’invasion, c’est de nettoyer fréquemment son intérieur pour ne pas laisser de restes de nourriture. Ne pas oublier les coins sombres qui peuvent servir d’abris aux colonies. Dans les placards, rangez tous vos aliments dans des boîtes hermétiques ou des bocaux : ces insectes peuvent ronger le papier et le carton.

Si des individus se promènent déjà chez vous, fabriquez un piège en laissant une friandise au fond d’un pot qui les capturera. Il vous suffit après de laisser le récipient fermé dans le congélateur pour tuer les insectes. Si vous craignez qu’une colonie ne se cache dans une armoire ou même un coffre, vous pouvez nettoyer à la vapeur chaque objet pour éliminer les œufs et faire fuir les adultes.

Malheureusement, quand les cafards infestent une maison depuis trop longtemps, il n’y a souvent pas d’autres solutions que les insecticides.

Les insectes qui volent

Vous exécrez les mouches, vous redoutez les abeilles, mais que pensez-vous de ces insectes-ci ?

Le syrphe

Qui a parlé de guêpe ? Le syrphe est une drôle de mouche rayée qui vole rapidement, parfois de façon saccadée, et qui est même adepte du vol stationnaire. Son marquage cherche surtout à tromper ses nombreux prédateurs, car il est dépourvu de dard ou de tout autre moyen de défense.

 Une mouche camouflée en guêpe
Le syrphe est un bon ami du jardinier. À l’état de larve, il va dévorer des centaines de pucerons. Puis, une fois adulte, il contribue à la pollinisation en se nourrissant du nectar des fleurs, ce qui fait deux bonnes raisons de les accueillir à bras ouverts au jardin. Pour les attirer, plantez un petit carré de fenouil ou de carotte sauvage. Vous pouvez aussi réaliser un plan d’eau, même une toute petite mare.

La mite des vêtements

Amis de la mode, tremblez ! Voici un insecte qui squatte votre dressing pour y semer la terreur.

Ce petit papillon de nuit ne s’attaque pas aux vêtements, contrairement aux rumeurs. Les vraies responsables sont plutôt leurs chenilles. Une fois les œufs éclos, les petits dévorent avidement toute fibre textile pour se métamorphoser au plus vite.

Pour éviter les mauvaises surprises, vous pouvez facilement éloigner les mites en laissant quelques plantes qu’elles répugnent : menthe, lavande, cèdre… Ces odeurs les font fuir. Si vous n’avez pas de quoi faire des bouquets, quelques gouttes d’huile essentielle sur des boules de cotons que vous laisserez dans votre penderie feront l’affaire. Toutefois, veillez à ne ranger que des linges propres dans vos armoires et n’hésitez pas à aérer votre garde-robe en bougeant les cintres, les piles de vêtements… Les mites détestent être dérangées.

La tipule

Les tipules sont des insectes ailés que beaucoup de monde redoute. On a souvent tendance à les prendre pour de grands moustiques, alors qu’elles ne piquent pas, ou à des opilions, voire des araignées.

Ce sont de grands insectes inoffensifs

Pourtant, elles ne peuvent faire aucun mal à l’homme. Les tipules vivent peu de temps et se consacrent uniquement à la reproduction, certaines espèces ne se nourrissent même pas. Les larves sont de gros asticots gris, qui se nourrissent d’humus. Si ces derniers peuvent contribuer à l’aération du sol, ils peuvent parfois faire des dégâts dans les prairies.

Les tipules ne piquent pas, ne mordent pas et perdent facilement leurs pattes pour s’enfuir. Quoi qu’il en soit, ils font plus peur que mal et, même s’ils se montrent parfois embêtants, ils ont leur utilité au jardin.

Les insectes qui piquent

Si beaucoup d’insectes peuvent être nuisibles ou utiles, en voici quelques-uns dont il faut se méfier.

Le moustique

Cette vilaine bête est certainement la moins désirée de toutes dans votre maison. Vous avez sûrement déjà tout essayé pour éviter sa piqûre, sans succès.

un moustique en train de piquer
Le moustique ne se nourrit pas de sang, il participe même à la pollinisation des fleurs en se régalant du nectar. Si les femelles piquent en récoltant le sang des hommes, c’est parce qu’il est nécessaire à la ponte de ses œufs. Lors de la piqûre, le moustique injecte un produit anticoagulant, ce qui provoque des gonflements et des démangeaisons, parfois même des allergies.

Les larves vivent dans l’eau et se nourrissent en la filtrant de ses impuretés, ce qui est encore une bonne chose pour le jardin, n’en déplaise à vos piqûres. Pour s’en prémunir, il existe de nombreux produits d’origine naturelle en pharmacie. Les moustiques détestent aussi l’odeur de la citronnelle, alors pourquoi ne pas laisser sécher un petit bouquet dans votre chambre ?

La punaise des lits

La punaise des lits est sans doute la petite bête qu’on connaît le moins, mais qui peut néanmoins faire énormément de dégâts. Ce petit insecte infeste la literie, se cache la journée pour sortir la nuit. Dans ces cas-là, la punaise se nourrit du sang des personnes qui dorment sur leur « territoire ». En effet, elle est hématophage, ce qui veut dire qu’elle se nourrit de sang, en particulier celui des humains et des oiseaux. Il est possible aussi qu’elles s’attaquent à d’autres animaux : votre chien, votre chat ou tout autre animal de compagnie.

Au début, cela ressemble à des piqûres de moustiques, mais plus les nuits passent et plus les lésions se multiplient sur tout le corps. On peut retrouver des punaises sur le matelas, entre les draps mais, si leur nombre est important, les insectes vont trouver refuge dans le reste de la maison. Ils vont voyager par des vêtements, des bagages, des sacs… Il est donc possible de ramener des punaises des lits chez soi, sans s’en apercevoir, en revenant d’un endroit qui en abritent ou en achetant des textiles en seconde main. Il faut donc vérifier ce qu’on achète et ses bagages en revenant de voyage.

Si vous suspectez une invasion, regardez dans les sommiers, les armoires, les plinthes, les encadrures de porte et de fenêtres ou tout autre élément en bois et en tissu. Si c’est le cas, traitez les textiles en nettoyant à la vapeur ou en congelant à – 18 °C minimum. Cependant, la solution la plus radicale et la plus sûre reste tout de même de faire appel à des professionnels.

Le taon

Il en existe de nombreuses espèces, mais tous les taons ont le même vice : ils ont besoin de sang. Comme pour le moustique, seules les femelles sont hématophages pour permettre à leurs œufs de se développer.

 Insecte hématophage à a piqûre douloureuse
Le taon ressemble à une grosse mouche avec des yeux rouges. Il vit près des points d’eau comme les marais ou les étangs. D’ordinaire, il pique les autres animaux, plus gros, comme les vaches ou les chevaux. Il arrive toutefois que l’insecte s’en prenne à l’homme : la piqûre est douloureuse, une grosse plaque rouge recouvre la zone touchée. Les personnes qui sont susceptibles de faire des réactions allergiques aux piqûres des autres insectes peuvent aussi réagir à celles des taons.

Finalement, les insectes trouvent souvent refuge dans nos maisons, mais ce ne sont pas tous des nuisibles et ils sont souvent détestés parce qu’on ne les connaît pas suffisamment. Et vous, quelles bestioles rencontrez-vous dans votre maison ?

Enley Tyler

Sources

Sources texte

Au jardin : cloporte, syrphe

Desinctisation : mite des vêtements

Insectes.org : blatte, taon

Insectes-net. fr : Lépisme argenté, forficule, scutigère, tipule

Lasserre, François. Petit atlas des bestioles de la maison. : reconnaître 80 hôtes communs. Paris : Delachaux et Niestlé, impr. 2008. Collection Les petits atlas. ISBN 978-2-603-01555-1

Portail santé mieux être du gouvernement du Québec : punaises de lit, prévention et traitement

Vikidia : moustique

 

Sources images

Free Images : cloporte

Pixabay : image à la unelepisme, perce-oreille, scutigèreblattesyrphetipulemoustiquetaon 

 

 

 

6 réflexions sur “Les petites bêtes dans nos maisons”

  1. Article très intéressant, je ne connaissais pas leur noms. Celui qui me dégoute le plus c’est le poisson d’argent, j’aime vraiment pas son aspect de « ver » BEURK BEURK BEURK. Sinon les autres ça va, ils sont loin d’être appétissants mais bon je tolère beaucoup plus haha La scutigère est impressionnante par contre, elle a pas une bonne tête la pauvre, dommage elle est utile on dirait (pour nous débarrasser de ceux qu’on aime pas x))

     
  2. Beurk beurk beurk, j’ai la phobie des insectes, une vrai horreur ! Enfin, j’ai tout de même lu ton article très intéressant et, je suis contente de voir que, malgré ma phonie, j’ai bien fait d’en tuer aucune car elles nous servent tout de même

     
    1. Enley Tyler

      Beaucoup d’insectes et d’autres bêbêtes sont utiles, mais on n’y pense pas tout de suite 🙂

       
  3. Bonjour
    Dans notre résidence secondaire nous avons ce que j’appelle des bestioles faute de savoir à quel ordre elles appartiennent qui mesurent environ 1cm avec des antennes plein de pattes fines.
    J’ai l’impression qu’elles aiment l’humidité. Je ne comprends ce qui les attirent chez nous.
    Je voudrais trouver leur nom afin de pouvoir les empêcher d’envahir notre maison.Elles arrivent même à grimper l’escalier.
    Elles se déplacent assez rapidement elles sont dans les tons gris noirs.
    Si quelqu’un peut me donner au moins leur nom je pourrai peut être résoudre ce problème.
    Merci au moins de me lire.

     
  4. Berk – je ne savais pas que les punaises de lit se nourrissaient carrément de sang ! Un ami étudiant en avait dans sa collocation, et je crois ne jamais l’avoir vu aussi stressé et désemparé. Depuis, il préfère, avant de louer un quelconque logement, de faire passer un service de détection de punaises de lit. Il en est véritablement traumatisé.

     

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